Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



mercredi 20 septembre 2023

Mes magnums (198)
Un grand blanc de Châteauneuf-du-Pape. Inratable

 

Domaine Saint Préfert, Cuvée Spéciale Vieilles Clairettes blanc 2017





Pourquoi lui

Isabel Ferrando, la madone du domaine Saint-Préfert, est une sorte de diva à Châteauneuf-du-Pape. À raison. Elle porte haut les valeurs vinicoles de l’appellation. Ici, des vignes de clairette rose mutante plantées en 1940 (83 ans quand même) livrent une petite quantité de magnums d’un vin blanc hors-pair, sans doute dans le Top 3 des châteauneufs blancs. Des niveaux de finesse et d’arômes proprement hallucinants.

 

Avec qui, avec quoi

Des rhône-lovers, des amateurs, des vrais, c’est le meilleur choix. Ce magnum n’est pas fait pour un apéro de copains, de match de foot. Il y a douze verres dans un magnum, quatre convives suffiront bien.

 

Combien et combien

304 euros.

800 magnums uniquement (pas de 75 cl)

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve

L’élevage est présent mais le vin est de grandes dimensions, fin et profond, avec une richesse de saveurs minérales et florales superbe. Une des plus belles cuvées de clairette que l'on puisse trouver dans la région.

95

 

 

 

Ce sujet a été publié dans le numéro 33 du beau magazine EnMagnum, en vente chez votre marchand de journaux en ce moment.

Ci-dessous, la couverture du beau magazine :

 


 

 

jeudi 14 septembre 2023

Le Nouveau Bettane+Desseauve 2024
vient de paraître. Les détails

 


 

Voilà tout ce qu’il faut savoir sur le Guide Vin de référence.

 

Qu’est-ce que c’est ?

Un guide sur le vin édité comme un magazine. C’est-à-dire avec des reportages, des portraits et plein de photos. Et, bien sûr, des palmarès, des commentaires, des notes, une sorte de best of à la française. Il paraît chaque année à la même époque depuis 2005, sous la marque Bettane+Desseauve. Et à la fin, c’est un gros livre.

 

Qui fait quoi ?

Sous la direction de Louis-Victor Charvet, un petit gang de dégustateurs mené par Michel Bettane et Thierry Desseauve a tout dégusté, pas tout retenu, pas tout publié. L’idée n’est pas l’exhaustivité (c’est reposant).

 

Qui édite ?

L'éditeur, c’est Flammarion.
358 pages en couleurs et en grand format. Depuis la création du magazine EnMagnum, le grand format est la règle chez Bettane+Desseauve.

 

Et on trouve quoi ?

Plus de 1 200 producteurs à découvrir ou retrouver en suivant le guide, à travers :

- des coups de cœur, des découvertes, les valeurs sûres, les bonnes affaires 

- des appellations et une grande variété de domaines passés à la loupe, 

- des nouveaux et des nouveautés région par région,

- des carnets de notes, des portraits et des reportages pour comprendre et voyager
« dans le meilleur du vin » comme dit le dossier de presse.

 

Il paraît quand ?

Il est en vente depuis hier chez votre libraire. Au prix de 24,90 euros.

 

Le commentaire de Michel Bettane et Thierry Desseauve

« Quand nous avons commencé notre travail de dégustation en commun, il y a maintenant quelques décennies, nous avions coutume de ranger les vins dégustés en quatre classes. « L’école verte » était la première, non à l’époque pour caractériser les rares vins bio, mais pour stigmatiser ceux, en grand nombre, que l’évident manque de maturité des raisins rendait astringents et acides. Tout aussi fournie était « l’école flottarde » et son océan de vins dilués et sans substance. Venait ensuite, pour les fins palais, « l’école puante » et son cortège d’arômes animaux, ce qu’un négociant bordelais fameux en son temps pour son expertise aromatique décrivait comme « une odeur de sconse, derrière l’oreille » (anecdote confiée aux auteurs par un propriétaire médocain célèbre qui la tenait de son non moins célèbre père) et que certains sommeliers ou journalistes de ce temps prenaient pour « le vrai goût du terroir ». 

Plus prosaïques, les œnologues d’aujourd’hui savent que ce faux goût est provoqué par une levure très désagréable, la brettanomyces. La dernière classe, de loin la plus modeste en nombre, était celle qui comprenait ce que Doutrelant qualifiait de bons vins.

Cinquante ans plus tard, la situation n’est plus la même. 

Les jajas bricolés d’autrefois sont devenus des vins techniquement irréprochables, résolument marchands et installés sur les rayons à des tarifs compétitifs. Souvent également furieusement banals. Dans le même temps, un autre peloton, de plus en plus détaché de la masse, a émergé : pas celui des bons vins d’antan, sympathiques, souvent imprécis, mais celui des grands vins, exprimant avec une justesse et une pureté de définition jamais atteintes auparavant leur terroir d’origine.
Ce qui différencie ces grands vins des autres, ce ne sont plus les défauts, mais bien la personnalité et l’authenticité. C’est précisément la mission de ce guide, le 27e que nous signons, que de vous révéler le génie propre de chacun de ces grands vins. Ce guide magazine a pour vocation de faire vivre auprès des amateurs et des professionnels du vin le génie propre de chaque vignoble, de chaque producteur, de chaque vin. Raconter l’histoire des crus, défendre la diversité des origines et partager l’émotion des bons vins, c’est ce que nous voulons expliquer à travers le Nouveau Bettane+Desseauve ».


La couverture du Guide pour le reconnaître en librairie :




 

mercredi 13 septembre 2023

Mes magnums (197)
La beauté d'un grand blanc du Rhône

 

Domaine Georges Vernay, les chaillées de l’enfer, condrieu 2020

 




Pourquoi lui

D’abord, c’est un grand vin, un très grand viognier, des vignes de cinquante ans. Ensuite, rendre hommage aux vignerons qui travaillent ces terrasses caillouteuses (les chaillées) et brûlantes à la pioche et au treuil (l’enfer). Enfin, célébrer Christine Vernay et son mari Paul pour le travail entrepris depuis la mort de Georges, père de Christine, sans lequel l’appellation condrieu n’existerait pas ou plus. Des gens de qualité appréciés par tous leurs voisins.

 

Avec qui, avec quoi

Ce genre de grand blanc au caractère marqué va avec tout ou presque. Viande ou poisson, c’est vous qui voyez. Dans tous les cas, une gastronomie raffinée, ce n’est pas un vin de barbecue, et donc les convives qui méritent tout ça. De grands amateurs seront les bienvenus.

 

Combien et combien

200 euros.

32 magnums.

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve

Grand corps avec beaucoup de matière et de présence en bouche, fruit intense et charnu, pulpeux, son élégance toute en finesse est équilibrée en finale.

96

 

 

 

 

 

Ce sujet a été publié dans le numéro 33 du beau magazine EnMagnum, en vente chez votre marchand de journaux en ce moment.

Ci-dessous, la couverture du beau magazine :

 


 

 

 

lundi 11 septembre 2023

Les nouveaux cinq-étoiles de l'édition 2024
du Nouveau Bettane+Desseauve

 

Voici les nouveaux cinq-étoiles distingués par Michel Bettane et Thierry Desseauve avec Louis-Victor Charvet et les autres dégustateurs de la maison. Une promotion qu’on ne retrouve pas dans toutes les régions. Cette année, rien en Alsace, pas plus en Bourgogne ou en Champagne, rien dans le Rhône. Cette rigueur quasi-sévère est la nouvelle politique appliquée par Michel et Thierry pour ne pas sombrer dans une course aux étoiles sans queue ni tête, cette manière de jeu télévisé où tout le monde gagne. Cet enfumage qui ne sert personne et surtout pas l’amateur de vins, lecteur du Nouveau Bettane+Desseauve et/ou de EnMagnum.
Attention, cela ne signifie pas qu’il n’y a pas d’autres cinq-étoiles dans le Guide, cela dit juste qu’il n’y a pas d’autre nouveau. Tu mords le distinguo ?

Et comme toujours, tous les détails dans le Nouveau Bettane+Desseauve 2024, mercredi en librairie.

 

Beaujolais

Domaine Jules Desjourneys

 

Bordeaux

Graves 

Château Haut-Bailly (pessac-léognan)

Château Smith-Haut-Lafitte (pessac-léognan)

Sauternais 

Château Coutet (barsac)

Rive droite

Château Bel-Air Monange (saint-émilion grand cru classé)

 

Loire

Domaine du Clos Naudin (vouvray)

 

Provence

Château Simone (palette)

Domaine Tempier (bandol)

 

Sud-Ouest

Domaine Cosse-Maisonneuve (cahors)

 

 

Un verre Lalique, une truffe blanche et un simone blanc.
Tout près du paradis



Naturellement, je m’attends à tous les commentaires qu’une telle promotion peut susciter. « Et Machin, il les mérite pas, les cinq-étoiles ? » Si, vieux, sûrement, mais pas cette année. Et ce n’est pas moi qui décide et toi non plus. D’accord ? Et c’est sans relation non plus avec les annonceurs des publications de la maison. Le croire montre à quel point tu ne connais pas les rouages et l’indépendance de la maison Bettane+Desseauve. 

 

vendredi 8 septembre 2023

le Nouveau Bettane +Desseauve 2024,
une avant-première

 

Voilà du talent, en voilà plein.

Des étoiles montantes dans le ciel de l’excellence chère au vignoble français. Qu’ils soient fils ou fille de, qu’ils aient créé leurs exploitations ne change rien, quand on est bon, soucieux de bien faire, ça finit par se voir et la fine équipe de têtes chercheuses de Bettane+Desseauve les a repérés, tous ces jeunes.
Le Guide nouvelle formule, le Nouveau Bettane+Desseauve marqué 2024 paraît mercredi prochain. Ce qui suit est un avant-goût en avant-première.

Pour le reste, les détails sur chacun de ces jeune gens, je vous renvoie au Guide, très vite en librairie (le 13 septembre, donc).

 

Ambre Delorme dans les vignes de La Mordorée

 

La liste de ces talents 2024


Ambre Delorme

Domaine de la Mordorée, Rhône

 

Maï Roblin-Bazin

Juliénas, Beaujolais

 

Antonin et Victor Coulon

Domaine de Beaurenard, Rhône

 

Louis Gimonnet

Champagne

 

Anthony Aubert & Jean-Charles Mathieu

Négociants en Languedoc

 

Alice Gitton-Pouponneau

Loire

 

Clément Bärtschi

Bugey

 

Sophie et David Devynck

le Clos Sauvage, Beaujolais

 

Arthur Lotrous

les Sources d’Agapé, Beaujolais

 

Matthieu Collardot

Puligny-Montrachet

 

Jean-Baptiste Jessiaume

Bourgogne


Et puis, il y a plein dautres listes, des génies, des étoiles, des classements, des petits prix et des gros, des vins à boire, à attendre, tout ce qui fait un beau Guide chez Bettane+Desseauve.



Photo presse.

dimanche 3 septembre 2023

Tout change pour l’hermitage la-chapelle


La nouvelle étiquette de la-chapelle


Caroline Frey a pris deux décisions majeures pour autant de bonnes idées.

1.    Ses deux cuvées en appellation hermitage, la-chapelle en rouge et chevalier-de-sterimberg en blanc seront désormais diffusées par la place de Bordeaux aux côtés d’autres grands vins du monde entier. C’est très bien pour l’avenir de ces deux vins et pour leur rayonnement planétaire. C’est moins bien pour les amateurs qui verront les prix de ces deux cuvées augmenter de façon sensible. Forcément. Cela dit, pourquoi pas ? Qu’est-ce qui devrait obliger ces vins rares à se commercialiser à la moitié, voire au tiers, du prix des grands crus d’autres régions et du Rhône nord, déjà ?

2.    Pour faciliter la gestion de cette opération, Caroline Frey a créé une nouvelle entité juridique, le Domaine de la Chapelle, dont elle assure la présidence. Premier geste la construction d’un chai réalisé par un architecte danois et destiné à recevoir les raisins des 26 hectares consacrés à ces deux hermitages. On le sait, la-chapelle est la cuvée préférée de Caroline Frey parmi tous les vins qu'elle produit dans le Rhône, à Bordeaux, en Bourgogne et dans le Valais. La marque Paul Jaboulet Aîné sera remplacée par Domaine de la Chapelle à partir du millésime 2021.

 

Ainsi, le domaine Paul Jaboulet Aîné que la famille Frey possède depuis 2006 pourra se concentrer sur les autres vins du domaine (cornas, côte-rôtie, etc.) et sur les activités de négoce dont le vin bio Parallèle 45 est le fer de lance. De fait, la cuvée Maison Bleue en hermitage devient le haut de gamme de la marque.

Ce genre de mouvement est assez fréquent. Récemment, chez Piper-Heidsieck avec la cuvée Rare devenue une marque à part entière. Avant cela, Moët & Chandon et la cuvée-phare Dom Pérignon. Il y en a d’autres.

 

 

 

Pour mémoire, la-chapelle est un blockbuster dans les ventes aux enchères, le prix moyen constaté le plus récent s’établissant à 26 885 euros la bouteille 75 cl dans le millésime 1961 (source : Wine Searcher, septembre 2023). Pour les budgets serrés, un négociant parisien vend une bouteille de 1961 un peu plus de 10 000 euros. Et pour les budgets plus… dilatés, un négociant bordelais propose le magnum du même millésime à plus de 80 000 euros. Oui, mais bon.

 

 

Jai beaucoup écrit sur les aventures de Caroline Frey, ses vins, la colline de lHermitage vue de sa fenêtre, ses bordeaux, ses bourgognes, son jardin secret dans le Valais, etc. Pour retrouver tous ces textes, tapez "Caroline Frey" dans la barre de recherche en haut à droite de cette page et bonne lecture. Ça vaut tous les détours.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                            

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


mercredi 23 août 2023

Je m'insurgeais, je m'incline

Cette photo a été prise lors de la dégustation de présentation
de la cuvée par la paire Bizeul-Bizot


Hervé Bizeul n’est jamais à l’abri d’une idée neuve, d’un défi inhabituel, d’un coup de gros culot. Par ricochet, nous non plus. Le dernier en date s’appelle « Cent phrases pour éventails ». Oui, un nom de cuvée à la Bizeul, dans le droit fil de Walden, Un faune sous un olivier etc., Aimer-prier-rêver-se taire ou quelque chose comme ça, La petite Sibérie, De battre mon cœur etc.

Ce nom, Cent phrases…, est le titre d’un ouvrage de Paul Claudel, ce que précise l’étiquette. Ce n’est pas un plagiat, c’est une citation. Walden aussi était le titre d'un bouquin.

Ce vin, Cent phrases…, est une co-production Bizeul-Bizot. Jean-Yves Bizot est un vigneron superstar de Bourgogne, très gros talent, très gros prix. C’est à cause (ou grâce à) des gars comme lui que Bizeul a planté il y a dix ans des pinots noirs sur ces terres de Vingrau dans le Roussillon. Il a commencé à produire ces vins vers le millésime 2015, j’en avais acheté tout de suite, j’avais eu raison, j’ai continué. Ça valait 25 euros, c’est aujourd’hui à 30, ça va encore (pour moi). Puis, il a produit une cuvée baptisée Là où le soleil se lève, toujours en pinot noir, 120 euros, les prix montent. Puis il a isolé quelques arpents pour faire Cent phrases avec Bizot. Production minimale, quelques dizaines de cols, 360 euros le premier millésime, l’idée est qu’ils n’en produisent que les années propices.

Là, je m’étais insurgé. Même si j’ai toujours défendu l’idée qu’un vigneron pouvait s’enrichir de son travail, que l’enrichissement professionnel n’était pas réservé à quelques footballeurs, chanteurs de charme ou informaticiens de Californie, que le vigneron y avait droit aussi, je ne voyais pas ce qui justifiait ce prix bourguignon, 
le prix d’un grand gevrey-chambertin premier cru, un Lavaux Saint-Jacques par exemple, j’ai trouvé ça très exagéré. S’en suivit un petit frais entre Hervé Bizeul et moi, vite dilué dans le temps et la bienveillance. Aujourd’hui son Cent phrases se négocie autour des 1 200 euros TTC la bouteille, si on en trouve.  C’est une belle réussite d’image, de recherche, de viticulture, de travail et de valorisation du travail, de réflexion, de connaissances, d’expertise même. Là, mon sac à superlatifs est vide. Vous et moi n’en boirons jamais plus ? Pas grave. Bref, j’ai changé d’avis, je salue la démarche. Je m'insurgeais, je m’incline. Quelques sms plus tard, Hervé me dit qu’il y aura un 2023 sauf catastrophe. Je ne sais pas à quel prix il va le sortir, je m’attends à du lourd.

Et je me suis souvenu avoir publié sur ce blog et sous le titre « Le prix du vin, un avis différent » un texte sur le prix des vins signé Jean-Yves Bizot, c’était en mars 2013, lien ci-dessous. Il y a dix ans, Bizot prévenait le monde que ses prix allaient augmenter, il expliquait pourquoi, c’est lisible, on le comprend, je le défendais. On a vu la suite, logique pour certains vins (toute petite production, très grosse demande). On a vu aussi les dérapages, un vin de négoce sûrement très bon (manquerait plus que ça) facturé à plus de 5 000 euros la bouteille. N’importe quoi, madame.

Sinon, pour les petits budgets, je recommande le texte de Paul Claudel Cent phrases pour éventails, 8,10 euros sur Amazon. Mais ça ne se boit pas.
 
 
Pour lire le texte de Jean-Yves Bizot, cliquez sur le lien ci-dessous :

https://bonvivantetplus.blogspot.com/2013/03/le-prix-du-vin-un-avis-different.html

Lisez aussi les carnets de vendanges 2023 de Bizeul sur son blog, cet article est passionnant :
https://www.closdesfees.com/blogs/2023/08/21/vendanges-2023-jour-j2-kiffer/?utm_source=mailpoet&utm_medium=email&utm_campaign=les-newsletter-total-derniers-articles-de-notre-blog_7

 

jeudi 3 août 2023

Mon champagne de l’été

 

 

C’est un brut, un rosé, un « nature ». En Champagne, « nature » ne signifie pas sans sulfite ajouté, mais sans sucre ajouté au dégorgement. Pour une fois, le détournement sémantique n’a pas eu lieu puisque ne pas ajouter de sucre consacre la naturalité du vin, que tout repose sur la maturité du raisin et l’équilibre du jus. C’est un pinot noir 100 %, traité en rosé de saignée. Comprendre que ce n’est pas un assemblage de pinot noir vinifié en blanc et de pinot noir vinifié en rouge.

Cette merveille, c’en est une, nous vient des coteaux de l’Aube, de la maison Drappier, mille fois célébrée par tout un chacun et à juste titre. Et par le général de Gaulle qui en avait fait son champagne préféré. Les gens aiment Drappier pour toutes sortes de raisons. D’abord, bien sûr, parce que c’est toujours bon, de l’entrée de gamme à la cuvée ++, le célèbre Grande Sendrée. Ensuite, parce qu’il n’est pas nécessaire d’engager une armée de détectives pour en trouver, il y en a partout, les bons cavistes en ont. Enfin, parce que la famille Drappier, Michel, son père André, ses enfants, sont des gens adorables, faciles d’accès. Des gens qui parlent droit et ne vous débitent pas le catéchisme écolo d’un air de componction, même s’ils le pratiquent avec conviction. Ce qui est très reposant. La planète a aussi besoin de ça, cette retenue.

Bref, voilà une très belle bouteille. Une pointe d’amertume noble à l’attaque qui ouvre sur une jolie symphonie de fruits rouges, de pétales de rose et de mandarine et s’achève en une persistance bien tenue. Je n’ai pas trouvé de magnums et c’est bien dommage. En tous cas, c’est mon champagne de l’été. Faites pareil.

 

Une couleur soutenue qui signe les grands champagnes rosés

 

 

 

jeudi 27 juillet 2023

Stéphane Derenoncourt s’en va

  

Stéphane Derenoncourt à Chablis


Déjà, quand il est arrivé à Bordeaux chez Stephan von Neipperg au château Canon-La Gaffelière (Saint-Émilion), Derenoncourt faisait office d’ovni. Il n’était pas d’origine bordelaise et détonnait vraiment dans le paysage. Et puis, son talent s’est affirmé à un point tel qu’il est rapidement devenu la coqueluche des propriétaires bordelais (pour commencer). Il était une sorte de Michel Rolland à l’envers et c’était très bien comme ça. Moi, ce que j’ai toujours aimé chez lui, c’est la franchise de ses prises de position, son franc-parler, son caractère peu arrangeant. Bien sûr, nous n’avons pas toujours été d’accord, mais dans la joie et la bonne humeur, c’est tout ce qui compte. Pour préciser les choses Stéphane a pondu un communiqué de presse de façon à éviter au monde de se perdre en conjectures. Voilà, c’est net. Comme lui. Je le reproduis ici intégralement (le communiqué, pas Stéphane).

« Après 25 années passées aux commandes de Derenoncourt Consultants, j’ai décidé de transmettre cette fonction afin de pouvoir me consacrer pleinement à de nouveaux projets.
Il revient désormais à Julien Lavenu, Frédéric Massie et Simon Blanchard, mes associés depuis 20 ans, de poursuivre l’écriture de cette aventure professionnelle et humaine, sachant que leur niveau de compétence et d’expérience les classe, eux et l’équipe que nous avons su créer ensemble, parmi les meilleurs conseillers vitivinicoles.

Afin d’assurer une transition efficace, je les accompagnerai sur le millésime à venir. Puis, je conserverai une activité de consultant auprès du Château Pavie-Macquin, domaine dans lequel je suis investi depuis 1990 et où je suis toujours intervenu seul. De même, je vais prendre une part plus active au développement du Clos Stegasta, sur l’île de Tinos, en Grèce, domaine dans lequel je suis maintenant associé à mon ami Alexandre Avatangelo.

Surtout, avec la même énergie et la même passion qui m’ont animé depuis le début de mon parcours de consultant international, il me tient à présent à cœur de hisser le Domaine de l’A, que j’ai créé avec mon épouse Christine, parmi les plus hautes références qualitatives du Bordelais. C’est un défi exigeant car il ne bénéficie d’aucun classement ni situation de rente.

Cela me conduira à m’impliquer plus encore dans l’associatif au service de la défense des crus artisanaux du Bordelais et de mettre à mal un « bordeaux bashing » encore trop présent. À cette fin, je m’investirai également dans la communication afin de témoigner de mon expérience et de mon expertise. »

Voilà. Stéphane s’en va planter des choux ailleurs, se consacrer à ses affaires familiales ou amicales ou corporatistes, il fait place nette, laisse toute la place à ses successeurs. Beau geste. Un peu comme Michel Rolland. Et comme pour Michel, on est en droit de se demander s’il s’agit vraiment d’une retraite.
Time will tell.

 

 

La photo : Stéphane Derenoncourt, photographié dans les vignes de Laroche à Chablis par Fabrice Leseigneur.

Pour en savoir plus sur Stéphane Derenoncourt, tapez Derenoncourt dans la barre de recherche en haut à droite de la page d’accueil de ce blog.

lundi 24 juillet 2023

Mes magnums (196) Un grand vin d'or en plein soleil

 Château Lafaurie-Peyraguey, sauternes 2019


 

Pourquoi lui

Il n’est pas question de passer l’été sans quelques sauternes ou barsacs de première qualité. La propriété de Silvio Denz est passée très vite dans le Top 5 de l’appellation. Là, deux options. Le boire en l’état, très frais dans l’éclat convaincant de sa grande jeunesse ou l’attendre vingt ans. Chacun mesurera son degré de patience, de gourmandise ou d’espérance de vie. Le sauternes d’aujourd’hui s’accommode mieux qu’avant d’une consommation dans ses premiers âges. Profitons-en.

Avec qui, avec quoi

À ce niveau de qualité, tout est possible. De l’apéritif jusqu’au vin d’après-dîner en passant par tout le repas, sous réserve d’un menu adapté. Des chinoiseries ou, plus prosaïquement, des huîtres, un suprême de volaille, des fromages persillés, une pavlova aux fruits de saison. Et des amis qui n’ont pas froid aux yeux, évidemment.

 

Combien et combien

145 euros.

621 magnums.

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve

Beaucoup d’éclat et de mâche en bouche, attaque ample et miellée, dans une tonalité de miel de printemps. Le vin rayonne et sa finale est à la fois enveloppante et fraîche. Le botrytis est de grande qualité.

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