Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



lundi 23 juillet 2018

Mes magnums (72) La Provence en tête

Château La Dorgonne, L'expression du terroir, lubéron 2013 




Pourquoi lui 
Il y a longtemps que je connais cet endroit merveilleux. Longtemps que je suis l’évolution de la qualité de ses vins issus d’une viticulture très attentive (bio) initiée dès l’acquisition du domaine par Bauduin Parmentier et amplifiée par son neveu Nicolas Parmentier, aux manettes depuis deux ou trois ans. Il faut voir les parcelles au milieu de la forêt, c’est très convaincant. Il faut lever les yeux sur la vue vers le sud, les chevaux dans les prés, la forêt qui encadre tout ça, c’est sublime.

On l’aime parce que
Cet adret du Grand Lubéron, traversé par la Durance, est un enchantement. Bien sûr qu’on y fait de beaux vins pourvu qu’on s’y colle avec ce qu’il faut de sensibilité. C’est ce qui se passe au château La Dorgonne.

Combien et combien 
400 magnums.
42 euros le magnum.

Avec qui, avec quoi 
On l’attendra le temps qu’il faut, cinq ans minimum dans ce millésime. On cherchera les notes d’olives noires, puis de truffes, noires aussi.

Il ressemble à quoi 
C’est un vin de soleil, seize mois d’élevage en barriques, c’est le tarif couramment pratiqué dans les bonnes maisons pour sortir de belles syrahs.

La bonne heure du bonheur
Pas du tout un vin d’apéritif. On le servira à table avec une gastronomie provençale ou approchante, capable de faire pièce à ce rouge puissant et goûteux.

Le hashtag
#provenceistheplace

Le bug
Ils devraient le vendre avec un flacon d’huile d’olive du domaine, histoire de s’y croire à fond.

Ce qu’en dit le Bettane+Desseauve
Charnu, puissant, structuré.
14/20

Cette chronique a été publiée dans EnMagnum #11 sous une forme différente.
Le numéro 12 est en vente chez votre marchand de journaux.
Voilà la couverture de ce fameux numéro. Elle est belle, elle est bio.



jeudi 19 juillet 2018

Mes magnums (71)
vous n'avez jamais bu de rasteau rouge

Domaine du Trapadis, Les Adrès, rasteau 2015, Helen Durand

Pourquoi lui
Je connais Helen Durand depuis longtemps. J’ai toujours eu beaucoup d’estime pour son travail remarquable et la manière dont il assume son statut de meilleur de l’appellation alors que le plus brillant de tous, Jérôme Bressy, est parti faire cavalier seul. Pas simple, mais Helen est un garçon qui sait faire le dos rond et à Rasteau, le référent c’est lui. Jérôme Bressy ne dit pas autre chose, d’ailleurs. Un garçon qui a commencé au domaine familial à l’âge de 16 ans et qui, en six ans seulement, vend tout son vin en bouteilles (et plus en vrac) et entame la conversion en bio des 35 hectares du vignoble, forcément, ça force le respect.

On l’aime parce que
Il livre une lecture assez limpide de ses sols et de ses cépages. Ses vins sont de bons candidats pour la garde. Déjà vers six, sept ans, le grand jus est là.

Combien et combien ?
148 magnums. 38 euros le magnum.

Avec qui, avec quoi ?
Ce n’est pas un vin d’apéritif à l’ombre des cyprès, c'est un côtes-du-rhône qui a gagné son appellation, un vrai jus.

Il ressemble à quoi ? 
C’est un assemblage très sud, carignan, grenache, mourvèdre. Il en a toutes les caractéristiques parfaitement interprétées.

La bonne heure du bonheur 
À table, rien d’autre. Avec une gastronomie de compagnonnage.

Le hashtag
#rasteaubio

Le bug
Pas assez connu, mais pourrait devenir à la mode. Il a tout pour. Le nouveau Rhône sud ne fait que commencer.

Ce qu’en dit le Bettane+Desseauve 
Nez encore discret de fruits mûrs, bouche ronde avec une belle structure, finale sur les épices.


La photo : Fabrice Leseigneur
Cette chronique a été publiée dans EnMagnum #11 sous une forme différente.
Le numéro 12 est en vente chez votre marchand de journaux.
Voilà la couverture de ce fameux numéro. Elle est belle, elle est bio.


lundi 16 juillet 2018

Mes magnums (70) un châteauneuf caché derrière un côtes-du-rhône

Clos du Caillou, La Réserve, côtes-du-rhône 2015 



Pourquoi lui
C’est Sylvie Vacheron, l’épouse de Jean-Laurent, très fameux vigneron à Sancerre, qui mène le domaine à Courthézon. Pour d’obscures raisons anciennes et administratives, l’essentiel des vignes du domaine est classé en côtes-du-rhône et pas en châteauneuf-du-pape. En revanche, les terroirs donnent ici des grands vins de Châteauneuf.

On l’aime parce que
Un très beau caractère, ce vin. Grenache dominant et mourvèdre, c’est ici et nulle part ailleurs. Ce vin a ses papiers d’identité sur lui.

Combien et combien 
206 magnums. 48 euros le magnum.

Avec qui, avec quoi 
Pour une fois, sélection à l’entrée. Choisissez des convives capables de s’intéresser avec le même enthousiasme aux pinots de Monsieur et aux grenaches de Madame.

Il ressemble à quoi 
Un rhône-sud délicat, en soi, c’est un voyage à faire absolument. Ce qui ne gâche pas un toucher de bouche assez sauvage. C’est la viticulture bio qui fait ça ?

La bonne heure du bonheur
Trois ans de cave. Cinq en magnum.

Le hashtag
#leC9DPmasqué

Le bug
Si vous en trouvez, achetez. Si vous en trouvez.

Ce qu’en dit le Bettane+Desseauve 
Grande richesse dans ce vin aux arômes de laurier qui est déjà souple et harmonieux. Superbe longueur en bouche. 16/20



Cette chronique a été publiée dans EnMagnum #11 sous une forme différente.
Le numéro 12 est en vente chez votre marchand de journaux.
Voilà la couverture de ce fameux numéro. Elle est belle, elle est bio.



jeudi 12 juillet 2018

Mes magnums (69)
Ce fameux Marcel Richaud

Domaine Marcel Richaud, L’Ebrescade, cairanne 2014 

 

Pourquoi lui 
D’une certaine façon, Marcel Richaud est la mère de tous les vins du sud. Ce fin vigneron et grand vinificateur est depuis longtemps au sommet de son art et un modèle pour ses pairs.

On l’aime parce que 
Ses cairannes sont parfaits, y compris au bout de dix ans. Cette cuvée L’Ebrescade est une obligation pour toute cave qui se respecte.

Combien et combien 
750 magnums. 40 euros le magnum.

Avec qui, avec quoi 
Tout le monde aime les cairannes de Richaud. Ajoutez que c’est un vin bio et tout le monde s’évanouira de bonheur.

Il ressemble à quoi
C’est le Sud dans sa pureté quand elle existe. Quelque chose d’assez bouleversant, même.

La bonne heure du bonheur
Lui laisser au moins cinq ans. Huit à dix ans, c’est mieux. C’est très beau, un grenache finement assemblé.

Le hashtag
#easycairanne

Le bug
Je cherche encore.

Ce qu’en dit le Bettane+Desseauve
Bien en place, au toucher doux et soyeux, il reste civilisé et juteux jusqu’en finale. L’élevage est bien intégré et le vin prêt pour la table. 15,5/20


Ce magnum de cairanne est photographié par Fabrice Leseigneur.
Cette chronique a été publiée dans EnMagnum #11 sous une forme différente.
Le numéro 12 est en vente chez votre marchand de journaux.
Voilà la couverture de ce nouveau numéro. Elle est belle, elle est bio.


 

mercredi 4 juillet 2018

Lanson, le bon choix du bio



Lanson, c’est le patrimoine champenois, une marque-phare dans l’histoire du grand vin blond. Son histoire se confond avec celle de la Champagne et voilà que Lanson sort, sans tambour ni trompettes, une cuvée bio sobrement baptisée Green Label. Un vrai vin bio, c’est-à-dire issu d’une unique parcelle de seize hectares de vignes menée en bio et en biodynamie depuis très longtemps et achetée en 2011 à Leclerc-Briant, maison pionnière en la matière.
On est à Verneuil, dans la vallée de la Marne. Les vignes dévalent les collines entre les bois et les bosquets, c’est un décor en pente douce. Thierry Desseauve, dégustateur et co-auteur du guide Bettane+Desseauve des vins de France (à paraître le 25 août), l’œil attentif aux reflets d’or nuancés de vert, forcément, de ce joli champagne, a l’air conquis. « Ce vin dégage avant tout de l’énergie et c’est sans doute ça la bonne piste du renouveau de Lanson. Il s’agit d’un grand vin d’apéritif dont la tension ouvre l’appétit sans l’ombre d’une hésitation, sans un poil de lourdeur, sans même le souvenir d’une certaine austérité passée. Du grand Lanson. »
Pendant qu’il y était, Hervé Dantan, chef de caves de Lanson, a poussé la logique écologique jusqu’à son terme. Il a retenu des bouteilles légères pour Green Label, des étiquettes eet emballages en papier et carton recyclé. Jusqu’au bout. Et Lanson d’annoncer que « C’est le premier champagne biologique de la Maison ». Comprendre qu’il y en aura d’autres. Peut être. On se prend à rêver d’un rosé explosif ou d’une solera onctueuse. Mais le problème n’est pas simple, il faut des raisins bio pour faire un champagne bio. La viticulture champenoise, auprès de qui s’approvisionnent les grandes maisons comme Lanson, produit peu de raisins bio. Et même s’il semble qu’un mouvement de fond s’avance, il est probable que la demande de champagnes bio va aller s’accentuant. Sans doute un peu plus vite que les volumes de production, la grande diffusion attendra, le temps de la vigne est toujours très long. Ce qui explique sans doute le peu d’entrain que montrent la plupart des grandes maisons de Champagne à entrer dans le jeu du bio. Chez Lanson, cette unique parcelle de Verneuil a produit 40 000 bouteilles seulement. Il n’y en aura pas pour tout le monde.


Cet article a été publié sous une forme différente dans le supplément Vin de Paris-Match daté du 21 juin 2018.