Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



lundi 10 décembre 2012

Ils ne sont pas en bio,
ils disent pourquoi

Une nouvelle fois réunis, la directrice technique des propriétés médocaines de CA Grands Crus et les directeurs de Rollan de By, Fieuzal, Marquis de Terme et La Pointe nous disent pourquoi, en dépit du goût du jour, les vignobles dont ils ont la charge ne sont pas conduits en agriculture biologique.

Toute la filière attend du bio, le caviste, le distributeur, l’importateur, et vous êtes toujours en conventionnel. Comment osez-vous ?
Anne Le Naour : Voilà bien notre époque, nous sommes diabolisés (rires). Il importe, à mon sens, d’être prêt pour cette conversion. On ne mène pas un vignoble en bio sans un personnel qui y croit. Une sensibilité des équipes techniques est indispensable. On ne passe pas en bio parce que c’est dans l’air.

Le bio n’est possible que sur une propriété menée par son propriétaire ? 
A.L.N : Non. Mais dans les propriétés dont j’ai la charge, tout le monde n’est pas forcément convaincu de l’intérêt du bio. Ce qui ne nous empêche pas de faire des essais sur 19 hectares. En tant que directrice technique, je ne peux pas faire ce choix seule. Il y a un risque. Sur les millésimes difficiles, la perte de rendement peut être très importante. Et il y aussi le problème du bilan carbone, pour évoquer un sujet tabou. Il est souvent meilleur en conventionnel qu’en bio, tout simplement parce que les tracteurs passent moins souvent dans les vignes. Certes, les consommateurs montrent un vrai intérêt pour le vin bio. Mais mon travail, c’est de faire de grands vins. Si je parviens un jour à faire de grands vins en bio, alors tant mieux.

Vous n’avez rien contre alors ?
Emmanuel Bonneau : Mais aucun de nous n’est contre. Le bio est une bonne chose en ceci qu’il nous a tous fait réfléchir et évoluer. Quand j’ai commencé, il y avait une énorme pression des firmes. Tout juste si le vendeur de produits phytosanitaires ne nous passait pas un savon pour ne pas avoir traité nos vignes quand lui l’avait décidé. Il y a quinze ans, je faisais trois traitements anti-botrytis dans l’année. Aujourd’hui, plus qu’un. Et les araignées, ces bonnes araignées qu’il faut garder, parce qu’elles mangent les mauvaises… Plus personne n’intervient sur les araignées rouges. C’est peut-être une question de génération, mais aujourd’hui, quasiment toute la production conventionnelle est très raisonnée. Le respect de la faune auxiliaire n’est pas réservé à l’agriculture bio. On connaît mieux nos sols et les produits qu’on nous vend. Et il y a un degré d’acceptabilité des maladies plus élevé. Autrefois, les vignobles étaient passés au Round Up et hop, le vigneron était tranquille jusqu’aux vendanges. Il pouvait passer l’été à la pêche.
Stephen Carrier : S’il y a une diabolisation de ceux qui ne sont pas en bio, elle vient de ceux qui font du bio un dogme. Plus personne ne travaille comme il y a vingt ans, de manière productiviste. C’est une caricature. On peut avoir un raisonnement écologique, respecter l’environnement, nos terres et les gens qui y travaillent, et ne pas « être en bio », au sens des labels. Il faut le dire aux consommateurs.
E.B. : C’est vrai que la vague du bio est arrivée, incluant le vin, sans que les gens soient plus informés sur la réalité de notre travail. Le consommateur s’intéresse-t-il à la flavescence dorée, cette maladie qui fait crever les vignes en deux ou trois ans ? Là, bio ou pas bio, nous sommes tous obligés de traiter, à des dates fixées par arrêté préfectoral. Pourtant, certains viticulteurs bios ne le font pas, refusant le traitement contre la cicadelle (insecte qui véhicule la maladie en piquant la vigne, NDLR), pourtant autorisé par leur cahier des charges.

Pourquoi ? Ils sont un peu intransigeants ? 
S.C. : Pour certains, oui. Et puis il y a sans doute autant de gens incompétents en bio qu’en conventionnel. Je suis d’accord pour dire que le bio nous a fait nous poser de bonnes questions. Mais je crois que si nous travaillons mieux, c’est parce que nous avons été éduqués autrement. La génération précédente a fait avec ce qu’on lui avait transmis. Nous avons une connaissance théorique des sols et des maladies bien supérieure. Ce qui fait que nous pouvons accepter aussi ce qui vient de l’agriculture bio, pour peu que cela convienne à nos vignes. J’observe de très près ce qui se passe à Pontet-Canet (l’un des deux ou trois grands crus classés certifiés en biodynamie, NDLR), même si c’est un chemin plus exigeant que celui du bio.

Qu’est-ce qui vous manque ?
S.C. : Tout et rien. Ils avaient la surface pour le faire et l’envie. Et la capacité pour supporter la frustration, comme lors de la difficile année 2007, durant laquelle ils ont du reprendre une conduite conventionnelle. J’aime beaucoup cette philosophie, comme tout le monde. Sur le papier, c’est génial. Mais dans les faits, je ne crois pas qu’il soit possible d’envisager de conduire un vignoble, en tout cas Fieuzal, en 100 % bio sur 10 ans. Sur les 4 hectares passés en bio et biodynamie en 2008, j’ai eu des rendements catastrophiques. Je n’ai jamais dépassé les 15 hectolitres à l’hectare, même en 2009 et 2010. C’est pour ça qu’ils m’épatent à Pontet-Canet. Des gens comme Jean-Michel Comme et Alfred Tesseron (directeur et propriétaire de Pontet-Canet) nous provoquent, nous stimulent.

C’est plus compliqué, le bio ?
Ludovic David : Plus précis, peut-être. Il y a l’aspect humain, déjà évoqué. Et il y a le végétal. Pour passer en bio, outre le fait d’avoir un terroir adapté, il faut avoir préparé son vignoble bien des années avant. Avoir pris conscience des équilibres environnementaux, respecter la biodiversité, refuser de polluer les nappes phréatiques ou d’abîmer la santé des hommes comme on le faisait il y a vingt ou trente ans ne suffit pas à donner de la vigueur à la vigne, à faire qu’elle se protège elle-même des maladies. A Pontet-Canet, ça marche et c’est formidable. Mais c’est formidable parce que le vin est bon. Personne ici ne revendique d’être « non-bio ». Cela n’a aucun sens.
A.L.N : La viticulture conventionnelle peut être scindée en deux. Il y a ceux qui ont intégré le souci environnemental et n’utilisent plus de désherbant ou de pesticide et ceux qui ne l’ont pas fait. Ensuite, nous travaillons un fruit, il y a fermentation, élevage, et les résidus restent dans les marcs. On le sait, on fait des analyses. Si même à ces seuils très faibles, le consommateur saute au plafond, on ne parle plus la même langue. Les légumes du marché contiennent des doses bien supérieures à ce qu’il y a dans les vins. Les matières actives homologuées en viticulture conventionnelle ne sont pas les mêmes que pour les raisins de table. Pour les raisins de cuve, il faut attendre un minimum de trente jours après le traitement pour récolter. Pour les raisins de table, c’est trois jours.
E.B. : À chaque époque, ses dérives. Il y a quelques années, on a décidé qu’on voulait consommer des fruits parfaits, sans un impact. On les a eus. Mais mieux vaut enlever la peau avant de les manger. Aujourd’hui, on est prêt à boire un mauvais vin du moment qu’il est labellisé bio.

Votre problème, c’est le label ?
Eric Monneret : C’est un manque de nuances, plutôt. On ne peut pas tous fonctionner de la même manière juste pour apposer un logo AB sur nos bouteilles, fût-il vendeur. En France, les terroirs sont différents. Ce n’est pas pour rien que l’Alsace a ouvert la voie du bio, le climat y est plus adapté. Le consommateur croit que le bio ne nous intéresse pas. C’est faux. Et c’est plus difficile de conduire un vignoble en bio ici qu’ailleurs. Je me suis renseigné tant et plus en assistant à des conférences ou en interrogeant des vignerons bio - pas toujours avec le succès escompté, ces gens-là sont secrets - avant de décider d’apprendre par moi-même et de tirer mes propres conclusions sur trois hectares. Si, sur un nombre de millésimes significatif, cela répond aux objectifs qualitatifs qui me sont assignés, alors je saurai que je peux conduire ce vignoble en bio.
E.B. : C’est tout le sujet, cette affaire de qualité. Si on ne fait pas le volume prévu, ça passe. Si le vin n’est pas bon, en revanche, on va en entendre parler, si on nous garde… Je travaille pour quelqu’un qui a acheté un vignoble de deux hectares et qui l’a porté à cent aujourd’hui. C’est un investissement. Je me vois mal lui dire qu’il n’aura pas de récolte cette année.

C’est le vin avant tout ?
E.M. : Oui, les tenants du bio ont beau m’avoir dit « t’as pas compris, c’est un rapport à la nature », ces vins me posent un problème. Soit ils sont grandioses, voire exceptionnels en biodynamie, soit ils sont très mauvais.
A.L.N : Oui, à défauts. Le plus souvent.

Le bio exige un bon vinificateur ?
Tous : Un grand viticulteur, d’abord.
E.M. : Ceux qui parviennent à faire de grands vins bio sont de vrais paysans qui connaissent leurs sols, et ensuite de très bons vinificateurs. Ils ont souvent de grands terroirs. Tout ça a peu à voir avec le fait qu’ils soient en bio. Le bio ne fait tout simplement pas de meilleurs vins. La question est donc : peut-on faire aussi bon en préservant plus ?

Alors, vous leur dites quoi, à ceux qui font un bon geste en achetant bio ?
S.C. : Que bio ne veut pas dire qualité. Tout ne se résume pas à du marketing. De nombreux domaines sont en bio depuis des années sans l’écrire sur les bouteilles. Pour faire un grand vin, il faut travailler le mieux possible avec ce qu’on a. Le bio est une méthode, pas forcément la meilleure pour tous les terroirs.
E.M. : Les viticulteurs bios gagnent sur le plan de la communication. Un peu simpliste, d’ailleurs. C’est du vin bio, c’est bon. C’est faux. En revanche, pour répondre à la démarche du consommateur, qui consiste à acheter bio pour faire pression sur les producteurs en termes de respect de l’environnement et de la santé, il nous manque un espace dans lequel exister. Celui d’un bio technique, scientifique, dans lequel nous pourrons travailler en fonction de nos vignes, de nos sols. Au cas par cas. Il n’y a pas d’un côté les fleurs et de l’autre, les pollueurs. L’important n’est pas la certification, c’est de savoir si je peux produire six ou sept ans en bio sur une décennie. Et repasser en conventionnel les années difficiles, comme en 2012.
A.L.N. : Cet espace existe aux Etats-Unis, où les vins bios ne sont pas buvables. Les vins bios européens n’y sont d’ailleurs pas considérés comme tels, puisqu’il contiennent des sulfites. En Californie, ils font de grands vins en respectant l’environnement, Pas les labels. Mais ils montrent la manière dont ils travaillent.
E.M. : L’avenir est là. Pas dans le dogme, dans cet excès de naturel à tout va, juste retour des choses après les errements de la chimie. Une fois passés d’un extrême à l’autre, nous serons enfin dans l’écriture d’une page très intéressante, plus nuancée. Celle d’un bio pragmatique et fonctionnel. C’est très excitant.


Les intervenants :



Ludovic David dirige le cru classé de Margaux, Château Marquis de Terme, propriété de la famille Sénéclauze.



Stephen Carrier dirige le cru classé de Pessac-Léognan, Château de Fieuzal, propriété de l’Irlandais Lochlan Quinn



Anne Le Naour est la directrice technique des châteaux Rayne-Vigneau (cru classé de Sauternes), Grand-Puy-Ducasse (cru classé de Pauillac), Meyney à Saint-Estèphe, Blaignan (Médoc) et, maintenant, La Tour-de-Mons à Margaux. Elle a aussi la responsabilité d’un domaine en appellation Costières-de-Nîmes. Ces vignobles appartiennent à CA Grands crus, filiale du Crédit Agricole



Éric Monneret dirige Château La Pointe, propriété de l’assureur Generali-France



Emmanuel Bonneau est le directeur technique des Vignobles de Jean Guyon (Rollan-de-By, Haut-Condissans, La Clare, Tour-Séran et, maintenant, Greysac. Et aussi Rose de By, du Monthil et de By)  

Les photos : Mathieu Garçon, bien sûr. Cette table ronde a été animée et rédigée par Amélie Couture et moi.

31 commentaires:

  1. article tres interessant...

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    1. Ce qu'il y a de très intéressant, c'est la position de gens qui sont des salariés et pas des propriétaires. Une façon réaliste de remettre l'église au milieu du village

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  2. Très intéressant c'est effectivement le pourquoi et les points de vue par rapport à un courant fort et mondialiste qui semble effectivement ressembler à un dogme .Et puis j'adore l'histoire de l'église....!!! L.B.

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  3. Implicitement, c'est toujours la contrainte économique qui ressort directement ou indirectement. Comme ce sont des salariés, cette contrainte leur est extérieure. Il faudrait donc poser plutôt poser la question aux propriétaires...
    Ils expliquent surtout les raisons (historique, culturelle, économique, etc.) de l'existence de cette situation plus qu'ils ne défendent cette situation. D'ailleurs, aucun d'entre eux n'a nié l'immense qualité des vins de Pontet-Canet et l'apport de la biodynamie à ce domaine.

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    1. Pas d'accord. Toujours poser la question à ceux qui font, ça évite les discours lénifiants. Je me vois pas parler de bio avec un cadre sup d'une compagnie d'assurances…

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  4. Bio ou pas bio, j'en est rien à faire. Par compte personne ne parle du travail d'équilibre de la vigne et des sols.
    En plus avec leurs costumes ils ne semblent pas trop aller à la vigne.
    Bordeaux!! redescend sur terre

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    1. Tu pouvais t'abstenir de cette remarque sur les costumes. Moi, je les connais, je peux te dire qu'ils sont dans leurs vignes, dans leurs chais, dans les avions, qu'ils triment comme des fous, toute l'année

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    2. Pourquoi, il est pas beau ton costume?? Ils sont super sympa tes resp de com/marketing... mais si on pouvais avoir des témoignages de vrais vignerons...

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    3. Anonyme de service, d'où vous décidez que ce ne sont pas des vrais vignerons ? Et si moi je vous dis que ce sont les meilleurs d'entre eux ? Que ce sont les plus doués des patrons de vignobles ? La différence entre vous et moi, c'est que moi je sais, j'y étais.

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  5. Est-ce un biais de ma part, mais à la lecture de l'article, j'ai quand même l'impression qu'ils "ne sont pas bio mais qu'ils aimeraient", et qu'ils considèrent le bio comme un stade "supérieur" de la viticulture.

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    1. On peut lire ce sujet avec cet éclairage. Ce qu tu dis est juste et c'est bien possible qu'ils préféreraient

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    2. Ce n'est certainement pas un biais, tant cette impression est évidente et rend leurs propos affligeants. Le but est de trouver des excuses pour ne pas faire... Oui mais moi, comme de plus en plus d'amateurs, je préfère ne pas boire de vins qui contiennent des résidus de pesticides. Et je ne sais : il n'est pas prouvé que... Mais je préfère pas, c'est ma santé.

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    3. Non, Jean-Yves, l'histoire n'est pas de trouver des prétextes pour ne pas faire. C'est juste votre lecture. Changez de lunettes. Bonne chance avec votre santé.

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  6. Eh bien Jean Yves, rassurez vous car la fermentation alcoolique est une formidable machine qui élimine toute présence de résidus de produits chimiques dans les vins.

    Quand je lis ces propos, je ne peux pas m'empêcher de me dire que le lobby bio (mangez bio, mangez bon) m'agace et m'irrite. Les plus bruyants défenseurs du bio sont majoritairement des ayatollahs déroulant un argumentaire bien huilé à base de bio, biodynamie, planétologie... Tout se mélange... Les mots, les phrases s'enchaînent sans réelle cohérence (terrienne mais cosmique sûrement !).

    OUI il y a des très bons vins bio mais Beaucoup TROP sont tout simplement imbuvables car à défauts (mais BIO alors on est plus laxiste !). La production de vins nécessite énormément de rigueur. Il y a des principes fondamentaux tant viticoles et oenologiques qui ne sont pas ou peu respectés sous prétexte d'une volonté non interventionniste dite naturelle.
    Sans l'intervention de l'homme, le vin fait du vinaigre !

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    1. Nous voilà rassurés, il y a encore des pros

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    2. Il y a surtout des gens qui ne signent pas leur prose... et qui enfoncent des portes ouvertes à coup d'arguments éculés...déja contredits cent fois, mais qui n'ont que ce genre de bêtises à ressasser.

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  7. Le jour ou la Barrone de R ou le PDG des assurances untel ou quelques journalistes appliqueront eux mêmes les produits avec les têtes de morts, la bio progressera peut-être. Entendre des types en cravates soutenir que les rendements sont en chute libre à cause de la bio, sans remettre leur pratique en cause me fatigue. Ce n' est pas la faute de la culture bio si ils sont incompétents. Si on loupe un virage à trop grande vitesse on ne met pas en cause la voiture mais le pilote!

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  8. Vous prétendez donc que les produits phytosanitaires utilisés en bio ne sont pas classés donc pas homologués donc potentiellement dangereux. Savez vous qu'il ne s'utilise pas moins de poids de matière active de produits phytosanitaires par hectare et par an en bio qu'en conventionnel, votre pilotage semble donc dangereux. Retenez qu'une utilisation de 6 kg par ha et par an pendant trente ans de cuivre métal (bouillie bordelaise)largement épandu sur les vignobles bio stérilise les sols. Je ne crois pas que le sujet se situe au niveau de la Baronne, du PDG ou de la cravate?

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    1. Je ne dis pas que les produits bio sont sans effets, je dis que si vous récoltez 15hl/ha en 2009 il ne faut pas incriminer la Bio et ne s' en prendre qu' à soit même.
      Concernant le cuivre, si vous êtes dans une bonne pratique, la dose ne sera pas de 6kg mais en moyenne, autour de 3kg .De plus le seuil de toxicité est variable selon les parcelles et ne se manifeste que sur sol acide. Les sols viticoles Français sont calcaires à 70%. Notons que le site d' essai de référence sur la toxicité du cuivre se situ a Hagetmau dans les Landes, peu réputée pour leur sols calcaire. le cuivre épandu sur ce type de sol n' a aucune chance d' être bloqué sous forme de carbonate ou d' hydroxyde comme c' est le cas dans des sols calcaire, inactivant ainsi la toxicité du cuivre. On peut s' interroger sur le choix d' hagetmau comme site d' essai!
      Ceci étant dit, les travaux du professeur Chaussod de l 'Inra de Dijon démontrent que 6kg de cuivre métal/an/ha pertubent peu l' activité des micros organismes du sol. En effet les pratiques bio stimulent la pédofaune (apport de matière organique, pas d' emploi d' herbicides, enherbement naturel, aération du sol...)rendant la balance largement positive pour la vie des sols.
      Ai-je suffisamment élevé le débat Bon vivant?

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    2. En effet ;-)
      Cela dit, j'ai lu ailleurs sur ce blog que les sols français étaient calcaires à 55 % (interview Stéphane Derenoncourt : "Montre-moi ton sol")

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  9. @Anonyme de 18:13
    Qu'est-ce que la cravate change à leurs compétences ? Vous voulez pas essayer de monter d'un cran ?

    @Hervé
    Je ne vous le fais pas dire ;-)

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  10. Mon premier commentaire n' a pas été mis en ligne, toutefois j' insiste et vous dis que si vous faite 15 hl en 2009, ce n' est pas la faute de la bio mais que vous n' êtes pas un bon professionnel, n' en déplaise à bon vivant. Le mauvais pilote voudra toujours accuser sa voiture lors d' une sortie de route. Les apprentis de la bio ont tôt fait de la condamner au lieu de se remettre en cause, tout en admirant Pontet Canet, preuve sous leurs yeux, que oui, quand on connait la pratique cela marche!

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    1. Sur ce blog, tous les commentaires sont mis en ligne, sauf injures.

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  11. Je ne vois pas le rapport avec l'automobile. Personne ici "n'accuse" le bio, sauf erreur de ma part. Il me semble même que le monsieur qui n'a pas réussi à faire mieux se dit épaté par Pontet-Canet :
    "Sur les 4 hectares passés en bio et biodynamie en 2008,
    j’ai eu des rendements catastrophiques. Je n’ai jamais dépassé les 15 hectolitres à l’hectare, même en 2009 et 2010. C’est pour ça qu’ils m’épatent à Pontet-Canet. Des gens
    comme Jean-Michel Comme et Alfred Tesseron (directeur et propriétaire de Pontet-Canet) nous provoquent, nous stimulent."
    De cette lecture je retiens que le bio forcément bon pour la nature et les sols et la santé ne donne pas forcément de bons vins. Ce que je conçois bien.

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    1. Merci de témoigner que ce texte est écrit dans un français d'une qualité suffisante pour être compris. Parfois, les errements de certains me font douter.
      Merci aussi de rappeler que l'étiquette "Bio" n'est pas un label de qualité finale.
      Merci enfin de confirmer qu'une idée, fût-elle supérieure, ne suffira jamais à faire un bon vin.

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  12. Bon Vivant12 décembre 2012 00:29

    Anonyme de service, d'où vous décidez que ce ne sont pas des vrais vignerons ? Et si moi je vous dis que ce sont les meilleurs d'entre eux ? Que ce sont les plus doués des patrons de vignobles ? La différence entre vous et moi, c'est que moi je sais, j'y étais.

    aussi vrais vignerons que Nicolas de R est un vrai journaliste, qui a dit publireportages, houuuuu! le coquin

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    1. À mademoiselle l'Anonyme de 21:56
      Si c'est à cette aune que je dois mesurer mes compétences professionnelles, je suis très fier.

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  13. A quand une verticale de vin passé en bio entre temps? J'ai eu la chance de le faire avec un vigneron bourguignon, ce sont les arômes floraux qui se sont bien mieux exprimés dans le pinot noir devenu bio.

    En tant que consommateur, je n'aime pas "la bouillie" de la région dont il est question ici (pour tenter un jeu sur les mots), ils ne jouent pas franc jeu. Pourtant, en tant que dégustateur, j'aime le Bordeaux, c'est une brillante "construction". C'est vrai qu'avec l'humidité du coin c'est pas facile de faire bio, mais les Ligériens font comment alors?

    Quand on écoute Claude Bourguignon nous parler de la mort des sols, on serait quand même tenté de voir plus de vins bio. Quant à savoir si le vin est bon, on n'a pas attendu le bio pour en goûter des fautifs ou mauvais.

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    1. Que je sache, la Loire n'est pas le pot de chambre évoqué. La météo y est beaucoup plus sereine et régulière qu'en Aquitaine

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  14. Attention à ne pas confondre bio et biodynamie vous dirait Jean-Michel Comme ! En tout cas merci pour ce billet qui répond en partie à la question que j'avais posée à JM Comme : "Pourquoi à votre avis d’autres domaines prestigieux du Médoc ne prennent-ils pas exemple sur vous dans leurs pratiques viticoles ?". L'intégralité de cette interview à retrouver ici : http://lapassiondugout.com/rencontres/jean-michel-comme-au-service-de-la-vigne/

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