Le blog de Nicolas de Rouyn
Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées. Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui. (Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées. Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui. (Only dead fish swims in ze stream).
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Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn
mardi 11 décembre 2012
Robert Parker et après
Drôlement, l’annonce du retrait de Robert Parker provoque beaucoup de réactions chez ceux qui l’ont vilipendé le plus. Ils se perdent en conjectures.
Rappel des faits
Le célèbre critique américain se retire et vend son Wine Advocate à un groupe d’investisseurs singapouriens. La responsabilité éditoriale revient à une Australienne. L’objectif est de concentrer ce Wine Advocate nouvelle manière vers les marchés asiatiques. Parker continuera à déguster les bordeaux et les rhônes. Pour les détails et la déclaration de Parker, voir le blog de François Mauss. Parmi les réactions lues ici et là, ce qui arrive en tête est la délicate question de la succession.
Qui va remplacer Parker ?
Michel Bettane a une réponse, qu’il m’a confiée hier soir avant de partir dans le Piémont, puis en Bourgogne pour un cycle de dégustations. Que dit-il ? « Robert Parker est irremplaçable. Plus jamais, un critique aura seul une telle influence. Tout ce qui a fait Parker ne se reproduira plus. La génération montante n’aura pas la même audience. Il y aura des spécialistes par pays, peut-être des collectifs, mais ils ne seront pas assez forts pour être mondiaux comme l’a été Parker. On jugera la nouvelle équipe à sa volonté de conserver les fondamentaux de Parker, ce qui est, à mes yeux, mission impossible. »
Un avis qui contredit ceux qui, comme Vincent Pousson, par ailleurs excellent, pensent que les candidats se bousculent au portillon de la succession. Même si, à la marge, tel ou tel se tortille pour se faire valoir, personne ne remplacera Parker parce que personne ne souhaite vraiment voir l’émergence d’un nouveau Parker.
Observons ce qu’il se passe pendant la Semaine des primeurs à Bordeaux. Avant même l’ouverture des hostilités, James Suckling, qui a tout goûté avant tout le monde, publie ses notes. Et tout le monde s’en fout. C’est Parker qui publie le dernier et c’est lui qu’on attend pour fixer les prix. Aujourd’hui que les hiérarchies sont à peu près en place, nul besoin d’un nouveau Parker, les prix se fixeront par rapport au marché.
Et non, Vincent, les critiques n’établissent pas une « dictature du goût », ils expriment ce que Bettane appelle « le contenu technique du vin et ils en décrivent les saveurs. » On est loin du diktat. D’ailleurs Bettane reconnaît à un très petit nombre de gens la capacité à le faire. Lui comme les autres n’imposent pas leur goût, mais leur compétence analytique, c’est très différent. Bettane, encore : « Je peux mettre de très bonnes notes à des vins qui ne sont pas à mon goût ou qui ne corresponde pas à ma vison du vin, sauf défaut, bien entendu. »
Enfin, cher Vincent, la critique œno ne brandit pas l’étendard de la
« perfection », qui est épuisante, mais celui de l’excellence et de sa recherche. C’est très différent et beaucoup plus enthousiasmant.
Le blog de François Mauss : ici
Le blog de Vincent Pousson : là
La photo : la page de garde du guide Parker des vins de Bordeaux, dédicacée.
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Nicolas,
RépondreSupprimertu donnes dans l'angélisme? Oui, on se bouscule au portillon, des hommes, des femmes, des titres, des sites, des blogs… Tout ceux qui se disent que l'occasion est là, enfin, de récupérer les parts de marché perdues, ou de conquérir le Monde. Mais je te sais bien trop intelligent pour être dupe…
Ses déclarations, Robert Parker les avaient données également en 140 signes X8 sur Twitter; et comme tu l'as toi-même dit en substance en les lisant hier soir ( http://ideesliquidesetsolides.blogspot.fr/2012/12/robert-parker-sest-vendu-suite.html ), on est dans le convenu et elles n'ajoutent pas grand chose.
Sur la "dictature du goût", qui peux nier le rôle qu'a joué Parker sur les Bordeaux notamment (c'est bien pire en Espagne!) et les modifications de profils de vins qui sont survenues depuis 20 ans? Ce que Michel Bettane sait mieux que nous, je crois même l'avoir déjà entendu s'en plaindre, évoquant cette finesse que d'autres ne pouvaient comprendre.
Enfin, pour l'après, restons factuel. Au niveau de l'enquête, ce matin, on en est là: http://ideesliquidesetsolides.blogspot.fr/2012/12/qui-achete-parker.html
1/ Non, ceux qui voudraient bien n'ont ni les épaules, ni le talent , ni les conditions objectives. Ils ne se bousculent pas, ils se tortillent.
Supprimer2/ L'impulsion nouvelle apportée par Parker au vignoble de Bordeaux a été salutaire, puis s'est transformée en caricature. Bon. Deuxième temps : Parker a reculé sur les liftings (concentrations, l'over-boisé, etc.). Les bordeaux retrouvent une figure plus humaine.
Et pour l'après, wait and see.
Pourquoi parler de Parker à l'imparfait ? Il ne prend pas sa retraite ! " I am still in this profession for the long-term as I remain the CEO and Chairman of the TWA board, and an owner. Moreover, I will continue to comprehensively cover Bordeaux, the Rhone, retrospectives on California vintages, and profiles of under $25 wine bargains from our finest importers."
RépondreSupprimerIl va continuer à noter et fera toujours la pluie et le beau temps dans le monde du vin pendant de nombreuses années.
Certains l'enterrent un peu vite.
Bien sûr, c'est toujours ce qu'on explique à un gars qui vous achète votre entreprise. La réalité est rarement aussi simple
SupprimerPas fous, il est évident que les nouveaux actionnaires ont dû exiger de Parker qu'il continue, au moins pour quelques années, à s'occuper de Bordeaux et du Rhône. Sinon, le racheter ne valait pas tripette ou tout comme.
RépondreSupprimerComme d'hab, Michel ne dit que des choses sensées. Il n'empêche. On est face à deux mondes. celui des amateurs qui se croient, lisent et critiquent les critiques, et s'estiment supérieurs, du style : "je n'ai pas besoin d'eux pour décider de mes achats".
Et il y a l'autre catégorie : ceux des acheteurs (je ne dis pas amateurs) qui ne veulent pas faire de bêtises, veulent plus ou moins faire un bon investissement, et surtout n'ont simplement pas le temps de lire nos auteurs favoris qu'on aime tant honnir : nature humaine !
Mais je vois dans ce picolo tempo le moment ou jamais de bousculer un peu les si médiocres compromissions dues fondamentalement au fait que les critiques sont financés - au moins eu Europe - par les producteurs, indirectement certes (via la pub) alors que le métier devrait être financé par ces lecteurs.
Tu me vois venir Nicolas : pour échapper à cette compromission latente, on va hurler partout urbi et orbi que seule la dégustation à l'aveugle résout cette question si délicate et nauséeuse.
Oui, oui, je sais, elle a plein de défauts. Mais au moins, elle ne vie d'aucune compromission.
La dégustation à l'aveugle est évidemment une condition sine qua non. Mais les producteurs de crus d'investissement feront tout pour l'éviter, la Bourse, ce n'est pas la Loterie…
SupprimerMais François, où as-tu vu que les lecteurs payaient quoi que ce soit ? Aux USA peut-être, mais en France, jamais. L'internet est gratuit et les sites payants rament et disparaissent. Pour la dégustation à l'aveugle, tu as raison, mais ce que dit Vincent me paraît frappé au coin du bon sens
SupprimerHé les gars , la vie continue, M.PARKER a réveillé une partie de notre ancienne viticulture
RépondreSupprimerendormie qui a bien mis notre patrimoine en valeur et faire parler de nos vins
.Souvenons-nous il y a quelques années ,j'ai vu de mes yeux tous au garde à vous , en rang d'oignons les vitis qui attendaient en silence l'arrivée de La Mercedes de MONSIEUR PARKER .<< Pousses toi pas un bruit , ou se trouve les bouteilles >> Noue étions tous entassés à 15 dans une salle qui était 3 fois plus petite que celle où dégustait M.PARKER .1/2 h après un bruit de sa voiture nous signalait le départ de leur invité qui partait comme il était arrivé , " très discretement.Le Roi est mort vive le roi et trinquons à la nouvelle génération et bonne chance à M.PARKER .
Vous avez parfaitement raison. Parker est arrivé à Bordeaux au moment où Bordeaux en avait le plus besoin.
SupprimerEt merci pour ce témoignage in situ, c'est très rigolo.
Je rebondis sur une remarque de Vincent : ce n'est pas parce qu'on se presse au portillon, vanité comique des ambitions,qu'on refait une seconde fois l'histoire! Car la seconde fois on le sait est comique..... L'expertise dans notre domaine va connaître un double mouvement,une très forte limitation au plus haut niveau, et une base de plus en plus large,nourrie par internet et les réseaux sociaux,mais d'une largeur tellement divisée en communautés concurrentes et intolérantes qu'elle en deviendra dérisoire...Michel Bettane
SupprimerÇa, c'est dit. Pour l'histoire des communautés concurrentes, je signe. C'est déjà le cas. Ce qui prouve au moins une chose, c'est le très fort engouement pour le vin de toute une population divisée sur les sujets et les objets. Mais ce n'est pas grave, c'est vivant. C'est juste le consommateur, celui qui lit, qui s'intéresse pour son simple plaisir de boire qui est perdant à la fin…
SupprimerNicolas : je sais bien qu'en France et aussi dans le reste de l'Europe, le lecteur ne paie pas alors qu'aux USA, c'est assez différent.
RépondreSupprimerMais c'est justement à cause de cela qu'on doit exiger des dégustations à l'aveugle : est ce donc si dur à comprendre ?
On ne va pas commencer le très long listing des compromissions qu'on peut assez facilement noter ici ou là. Mais comment éviter ces doutes qu'on peut avoir sauf à savoir que l'aveugle règle cela immédiatement. Et c'est bien un principe que Parker a mis en première page de sa revue depuis des décennies.
Vraiment étrange qu'on soit les seuls à lancer ce débat.
De sources pas sures du tout. Parker aurait dit en off : " un imminent spécialiste m'a dit ta gueule alors je la ferme et m'éclipse..."
RépondreSupprimerJe me permets de glisser juste une petite pensée...
RépondreSupprimerPendant longtemps, on trouvait notre viticulture moribonde, beaucoup de nos vins étaient critiquables et critiqués par un style lourd, jugé à tort ou à raison de "traditionnel", "rustique".. On a toujours senti que la viticulture française dans sa grande majorirté s'endormait dans une routine, ou un "machinisme", tueur masqué.
Pendant des années, on a cherché des voies pour relancer la viticulture française, fait des rapports, des conférences...
Mr Parker aura au moins permis de "replacer le curseur". Certains l'auront vu comme un bienfaiteur dans le monde du vin, d'autres le considèrent comme le diable, mais une chose est presque sûre, je pense, c'est qu'aujourd'hui la plupart des jeunes vignerons qui s'installent savent vers quoi ils veulent aller, à la thèse ou à l'anti-thèse de ce que représente Mr Parker et son WA.
Nous nous sommes pris un coup de fouet, nous nous sommes recentrés sur nos valeurs, ou nous sommes adaptés aux exigences commerciales mondiales. En ce sens, Mr Parker aura marqué de manière unique le monde du vin.
Sinon, à mon humble avis, je pense que le prochain Mr Parker sera l'anti-thèse de Mr Parker... Du coup je doute de l'intérêt de l'investissement des Singapouriens..
Bien dit, amsi comme vous avez pu le lire ici, il n'y aura pas de "nouveau" Parker, selon nous.
SupprimerJournalisme vs contenu social :
RépondreSupprimerhttp://blog.slate.fr/labo-journalisme-sciences-po/2012/12/08/buzzfeed-au-pays-des-merveilleux-contenus-sociaux/
Les épiciers de tout poil restent aux aguets
Voici ma réponse, Nicolas. Comme tu peux le voir, j'élude…
RépondreSupprimerhttp://ideesliquidesetsolides.blogspot.com.es/2012/12/apres-parker-le-village-gaulois.html