Il n’y a pas que Bruxelles ou l’administration française. Pour gâcher la vie des vignerons (qui sont des agriculteurs comme les autres), il y a aussi le néo-rural, une plaie invasive, une calamité avérée. Une engeance venue des grands centres urbains pour trouver à la campagne matière à se ressourcer. Très bien. Sauf que, quand on arrive, on prend ce qu’on trouve, on s’en contente, on prie le Très-Haut que ça existe encore. Pas toujours. Il y a la petite bande qui voudraient refaire le monde à sa main. Qui se plaint de tout, du chant des coqs ou de celui des cigales, des odeurs du bétail, du travail dans les champs. Ce genre d’indignités. Et demain, le même accusera le vigneron de traiter ses vignes.
Les faits
L’un de ces néo-emmerdeurs acquiert une propriété dans le beau décor de Vaison-la-Romaine pour en
faire une maison d’hôtes (de luxe, précise-t-on). Cette maison regarde un
paysage qui comprend des bâtiments agricoles, à deux kilomètres de là.
Viticoles, en l’occurrence. Ces bâtiments abritent des machines agricoles.
Comprendre deux ou trois tracteurs, autant d’enjambeurs et quelques autres
engins, le quotidien du viticulteur. Ce qui ne plaît pas du tout au monsieur
qui s’empresse de saisir la justice pour « pollution visuelle », il exige
que ce viticulteur déménage tout son fourbi qui lui gâche la vue. Première
question, comment se fait-il que la justice reçoive ce genre de plainte ?
Mystère. La justice est-elle à ce point oisive ? Elle dit qu'elle est débordée. Finalement, non.
Le résultat
Le fâcheux a obtenu gain de cause. On croit rêver, on se pince, non, on ne rêve pas. Cette piteuse victoire s’assortit d’une condamnation pécuniaire de plus de 100 000 euros que le vigneron doit payer sans délai. Bien sûr, il n’a pas l’argent. Et même s’il l’avait… Est-ce juste ?
Ce n’est pas fini
Outre le soutien d’une organisation paysanne, Vincent Blanc (le vigneron) a déposé plainte en retour pour « escroquerie au jugement ». L’escroquerie au jugement consiste à tromper un juge avec des moyens frauduleux pour obtenir une décision de justice favorable. L’affaire n’est pas terminée.
Solidarité totale
Félicitations au Dauphiné libéré qui s’est fait l’écho de cette très pénible affaire et au site Démotivateur qui a relayé l’info.
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