Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



mardi 28 janvier 2025

Mes magnums (213)
Retour vers le futur d'une grande maison de Bourgogne (ici, un corton grand cru)

 

Corton Le Rognet, grand cru 2022, Champy

 

Pourquoi lui
Dans un louable souci de diversification, la réunion des domaines Advini a voulu compléter son offre bourguignonne en ajoutant aux chablis de Laroche une belle maison de Beaune. C’est tombé sur Champy, négociant historique à la dérive et en vente. Remettre une maison de vins à l’endroit fait partie des talents d’Advini. La vieille (1720) maison s’est secouée comme il le fallait et embouteille aujourd’hui une grosse trentaine d’appellations dont ce corton-rognet adorable et d’autres aussi prestigieuses. Bien joué, Advini.

 

Avec qui, avec quoi

Un grand vin de cette qualité, à ce prix et dans un grand millésime, avec une très belle note dans le Guide Bettane+Desseauve, impose une compagnie de grands amateurs, des gens raffinés, des palais exigeants. Mais pas demain soir. Ce vin se boit à son apogée. Qui viendra, mais lentement. Surtout en magnum.

 

Combien et combien

345 euros.

60 magnums.

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve

Riche et complet, intense, droit et construit, un grand bourgogne fait pour la longue garde. Apogée après 2035.
95


Ce sujet a été publié dans EnMagnum n°38, en vente chez votre marchand de journaux.

dimanche 26 janvier 2025

Mes magnums (212). Le bonheur d'un très joli bordeaux. Un saint-émilion, en plus.

 

Château Grand Corbin-Despagne, saint-émilion grand cru 2022

 

Pourquoi lui

Parce que François Despagne, propriétaire de ce corbin-là, est trop sympa, très doué, si aimable. Dans le secteur Corbin de Saint-Émilion, ils sont deux (sur cinq) à faire la course en tête, dont ce vin. Chaque millésime confirme les progrès accomplis, comme un jeu qui ne s’arrête jamais. Le tout à des tarifs de bienfaiteur de l’humanité. En plus, l’homme est un artiste du merlot et un gros bosseur. 29 hectares en bio, quoi. Ma boîte à superlatifs est vide, mais j’espère avoir été complet.

 

Avec qui, avec quoi

Une bande d’amis attentifs à comprendre les qualités d’un très beau bordeaux, ambiance rive droite. Attention, c’est un vin fin-frais, pas un machin surpuissant pour barbecue fumeux. Prévoir une gastronomie à la hauteur.

 

Combien et combien

75 euros.

2 000 magnums.

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve
Suave au possible, délicat dans ses arômes de fruits noirs mûrs, il retrouve son énergie habituelle en milieu de bouche. Finale vibrante. 95

 

 

 

 

 

 

 

 

 Ce sujet a été publié dans EnMagnum n°38, en vente chez votre marchand de journaux.

 

mercredi 22 janvier 2025

Mes magnums (211)
Un champagne du haut de l'étagère

 

Joseph Perrier, Joséphine, champagne brut 2014

 

Pourquoi lui
Des grandes maisons qui s’appellent Perrier, on en fréquente au moins trois. Joseph Perrier, celle de Châlons-en-Champagne, produit à bon rythme des cuvées épatantes. Il faut reconnaître qu’à tous les étages du goût (et de l’argent), Joseph Perrier propose des vins d’harmonie qui enthousiasment l’amateur. Faites le test à la maison. Et puis il y a Jean-Claude Fourmon et maintenant son fils Benjamin. Des gens qu’on est content de croiser. Le père et le fils ne sont pas les mêmes, c’est une qualité. Déjà deux siècles que ça dure.


Enfin, extasions-nous sur la superbe note attribuée à la cuvée Joséphine par nos experts (en bas de cette colonne). Ils sont pourtant drôlement sévères.

 

Avec qui, avec quoi

Bien sûr, vos invités ne connaissent pas ou pas bien les champagnes de Joseph Perrier. Faites valoir la découverte et votre rôle à ce moment. Passez à table avec la (les) bouteille(s) de cette maison. Tentez les accords avec vos plats de ménage. Soyez audacieux, regardez les yeux de vos convives, ils applaudissent à tout rompre.

 

Combien et combien

346,40 euros le magnum.

2 688 magnums.

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve
Texture remarquablement harmonieuse, bouquet de citron confit et notes briochées, corps onctueux, grande fraîcheur avec de la gourmandise, une très belle cuvée de prestige magnifiquement produite. 97

 

 

 

 

 

 

 Ce sujet a été publié dans EnMagnum n°38, en vente chez votre marchand de journaux.

 

 

jeudi 16 janvier 2025

Mes magnums (210)
La Loire dans ses habits neufs

 

Domaine Les Poëte, Guillaume Sorbe, cuvée Argos, vin de France 2020

 

Pourquoi lui

Parce que Guillaume Sorbe est un grand vigneron. Il cultive les sept hectares de son domaine ligérien répartis en 28 parcelles comme autant de jardins, avec des ciseaux à ongles ou presque. Ses vins sont enthousiasmants. Avec quatre étiquettes, il démontre sa maîtrise du sauvignon. Il développe aussi une cuvée de pinot gris et une autre, exceptionnelle, de pinot noir. Et l’homme est attachant avec son écologie pour de vrai. « Moins mais mieux », son cri du cœur s’applique à la superficie du vignoble, au geste du vinificateur, au volume produit. Ce garçon est un ange.

 

Avec qui, avec quoi

Éliminez de votre liste d’invités ceux qui tordent le nez en parlant de sauvignon. Cet Argos 2020 est l’œuvre d’un homme de grand talent. Et à la sempiternelle question : « Pourquoi y’a pas de “s” à Poëte ? », dites que c’est le patronyme de sa grand’mère Esther, les Poëte désigne une famille.

 

Combien et combien

66 euros.

354 magnums.

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve

Belle densité en bouche pour cette cuvée issue de Quincy ; on a derrière une juste tension ponctuée d’une touche saline revigorante. 93

 

 

 

 

Ce sujet a été publié dans EnMagnum n°38, en vente chez votre marchand de journaux.

 

 

 

dimanche 12 janvier 2025

Mes magnums (209)
Le grand-frère de la côte (rôtie)

 

Château d’Ampuis, côte-rôtie 2020, E. Guigal

 

Pourquoi lui

Marcel Guigal est le parrain du vignoble rhodanien. D’autres ont joué des coudes pour y parvenir, mais c’est lui et il a gagné sans déranger personne, sans même s’en rendre compte. Bref, Marcel Guigal est un homme respecté et influent. Propriétaire d’un important portefeuille de vignes du nord au sud du gros fleuve, il est sans doute celui qui connaît le mieux ce chemin d’excellence. Son fils l’a rejoint, entouré d’un très petit nombre de talents, et la maison Guigal fait des étincelles, encore et encore. C’est beau à regarder.

 

Avec qui, avec quoi

Pour l’instant, ne bougez pas une oreille. Posez délicatement ce magnum au fond de votre cave et oubliez-le pour longtemps. Rien avant 2030 minimum. Les grandes syrahs, c’est comme ça. En attendant le moment béni, essayez de mettre la main sur un 2010 et là, dites à vos invités qu’il s’agit d’un assemblage double. Sept parcelles entre Côte Blonde et Côte Brune et deux cépages, la syrah amusée d’une pointe de viognier. Good job.

 

Combien et combien

202 euros.
3 000 magnums.

 

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve

Dès qu’on plonge le nez dans le verre on devine un travail d’assemblage soigné et abouti. La fraîcheur et la gourmandise des parfums de fruits noirs fait merveille, avec une pointe d’épices douces. En bouche, des tannins de belle finesse, gainés et délicatement enrobés, le boisé se fait discret même si l’empreinte vanillée est sous-jacente. Le changement de tonnelier, même s’il n’est pas pleinement à l’œuvre ici, se fait déjà sentir. En bien. 95

 

Ce sujet a été publié dans EnMagnum n°38, en vente chez votre marchand de journaux.

 

 

vendredi 10 janvier 2025

Petit millésime deviendra grand

 

On le sait, les petits millésimes ont mauvaise presse, les “amateurs” tordent le nez et ricanent. En général, ce sont les mêmes snobs qui ouvrent les grands millésimes au bout de deux ou trois ans. Ce qui est stupide, comme se tirer dans le pied. Si les grands millésimes méritent d’être attendus, les petits doivent l’être. Oh, pas très longtemps, une dizaine d’années suffit. Ils gagnent alors beaucoup. Je me souviens d’un 2007 de pape-clément bu vers 2017 avec Bettane et qui était parfaitement somptueux, très loin de l’avis général. Bien sûr, le sachant de base argumentera qu’il vaut mieux un grand vin dans un grand millésime qu’un petit dans un petit. Évidemment, pfff. Mais un grand vin d’une petite année, c’est bien aussi. J’ai bu ces jours-ci un angélus 2013 très émouvant en me disant qu’il aurait fallu attendre encore. Tant pis, dommage. J’aimerai bien que tous les grands millésimes d’autres grands domaines soient de cette tenue.

Le petit millésime a des vertus. On les retrouve souvent dans les Foires aux vins à des tarifs angéliques. Les restaurants les aiment parce qu’on peut (quand même) les servir plus jeunes que les grands millésimes. Pas besoin de les attendre vingt ou vingt-cinq ans. Je dis ça pour les plus âgés de mes lecteurs, sans plus d’ironie. Mais, cher vieux camarade, si tu achètes de grands 2022, que tu as l’âge d’en avoir les moyens, ils seront à leur apogée pour tes 95 ans. T’es sûr ? Non, ben non.

Cela dit, les petits millésimes contemporains ont plus de chance que leurs prédécesseurs. Avant, les vignerons dépendaient follement de la qualité du millésime. Il y avait en général un grand millésime par décennie (années 50, 60, 70). Et le vigneron tirait la langue et le diable par la queue. Aujourd’hui, les vignerons ont mille astuces pour estomper l’effet du millésime, à la vigne comme au chai. Ils disposent d’un meilleur bagage technique, d’une expérience plus large acquise plus tôt (stages, voyages), d’un accès à l’information facilité, d’un partage élargi avec leurs confrères, d’une assistance des autorités mieux renseignée, de consultants de talent.
Le résultat est là pour le plus grand profit des amateurs que nous sommes.
Buvons des petits millésimes, apprenons à les attendre un peu, soyons heureux avec ça. En attendant les grands.

 


Gros plan sur l'étiquette du château La Création,
le pomerol bien mené par Yseult de Gaye


 

 

mercredi 8 janvier 2025

Mes magnums (208) Le sauvignon, ça se discute, mais là, non.

 

Domaine Les Poëte, Guillaume Sorbe, cuvée Argos, vin de France 2020

 

Pourquoi lui

Parce que Guillaume Sorbe est un grand vigneron. Il cultive les sept hectares de son domaine ligérien répartis en 28 parcelles comme autant de jardins, avec des ciseaux à ongles ou presque. Ses vins sont enthousiasmants. Avec quatre étiquettes, il démontre sa maîtrise du sauvignon. Il développe aussi une cuvée de pinot gris et une autre, exceptionnelle, de pinot noir. Et l’homme est attachant avec son écologie pour de vrai. « Moins mais mieux », son cri du cœur s’applique à la superficie du vignoble, au geste du vinificateur, au volume produit. Ce garçon est un ange.

 

Avec qui, avec quoi

Éliminez de votre liste d’invités ceux qui tordent le nez en parlant de sauvignon. Cet Argos 2020 est l’œuvre d’un homme de grand talent. Et à la sempiternelle question : « Pourquoi y’a pas de “s” à Poëte ? », dites que c’est le patronyme de sa grand’mère Esther, les Poëte désigne une famille.

 

Combien et combien
66 euros.
354 magnums.

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve

Belle densité en bouche pour cette cuvée issue de Quincy ; on a derrière une juste tension ponctuée d’une touche saline revigorante.
93


Ce sujet a été publié dans EnMagnum n°38, en vente chez votre marchand de journaux.

Mes magnums (207) Un grand d'Alsace
avec une très belle note

 

Domaine Weinbach, riesling Sainte-Catherine 2022, alsace grand cru Schlossberg

 

Pourquoi lui

Culte. Bien peu de domaines français peuvent se targuer de ce qualificatif. L’Alsace en compte quelques-uns, mais si Weinbach tient en quelque sorte la corde, c’est vers sa propriétaire historique qu’il faut se tourner. Colette Faller, disparue en 2015, a certainement été une icône de la viticulture, de la vinification, de son appellation, une grande dame du vin en général. Aujourd’hui, sa fille Catherine, rejointe par ces deux fils, continue à insuffler ce désir d’excellence qui est l’empreinte des belles marques. Et puis, on n’accorde pas assez d’intérêt aux grands blancs d’Alsace. Il faut que ça change.

 

Avec qui, avec quoi

Assembler des amateurs gourmands et, au moins, des curieux à un poulet du dimanche à ce schlossberg est une bonne idée. Mais vous avez le temps d’y réfléchir, ce grand cru de riesling a tout à gagner dans les replis sombres de votre cave. Cette cuvée Sainte-Catherine est un très grand vin (Regardez la note en bas de cette colonne, une rareté chez Bettane+Desseauve).

 

Combien et combien

200 euros.
120 magnums.

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve

Plus droit, plus épicé que l’autre schlossberg du domaine, il démarre plus discrètement dans la vie, mais va progressivement s’arrondir et, avec le temps, offrira une texture patinée. 99


Ce sujet a été publié dans EnMagnum n°38, en vente chez votre marchand de journaux.

Mon blog, le retour

Ne me demandez pas comment j'ai fait, je n'en sais rien. Mon blog était jusqu'à maintenant piraté et domicilié en Turquie… Et puis, je reçois une alerte de modération de commentaire par mail, je suis le protocole de Blogger et pouf, me voilà dans le back office du blog où je n'avais pas accès depuis plus d'un an.

Youpie.

Je vais donc reprendre mes publications sur le vin, le monde du vin, ceux qui font et ceux qui aiment.

À très vite ici-même, donc.

Nicolas de Rouyn