Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



vendredi 10 janvier 2025

Petit millésime deviendra grand

 

On le sait, les petits millésimes ont mauvaise presse, les “amateurs” tordent le nez et ricanent. En général, ce sont les mêmes snobs qui ouvrent les grands millésimes au bout de deux ou trois ans. Ce qui est stupide, comme se tirer dans le pied. Si les grands millésimes méritent d’être attendus, les petits doivent l’être. Oh, pas très longtemps, une dizaine d’années suffit. Ils gagnent alors beaucoup. Je me souviens d’un 2007 de pape-clément bu vers 2017 avec Bettane et qui était parfaitement somptueux, très loin de l’avis général. Bien sûr, le sachant de base argumentera qu’il vaut mieux un grand vin dans un grand millésime qu’un petit dans un petit. Évidemment, pfff. Mais un grand vin d’une petite année, c’est bien aussi. J’ai bu ces jours-ci un angélus 2013 très émouvant en me disant qu’il aurait fallu attendre encore. Tant pis, dommage. J’aimerai bien que tous les grands millésimes d’autres grands domaines soient de cette tenue.

Le petit millésime a des vertus. On les retrouve souvent dans les Foires aux vins à des tarifs angéliques. Les restaurants les aiment parce qu’on peut (quand même) les servir plus jeunes que les grands millésimes. Pas besoin de les attendre vingt ou vingt-cinq ans. Je dis ça pour les plus âgés de mes lecteurs, sans plus d’ironie. Mais, cher vieux camarade, si tu achètes de grands 2022, que tu as l’âge d’en avoir les moyens, ils seront à leur apogée pour tes 95 ans. T’es sûr ? Non, ben non.

Cela dit, les petits millésimes contemporains ont plus de chance que leurs prédécesseurs. Avant, les vignerons dépendaient follement de la qualité du millésime. Il y avait en général un grand millésime par décennie (années 50, 60, 70). Et le vigneron tirait la langue et le diable par la queue. Aujourd’hui, les vignerons ont mille astuces pour estomper l’effet du millésime, à la vigne comme au chai. Ils disposent d’un meilleur bagage technique, d’une expérience plus large acquise plus tôt (stages, voyages), d’un accès à l’information facilité, d’un partage élargi avec leurs confrères, d’une assistance des autorités mieux renseignée, de consultants de talent.
Le résultat est là pour le plus grand profit des amateurs que nous sommes.
Buvons des petits millésimes, apprenons à les attendre un peu, soyons heureux avec ça. En attendant les grands.

 


Gros plan sur l'étiquette du château La Création,
le pomerol bien mené par Yseult de Gaye


 

 

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