Dîner au château Siaurac, en appellation lalande-de-pomerol. C’est l’une des trois propriétés de la Baronne Guichard dont la moitié du capital vient d’être vendue à François Pinault (Latour, Grillet, Venise, etc.). Les autres sont Le Prieuré (un saint-émilion) et Vray-Croix de Gay à Pomerol.
Le format
Un dîner du Grand Jury européen. Trois tables de dix, que des dégustateurs de grand standing, la crème du genre réunie par François Mauss, le grand initiateur. Une ambiance amicale et légère, les magnums dingues volent de table en table. Partage est le mot d’ordre. C’est cool, il y a même mon ami Moritz Rogosky (il-caberlot).
Le décor
Ce château Siaurac est l’une de ces très rares propriétés dotées d’un parc qui entoure une maison parfaitement restaurée dans sa vérité historique, son austérité, sa pierre blonde, ses chais en retour d’équerre, sa cour carrée et fermée. Les volumes des pièces, leur enchaînement, leur disposition, nous rappellent que la modernité a oublié deux, trois fondamentaux, hélas.
On a bu
Les vins de la maison, bien sûr, dont un siaurac 89 en magnum de toute beauté, un lalande-de-pomerol pour dire qu’à un certain niveau le prestige de l’appellation ne joue plus. Ce que confirmait un latour 75 en magnum sans vraiment d’intérêt dans ses arômes de verni façon Riva tout juste sorti de chantier. Plus loin, deux vins du Valais de la famille Maye. Une petite arvine, un blanc aux arômes de thé fin et une syrah 2005 d’une grande précision de trame et d’une jeunesse totale. Un carbonnieux 78 en magnum somptueux sur lequel je me suis un peu posé. Un châteauneuf-du-pape du sorcier Henri Bonneau, cuvée Marie-Beurrier 98. Une étiquette immense, un vin juste mauvais et très vieux malgré son jeune âge. « Aussitôt, on lui trouve mille excuses, il a été mal conservé, tout ça. Si ce vin était inconnu, on n'en ferait pas autant, ce serait l'évier et voilà. » Ainsi parlait François Mauss, ravi de justifier une fois encore les mérites de la dégustation à l'aveugle. Bellefont-belcier 03 en magnum est passé par là aussi, un beau vin issu d’un vignoble planté dans une combe sublime. L’affaire s’est conclue autour d’yquem 91 en magnum et en silence.
J’allais oublier un petit commentaire extatique sur le vin de l’apéritif, un vouvray pétillant brut 2007 en magnum de chez Huet (donc encore élaboré par Noël Pinguet), désarmant de pureté dans son registre « boit sans soif ». Au troisième verre, tu te demandes comment il est possible que tu n’en aies pas 100 magnums dans ta cave. Non, mais vraiment.
Demain
Déjeuner à Montrose à Saint-Estèphe, une première (pour moi) et dîner à nouveau avec les amis du Grand Jury européen au château Rol-Valentin (cinq heures de bagnole minimum à 20 à l’heure de moyenne maximum, à tous les coups on va me parler des embouteillages parisiens, ah, ah).
Le blog de Nicolas de Rouyn
Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées. Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui. (Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées. Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui. (Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn
vendredi 28 mars 2014
mercredi 26 mars 2014
Jérôme Bressy, un vigneron avec un regard
L'une des parcelles du domaine Gourt de Mautens |
Ce jour-là, l’hiver est bleu, il est encore tôt, le brûloir dans les vignes, une fumée légère et blanche, c’est jour de taille au Domaine Gourt de Mautens. Jérôme Bressy, le patron, le vigneron, en est. Il travaille avec deux filles, taiseuses, concentrées. « Moi, vous savez, il me faut des gens de très bonne qualité, sinon on ne s’entend pas. » Tous les entrepreneurs, à un certain niveau, disent ça. On les comprend. Lui, en plus, il dit que c’est mieux de brûler les sarments que de les broyer. Ah ? « Déjà, si il y a de la maladie dans le bois, ça évite de remettre tout ça dans le sol. L’oïdium, une année de pression, si vous brûlez ça baisse d’un cran l’année d’après. Cette fumée porte quelque chose dans nos vignes. Et c’est bon pour nous, cette fumée nous met en contact avec les bois et on voit des choses, des formes, on ne se connaît pas encore, je ne peux pas tout vous expliquer. » Mais il dira qu’il tient à ce brûloir, que son grand-père l’avait bricolé, que c’est de l’attachement familial.
Jérôme Bressy |
L’ambiance est installée. Jérôme Bressy n’est pas n’importe quel agriculteur. Il a du monde, de ses vignes, de sa passion une idée alternative et sensible. Il n’est pas un militant, mais il a des convictions « Je vais au monument aux morts, mon grand-père y allait, la France et sa mémoire ne sont pas la propriété de quelques-uns. » Quand il rejoint son père en 1989, il a 23 ans et lui dit à peu près ceci : « Papa, je veux faire un très, très grand vin, il faudrait qu’on commence la conversion en bio. » Son père, ce vigneron communiste dont le projet était de payer ses ouvriers plus cher, son père l’a suivi. Et sa mère soutenait son père qui le soutenait. Avec des parents comme ça, les obstacles s’estompent. À l’époque, tout le raisin partait à la coopérative et lui, il voulait son étiquette. Elle arrivera en 1996, trois ans après la conversion en bio-dynamie. Sur le sujet, peu à peu, il parle et ce qu’il en dit est enthousiasmant, bien sûr. On ne peut pas dire le contraire, c’est la vie qui parle, c’est chaud, tonique et rassurant « C’est tellement beau de travailler comme ça, la chimie éloigne le vigneron de sa terre. Il faut avoir un regard sinon on fait de l’industrie. » Mais ces voisins ? « Je les plains, ils sont les victimes d’un système qui les terrorise. Ils reçoivent des sms dès qu’il pleut pour les pousser à traiter. C’est un système de secte. » Plus tard, on ira voir ces parcelles dans la campagne de Rasteau, la petite route qui monte et qui descend, le ciel de Provence, les bois de chênes verts et les oliviers, les vignes sur les pentes des combes mi-ombre mi-soleil. On s’attend toujours à voir débouler les sangliers, on a raison, il y en a plein. Jérôme Bressy travaille son domaine de 13 hectares et ne veut pas s’agrandir, il veut continuer à faire ses petits rendements et son vin d’exception et pas plus. Il raconte son éviction de l’AOC sans amertume. Comme d’autres grands hommes de la région (Dürrbach à Trévallon, par exemple), son encépagement n’a plus convenu. Pourtant, tout ce qu’il a planté l’a été dans les règles avec toutes les autorisations et les validations requises et puis, un beau matin, ça n’allait plus, l’administration en charge a changé d’avis, on ne sait pas pourquoi, on ne sait jamais. Comme il tient beaucoup à son portefeuille de cépages, il est sorti du jeu.
(…)
Lire la suite sur MyBettaneDesseauve dès le début de la semaine prochaine
ou lire l'article complet ici
Les photos sont signées Mathieu Garçon.
D'autres infos sur Gourt de Mautens, ici
lundi 24 mars 2014
La Romanée contée (enfin une bonne lecture)
Après avoir bien rigolé avec Parker, Bordeaux et les premiers grands crus, mon cher Benoist Simmat remet ça avec Aubert de Villaine et la Bourgogne. Voici le nouvel album de BD qui va faire un carton, il s'appelle La Romanée contée.
Le pitch vu par l'attachée de presse, pour commencer :
"Un duo de flics, le Lyonnais Arsène Pinot et la Franco-Chinoise Clothilde Ping, doit résoudre une affaire des plus mystérieuses : la disparition lors d'une soirée à Clos Vougeot du plus grand vigneron français, Aubert de Villaine. Leur quête les mène jusqu'aux confins de la Chine, nouvel eldorado des grands vins français, avec une immense surprise à la clef…
Dans ce véritable polar bachique, les lecteurs vont également croiser des personnages bien réels comme Bernard Pivot (grand maître des cérémonies du vignoble), Louis Ng (magnat chinois, nouveau propriétaire de Gevrey-Chambertin), François Pinault (milliardaire déjà patron de Latour, mais misant tout sur Vosne-Romanée) et même... Robert Parker."
Bon, déjà, ça fait assez envie.
La couverture, ensuite :
Et la première planche :
L'album paraît le 9 avril aux éditions Glénat, allez l'acheter chez votre libraire préféré. À 12,50 euros, c'est donné.
Le pitch vu par l'attachée de presse, pour commencer :
"Un duo de flics, le Lyonnais Arsène Pinot et la Franco-Chinoise Clothilde Ping, doit résoudre une affaire des plus mystérieuses : la disparition lors d'une soirée à Clos Vougeot du plus grand vigneron français, Aubert de Villaine. Leur quête les mène jusqu'aux confins de la Chine, nouvel eldorado des grands vins français, avec une immense surprise à la clef…
Dans ce véritable polar bachique, les lecteurs vont également croiser des personnages bien réels comme Bernard Pivot (grand maître des cérémonies du vignoble), Louis Ng (magnat chinois, nouveau propriétaire de Gevrey-Chambertin), François Pinault (milliardaire déjà patron de Latour, mais misant tout sur Vosne-Romanée) et même... Robert Parker."
Bon, déjà, ça fait assez envie.
La couverture, ensuite :
Et la première planche :
Cliquez sur les images pour les agrandir, ça vaut le clic |
samedi 22 mars 2014
Pendant que j'y pense #26
Quoi qu’en pense telle ou telle idiote en quête du quart d'heure warholien de célébrité, Bordeaux est un monde de civilisation avancée. Je viens d’y passer quatre jours parfaits, de chais en châteaux, de RG en RD, loin des étouffements de la pollution mal gérée, au soleil retrouvé. C’était bien. Revue de détail.
Millesima
Chaque année, le grand négociant du quai de Paludate fait déguster les vins en fin d’élevage, cette année est celle du 2012. Si j’avais le goût des polémiques outrancières, j’irais fouiller dans les entrailles d’internet à la recherche des commentaires de tous ces sous-doués qui, l’an dernier, se sont répandus sans mesure et sans compétence sur le millésime, lui trouvant tous les défauts, comme en 2011, comme en 2013. Ce 2012 est très bon, ceux que j’ai goûté, mission-haut-brion, conseillante, fieuzal, d’autres encore. Pas eu le temps de tout goûter, je voulais faire une série d’interviews vidéo. Une seule question :
« Et vous, vous millésimez 2013 ? » Véronique Sanders (Haut-Bailly), Frédéric Faye (Figeac), Didier Cuvelier (Léoville-Poyferré), Laurent Dufau (Calon-Ségur) et Philippe Blanc (Beychevelle) se sont exprimés d’une seule voix, ils millésiment 2013, ils n’en ont pas beaucoup, mais de ce qu’ils embouteillent, ils ne rougiront pas, ni aujourd’hui, ni dans dix ans. Une seule n’est pas sûre encore, c’est Caroline Frey pour La Lagune, elle attend, elle déguste chaque jour, elle se donne le temps de la décision. Regardez ce film sur MyBettaneDesseauve, des propriétés référentes, des intervenants brillants, cinq minutes très instructives, ce qui nous change des déclarations intempestives venues d’un improbable deuxième rideau.
Haut-Bailly
Cette propriété des Graves est un mythe. J’y ai rencontré de belles personnes, j’y ai goûté un superbe 89. J’y ai découvert un vignoble étonnant dont une vaste parcelle complantée avec les six cépages bordelais (cabernet-sauvignon et franc, merlot, petit-verdot, malbec et carménère), les ceps sont très âgés, toujours en pleine production. Le secret de Haut-Bailly est-il là ? Pas sûr. Comme souvent, le secret est dans les gens qui font.
Lafon-Rochet
Déjeuner au soleil et autour des vins de Meyney, Grand-Puy-Ducasse, Fourcas-Hosten, Larrivaux et Lafon-Rochet. Beaucoup de bonnes choses et une très bonne, ce 90. Les grandes maisons dans les grands millésimes, c’est autre chose. Où j’ai appris la naissance d’un troisième vin chez Lafon-Rochet et la mise entre parenthèses du lafon-roset, le rosé de la maison. Plus de vignes disponibles pour le faire, les quatre hectares dédiés sur les terres de Larrivaux vont être arrachés avant d’être replantés. Si vous avez quatre hectares de beaux raisins à vendre à Basile, il est preneur.
Issan
Long tête-à-tête avec Emmanuel Cruse, digne rejeton d’une déjà ancienne dynastie bordelaise et Grand maître de la Commanderie du Bontemps. Conversation sans relâche, nous avons parlé de tout, un fin connaisseur du métier a toujours quelques secrets à partager, quelques oreilles ont sifflé et quand je me suis retrouvé tout seul dans l’immense château entouré de ses douves en eau, je me suis dit qu’il fallait se revoir, nous n’avons pas parlé de vin et même pas de cet issan 05 bu à table, un beau margaux précis, pourtant.
La Dominique
Voilà, le chantier est fini, le grand catamaran rouge fend les vignes en une réplique tendue au chai voisin de Cheval Blanc. L’effet est conforme à l’idée que je m’en fais depuis deux ans, depuis que j’ai vu les perspectives de l’architecte Jean Nouvel. Bravo aux Fayat d’avoir mené cette longue histoire à son terme, nous avons eu raison d’attendre. La bonne nouvelle de plus, c’est l’ouverture d’un restaurant sur la terrasse du chai avec une vue épatante sur tous les glorieux voisins. Cheval Blanc, bien sûr, mais aussi La Conseillante, L’Évangile, Jean-Faure au premier rang. Il serait bien de prévoir une table d’orientation pour les promeneurs passionnés. C’est la Brasserie bordelaise qui va gérer l’endroit et le voisinage est ravi.
Grand-Mayne
Comme pour Haut-Bailly et Issan, c’était ma première fois en ces lieux. La maison est grande et belle au pied de son coteau, avec ce qu’il faut d’austérité pour convoquer l’Histoire. Les vins vont de très bien à somptueux, la marque est à peu près inconnue. Quelle chance de découvrir encore quelque chose de bien à Saint-Émilion. Nous avons déjeuné dans le restaurant du château Troplong-Mondot, sous le château d’eau. Nous n’avons pas évoqué la cession imminente de la propriété de Christine Valette, nous étions beaucoup trop occupés par deux grand-mayne, 01 et 64, bus en parallèle et sans mollir, dans un moment d’absolue félicité avec Jean-Antone Nony, c'est lui qui gère Grand-Mayne pour sa famille.
Viniv
Qu’est-ce que c’est que ça ? L’ancien Crush-Pad. Cette idée de proposer à qui veut de faire son propre vin à partir de merlots de Fronsac et de cabernets de Pauillac ou d’ailleurs. Avec le soutien actif de la famille Cazes, l’affaire se développe bien. Ce sont plus d’une centaine de passionnés qui se pressent plusieurs fois par an pour faire les vendanges, choisir les jus, décider les assemblages, changer d’avis, concevoir les étiquettes. Et c’est Éric Boissennot qui conseille les wannabe-winemakers, rien que ça. Détail : les vins sont bien. Même Jean-Michel Cazes fait le sien, ce qui ne manque pas de sel. Et il se murmure qu’en une sorte d’alliance de la carpe et du lapin, le mariage des O’Hara et des O’Timmins, les Montaigu et les Capulet, bref, deux journalistes parisiens se sont secrètement entendus pour faire le leur, du grandiose, un ovni à venir, la révolution est en marche. Tope là et affaire à suivre, on connaît quelques vignerons qui seront enchantés de donner leur avis sur ce vin. En attendant ce moment difficile, nous avons goûté avec les Cazes un magnifique blanc sec de Samuel Tinon à Tokaji, quelques millésimes de leur pauillac, dont ce lynch-bages 90 au sommet de son art, un splendide sénéchaux 07, leur châteauneuf-du-pape et le rare Blanc de Lynch-Bages, un sauvignon du côté des bons sauvignons.
Autre chose
J’ai bu l’autre soir un vin divin, le jus parfait et je dois avouer que je n’attendais pas cette étiquette à pareille fête. Il s’agit d’un château-dassault 01 et je suis bien content d’en avoir encore. Tous mes compliments à Laurence Brun (c’est elle qui fait ce vin).
« Et vous, vous millésimez 2013 ? », film de cinq minutes à voir ici.
Millesima
Chaque année, le grand négociant du quai de Paludate fait déguster les vins en fin d’élevage, cette année est celle du 2012. Si j’avais le goût des polémiques outrancières, j’irais fouiller dans les entrailles d’internet à la recherche des commentaires de tous ces sous-doués qui, l’an dernier, se sont répandus sans mesure et sans compétence sur le millésime, lui trouvant tous les défauts, comme en 2011, comme en 2013. Ce 2012 est très bon, ceux que j’ai goûté, mission-haut-brion, conseillante, fieuzal, d’autres encore. Pas eu le temps de tout goûter, je voulais faire une série d’interviews vidéo. Une seule question :
« Et vous, vous millésimez 2013 ? » Véronique Sanders (Haut-Bailly), Frédéric Faye (Figeac), Didier Cuvelier (Léoville-Poyferré), Laurent Dufau (Calon-Ségur) et Philippe Blanc (Beychevelle) se sont exprimés d’une seule voix, ils millésiment 2013, ils n’en ont pas beaucoup, mais de ce qu’ils embouteillent, ils ne rougiront pas, ni aujourd’hui, ni dans dix ans. Une seule n’est pas sûre encore, c’est Caroline Frey pour La Lagune, elle attend, elle déguste chaque jour, elle se donne le temps de la décision. Regardez ce film sur MyBettaneDesseauve, des propriétés référentes, des intervenants brillants, cinq minutes très instructives, ce qui nous change des déclarations intempestives venues d’un improbable deuxième rideau.
Haut-Bailly
Cette propriété des Graves est un mythe. J’y ai rencontré de belles personnes, j’y ai goûté un superbe 89. J’y ai découvert un vignoble étonnant dont une vaste parcelle complantée avec les six cépages bordelais (cabernet-sauvignon et franc, merlot, petit-verdot, malbec et carménère), les ceps sont très âgés, toujours en pleine production. Le secret de Haut-Bailly est-il là ? Pas sûr. Comme souvent, le secret est dans les gens qui font.
Lafon-Rochet
Déjeuner au soleil et autour des vins de Meyney, Grand-Puy-Ducasse, Fourcas-Hosten, Larrivaux et Lafon-Rochet. Beaucoup de bonnes choses et une très bonne, ce 90. Les grandes maisons dans les grands millésimes, c’est autre chose. Où j’ai appris la naissance d’un troisième vin chez Lafon-Rochet et la mise entre parenthèses du lafon-roset, le rosé de la maison. Plus de vignes disponibles pour le faire, les quatre hectares dédiés sur les terres de Larrivaux vont être arrachés avant d’être replantés. Si vous avez quatre hectares de beaux raisins à vendre à Basile, il est preneur.
Issan
Long tête-à-tête avec Emmanuel Cruse, digne rejeton d’une déjà ancienne dynastie bordelaise et Grand maître de la Commanderie du Bontemps. Conversation sans relâche, nous avons parlé de tout, un fin connaisseur du métier a toujours quelques secrets à partager, quelques oreilles ont sifflé et quand je me suis retrouvé tout seul dans l’immense château entouré de ses douves en eau, je me suis dit qu’il fallait se revoir, nous n’avons pas parlé de vin et même pas de cet issan 05 bu à table, un beau margaux précis, pourtant.
La Dominique
Voilà, le chantier est fini, le grand catamaran rouge fend les vignes en une réplique tendue au chai voisin de Cheval Blanc. L’effet est conforme à l’idée que je m’en fais depuis deux ans, depuis que j’ai vu les perspectives de l’architecte Jean Nouvel. Bravo aux Fayat d’avoir mené cette longue histoire à son terme, nous avons eu raison d’attendre. La bonne nouvelle de plus, c’est l’ouverture d’un restaurant sur la terrasse du chai avec une vue épatante sur tous les glorieux voisins. Cheval Blanc, bien sûr, mais aussi La Conseillante, L’Évangile, Jean-Faure au premier rang. Il serait bien de prévoir une table d’orientation pour les promeneurs passionnés. C’est la Brasserie bordelaise qui va gérer l’endroit et le voisinage est ravi.
Grand-Mayne
Comme pour Haut-Bailly et Issan, c’était ma première fois en ces lieux. La maison est grande et belle au pied de son coteau, avec ce qu’il faut d’austérité pour convoquer l’Histoire. Les vins vont de très bien à somptueux, la marque est à peu près inconnue. Quelle chance de découvrir encore quelque chose de bien à Saint-Émilion. Nous avons déjeuné dans le restaurant du château Troplong-Mondot, sous le château d’eau. Nous n’avons pas évoqué la cession imminente de la propriété de Christine Valette, nous étions beaucoup trop occupés par deux grand-mayne, 01 et 64, bus en parallèle et sans mollir, dans un moment d’absolue félicité avec Jean-Antone Nony, c'est lui qui gère Grand-Mayne pour sa famille.
Viniv
Qu’est-ce que c’est que ça ? L’ancien Crush-Pad. Cette idée de proposer à qui veut de faire son propre vin à partir de merlots de Fronsac et de cabernets de Pauillac ou d’ailleurs. Avec le soutien actif de la famille Cazes, l’affaire se développe bien. Ce sont plus d’une centaine de passionnés qui se pressent plusieurs fois par an pour faire les vendanges, choisir les jus, décider les assemblages, changer d’avis, concevoir les étiquettes. Et c’est Éric Boissennot qui conseille les wannabe-winemakers, rien que ça. Détail : les vins sont bien. Même Jean-Michel Cazes fait le sien, ce qui ne manque pas de sel. Et il se murmure qu’en une sorte d’alliance de la carpe et du lapin, le mariage des O’Hara et des O’Timmins, les Montaigu et les Capulet, bref, deux journalistes parisiens se sont secrètement entendus pour faire le leur, du grandiose, un ovni à venir, la révolution est en marche. Tope là et affaire à suivre, on connaît quelques vignerons qui seront enchantés de donner leur avis sur ce vin. En attendant ce moment difficile, nous avons goûté avec les Cazes un magnifique blanc sec de Samuel Tinon à Tokaji, quelques millésimes de leur pauillac, dont ce lynch-bages 90 au sommet de son art, un splendide sénéchaux 07, leur châteauneuf-du-pape et le rare Blanc de Lynch-Bages, un sauvignon du côté des bons sauvignons.
Autre chose
J’ai bu l’autre soir un vin divin, le jus parfait et je dois avouer que je n’attendais pas cette étiquette à pareille fête. Il s’agit d’un château-dassault 01 et je suis bien content d’en avoir encore. Tous mes compliments à Laurence Brun (c’est elle qui fait ce vin).
« Et vous, vous millésimez 2013 ? », film de cinq minutes à voir ici.
mardi 18 mars 2014
Lalique pour Lafaurie-Peyraguey
(name-dropping)
Dans le droit fil d’une logique qui lui réussit, Silvio Denz présente la nouvelle bouteille de son nouveau château, Lafaurie-Peyraguey à Sauternes. Elle commence sa carrière avec le millésime 2013 que nous goûterons bientôt.
Comme pour celle de sa cuvée château-péby-faugères, cette bouteille porte une sculpture d’après un dessin original de René Lalique. Souvenons-nous que Silvio Denz est également propriétaire de Lalique.
« La gravure "Femme et Raisins", modèle de René Lalique créé le 28 septembre 1928 en verre blanc moulé-pressé sur fond argenté, était encastrée dans la boiserie des wagons-lits du Côte d’Azur Pullman Express, mis en service en 1929. » C’est cette gravure qui est maintenant sur la bouteille de Lafaurie-Peyraguey.
Au-delà de l’évidente valeur artistique, le grand mérite de la personnalisation des bouteilles est de présenter un obstacle majeur à la contrefaçon. Et, puisqu’on en parle, je ne résiste pas à publier cette photo du château Lafaurie-Peyraguey, assez difficile à contrefaire, lui aussi. Bientôt, ce sera le plus bel hôtel du quartier. J'ai hâte de voir ça.
À propos de Lalique, lire ici
À propos du futur chai de Péby-Faugères, lire là
Comme pour celle de sa cuvée château-péby-faugères, cette bouteille porte une sculpture d’après un dessin original de René Lalique. Souvenons-nous que Silvio Denz est également propriétaire de Lalique.
« La gravure "Femme et Raisins", modèle de René Lalique créé le 28 septembre 1928 en verre blanc moulé-pressé sur fond argenté, était encastrée dans la boiserie des wagons-lits du Côte d’Azur Pullman Express, mis en service en 1929. » C’est cette gravure qui est maintenant sur la bouteille de Lafaurie-Peyraguey.
Au-delà de l’évidente valeur artistique, le grand mérite de la personnalisation des bouteilles est de présenter un obstacle majeur à la contrefaçon. Et, puisqu’on en parle, je ne résiste pas à publier cette photo du château Lafaurie-Peyraguey, assez difficile à contrefaire, lui aussi. Bientôt, ce sera le plus bel hôtel du quartier. J'ai hâte de voir ça.
À propos de Lalique, lire ici
À propos du futur chai de Péby-Faugères, lire là
vendredi 14 mars 2014
Les Carmes Haut-Brion, Lasserre et moi
Se retrouver dans l’un de mes deux grands restaurants parisiens préférés avec Guillaume Pouthier pour le château Les Carmes Haut-Brion, il y a pire perspective. Ce que je ne savais pas, c’est que Guillaume reçoit le monde en glissant l’un de ses vins parmi d’autres et à l’aveugle. Là, Burtschy a fait fort, mais le contraire eût été décevant.
Par ordre d’apparition, un étonnant chablis premier-cru butteaux 06 de chez Raveneau. Étonnant parce que du chablis, il n’avait pas les caractéristiques. Certes, le millésime n’était pas bien tranchant, mais le vin était d’une rondeur inattendue. Très bon tant qu’on ne sait pas qu’il s’agit d’un chablis et quand on l’apprend, interrogations.
Suivi d’un magistral bonnes-mares 08 du domaine Arlaud. Là, on se dit qu’on a touché le ciel par le toit ouvrant-ouvert de chez Lasserre.
Bien à sa place, un carmes-haut-brion 95 éclatant de fraîcheur, d’ampleur et de longueur (après dissipation des réductions matinales et leurs arômes un poil foxés).
Pour couronner l’affaire, un yquem 88 au sommet de sa gloire. L’impression de se faire envelopper dans une couette légère, ce modèle de printemps qui fait les nuits divines. Un beau sauternes est fait pour les digestions joyeuses et légères, dites c’est autre chose qu’un verre de Badoit.
Voilà, j’aime beaucoup ces producteurs qui reçoivent avec d’autres vins que les leurs, sur le modèle de Stephen Carrier, le patron de Fieuzal, infatigable promoteur de tous les grands vins du monde. Bravo à Antoine Pétrus pour ses accords mets-vins sans faute, pour ses pommes soufflées (on en mangeait au Bœuf couronné à la Villette, il y a…), pour les températures de service des vins, pour la qualité de l’accueil. Les beaux établissements dirigés par d’authentiques hommes du vin, c’est toujours mieux, Lasserre, Laurent, il n’y a pas de hasard. Souvenons-nous qu’Antoine, le patron de Lasserre, non content d’enrichir l’équipe des dégustateurs du Guide Bettane & Desseauve, fait aussi un très confidentiel vin liquoreux en Suisse avec Christophe Abbet, grand vigneron valaisan.
Par ordre d’apparition, un étonnant chablis premier-cru butteaux 06 de chez Raveneau. Étonnant parce que du chablis, il n’avait pas les caractéristiques. Certes, le millésime n’était pas bien tranchant, mais le vin était d’une rondeur inattendue. Très bon tant qu’on ne sait pas qu’il s’agit d’un chablis et quand on l’apprend, interrogations.
Suivi d’un magistral bonnes-mares 08 du domaine Arlaud. Là, on se dit qu’on a touché le ciel par le toit ouvrant-ouvert de chez Lasserre.
Bien à sa place, un carmes-haut-brion 95 éclatant de fraîcheur, d’ampleur et de longueur (après dissipation des réductions matinales et leurs arômes un poil foxés).
Pour couronner l’affaire, un yquem 88 au sommet de sa gloire. L’impression de se faire envelopper dans une couette légère, ce modèle de printemps qui fait les nuits divines. Un beau sauternes est fait pour les digestions joyeuses et légères, dites c’est autre chose qu’un verre de Badoit.
Voilà, j’aime beaucoup ces producteurs qui reçoivent avec d’autres vins que les leurs, sur le modèle de Stephen Carrier, le patron de Fieuzal, infatigable promoteur de tous les grands vins du monde. Bravo à Antoine Pétrus pour ses accords mets-vins sans faute, pour ses pommes soufflées (on en mangeait au Bœuf couronné à la Villette, il y a…), pour les températures de service des vins, pour la qualité de l’accueil. Les beaux établissements dirigés par d’authentiques hommes du vin, c’est toujours mieux, Lasserre, Laurent, il n’y a pas de hasard. Souvenons-nous qu’Antoine, le patron de Lasserre, non content d’enrichir l’équipe des dégustateurs du Guide Bettane & Desseauve, fait aussi un très confidentiel vin liquoreux en Suisse avec Christophe Abbet, grand vigneron valaisan.
jeudi 13 mars 2014
Le vin, c'est mieux que le foot (deux fois)
Les gens de Vin & Société ont le sens de la pédagogie. Entre autres qualités. Mais ça, nous le savons depuis longtemps. Voilà qu’ils publient un petit tableau, une infographie, où ils mettent finement en perspective quelques chiffres passionnants.
Où l’on apprend, par exemple, que les Français parlent deux fois plus de vin que de foot. Qui l’eût cru ? Ou que 70 % des Français conservent du vin chez eux. Quand on nous rebat les oreilles sur l’importance du prêt-à-boire, de la consommation immédiate. Ou encore que 88 % d’entre nous achète du vin pour l’offrir quand ils sont invités. Comme Les Chinois ? Oui. Comme tout le monde, quoi.
Regardez ce tableau, il est savoureux. Il montre clairement dans quels errements les cow-boys de l’ANPAA pataugent encore.
Plus de détails sur Vin & Société, ici.
Où l’on apprend, par exemple, que les Français parlent deux fois plus de vin que de foot. Qui l’eût cru ? Ou que 70 % des Français conservent du vin chez eux. Quand on nous rebat les oreilles sur l’importance du prêt-à-boire, de la consommation immédiate. Ou encore que 88 % d’entre nous achète du vin pour l’offrir quand ils sont invités. Comme Les Chinois ? Oui. Comme tout le monde, quoi.
Regardez ce tableau, il est savoureux. Il montre clairement dans quels errements les cow-boys de l’ANPAA pataugent encore.
Plus de détails sur Vin & Société, ici.
Cliquez sur l'image pour l'agrandir |
mercredi 12 mars 2014
Hubert de Boüard siffle la fin de la récré
Il a décidé de porter plainte. Voici ce que j'ai reçu il y a dix minutes :
PLAINTE POUR DIFFAMATION CONTRE ISABELLE SAPORTA,
AUTEURE DU LIVRE VINO BUSINESS
Au regard des informations erronées contenues dans le livre Vino Business, le propriétaire du Château Angélus a déposé plainte du chef de diffamation publique contre son auteure Isabelle Saporta et son éditeur.
Dans le cadre du renouvellement du classement 2012 des crus de l’AOC Saint-Emilion grand cru, toutes les garanties ont été apportées pour assurer son impartialité :
Le classement a été mené par des organismes certificateurs indépendants.
La Commission du classement Saint-Emilion était constituée de personnalités expertes étrangères à ce terroir dont l’impartialité était garantie par une déclaration d’indépendance.
Les critères d’évaluation et le système de notation figuraient dans le règlement. Ils étaient donc connus de tous, y compris des candidats.
Le règlement de classement a été homologué par les ministères de l'Agriculture et de l'Economie, puis publié au Journal officiel.
Autant d'éléments qui démontrent qu'Isabelle Saporta accuse dans son ouvrage, de manière totalement infondée, le propriétaire du Château Angélus.
dimanche 9 mars 2014
Bettane + Desseauve à Shanghaï
Regardez, l’hiver est fini.
Ses assoupissements momentanés cèdent enfin la place à une belle activité. On s’ébroue, on bat le rappel des copains et la fine équipe de Bettane+Desseauve s’envole pour Shanghaï avec une centaine de producteurs français, italiens et américain qui vont s’y rassembler pendant 48 heures à la fin de la semaine. Tous ensemble, ils vont participer à la seconde édition de la Bettane + Desseauve Wine Experience, l’un des cinq salons organisés par la maison en 2014 à Paris (cette année, il y en aura deux), Hong Kong, Londres et, donc, Shanghaï. Celui-là, à l’instar des autres et à l’inverse de celui de Hong Kong, est ouvert aux professionnels et au public.
Comme il y a longtemps que nous sommes présents en Chine, on commence à comprendre les attentes de nos nouveaux amis. Quoi que puissent en dire les alter-commentateurs, les Chinois branchés sur le vin ne se passionnent pas d’abord pour les très grands vins hors de prix. Il est important de distinguer ceux qui achètent de très beaux « cadeaux » pour leurs hôtes et ceux qui veulent découvrir par goût personnel le monde enchanté des jolis vins. Ce ne sont pas les mêmes producteurs, ce ne sont pas les mêmes vins et les effets de yoyo subis par quelques grandes étiquettes n’affectent pas ces vrais amateurs. Vous vous dites « comme en France ». Vous avez raison, comme en France.
Conscients des excès de marché, ils aiment le vin et cherchent des bouteilles à boire ou à garder pour les boire, loin de tout souci spéculatif. Il va de soi que ce public passionné est l’avenir du marché chinois. Peut-être pas pour écrire des thèses à scandale, mais pour assurer à la filière française une destination fiable et lisible sur le terme.
Cette clientèle nouvelle apprend à toute allure, nous le vérifions chaque fois. Elle aime les grands vins d’Europe et si Bordeaux constitue un phare puissant dans la nuit, un attrait évident, toutes les autres régions viticoles commencent à profiter de l’engouement. À Shanghaï, de A comme Alsace à R comme Roussillon, ce sont douze régions françaises qui seront représentées, quatre italiennes et une américaine, la Napa Valley. Le format type Grand Tasting a fait ses preuves, nous le reproduisons, dégustations non-stop, conférences et Master class. Celles-ci seront au nombre de quatre. Un pessac-léognan, Smith-Haut-Laffitte. Un Italien de Toscane, la Villa Gemma. Un Alsacien, Zind-Humbrecht. Et une master class dédiée aux vins bio avec Tissot (Jura), Trévallon (mon chouchou est en VDP), Pibarnon (Bandol), Beaufort (Ambonnay), Pierre André (Châteauneuf-du-Pape) et La Coste (Provence). Chacun dans un beau millésime de sa région.
Voilà. La première édition, un peu timide, portait de belles promesses et cette seconde édition devrait confirmer. En tous cas, notre équipe chinoise a tout mis en œuvre pour garantir un succès.
Ses assoupissements momentanés cèdent enfin la place à une belle activité. On s’ébroue, on bat le rappel des copains et la fine équipe de Bettane+Desseauve s’envole pour Shanghaï avec une centaine de producteurs français, italiens et américain qui vont s’y rassembler pendant 48 heures à la fin de la semaine. Tous ensemble, ils vont participer à la seconde édition de la Bettane + Desseauve Wine Experience, l’un des cinq salons organisés par la maison en 2014 à Paris (cette année, il y en aura deux), Hong Kong, Londres et, donc, Shanghaï. Celui-là, à l’instar des autres et à l’inverse de celui de Hong Kong, est ouvert aux professionnels et au public.
Comme il y a longtemps que nous sommes présents en Chine, on commence à comprendre les attentes de nos nouveaux amis. Quoi que puissent en dire les alter-commentateurs, les Chinois branchés sur le vin ne se passionnent pas d’abord pour les très grands vins hors de prix. Il est important de distinguer ceux qui achètent de très beaux « cadeaux » pour leurs hôtes et ceux qui veulent découvrir par goût personnel le monde enchanté des jolis vins. Ce ne sont pas les mêmes producteurs, ce ne sont pas les mêmes vins et les effets de yoyo subis par quelques grandes étiquettes n’affectent pas ces vrais amateurs. Vous vous dites « comme en France ». Vous avez raison, comme en France.
Conscients des excès de marché, ils aiment le vin et cherchent des bouteilles à boire ou à garder pour les boire, loin de tout souci spéculatif. Il va de soi que ce public passionné est l’avenir du marché chinois. Peut-être pas pour écrire des thèses à scandale, mais pour assurer à la filière française une destination fiable et lisible sur le terme.
Cette clientèle nouvelle apprend à toute allure, nous le vérifions chaque fois. Elle aime les grands vins d’Europe et si Bordeaux constitue un phare puissant dans la nuit, un attrait évident, toutes les autres régions viticoles commencent à profiter de l’engouement. À Shanghaï, de A comme Alsace à R comme Roussillon, ce sont douze régions françaises qui seront représentées, quatre italiennes et une américaine, la Napa Valley. Le format type Grand Tasting a fait ses preuves, nous le reproduisons, dégustations non-stop, conférences et Master class. Celles-ci seront au nombre de quatre. Un pessac-léognan, Smith-Haut-Laffitte. Un Italien de Toscane, la Villa Gemma. Un Alsacien, Zind-Humbrecht. Et une master class dédiée aux vins bio avec Tissot (Jura), Trévallon (mon chouchou est en VDP), Pibarnon (Bandol), Beaufort (Ambonnay), Pierre André (Châteauneuf-du-Pape) et La Coste (Provence). Chacun dans un beau millésime de sa région.
Voilà. La première édition, un peu timide, portait de belles promesses et cette seconde édition devrait confirmer. En tous cas, notre équipe chinoise a tout mis en œuvre pour garantir un succès.
jeudi 6 mars 2014
Philippe Starck va faire un beau chai
C’est au tour de l’aimable iconoclaste du design, Philippe Starck, de se coller à l’exercice du chai. Cette fois, ce n’est pas sur le plateau de Pomerol – Saint-Émilion, dans le Rioja ou en Toscane, mais dans la grande ville, au Château Les Carmes-Haut-Brion, un pessac-léognan à très fort potentiel et un véritable vignoble urbain.
Récemment acquis par Patrice Pichet, wonder-boy du BTP, ce joli petit château et son vignoble de dix hectares sont pilotés par Guillaume Pouthier, ex-Chapoutier. Il a décidé de faire de ce vignoble une dentelle de haute précision. Ainsi, le nouveau chai accueillera 23 cuves. Pour dix hectares, le parcellaire ici n’est pas un vain mot. Bref, le nouveau chai.
Avec son look de sous-marin russe des années 30 ou de destroyer de la Grande guerre, mais sans super-structure, le tout ancré au milieu d’un étang, il faut reconnaître que le bâtiment ne manque pas d’allure. Il sera recouvert de plaques d’acier destinées à rouiller. Comme d’autres réalisations architecturales contemporaines dans tous les vignobles du monde, le geste est particulièrement osé, donc intéressant. Et je trouve que cette citation très épurée a une vraie beauté. Qu’on en juge :
Livraison prévue pour accueillir la vendange 2015
Récemment acquis par Patrice Pichet, wonder-boy du BTP, ce joli petit château et son vignoble de dix hectares sont pilotés par Guillaume Pouthier, ex-Chapoutier. Il a décidé de faire de ce vignoble une dentelle de haute précision. Ainsi, le nouveau chai accueillera 23 cuves. Pour dix hectares, le parcellaire ici n’est pas un vain mot. Bref, le nouveau chai.
Avec son look de sous-marin russe des années 30 ou de destroyer de la Grande guerre, mais sans super-structure, le tout ancré au milieu d’un étang, il faut reconnaître que le bâtiment ne manque pas d’allure. Il sera recouvert de plaques d’acier destinées à rouiller. Comme d’autres réalisations architecturales contemporaines dans tous les vignobles du monde, le geste est particulièrement osé, donc intéressant. Et je trouve que cette citation très épurée a une vraie beauté. Qu’on en juge :
Cliquer sur l'image pour la voir en grand, ça vaut le détour |
Livraison prévue pour accueillir la vendange 2015
Vino business, complément d’informations
On m’a beaucoup reproché mon billet d’hier qui était jugé « malpoli » ou « à la limite de l’insulte » ou « machiste » voire « paternaliste » à l’endroit de Madame Saporta, maladroite auteur de Vino business, un petit livre inutile.
J’ai ri.
Pour m’amender, je propose ci-dessous ce texte très argumenté. Je l’ai reçu hier, par mail et de manière anonyme et il apparaît que son auteur signe d’un pseudonyme. Ainsi l’information des lecteurs de ce blog sera complète. Je le publie tel que je l’ai reçu, fautes d’orthographe et de typo incluses, sans rien en modifier.
Sur le même sujet, je renvoie également à la lecture de L’Express de ce jour dans lequel mon ami Philippe Bidalon signe une autre critique, excellente aussi, en page 30 de l’hebdo.
Se souvenir aussi que l’essentiel des « informations inédites » contenues dans cet ouvrage ont été publiées il y a un moment déjà sur le blog de Vincent Pousson.
Autopsie d'un brûlot :
« Vino Business », de mademoiselle Isabelle Saporta
Par Benoît Brunel
Autant le dire d'emblée, nous nous situons là moins dans le registre du journalisme d'investigation, malgré le fait que cet ouvrage soit présenté comme une "enquête inédite" (on savourera d'autant plus le terme inédit qu'il n'est rien qu’aborde cet opuscule qui ne soit déjà public, des « révélations » aux calomnies complaisamment relayées), que dans le registre d'un espèce de voyeurisme à la mode qui s'autorise tous les excès susceptibles d'appâter le chaland, dans un style manichéen et outrancier que ne renieraient pas des monuments de la presse tabloïd tels que Closer ou le regretté News of the World de l'inénarrable Rupert Murdoch. La violence de la charge ainsi que les nombreuses approximations, inexactitudes et calomnies qui en constituent la trame, font que se dégage de l'ensemble un caractère excessif qui disqualifie l'ensemble du propos. L'avantage de ce roman-enquête façon littérature de supermarché pour la ménagère de moins de 50 ans est qu'il ne créera guère d'effroi chez les futurs lauréats du prix Pulitzer.
Si de prime abord le titre attire le lecteur qui éprouve un intérêt pour le monde du vin, le contenu laisse perplexe tant il occulte la réalité de ce monde pour ne traiter que de l’épiphénomène des grands crus, lesquels ne représentent pas 5% du tissu viticole français. Partant de là ce qui suit est un peu hors-sujet, mais passons pour en venir à l'essentiel. L'auteur aborde son sujet en maniant très allègrement le dénigrement, la désinformation et la manipulation oratoire, exercices dans lesquels elle paraît exceller et qu'elle enveloppe dans un style néo-populiste qui frise l'indigence mais qui ravira l'amateur de formules chocs.
Une recherche rapide sur l'auteur qui a commis ce pamphlet nous apprend que son principal fait d'armes est d'avoir co-publié un ouvrage (Le livre noir de l'agriculture), lui ayant déjà valu la mise en cause d'une des personnes qu'elle a interrogées, qui dénonce une mise en scène malhonnête et manipulatoire* amenant l’auteur à déformer et à travestir les propos de son interlocuteur afin de les rendre compatibles avec les a priori de la conception qu'elle se fait de son sujet. Avec, là encore, un manichéisme confondant. Nous voilà avertis sur les méthodes et l'idée que se fait du journalisme l'ancienne pigiste de Marianne qui écrit sur commande (pas vraiment le profil du grand reporter, on en conviendra aisément).
Entrons à présent dans le vif du sujet en nous livrant à une analyse superficielle. Ce que l'auteur elle-même nous pardonnera d'autant plus aisément que c'est précisément dans ce registre qu'elle a mené son "enquête inédite", qui livre au lecteur "pour la première fois" une somme d'informations réchauffées, déjà publiées dans la presse et sur de nombreux blogs. Là où Vino business se distingue, c'est en partageant avec le lecteur des rumeurs dont l'ouvrage se fait ici l'écho et le relais, sans produire d'ailleurs quoi que ce soit pour étayer ces délations anonymes (pratiques nauséabondes qui nous rappellent « les heures sombres de notre histoire » selon la formule consacrée par certains confrères de mademoiselle Saporta évoluant, eux aussi, quelque part entre le trottoir et le caniveau).
En dehors d’informations qui ne sont pas complètement dépourvues d'intérêt (présentation du tissu socio-économique viticole bordelais, des problèmes d'emploi des pesticides, du marché chinois) l'auteur y attaque en vrac l'INAO et les autorités (sur cet air tristement connu de « « tous pourris » chanté sur un refrain poujadiste, comme il se doit quand on cherche à stimuler l’émotionnel au détriment du rationnel), le système de vente en primeurs du Bordelais, des vignerons parmi les plus emblématiques du Bordelais (à qui Bordeaux doit en grande part les impressionnants progrès qualitatifs de ces trois dernières décennies), le critique Robert Parker qui, par ses incontestables qualités de dégustateurs, a su désacraliser les grands vins auprès d'un public planétaire qui lui en paraît reconnaissant, le dernier classement de Saint-Emilion (lequel, bien qu'avalisé par un ministre peu susceptible de sympathie spontanée envers un milieu privilégié de producteurs de grands crus, serait selon l'auteur le fruit de tricheries et de manipulations). Mademoiselle Saporta pratique abondamment ce qu'il est convenu d'appeler une "diffamation par personne anonyme interposée", le procédé lui évitant d'avoir à étayer les diffamations dont elle truffe son ouvrage. On est tenté de penser qu'à un tel degré de bassesse ce genre de procédés douteux ne rencontrera d'écho qu'auprès d'un public acquis d'avance à la cause d'une médiocrité qui déteste d'instinct ce qui présente le moindre signe de succès.
La bête noire de Mademoiselle Saporta est ici incarnée en la personne d'Hubert de Boüard de Laforest, œnologue de grande renommée qui est consultant pour une cinquantaine de domaines viticoles de par le monde et qui est également connu pour posséder l'illustre Château Angélus, un des crûs les plus réputés du monde que le dernier classement de Saint-Emilion consacre au sommet de la viticulture saint-emilionnaise. Il est apparemment de bon ton chez les plumitifs besogneux de s'attaquer aux icônes dans l'espoir de capter quelques miettes de leur notoriété. L'auteur dans un de ces élans de mesure et d'objectivité qui semblent la caractériser le présente comme un « parvenu », savoureux qualificatif pour désigner le fils d'un aristocrate qui naît héritier d'un important domaine de l'appellation, appartenant à sa famille depuis la fin du 18ème siècle, et dont il fera à force de travail et d'ambition l'un des domaines viticoles les plus prisés au monde au bout de 30 ans d'efforts ininterrompus. Dire qu'il eût suffit d'un dictionnaire pour éviter un aussi grossier abus de langage...
L'auteur de la diatribe suggère insidieusement qu'Hubert de Boüard a structuré ce classement en fonction de ses seuls intérêts. Renseignements pris pour évaluer la fiabilité de « l’information » on s’étonne qu'elle n’ait pas jugé utile de mentionner, pour donner de la perspective à son accusation, que lors du précédent classement (en 2006), alors que ses fonctions lui donnaient plus de latitude encore, son Angélus ne fût pas retenu au rang qu'il estimait mériter. Elle omet également le fait qu'en 1996 Angélus avait été promu premier grand crû classé, ce qui était un fait sans précédent dans l'histoire de ce classement et témoignait déjà de l'excellence des vins qui y étaient produits. Elle ne mentionnera pas davantage le fait que son Château Bellevue n'a pas changé de rang en 2012 alors qu'il aurait aisément pu prétendre, lui aussi, au rang de premier grand cru classé, tant est notoire la grandeur de son terroir comme celle de la qualité de ses vins. Ainsi, tout ce qui peut contredire le propos partisan, réducteur et caricatural de mademoiselle Saporta est soigneusement passé sous silence, dans le souci de servir une propagande qui ne résisterait pas à un examen scrupuleux des faits mais dont elle a fait sa ligne de conduite idéologique : elle fantasme des maux odieux pour tenter d'exister en les dénonçant. Elle insinue ensuite que les propriétés dont Hubert de Boüard est consultant sont les premières bénéficiaires de ce classement, ce qui ravira les nombreux propriétaires de Saint-Emilion qui ont recours à ses services et que le dernier classement n'a pas élevés. A moins qu'elle n'ait voulu désigner par là les autres grands gagnants du classement qu'elle dénonce, les Châteaux Pavie, Valandraud, Canon La Gaffelière, La Mondotte et autres Larcis-Ducasse. Le point commun de ces différents vignobles, outre la très grande qualité de leurs vins, est qu'ils n'ont aucun lien avec Hubert de Boüard, mais cela ne semble pas empêcher notre Fouquier-Tinville en jupon de vouloir en faire le responsable d'une forfanterie illusoire. On en rirait presque si on ne voyait poindre derrière ces grotesques accusations une entreprise de manipulation et de désinformation parfaitement détestable, qui vire à la chasse à l'homme accompli.
On conclut cette lecture avec un vague sentiment nauséeux, en songeant que ce petit ouvrage est un condensé d'accusations essentiellement mensongères et naturellement invérifiables (« Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose » disait le philosophe Francis Bacon) et que l'auteur s'y vautre dans l'amalgame, le manichéisme, la calomnie, l'insulte, le dénigrement, qu'elle y rapporte des ragots et des commérages, et qu'elle se fait enfin le champion de la médiocrité ordinaire dans un style populiste qui ne pourra que flatter les aigris qui se repaissent de ce genre infamant d'attaques sordides, dès lors qu'elles visent des gens qui les dépassent de si loin. C'est l'illustration d'un mal typiquement hexagonal, qui suscite et encourage une espèce de haine irrationnelle de la réussite d'autrui.
Ainsi on peut supposer que ce que nous répugnerions à qualifier d'analyse pour lui préférer le terme plus adapté de pamphlet ne fera pas date, mais qu'à défaut il fera un temps durant les gorges chaudes auprès des mesquins et des frustrés que la souillure excite. Ces procédés nous ramènent cependant à ce qui sommeille en nous de vil et d'abject, cette part sombre que l'auteur a ici pris le parti de laisser s'exprimer sans retenue, espérant satisfaire l'appétit morbide d'êtres frustes. « La médiocrité refuse toujours d'admirer et souvent d'approuver » nous avait prévenu Joseph de Maistre, il y a déjà deux siècles.
Mise à jour : j'ai viré les deux dernières lignes de ce texte, elles avaient le don d'exciter les esprits simples et le tort de détourner l'intérêt du lecteur du fond de ce texte qui est, lui, excellent.
* http://alerte-environnement.fr/2011/02/21lderapage-disabelle-saporta-le-temoignage-dun-arboriculteur/
Pour m’amender, je propose ci-dessous ce texte très argumenté. Je l’ai reçu hier, par mail et de manière anonyme et il apparaît que son auteur signe d’un pseudonyme. Ainsi l’information des lecteurs de ce blog sera complète. Je le publie tel que je l’ai reçu, fautes d’orthographe et de typo incluses, sans rien en modifier.
Sur le même sujet, je renvoie également à la lecture de L’Express de ce jour dans lequel mon ami Philippe Bidalon signe une autre critique, excellente aussi, en page 30 de l’hebdo.
Se souvenir aussi que l’essentiel des « informations inédites » contenues dans cet ouvrage ont été publiées il y a un moment déjà sur le blog de Vincent Pousson.
Autopsie d'un brûlot :
« Vino Business », de mademoiselle Isabelle Saporta
Par Benoît Brunel
Autant le dire d'emblée, nous nous situons là moins dans le registre du journalisme d'investigation, malgré le fait que cet ouvrage soit présenté comme une "enquête inédite" (on savourera d'autant plus le terme inédit qu'il n'est rien qu’aborde cet opuscule qui ne soit déjà public, des « révélations » aux calomnies complaisamment relayées), que dans le registre d'un espèce de voyeurisme à la mode qui s'autorise tous les excès susceptibles d'appâter le chaland, dans un style manichéen et outrancier que ne renieraient pas des monuments de la presse tabloïd tels que Closer ou le regretté News of the World de l'inénarrable Rupert Murdoch. La violence de la charge ainsi que les nombreuses approximations, inexactitudes et calomnies qui en constituent la trame, font que se dégage de l'ensemble un caractère excessif qui disqualifie l'ensemble du propos. L'avantage de ce roman-enquête façon littérature de supermarché pour la ménagère de moins de 50 ans est qu'il ne créera guère d'effroi chez les futurs lauréats du prix Pulitzer.
Si de prime abord le titre attire le lecteur qui éprouve un intérêt pour le monde du vin, le contenu laisse perplexe tant il occulte la réalité de ce monde pour ne traiter que de l’épiphénomène des grands crus, lesquels ne représentent pas 5% du tissu viticole français. Partant de là ce qui suit est un peu hors-sujet, mais passons pour en venir à l'essentiel. L'auteur aborde son sujet en maniant très allègrement le dénigrement, la désinformation et la manipulation oratoire, exercices dans lesquels elle paraît exceller et qu'elle enveloppe dans un style néo-populiste qui frise l'indigence mais qui ravira l'amateur de formules chocs.
Une recherche rapide sur l'auteur qui a commis ce pamphlet nous apprend que son principal fait d'armes est d'avoir co-publié un ouvrage (Le livre noir de l'agriculture), lui ayant déjà valu la mise en cause d'une des personnes qu'elle a interrogées, qui dénonce une mise en scène malhonnête et manipulatoire* amenant l’auteur à déformer et à travestir les propos de son interlocuteur afin de les rendre compatibles avec les a priori de la conception qu'elle se fait de son sujet. Avec, là encore, un manichéisme confondant. Nous voilà avertis sur les méthodes et l'idée que se fait du journalisme l'ancienne pigiste de Marianne qui écrit sur commande (pas vraiment le profil du grand reporter, on en conviendra aisément).
Entrons à présent dans le vif du sujet en nous livrant à une analyse superficielle. Ce que l'auteur elle-même nous pardonnera d'autant plus aisément que c'est précisément dans ce registre qu'elle a mené son "enquête inédite", qui livre au lecteur "pour la première fois" une somme d'informations réchauffées, déjà publiées dans la presse et sur de nombreux blogs. Là où Vino business se distingue, c'est en partageant avec le lecteur des rumeurs dont l'ouvrage se fait ici l'écho et le relais, sans produire d'ailleurs quoi que ce soit pour étayer ces délations anonymes (pratiques nauséabondes qui nous rappellent « les heures sombres de notre histoire » selon la formule consacrée par certains confrères de mademoiselle Saporta évoluant, eux aussi, quelque part entre le trottoir et le caniveau).
En dehors d’informations qui ne sont pas complètement dépourvues d'intérêt (présentation du tissu socio-économique viticole bordelais, des problèmes d'emploi des pesticides, du marché chinois) l'auteur y attaque en vrac l'INAO et les autorités (sur cet air tristement connu de « « tous pourris » chanté sur un refrain poujadiste, comme il se doit quand on cherche à stimuler l’émotionnel au détriment du rationnel), le système de vente en primeurs du Bordelais, des vignerons parmi les plus emblématiques du Bordelais (à qui Bordeaux doit en grande part les impressionnants progrès qualitatifs de ces trois dernières décennies), le critique Robert Parker qui, par ses incontestables qualités de dégustateurs, a su désacraliser les grands vins auprès d'un public planétaire qui lui en paraît reconnaissant, le dernier classement de Saint-Emilion (lequel, bien qu'avalisé par un ministre peu susceptible de sympathie spontanée envers un milieu privilégié de producteurs de grands crus, serait selon l'auteur le fruit de tricheries et de manipulations). Mademoiselle Saporta pratique abondamment ce qu'il est convenu d'appeler une "diffamation par personne anonyme interposée", le procédé lui évitant d'avoir à étayer les diffamations dont elle truffe son ouvrage. On est tenté de penser qu'à un tel degré de bassesse ce genre de procédés douteux ne rencontrera d'écho qu'auprès d'un public acquis d'avance à la cause d'une médiocrité qui déteste d'instinct ce qui présente le moindre signe de succès.
La bête noire de Mademoiselle Saporta est ici incarnée en la personne d'Hubert de Boüard de Laforest, œnologue de grande renommée qui est consultant pour une cinquantaine de domaines viticoles de par le monde et qui est également connu pour posséder l'illustre Château Angélus, un des crûs les plus réputés du monde que le dernier classement de Saint-Emilion consacre au sommet de la viticulture saint-emilionnaise. Il est apparemment de bon ton chez les plumitifs besogneux de s'attaquer aux icônes dans l'espoir de capter quelques miettes de leur notoriété. L'auteur dans un de ces élans de mesure et d'objectivité qui semblent la caractériser le présente comme un « parvenu », savoureux qualificatif pour désigner le fils d'un aristocrate qui naît héritier d'un important domaine de l'appellation, appartenant à sa famille depuis la fin du 18ème siècle, et dont il fera à force de travail et d'ambition l'un des domaines viticoles les plus prisés au monde au bout de 30 ans d'efforts ininterrompus. Dire qu'il eût suffit d'un dictionnaire pour éviter un aussi grossier abus de langage...
L'auteur de la diatribe suggère insidieusement qu'Hubert de Boüard a structuré ce classement en fonction de ses seuls intérêts. Renseignements pris pour évaluer la fiabilité de « l’information » on s’étonne qu'elle n’ait pas jugé utile de mentionner, pour donner de la perspective à son accusation, que lors du précédent classement (en 2006), alors que ses fonctions lui donnaient plus de latitude encore, son Angélus ne fût pas retenu au rang qu'il estimait mériter. Elle omet également le fait qu'en 1996 Angélus avait été promu premier grand crû classé, ce qui était un fait sans précédent dans l'histoire de ce classement et témoignait déjà de l'excellence des vins qui y étaient produits. Elle ne mentionnera pas davantage le fait que son Château Bellevue n'a pas changé de rang en 2012 alors qu'il aurait aisément pu prétendre, lui aussi, au rang de premier grand cru classé, tant est notoire la grandeur de son terroir comme celle de la qualité de ses vins. Ainsi, tout ce qui peut contredire le propos partisan, réducteur et caricatural de mademoiselle Saporta est soigneusement passé sous silence, dans le souci de servir une propagande qui ne résisterait pas à un examen scrupuleux des faits mais dont elle a fait sa ligne de conduite idéologique : elle fantasme des maux odieux pour tenter d'exister en les dénonçant. Elle insinue ensuite que les propriétés dont Hubert de Boüard est consultant sont les premières bénéficiaires de ce classement, ce qui ravira les nombreux propriétaires de Saint-Emilion qui ont recours à ses services et que le dernier classement n'a pas élevés. A moins qu'elle n'ait voulu désigner par là les autres grands gagnants du classement qu'elle dénonce, les Châteaux Pavie, Valandraud, Canon La Gaffelière, La Mondotte et autres Larcis-Ducasse. Le point commun de ces différents vignobles, outre la très grande qualité de leurs vins, est qu'ils n'ont aucun lien avec Hubert de Boüard, mais cela ne semble pas empêcher notre Fouquier-Tinville en jupon de vouloir en faire le responsable d'une forfanterie illusoire. On en rirait presque si on ne voyait poindre derrière ces grotesques accusations une entreprise de manipulation et de désinformation parfaitement détestable, qui vire à la chasse à l'homme accompli.
On conclut cette lecture avec un vague sentiment nauséeux, en songeant que ce petit ouvrage est un condensé d'accusations essentiellement mensongères et naturellement invérifiables (« Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose » disait le philosophe Francis Bacon) et que l'auteur s'y vautre dans l'amalgame, le manichéisme, la calomnie, l'insulte, le dénigrement, qu'elle y rapporte des ragots et des commérages, et qu'elle se fait enfin le champion de la médiocrité ordinaire dans un style populiste qui ne pourra que flatter les aigris qui se repaissent de ce genre infamant d'attaques sordides, dès lors qu'elles visent des gens qui les dépassent de si loin. C'est l'illustration d'un mal typiquement hexagonal, qui suscite et encourage une espèce de haine irrationnelle de la réussite d'autrui.
Ainsi on peut supposer que ce que nous répugnerions à qualifier d'analyse pour lui préférer le terme plus adapté de pamphlet ne fera pas date, mais qu'à défaut il fera un temps durant les gorges chaudes auprès des mesquins et des frustrés que la souillure excite. Ces procédés nous ramènent cependant à ce qui sommeille en nous de vil et d'abject, cette part sombre que l'auteur a ici pris le parti de laisser s'exprimer sans retenue, espérant satisfaire l'appétit morbide d'êtres frustes. « La médiocrité refuse toujours d'admirer et souvent d'approuver » nous avait prévenu Joseph de Maistre, il y a déjà deux siècles.
Mise à jour : j'ai viré les deux dernières lignes de ce texte, elles avaient le don d'exciter les esprits simples et le tort de détourner l'intérêt du lecteur du fond de ce texte qui est, lui, excellent.
* http://alerte-environnement.fr/2011/02/21lderapage-disabelle-saporta-le-temoignage-dun-arboriculteur/
mercredi 5 mars 2014
Nunuche a écrit un petit livre sale
Mardi Gras, c’est toujours une belle journée, pourtant. Les derniers plaisirs avant l’austère Carême, indispensable période qui remet les compteurs à zéro. Dans mon canapé, on finissait un très beau NPU 1999, le délicieux champagne de Bruno Paillard, en attendant que s’aère un péby-faugères 98, magnifique.
Portés par l’écho du grand ravin, me parvenait confusément les bruits d’une bataille qui enfle. Sur les réseaux sociaux, le principe est simple. Tu balances une info et ça commence sur le thème oui-non, comme à la récré. Ce Mardi Gras finissait mal. Une nunuche à peu près inconnue, ce genre de boulet, venait de sortir un petit livre sale et voilà qu’on s’empoignait. Je bagarrais quelques moments et décidais de reporter la suite au lendemain. La procrastination, voyez-vous.
De quoi s’agit-il ?
Vinobusiness, chez Albin Michel, 250 pages, c'est écrit gros, l’approximation en fait de méthode. On nous promet de l’inédit sur la quatrième de couverture. Ben non, finalement, il n’y en a pas. C’est un énième recueil de pleurnicheries sur le ton vive les petits, mort aux gros, le riche est un salaud, les gentils sont pauvres en plus d’être bio, tout ça, cette idée datée de taper sur la tête des histoires qui marchent bien.
La nunuche, qui surjoue la révolte, a décidé de se payer Hubert de Boüard, propriétaire de l’excellent Angélus. Du coup, le phonème « Hubert de Boüard » est imprimé 143 757 fois dans les 250 pages, ce qui est un peu lassant et décrédibilise totalement la charge, s’il en était besoin.
Par ailleurs, on y lit plein de grosses bêtises.
Sur les prix comparés des grands crus français, par exemple. Un authentique spécialiste interviewé par ses soins (elle n’aura sans doute pas compris ce qu’il lui a dit) nous explique doctement que les Bordelais exagèrent alors que « pour 100 euros, on a un grand cru en Bourgogne ». Moi, j’en veux bien parce que j’ai vu passer une offre pour un corton-renardes 2009 de chez Leroy à plus de 1 000 euros les 75 cl, comme ausone et à plus de 30 000 euros le magnum de richebourg 85 de chez Jayer, tarif jamais atteint par un lafite du même métal.
Mettons que je n’y connaisse rien, que je sois de parti-pris, qu’Hubert m’envoie plein de magnums sans arrêt.
Je vais donc m’intéresser exclusivement à ce que je connais bien. De Bettane + Desseauve, elle dit ceci :
Voilà.
L’odieuse insinuation aussi bête que sous-informée. Bête parce qu’il faudrait l’être beaucoup pour lier les notes du Guide ou l’exposition dans les suppléments que nous faisons à une présence au Grand Tasting. Sous-informé parce que Nunuche ne sait pas que pour avoir accès au Grand Tasting, il faut avoir déjà une bonne note dans le guide, il faut produire de bons vins déjà agréés par Michel Bettane et Thierry Desseauve. Et pas le contraire, idiote. J’ajoute que c’est très facile de dire non au Grand Tasting. La plupart des meilleures notes du Guide ne viennent pas au Grand T parce qu’ils n’ont rien à vendre. Vous n’y verrez jamais Rayas, Lalou Bize-Leroy et d’autres. Enfin, chaque année, une liste d’attente de plus de cent domaines impose que ce soit nous, en fait, qui ayons le grand regret de dire non.
Voilà, ma Nunuche, c’est comme ça que ça se passe dans la vraie vie, mais ça ne t’a pas empêché d’instiller ton venin et nul doute que quelques esprits faibles y trouveront des accents de vérité. Au moins quand Closer a un truc à nous vendre, ça se passe en quatre pages, pas 250.
Pourtant, quand on voit ce que tu écris sur un sujet qu’on connaît, on se dit que ce que tu écris sur des sujets qu’on connait moins doit être tout aussi mensonger. Mais les apparences du scandale font vendre et tu n’es pas la première à écrire n’importe quoi sur le vignoble, ces grands hommes, ces grands vins.
Pour conclure, deux choses.
Un, la surabondance de notes de bas de pages montre que tu t’attends à quelques procédures. Je pense qu’il n’en sera rien. Ton petit livre sale n’intéresse déjà plus personne.
Deux, la jubilation avec laquelle tu décris la manière dont tu as piégé Hubert de Boüard montre assez quelle sorte de personne tu es. Il y a un gros mot de six lettres pour ça, mais ici, c’est un blog familial, des enfants peuvent le lire, tu m’as compris.
Portés par l’écho du grand ravin, me parvenait confusément les bruits d’une bataille qui enfle. Sur les réseaux sociaux, le principe est simple. Tu balances une info et ça commence sur le thème oui-non, comme à la récré. Ce Mardi Gras finissait mal. Une nunuche à peu près inconnue, ce genre de boulet, venait de sortir un petit livre sale et voilà qu’on s’empoignait. Je bagarrais quelques moments et décidais de reporter la suite au lendemain. La procrastination, voyez-vous.
De quoi s’agit-il ?
Vinobusiness, chez Albin Michel, 250 pages, c'est écrit gros, l’approximation en fait de méthode. On nous promet de l’inédit sur la quatrième de couverture. Ben non, finalement, il n’y en a pas. C’est un énième recueil de pleurnicheries sur le ton vive les petits, mort aux gros, le riche est un salaud, les gentils sont pauvres en plus d’être bio, tout ça, cette idée datée de taper sur la tête des histoires qui marchent bien.
La nunuche, qui surjoue la révolte, a décidé de se payer Hubert de Boüard, propriétaire de l’excellent Angélus. Du coup, le phonème « Hubert de Boüard » est imprimé 143 757 fois dans les 250 pages, ce qui est un peu lassant et décrédibilise totalement la charge, s’il en était besoin.
Par ailleurs, on y lit plein de grosses bêtises.
Sur les prix comparés des grands crus français, par exemple. Un authentique spécialiste interviewé par ses soins (elle n’aura sans doute pas compris ce qu’il lui a dit) nous explique doctement que les Bordelais exagèrent alors que « pour 100 euros, on a un grand cru en Bourgogne ». Moi, j’en veux bien parce que j’ai vu passer une offre pour un corton-renardes 2009 de chez Leroy à plus de 1 000 euros les 75 cl, comme ausone et à plus de 30 000 euros le magnum de richebourg 85 de chez Jayer, tarif jamais atteint par un lafite du même métal.
Mettons que je n’y connaisse rien, que je sois de parti-pris, qu’Hubert m’envoie plein de magnums sans arrêt.
Je vais donc m’intéresser exclusivement à ce que je connais bien. De Bettane + Desseauve, elle dit ceci :
Page 113 du petit livre sale |
Voilà.
L’odieuse insinuation aussi bête que sous-informée. Bête parce qu’il faudrait l’être beaucoup pour lier les notes du Guide ou l’exposition dans les suppléments que nous faisons à une présence au Grand Tasting. Sous-informé parce que Nunuche ne sait pas que pour avoir accès au Grand Tasting, il faut avoir déjà une bonne note dans le guide, il faut produire de bons vins déjà agréés par Michel Bettane et Thierry Desseauve. Et pas le contraire, idiote. J’ajoute que c’est très facile de dire non au Grand Tasting. La plupart des meilleures notes du Guide ne viennent pas au Grand T parce qu’ils n’ont rien à vendre. Vous n’y verrez jamais Rayas, Lalou Bize-Leroy et d’autres. Enfin, chaque année, une liste d’attente de plus de cent domaines impose que ce soit nous, en fait, qui ayons le grand regret de dire non.
Voilà, ma Nunuche, c’est comme ça que ça se passe dans la vraie vie, mais ça ne t’a pas empêché d’instiller ton venin et nul doute que quelques esprits faibles y trouveront des accents de vérité. Au moins quand Closer a un truc à nous vendre, ça se passe en quatre pages, pas 250.
Pourtant, quand on voit ce que tu écris sur un sujet qu’on connaît, on se dit que ce que tu écris sur des sujets qu’on connait moins doit être tout aussi mensonger. Mais les apparences du scandale font vendre et tu n’es pas la première à écrire n’importe quoi sur le vignoble, ces grands hommes, ces grands vins.
Pour conclure, deux choses.
Un, la surabondance de notes de bas de pages montre que tu t’attends à quelques procédures. Je pense qu’il n’en sera rien. Ton petit livre sale n’intéresse déjà plus personne.
Deux, la jubilation avec laquelle tu décris la manière dont tu as piégé Hubert de Boüard montre assez quelle sorte de personne tu es. Il y a un gros mot de six lettres pour ça, mais ici, c’est un blog familial, des enfants peuvent le lire, tu m’as compris.
mardi 4 mars 2014
Taittinger et les fossoyeurs
« necknomination ». Ce nom barbare désigne une sorte de jeu qui renouvelle le genre dans la catégorie « binge drinking ». Il s’agit de se filmer en train de boire cul sec une grande quantité d’alcool fort (pas du vin, hein) et de nommer trois copains qui seront bien obligés d’en faire autant : boire cul sec et nommer trois autres crétins qui, à leur tour, etc. Via les réseaux sociaux, c’est une histoire sans fin. Bon, pour certains, l’histoire s’arrête. Il y a eu cinq morts depuis janvier en Angleterre, Irlande et Pays de Galles.
En France, le jeu NeckNomination connaît un essor redoutable. Ami lecteur, je le sais, tu te demandes ce que fait l’ANPAA. L’ANPAA ne fait rien. L’ANPAA a d’autres chats à fouetter. L’ANPAA s’occupe des choses sérieuses. Pour lutter contre ça, c’est une mère de famille qui a créé une structure, StopNeckNomination, avec ses petits sous. Pour aider cette gentille dame, l’ANPAA ne fait rien. Taper sur la tête du vignoble français constitue une activité à plein temps, l’ANPAA n'a pas le temps. Que l’occupation favorite de ces prohibos irresponsables n’ait aucun impact sur l’alcoolisme n’est pas important. Seul compte le respect d’une interprétation des plus fallacieuses de cette pauvre loi Évin, si ridicule que le monde entier s’en moque à gorge déployée.
Ainsi, l’ANPAA occupe ses journées à poursuivre de graves délinquants. Ceux qui nous intéressent aujourd’hui, c’est la maison de Champagne Taittinger, coupable d’avoir signé un contrat de sponsor de la Coupe du monde de football et de s’en prévaloir dans la presse, crime majeur.
Voilà ce qu’en disait Pierre-Emmanuel Taittinger, légèrement amer ce matin au micro de France Bleu : « La Champagne qui a un tel niveau d’excellence se trouve sanctionnée dans son propre pays alors qu’elle resplendit dans le monde entier (…) Ça devient ridicule, ça va beaucoup trop loin. Ne pas pouvoir parler d’une grande marque de champagnes, d’un grand vin de France, c’est renier ce que nous sommes et qui fait partie de notre culture depuis des siècles (…) C’est le paradoxe de la France, ce pays persuadé d’être le centre du monde, mais incapable de défendre ses propres produits. »
Et voilà le communiqué de Taittinger :
« Le Champagne Taittinger confirme la procédure de référé engagée à son encontre à la demande de l’ANPAA et tient à préciser le montant de l’amende ordonnée par le TGI de Paris dans son ordonnance de référé rendue en janvier, à savoir 2 500 euros au regard des 25 000 euros demandés initialement par l’ANPAA. S’étant engagé auprès du tribunal à ne pas communiquer au grand public français son statut de Champagne Officiel de la Coupe du Monde FIFA 2014TM, le Champagne Taittinger réserve donc à l’ensemble de ses marchés export le privilège de son communiqué de presse présentant la bouteille Collector réalisée dans le cadre de son accord commercial international avec la Fifa. La presse française quant à elle ne pourra pas relayer ce lancement sur le marché national auprès du public.
Le Champagne Taittinger se conformant à son engagement, mais particulièrement fier de cet accord avec la Fifa, n’en déplore pas moins une limitation abusive dans la communication et la promotion d’un produit événementiel d’excellence, porteur de l’image de la France dans plus de 120 pays et à même de contribuer, à l’instar de l’ensemble de sa filière, à combler le déficit abyssal du commerce extérieur français. La filière viti-vinicole représente par ailleurs près d’un demi-million d’emplois en France. »
Pierre-Emmanuel, tu penses comme l’ANPAA s’en fout du demi-million d’emplois en France. Au moins autant qu’elle se fout du binge-drinking et de ses plus récents avatars. L’ANPAA, cette sinistre association et les prohibitionnistes abstinents qui la composent n’ont qu’un seul but : détruire le vignoble français et faire le lit de l’industrie pharmaceutique. Et ce avec les dizaines de millions d’euros d’argent public que lui verse chaque année le Ministère de la santé.
J’avais pourtant cru comprendre que l’heure était aux économies.
Non, finalement ?
La photo : c’est l’habillage spécial Coupe du monde de football du brut Taittinger. Une image que vous ne verrez pas dans la presse française…
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