Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



jeudi 27 juillet 2023

Stéphane Derenoncourt s’en va

  

Stéphane Derenoncourt à Chablis


Déjà, quand il est arrivé à Bordeaux chez Stephan von Neipperg au château Canon-La Gaffelière (Saint-Émilion), Derenoncourt faisait office d’ovni. Il n’était pas d’origine bordelaise et détonnait vraiment dans le paysage. Et puis, son talent s’est affirmé à un point tel qu’il est rapidement devenu la coqueluche des propriétaires bordelais (pour commencer). Il était une sorte de Michel Rolland à l’envers et c’était très bien comme ça. Moi, ce que j’ai toujours aimé chez lui, c’est la franchise de ses prises de position, son franc-parler, son caractère peu arrangeant. Bien sûr, nous n’avons pas toujours été d’accord, mais dans la joie et la bonne humeur, c’est tout ce qui compte. Pour préciser les choses Stéphane a pondu un communiqué de presse de façon à éviter au monde de se perdre en conjectures. Voilà, c’est net. Comme lui. Je le reproduis ici intégralement (le communiqué, pas Stéphane).

« Après 25 années passées aux commandes de Derenoncourt Consultants, j’ai décidé de transmettre cette fonction afin de pouvoir me consacrer pleinement à de nouveaux projets.
Il revient désormais à Julien Lavenu, Frédéric Massie et Simon Blanchard, mes associés depuis 20 ans, de poursuivre l’écriture de cette aventure professionnelle et humaine, sachant que leur niveau de compétence et d’expérience les classe, eux et l’équipe que nous avons su créer ensemble, parmi les meilleurs conseillers vitivinicoles.

Afin d’assurer une transition efficace, je les accompagnerai sur le millésime à venir. Puis, je conserverai une activité de consultant auprès du Château Pavie-Macquin, domaine dans lequel je suis investi depuis 1990 et où je suis toujours intervenu seul. De même, je vais prendre une part plus active au développement du Clos Stegasta, sur l’île de Tinos, en Grèce, domaine dans lequel je suis maintenant associé à mon ami Alexandre Avatangelo.

Surtout, avec la même énergie et la même passion qui m’ont animé depuis le début de mon parcours de consultant international, il me tient à présent à cœur de hisser le Domaine de l’A, que j’ai créé avec mon épouse Christine, parmi les plus hautes références qualitatives du Bordelais. C’est un défi exigeant car il ne bénéficie d’aucun classement ni situation de rente.

Cela me conduira à m’impliquer plus encore dans l’associatif au service de la défense des crus artisanaux du Bordelais et de mettre à mal un « bordeaux bashing » encore trop présent. À cette fin, je m’investirai également dans la communication afin de témoigner de mon expérience et de mon expertise. »

Voilà. Stéphane s’en va planter des choux ailleurs, se consacrer à ses affaires familiales ou amicales ou corporatistes, il fait place nette, laisse toute la place à ses successeurs. Beau geste. Un peu comme Michel Rolland. Et comme pour Michel, on est en droit de se demander s’il s’agit vraiment d’une retraite.
Time will tell.

 

 

La photo : Stéphane Derenoncourt, photographié dans les vignes de Laroche à Chablis par Fabrice Leseigneur.

Pour en savoir plus sur Stéphane Derenoncourt, tapez Derenoncourt dans la barre de recherche en haut à droite de la page d’accueil de ce blog.

lundi 24 juillet 2023

Mes magnums (196) Un grand vin d'or en plein soleil

 Château Lafaurie-Peyraguey, sauternes 2019


 

Pourquoi lui

Il n’est pas question de passer l’été sans quelques sauternes ou barsacs de première qualité. La propriété de Silvio Denz est passée très vite dans le Top 5 de l’appellation. Là, deux options. Le boire en l’état, très frais dans l’éclat convaincant de sa grande jeunesse ou l’attendre vingt ans. Chacun mesurera son degré de patience, de gourmandise ou d’espérance de vie. Le sauternes d’aujourd’hui s’accommode mieux qu’avant d’une consommation dans ses premiers âges. Profitons-en.

Avec qui, avec quoi

À ce niveau de qualité, tout est possible. De l’apéritif jusqu’au vin d’après-dîner en passant par tout le repas, sous réserve d’un menu adapté. Des chinoiseries ou, plus prosaïquement, des huîtres, un suprême de volaille, des fromages persillés, une pavlova aux fruits de saison. Et des amis qui n’ont pas froid aux yeux, évidemment.

 

Combien et combien

145 euros.

621 magnums.

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve

Beaucoup d’éclat et de mâche en bouche, attaque ample et miellée, dans une tonalité de miel de printemps. Le vin rayonne et sa finale est à la fois enveloppante et fraîche. Le botrytis est de grande qualité.

95

 

 

mardi 18 juillet 2023

"Dark rosé is the new red"

 



Le rosé est pluriel comme tous les vins, comme la mode, cette comète fugace. Pour faire simple, cette couleur anime deux clans, deux populations qui ne se fournissent pas dans les mêmes rues, les mêmes boutiques.

D’un côté, H&M, Zara, les baskets et les rosés ultra pâles que le grand public adore en croyant sottement que la pâleur du vin le garde de l’alcool. En même temps, comme dirait l’autre, on est content de voir les Français signer une réussite bas de gamme et mondiale. Ce n’est pas si fréquent. Nous, d’habitude, c’est plutôt Dior et Hermès. Cela posé, pondérons ce propos et considérons le succès des rosé pâles et chers voire très, un haut de gamme coûteux pour des vins savamment élaborés à la manière de ce que livre le groupe Moët-Hennessy avec ses propriétés provençales (Galoupet, Esclans, d’autres à venir). Il va de soi que le grand groupe n’a pas investi dans le segment des vins rosés pour faire de la figuration avec des bouteilles à cinq balles.

De l’autre, APC, agnès b., Weston et les rosés de couleur soutenue, les “dark rosés” qui enchantent les amateurs. Deux expressions d’une couleur qui n’ont rien en commun. Ni les saveurs, ni les couleurs, ni les prix. Pas même les méthodes d’élaboration. Moi, j’ai choisi mon camp depuis un moment, ce qui n’empêche pas des incursions dans le camp d’en face quand un caviste vous promet que et que, des monts et des merveilles, on se laisse faire, on essaye, on n’est pas obtus, pas toujours ravi non plus, mais quand même, parfois ça marche et même très bien (Fontenille, Triennes, par exemple).

“Dark rosé is the new red” (copyright Vincent Pousson, clap, clap, clap, c’est bien trouvé), le mot est juste, donne envie d’y croire, j’y crois. Faites pareil, ça change tout. La mode est faite pour partir dans tous les sens, tout le temps, à toute allure. Suivons ce mouvement. Pour une fois, c’est le bon.

On trouvera de très jolis dark rosés à Tavel, évidemment (Aqueria ou Dauvergne & Ranvier), on pense à Marcel Richaud (cairanne) et aussi au Roussillon (domaine des Mathouans), à la Champagne (Drappier, Le Brun de Neuville), à Bordeaux (le clairet du Clos Dubreuil), lItalie (Foradori), la Suisse (Chappaz). Et il y en a dautres.

La prochaine fois, nous nous intéresserons aux rouges pâles. Dark rosés, rouges pâles, le monde avance. Ben oui.

 

 

mardi 11 juillet 2023

Mes magnums (195)
Un rosé du nord, c'est plus frais ?

 

Pierre et Jérôme Coursodon, Rose et Mauve,
vin de France rosé 2021

 

Pourquoi lui

Convenons que la syrah traitée en rosé dans le nord du grand fleuve n’est pas ce qu’on boit le plus souvent. En soi, c’est une bonne raison d’essayer. Ajoutons la réputation de la famille Coursodon, mieux connue pour ses saint-joseph et tirons ce bouchon. Dans le verre, tous les plaisirs se bousculent en foule pour le plus grand plaisir des amateurs. Un peu d’audace, de temps en temps, ne nuit pas.

 

Avec qui, avec quoi

Le vin s’appelle Rose et Mauve parce que le domaine Coursodon est installé à Mauves. C’est un vin joyeux et tonique. Proposez-le à une tablée de la même eau, si j’ose dire. Et préparez deux magnums. À ce prix-là, voilà des vacances pour votre carte bleue.

Combien et combien

20 euros.

400 magnums.

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve

Le Nouveau Bettane+Desseauve n’en dit encore rien, ce qui devrait s’arranger très vite.

 

 

mardi 4 juillet 2023

Mes magnums (194) L'étoile montante de Bandol

 

Domaine de Terrebrune, bandol rosé 2021

 


 

 

Pourquoi lui

C’est une vie nouvelle qui commence à Terrebrune avec l’arrivée de Jean d’Arthuys dans le capital du domaine de la famille Delille. Un investisseur passionné avec des vignerons surdoués, on imagine sans peine le beau travail. Terrebrune est là, plus que jamais. Les rosés, comme les autres couleurs, sont des vins de longue garde, pourtant déjà bons, des pépites comme on en trouve dans tous les vignobles, cette chance pour la France. Une vraie.

 

Avec qui, avec quoi

Les plus raffinés de vos amis constituent la table de tous les rêves. Et là, tout est permis. Le rosé de l’agneau comme celui du rouget. S’il vous plaît, souvenez-vous que ce n’est pas un rosé de bord de piscine, cette couleur admirable le dit haut et fort. Ce qui signifie aussi quon peut le garder quelques années pour plus de plaisir.

 

Combien et combien

45 euros.

1 000 magnums.

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve

Rosé de garde tout en équilibre et en délicatesse, portée dans son déroulé en bouche par des notes de petits fruits rouges et noirs éclatantes et une impression minérale caractéristique des vins de la propriété.

93

dimanche 2 juillet 2023

La mort de Jean-Michel Cazes
laisse un grand vide

 

Jean-Michel Cazes et son château Lynch-Bages

 

La mort de Jean-Michel Cazes me laisse sans voix, en proie à une tristesse infinie. Je laimais beaucoup, nous nous connaissions bien, partagions des souvenirs amusants et des soucis semblables. Pour l’amusant, il y avait eu cette conversation entre lui et Alain Juppé que nous avions organisée chez Xiradakis à la Tupiña. Cette conversation magnifique avait été publiée dans le supplément Vin du JDD.
Pour tout savoir sur l’immensité du personnage, je renvoie les amateurs à la collection complète de EnMagnum, de nombreux sujets lui ont été consacrés, dont un portrait magistral signé Thierry Desseauve et c’est ce même Desseauve qui a rédigé une nécro magistrale publiée sur enmagnum.com cette semaine. À lire en suivant ce lien :
https://www.mybettanedesseauve.fr/2023/06/29/un-geant-du-medoc/

 


 

Ces photos sont signées Mathieu Garçon, évidemment