Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



jeudi 8 novembre 2012

Davos du vin 2012, jour 1



Comme toujours, François Mauss accueille chacun à l’entrée de la Villa d’Este, à la descente de la Maserati Gran Turismo qui nous a exfiltré de l’aéroport, le pilote (à ce niveau, ce n’est plus un chauffeur) a fait vite, mais on ne dit pas combien. En pleine forme, minci, bonne mine, Mauss fait plaisir à voir, la bonne humeur est un cadeau.
L’hélicoptère d’un participant se pose sur les pelouses, ce n’est même pas un vacarme, surtout pas une surprise. Le Riva d’un autre s’arrache du ponton avec quelques invités à bord, le gros bourdon du V8 américain s’estompe déjà. À déjeuner, un Pin 06 de La Spinetta nous a enchanté, mais son propriétaire Giorgio Rivetti, s’est excusé, il est à San Francisco, il ne viendra pas. Dommage, j’avais gardé un bon souvenir de ma visite dans son Piémont de ce garçon vif et tonique, nous avions goûté deux ou trois vieux millésimes de sa production au Ciaù del Tornavento, le restaurant mythique de Treiso, juste au-dessus de Barbaresco.



Au café, Jérémie Le Duc (Seguin-Moreau, tonnellerie) glisse un truc intelligent à propos des barriques « on est plus dans l’assemblage du grain du bois que dans l’origine à tout crin ». Ça fait plus plaisir à entendre que l'éculé « tous mes bois viennent de la forêt de Tronçais », tarte à la crème d’un genre qui croit que nous sommes mauvais en géographie, que nous ne savons pas que la forêt de Tronçais, ce ne sont que 7 000 hectares très hétérogènes.
Passé un moment avec Axel Heinz (Ornellaia, super-toscan), venu ici pour présenter une verticale de son grand vin, Masseto. C’est l’une des trois dégustations de prestige de cette quatrième édition du World Wine Symposium #4. Le garçon est fin et drôle et sympathique, ses vins sont grands, voire immenses. Autour d’un ristretto dans le pâle soleil de novembre au-dessus des eaux calmes du lac, on est plutôt heureux.
Il est l’heure d’aller goûter ses pinards.

Ornellaia Masseto, huit millésimes, quarante dégustateurs du monde

95 : nez expressif, bouche décevante, d’une constitution que j’ai trouvée un peu mince.
98 : des arômes splendides, un vin en pleine forme, pas au bout de ses âges. Pourtant déjà marqué par l’évolution.
01 : allez, encore cinq ans et on en reparle, c’est probablement un très grand machin, mais là, il a un peu oublié de venir, il est resté à bouder dans son austérité.
06 : il a beau être issu d’un millésime plus souple, il a une belle conversation et beaucoup de choses à dire encore.
07, 08, 09 : des bombes, surtout le 09, et des vins très fins, surtout le 07. L’équilibre parfait entre la puissance et la finesse.

L'un de ces vins est mon préféré. Saurez-vous découvrir lequel ?

Et il y avait le 2002. C’est lui l’ami des gens. Ce jour-là, dans ces verres, à cet endroit, à cette température, il est d’une perfection inattendue. C’est ce qu’il est convenu d’appeler un moindre millésime, ceci expliquant sans doute en partie cela. Il confirme ce que je pense depuis longtemps des grands vins italiens (et des grands vins tout court, d’ailleurs), dix ans est le minimum requis pour atteindre une buvabilité parfaite. Avant, on est dans la dégustation, on se promet des choses, on espère. Là, on a un vin qui a tout digéré, d’une amabilité totale, les tanins très fins sont encore un peu joueurs, mais pas au-delà. L’interminable finale de cerise est d’une folle élégance. C’est exactement ça que nous devrions boire à tous les repas. C’est pour ces vins-là qu’on aime le vin.

Et pendant ce temps…

Le quotidien économique Les Échos et son supplément Série limitée powered by Bettane+Desseauve paraît ce vendredi matin avec plein de pages Vins. Ne pas le rater, il est top. Jacques Lardière, Caroline Frey, Philippe Pascal, Jean-Charles Cazes, la candidature de la Champagne au patrimoine mondial de l’UNESCO, la Part des Anges, vente aux enchères de grands cognacs, une fine sélection de vins de fêtes et plein d’autres choses passionnantes. Voilà du beau papier imprimé.

À Hong Kong, le Grand Tasting de Bettane+Desseauve (sont partout, je vous dis) bat son plein avec tous les amis qui sont là-bas au lieu d’être ici avec moi. Et qui sont ravis, en plus.

Ce jeudi matin, Le Figaro a publié ce jeudi, dans son troisième cahier, un intéressant article de Bernard Burtschy, mais surtout, il publie maintenant deux pages Vins par semaine au lieu d’une. Ça vous semble parfaitement anecdotique, amis qui d’autre en fait autant. Une pensée affectueuse à mon cher Daniel Benharros, l’infatigable artisan de ce succès. Si vous ne l’avez pas lu, c’est foutu jusqu’à la semaine prochaine.

25 commentaires:

  1. C'est vrai que c'est bling-bling...

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    1. Cette onomatopée issue de la pire presse féminine qui se puisse trouver n'honore pas ceux qui l'emploie. Rassembler quelques-uns des plus brillants représentants de l'élite de la viticulture mondiale, c'est ça qui défrise ? Le faire dans un endroit agréable et dans des conditions de confort épatantes, c'est un défaut ? Le misérabilisme est une fin en soi ? Mais, messieurs Vincent et Claude, je ne suis pas client si ça se passe en Modus à l'Ibis de Garges-les-Gonesse. Et personne.

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    2. Bonjour cher Nicolas, comment avez vous su que j'habitais Garges?

      Plus serieusement: ce n'est pas tres interessant de parler encore une fois de DRC, voire d'Yquem. Tout le monde connait... meme au fond de l'Asie le paysan connait "Romanee-Conti" comme il connait "Beaujolais Nouveau". C'est dire...

      Question reve: j'aurais bien deguster cette verticale de DRC bien su^r, par contre pas question de payer pour ca. Je trouve la voiture ("broum-broum") de mauvais gout mais chacun son truc.

      En tout cas on rigole bien en lisant votre blog!
      Salutations.

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    3. Comment pouvez-vous dire sans rire que "tout le monde" connaît le DRC et Yquem ?

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  2. Parmi mes pépites d'hier : un très joli Pinot Noir allemand de chez Bernhard Huber (Réserve 2001), et l'étonnant Caberlot, sur le millésime 2002 notamment!

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  3. Il Caberlot est un vin étonnant. En tapant "caberlot" dans la fenêtre Rechercher, colonne de droite tout en haut, vous saurez tout sur ce cépage unique et la famille qui en fait un vin magnifique et rarissime. Il est au Davos du vin, bien sûr.

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  4. Cher Monsieur, je lis votre Blog avec beaucoup de plaisir depuis assez longtemps.
    J'adore l'Italie et passe régulièrement mes vacances au bord du lac d'Iseo justement là où sont fabriqués les Riva et à proximité des vignes de Franciacorta.N'avez-vous pas cependant l'impression que votre réunion de la Villa d'Este est d'un
    élitisme voire d'un snobisme forcené et que la majorité de vos lecteurs amateurs de vin sont dans un autre monde ?
    Amicalement

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    1. D'élitisme ou de snobisme il ne s'agit nullement. D'autant plus forcené. Saisissez vous la portée de vos mots? Nous nous efforcerions à être snobs. Vous accordez ici peu de crédit à notre bonhommie et joie de vivre, et ce d'emblée.

      Je comprends néanmoins vos réactions. Nicolas parle des Maseratti, de l'hélicoptère, du riva...qui restent des objets de fascinations pour 99% des participants.
      Ces mécaniques attirent l’œil, comme une forte lueur dans la nuit. Cela démontre justement l'absence d'élitisme ou de snobisme. On serait vraiment snob, on en parlerait même pas, des voitures italiennes. Qui parle avec émerveillement de son pain quotidien?

      Le grand vin, c'est aujourd'hui du luxe. Il segmente, par son prix. On a rien fait pour. Il n'empêche qu'il intéresse, qu'il fascine. Même ceux qui n'ont pas la bourse pour, including me.

      Quand vous achetez auto plus, vous ne lisez que les pages renault et dacia? De peur d'être pris pour un snob si on vous "chope" en train de lire le papier sur la dernière ferrari?

      Tenter de niveler par le haut est un exercice définitivement périlleux…

      Merci cependant d'avoir exprimé vos réserves avec tact et politesse.

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    2. Bon, des participants fascinés...

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    3. Est-ce que le World Wine Symposium est élitiste, voire d’un snobisme forcené ?
      Le snobisme, éthymologie "sine nobilitate" compacté en "snob", parle par définition d'absence de noblesse. Peut-on qualifier ainsi quelques-uns parmi les meilleurs producteurs de vins du monde qui réussissent l’articulation incroyablement exigeante d’une agriculture ET d'un artisanat, deux disciplines nobles ? Cela n’est sérieux ni en version forcenée, ni en version légère.
      Élitisme. Oui, sans doute, celui de l'excellence. Mais il est temps de cesser de condamner l'excellence. Elle ne s'acquiert qu'avec une extrême humilité et est, dans tous les domaines, la locomotive de ses marchés - eux-mêmes porteurs d'emploi.
      Le moyen, le normal, l'ordinaire, on connaît.
      L'exception, c'est intéressant. Inspirant. Passionnant.
      Pourquoi s’interdire d’en parler ? Pourquoi rendre cela coupable ?
      Zu


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  5. C'est marrant comme la définition de "Grand vin " peut être totalement différente d'un individu à l'autre...c'est quoi un grand vin???
    J'observe avec amusement ce "Davos du vin" sans méchanceté, sans jalousie mais quand même l'intro du billet est proche du ridicule !

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  6. C'est marrant comme la définition de "ridicule" peut être totalement différente d'un individu à l'autre… Mais quand même.

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  7. J'ai employé le terme, alors je vais le définir tel que je l'entendais:
    Ce n'est pas qu'il vient d'un supposé grand terroir, ce n'est pas que son prix est haut, en absolu ou relatif. Ce n'est pas qu'il est adoubé par la critique, locale, nationale ou mondiale.

    Le grand vin, tel qu'il était présent à la villa d'este, c'est le vin d'un vigneron qui vise le qualitatif, qui travaille avec coeur et non tête, qui a voyagé et trouvé ses sources d'inspirations, et qui s'efforce, jour après jour, de transmettre le meilleur de son morceau de terre.

    Ca peut faire paillette, mais ca peut ne pas l'être aussi. Celà dépend de comment on l'exprime, mais également de comment on veut le comprendre...

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    1. Tu sais, on a affaire à des gens qui s'évertuent à ne pas comprendre…

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  8. Si je relis bien Thomas Mauss reconnait que le début du billet est quelque peu hors sujet....

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    1. Si vous relisez bien… Et alors ? Thomas Mauss dit ce qu'il pense et vous aussi et moi aussi. Un certaine liberté règne sur ce blog. Et aucun des billets de ce blog n'est sponsorisé.

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  9. Ben vous me relisez mal.
    Vous me faîtes penser à mes profs de français du collège qui interprétait tout et encore plus. Il pensait vraiment tout celà, de la Fontaine, en écrivant ses fables??

    Sérieusement j'ai beau relire je ne vois pas ou je rends M. de Rouyn hors sujet.

    Si je dois reconnaître quelque chose, je le ferai avec une phrase claire et sujet verbe complément. Ne m’interprétez pas, vous le faîtes mal.

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  10. Vous faites bien de vous convertir à un négoce ouvert sur le monde. A quand l'importation sur le quai des Chartrons des grands doux allemands (les Sauternes sont si communs...)?
    C'est que je partage vos exclusivités: pinots nuitains, rieslings mosellan et Champagnes avizés ; j'en rêve
    A. Bennie dit l'esthète

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    1. Comment peut-on dire que les sauternes sont des vins "communs" ? Parfois, le caractère insondable de certains commentaires me fait toucher du doigt l'infini catégorie "on se penche sur le QI"

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    2. espiles de mo clavier so à bt22 novembre 2012 à 22:44

      Figurez-vous q'il se trouve des Léogaas (habitants des communes limitropes de Léognan en Gironde réputée por ss vins secs qi plure à un sulana u emps de l'sam évellé)pour acheteeeeeeeee des terres e sauernais por y prodire du Brdeauxac sec ;

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