Le blog de Nicolas de Rouyn
Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées. Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui. (Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées. Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui. (Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn
mercredi 29 septembre 2010
Le quoi ?
Voilà que Moët & Chandon nous envoie un magnifique dossier de presse pour annoncer la sortie du grand-vintage 2002. C’est la nouvelle merveille de Benoît Gouez, chef de caves et magicien chez Moët. Ce 2002 est un grand vin, même pas très cher à 45 euros, très peu dosé (5,5 grammes de sucre par litre), ce qui signifie que Gouez a utilisé des raisins mûrs, ce qui signifie également que les grandes maisons de Champagne (celle-ci déjà) se préoccupent enfin de faire de grands vins ou que Gouez a réussi à imposer cette exigence-là, merci et bravo. Comme il est très beau, on feuillette le dossier de presse, les photos extraordinaires de notre chère amie Mathilde de l’Ecotais en font vraiment un objet en soi. On lit un peu les quelques infos et là, patatras, le machin vous tombe des mains. Dans un coin, à la sournoise, voici qu’un concept a été installé par quelque cinglé du marketing. Le gourming, ils appellent ça le gourming. Pourquoi pas le gourmanding ? Ou le gourmeting ? Non, c’est le gourming. Consternation. Où l’on apprend que ce mot grotesque recouvre une tendance nouvelle, que c’est (je cite) « la version moderne et pétillante des traditionnelles mondanités de fin d’après-midi », je vois que vous baillez d'ennui, c'est pas fini (je cite encore) : « la seule règle est de proposer des mets en parfaite harmonie avec Grand Vintage 2002 ». Ben, ouf, on craignait le pire. Des trucs immangeables avec du champomy. Non, ce ne serait pas gourming.
Sans être grand clerc, on peut prédire un avenir des plus limités à cette fausse tendance ridicule. Benoît, te laisse pas faire, ils abîment tout avec leurs conneries.
vendredi 24 septembre 2010
Le grand blond des vins blonds
Bonjour. Voici Dominique Demarville. Il est le chef de caves des champagnes Veuve-Clicquot. C’est-à-dire que c’est lui qui fait, littéralement, les vins que vous buvez. Ne me dites pas que vous n’avez jamais bu de Veuve-Clicquot, ce n’est pas sérieux. Sur la photo, on ne voit pas toute la volonté que ce garçon dégage. On peut d’ailleurs se demander s’il n’a pas été engagé pour ça, cet air, là. Avec un challenge extrême à la clé. Remplacer l’idole des vignes, Jacques Peters, son prédécesseur. Depuis la création de la Maison en 1772, ils n’ont été que dix à cette place. Ils se sont transmis la définition du « style maison », l’autre façon de faire comprendre au public qu’il n’y a pas deux champagne identiques. Et Jacques Peters a transmis à Dominique Demarville. Et ni l’un ni l’autre ne diront jamais de quoi est fait ce style Clicquot. Ils réciteront la petite chanson qui fait une réponse, jamais à l’abri d’un superlatif inutile, ils parleront de fraîcheur, d’arômes, de longueur. La péroraison nous emmènera vers des cieux toujours bleus. Préférons l’avis de Michel Bettane sur ce sujet (ci-contre). Vite, on parlera d’autre chose. Pas de chiffres, non, c’est secret-défense dans les Maisons du groupe LVMH. Nous savons bien que ce sont de gros volumes à destination de la planète toute entière. Et bravo pour ça, le genre de bonne nouvelle agréable à entendre ces jours-ci. Par exemple, parlons de Jacques Peters, c’était dur de prendre sa suite ? Dominique est un garçon très arrondi, il dit tous les bonheurs du monde.
Jacques Peters a eu du mal à partir. Combien de fois a-t-on fêté son départ. On imagine très bien la difficulté pour son successeur, le frein rongé, les bouffées d’impatience. C’est le problème avec les icônes. Mick Jagger, c’est pareil. Et puis Jacques est parti pour de vrai. Dominique préfère parler de lui, il a raison, c’est lui qu’on rencontre. Ce côté concentré, précis, travailleur, sérieux. Vite, il est convaincant, crédible. Touchant, même. Il n’est pas un chef de caves mondain, on n’en connaît pas beaucoup, cela dit. Depuis l’époque où il faisait la même chose chez Mumm, il n’a pas changé, pas vraiment, un peu d’épaisseur dans le regard, le geste, des épaules, pas plus. L’homme est le même. Nous, forcément, on adore ce genre d’authenticité, les journalistes sont comme ça, les petits malins nous ennuient. Demarville ne nous dira pas la V.O., il parlera de lui, simplement, sans jouer à la grenouille et au bœuf. Il dit : « Je m’applique à faire vivre le mot de Madame Clicquot, “une seule qualité, la première”, en adaptant le style de la Maison, et cette exigence, aux attentes nouvelles du consommateur ». Alors, Dominique des nouveautés ? « C’est secret, mais nous préparons des choses ». Passons. Le vin que vous pourriez boire à genoux sur une règle en fer ? « Le sauternes ». Pas drôle, nous aussi. Au fil de la conversation, nous conviendrons que nous sommes d’accord sur à peu près tout, le bourgogne, la curiosité, les grands rhônes, la pêche au lancer. Son goût pour le groupe Abba et JJ Goldman est tout ce qui nous sépare. Il fallait quelque chose.
La photo : Dominique Demarville photographié par Mathieu Garçon aux Crayères, à Reims
mercredi 22 septembre 2010
71 000
C’est, en euros, le score de la vente aux enchères dont nous parlions il y a quelques jours, alors que nous attendions un difficile 50 000 euros. La Part des anges, à Cognac. 650 personnes, un grand nombre de nationalités. Des journalistes du monde entier, des jolies filles, une ambiance parfaite, un lieu épatant. Les chais Monnet ont été acquis par la commune et font l’objet d’un projet de réaménagement avec tous les stigmates de la modernité (appart’hôtel, centre commercial, sûrement un spa…) et là, on peut craindre le pire. Cet immense bazar mérite mieux que d’être livré au petit commerce, mais bon. Battons des mains devant le niveau de l’organisation qui a permis le succès de cette vente (oui, bravo Jérôme). Et, au passage, enthousiasmons-nous pour le traiteur qui a servi 650 personnes sans traîner avec une qualité gastronomique jamais vue dans de telles assemblées. Il y a des gens très bien à Cognac, décidément.
La photo : cette bouteille de Rémy Martin a fait la plus belle enchère de la soirée à 16 000 euros
vendredi 10 septembre 2010
Les pattes en rond
Dans un restaurant thaï du faubourg, Bérénice Lurton recevait pour son château-climens, le premier grand cru classé de Barsac unanimement reconnu comme le vrai dauphin d’yquem. Après un rapide passage par le second vin, les cyprès-de-climens, un barsac léger et spirituel, le dîner exotique a vu défiler des climens 07, 05, 02, 89 et 71. Chaque vin arrivait avec sa nuance de densité colorielle supplémentaire, un vrai pantone. Bien sûr, le grand amoureux des liquoreux que je suis s’est littéralement vautré dans les deux plus vieux millésimes, merveilles aux éclats d’acajou, l’idée qu’on boit un Riva des sixties, une liqueur enveloppante comme une couette enroulée sur vos épaules (ou un châle Hermès, c’est comme vous préférez), à ceci près qu’on ne s’y endort pas, la fraîcheur des finales de ces vins d’exception vous rappelant à l’ordre, et à la vie, un grand bordeaux liquoreux, c’est comme les mots de votre amoureuse, très vite, c’est indispensable à une bonne respiration, à une existence équilibrée. On ne dira jamais assez la pureté, la longueur, la richesse aromatique de ces vins hors normes. Pour les rendre encore plus purs, Bérénice Lurton s’est lancé dans la grande aventure de la biodynamie. Déjà, faire du sauternes ou du barsac est un sacerdoce véritable, une complication inconnue ailleurs, mais les faire en biodynamie est une vraie gageure dont il semble qu’elle va se sortir avec les honneurs (et avec un directeur technique de qualité), on en saura plus dans six semaines, après les vendanges. La question est : que va dire le botrytis ? J’adore ou je me tire ? L’autre question concerne le choix des accords barsac-cuisine thaïe. Dans une stratégie de reconquête urgente des consommateurs nationaux, cette cuisine d’ailleurs est-elle un bon vecteur ? Ne serait-il pas plus opportun d’expliquer à nos contemporains que le sauternes, le barsac, va très bien avec des huîtres chaudes, un poulet de Bresse avec des grenailles, un stilton, quelques beaux fruits ? Bref, le genre de gastronomie que tout le monde connaît et aime, sur laquelle il n’y a pas de discussion. C’est comme ça que nous en parlerons le mieux. Et, pour finir de convaincre le consommateur soupçonneux que vous êtes, rappelons que les bordeaux liquoreux sont les moins chers des grands bordeaux.
jeudi 9 septembre 2010
Un soir chic
Hier, belle dégustation de vins de la côte chalonnaise. Rappel : la côte chalonnaise, c’est la suite géographique de la côte de Beaune, en descendant vers le sud. Les appellations qui la composent sont : Mercurey, Rully, Givry, Bouzeron, Montagny.
La dizaine de producteurs présents dans les murs historiques de la Questure du Sénat hier représentent la crème de ces appellations, c’est du beau linge. La haute stature d'Aubert de Villaine pour son domaine personnel à Bouzeron, l'œil pétilllant de Bernard Hervet pour les mercureys de Faiveley, la bonne humeur de Paul Jacqueson et ses rullys splendides, la famille Devillard (la belle Aurore, son papa, sa belle-sœur) pour ses mercureys et ses givrys, la famille Pascal (madame, monsieur, le grand fils, sa fiancée) nouvelle venue à Givry avec son merveilleux Clos du cellier aux moines, etc.
Il flottait une ambiance chic que chacun affectait de trouver normale, tout le monde attendait Michel Bettane, l’attachée de presse Annie Ligen avait les yeux qui brillaient, les petits fours étaient exquis, de longues filles en jupes courtes et un peu pompettes fumaient des cigarettes sur les marches, David Cobbold distribuait des sourires bienveillants aux producteurs inquiets, Philippe Bourguignon tout bronzé a tout goûté, les costumes des garçons étaient bien coupés, des journalistes japonaises couraient dans les jambes des convives et chacun se félicitait de voir les Bourguignons organiser un truc parfait à Paris. On aurait presque pu dîner tous ensemble. On aurait bu leurs vins en se désolant que la côte chalonnaise soit aussi méconnue, comme ils disent, et puis nous aurions parlé d’autre chose.
Moi, je ne crois pas qu’elle soit à ce point méconnue, cette côte. Les prix des bourgognes d’appellations plus prestigieuses sont tels que les restaurants parisiens ont tous un rully, un mercurey, un givry à la carte. Pour le commun des amateurs que nous sommes, c’est une (relative) aubaine. On n’est jamais vraiment déçu par un beau givry, un mercurey bien fait et, à la fin, le public se familiarise bon gré, mal gré avec ces appellations-là. La bonne nouvelle, c’est que, ici comme ailleurs, on sent le vigneron (aiguillonné par le néo-vigneron) en pleine tension qualitative. Moi, le haut niveau, ça m’enchante.
La photo : Aurore Devillard, photographiée par Mathieu Garçon
mercredi 8 septembre 2010
Pierre Seillan, le Gascon à 100 points
Du Gascon, il a le format, aussi large que haut, la rocaille dans l’accent, le parler clair, sans détour, sans concession, sans complaisance et ce côté bourru dont on sait tous que ça cache un grand cœur. Qu’il a. Un côté c’est-moi-qui-vous-le-dit adorable et imparable. Du coup, on l’écoute attentivement. Il parle des heures si l’on n’y prend garde. De tout. De son histoire familiale, la polyculture dans le Gers, « on avait tous un arpent de vigne ou deux, c’était normal ». De ses débuts dans le Bordelais, de sa rencontre avec l’homme de sa vie, Jess Jackson, milliardaire, Américain, un patronyme de cinoche, beau comme un John Wayne, 5 000 hectares de vignes en Californie. Du vignoble de la Sonoma, la vallée voisine de la Napa. De Vérité, la marque créée là il y a dix ans autour de trois vins. La Joie, La Muse et Le Désir, fallait oser. Mais il ne parle pas des 100 points (le top) récoltés chez Robert Parker pour son millésime 2007 de La Joie. Non, il faut vraiment aller le chercher, il en parlera alors comme à regret. Pas l’habitude des honneurs, cet homme-là. Il ne sait pas, ou affecte de ne pas savoir, pourquoi ce vin est soudain au centre de l’attention mondiale. Lui, Pierre Seillan le Gersois, il a toujours fait du mieux qu’il pouvait. Mais là, il faut croire que « le terroir a parlé ». Plus fort, plus haut, plus clair qu’avant, sans doute. Et voilà un vin que les grands amateurs s’arrachent. Du coup, les cours explosent. 850 dollars la bouteille. Même les premiers de Bordeaux s’étranglent, pris de court par ces prix stratosphériques. Pierre Seillan n’en fait même pas état, ce n’est pas lui qui nous a parlé du prix des vins, lui il enchaîne sur « les droits du sol », ce qui fait lever un sourcil circonflexe au journaliste français, baigné dans le débat sur l’identité nationale.
Au fond, Pierre Seillan est un grand amoureux de la plante et de la pédologie. Il a des cépages préférés. Les grands internationaux bordelais, cabernets sauvignon et franc, merlot, petit-verdot, malbec. Il ne calcule pas les pinots et les chardonnays. Grand homme des vignobles d’exception de Jess Jackson, il s’occupe aussi de Lassègue à Saint-Emilion et de la Tenuta d’Arceno en Toscane. Là, on sent qu’il a fallu lui tordre un bras dans le dos pour qu’il consente à faire un 100% san-giovese, il s’exprime davantage sur ses assemblages de super-toscans. C’est aussi cette grosse mauvaise foi, ce chauvinisme débordant qui le rend si sympathique, si émouvant. Question : « Y a-t-il une vie après les 100 points Parker ? ». Réponse : « Eh ! Il y en avait une avant ». Ben oui, bien sûr.
Parmi les dizaines d’hectares qu’il a planté pour Vérité, tout n’est pas encore à maturité, ce sont encore de jeunes vignes au regard de son exigence. Un jour viendra, quelques années encore où Vérité aura ses vignes dédiées. En attendant, Pierre Seillan fait ses vins à concours comme les Champenois font leurs grandes cuvées. Il choisit, on devrait dire qu’il picore, quelques grappes ici, toute une micro-parcelle là. En tout, ce sont 150 sources d’approvisionnement différentes, toutes issues des vignobles Jackson, évidemment. Le très grand avantage des Californiens sur les Français, c’est qu’il n’y a pas de règle, ou presque pas. Un exemple ? Qu’il fasse une canicule effroyable et on irrigue. En France, on prie le ciel. « Je n’irrigue pas, j’humidifie » précise l’homme de l’art. OK, Mister Pierre.
La photo : Pierre Seillan, photographié par Mathieu Garçon dans les vignes de la Sonoma
Paix & miroir, c'est bien non ?
L’Espagne, c'est comme l'Italie. Quand ils s'y mettent, ils frappent très forts dans nos cœurs, dans nos âmes, dans nos verres. L'Espagne, donc. Alonso en F1, Pedrosa (motoGP) est le meilleur ennemi de Valentino Rossi, les footballeurs cartonnent en Afsud, Nadal sur les courts et, maintenant, Paz Espejo à Bordeaux. Elle a de la chance, elle le dit elle-même. A peine arrivée à Meyney, elle fait un 2005 d’anthologie, pas plus tôt installée à Lanessan dans le Haut-Médoc que voici le grand millésime 2009. Deux grands vins, c’est sûr. Castillane de Madrid, Paz a un parcours chaotique dans le vignoble mondial. Elle a commencé comme flying wine-maker - elle n’aime ni le mot, ni le métier - dans la Rioja et la Mancha, puis en Toscane et en Argentine. Pour elle, les vrais débuts coïncident avec son arrivée chez Calvet, puis chez Cordier. « C’est là que j’ai appris la réalité de ce métier qui consiste d’abord à appréhender les qualités d’un marché, ses consommateurs et à faire les vins qui leur correspondent », dit-elle avec autant de lucidité que d’honnêteté. Elle qui lit beaucoup et qui écoute le blues et la soul U.S. des années 60 et 70, quand ce n’est pas Air ou Phénix, est capable d’une réflexion approfondie sur ce qu’elle entreprend. Elle sait aussi qu’elle a beaucoup à prouver. Elle est sympathique, enthousiaste, tonique, mais est-ce facile d’être une Espagnole à Bordeaux ? « On me fait confiance parce que je donne beaucoup, parce que j’explique beaucoup. Pour moi, c’est ça l’intégration, cette réciprocité qui rend tout possible ». En attendant ce tout qui fait rêver, elle s’est attachée aux domaines Bouteiller, dont elle assure désormais la direction. Parmi les propriétés de la famille, il y a Lanessan dont elle veut faire « une valeur sûre, le reflet d’un terroir et un vin bon tous les ans ». Dés son premier millésime, 2009, elle frappe fort et récolte les bonnes notes dont un 16,5 - 17 assorti d’un bravo par Bettane & Desseauve qui salue le retour de Lanessan dans la cour des grands. Vive la paix.
La photo : Paz Espejo, photographiée par Mathieu Garçon
lundi 6 septembre 2010
La part des anges
Ce n’est pas le genre de la maison d’annoncer des festivités, mais mettons que celle-ci vaut le détour (par exemple, si vous êtes à Bourg-Charente, n’hésitez pas). Il s’agit d’une vente aux enchères caritative organisée par les autorités compétentes (le BNIC) à Cognac. Elle s’appelle La part des anges. Ne pas croire qu’on y verra beaucoup d’anges.
Pour ceux qui sortent à peine de l’œuf, rappelons que la « part des anges » est le joli nom donné par les producteurs de spiritueux au phénomène d’évaporation (5 à 8 % du volume par an, ce n’est pas rien. Chez Rémy Martin, par exemple, c’est l’équivalent de 6 000 barriques, énorme). Cette vente existe depuis quelques années et, chaque fois l’intégralité des fonds récoltés est versée à l’Institut de France pour aider à la restauration du patrimoine. Et moi, ça me plaît bien qu’on supporte la restauration du patrimoine plutôt qu'une lointaine catastrophe. La vente a lieu le 16 septembre à partir de 19h30 dans les chais Monnet à Cognac. L’idée est que plusieurs grandes maisons offrent un ou plusieurs flacons d’exception, comprendre d’anciennes eaux-de-vie. Ainsi, un rare Delamain de cinquante ans, de belles choses de chez Frapin, Leyrat, A.E. Dor, Hennessy, Rémy Martin, Godet, etc. seront dispersées ce soir-là. L’an dernier, l’affaire avait fait un peu moins de 50 000 euros. Espérons que, cette année, la vente franchira la barre.
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