Le nouveau magazine de la maison Bettane +Desseauve existe en version number two. Beaucoup mieux que la version 1 (qui était un numéro zéro publié comme un n°1).
Plusieurs raisons.
La maquette a fait un très grand pas en avant dans la bonne direction. Le bravo. J’adore.
Le sommaire est dingue, d’une richesse folle comme on n’en voit nulle part ailleurs.
L’iconographie est au mieux avec deux portfolios (les Têtes de cuvée de Mathieu Garçon et la Champagne vue par Leif Carlsson).
De très beaux sujets (de Richard Geoffroy à Peter Gago en passant par l’Italie), beaucoup d’intelligence (la psychanalyse de Saint-Émilion, les années en 5, le génie du pinot noir, oxydation ou oxydatif) et de très belles dégustations.
Ce numéro est infiniment mieux fait que le numéro 1, ce qui m’enchante. Et les pistes de progrès sont analysées, le numéro 3 sera encore mieux et ainsi de suite. EN MAGNUM devient trimestriel en 2016. Les trucs qui marchent, c’est quand même agréable. Cela dit, on ne fait pas de trucs qui ne marchent pas.
Ah oui, il y a du doré sur la couverture. Pour la table basse, c’est un plus.
(164 pages, grand format, 5,90 euros, ya pas ma photo, chez votre marchand de journaux le vendredi 27 novembre)
Le blog de Nicolas de Rouyn
Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées. Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui. (Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées. Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui. (Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn
mercredi 25 novembre 2015
lundi 23 novembre 2015
Et vous, au Grand Tasting, vous faites quoi ?
La plupart des Masterclass les plus « évidentes » sont archi-bookées, ce qui ne signifie pas que celles où il reste des places soient des Masterclass « moins ». Les voies de l’amateur sont parfois impénétrables.
Voilà les Masterclass où nous avons une chance de nous croiser, le plaisir d’enfin se rencontrer, on se chuchotera des drôleries pendant que Bettane parle, nan, j’déconne.
Piper-Heidsieck
Parce que Régis Camus, l’homme avec du talent dedans. Déjà, le plus capé des chefs de caves, mille fois Man of the Year de l’IWC, grand manitou de l’adorable Charles Heidsieck et talentueux redresseur des torts passés de Piper-Heidsieck. J’irai pour confirmer cette idée que Piper est revenu à lui, c’est-à-dire à nous.
Lanson
Cette fantastique maison a perdu une bataille il y a longtemps, mais pas la guerre. Reprise il y a déjà quelques années par l’exigeant Philippe Baijot, elle connaît un retour en grâce dopé aux nouveaux talents. Mais j’irai surtout me souvenir que bon nombre des très grands vieux champagnes, ceux qui n’ont pas « fait leur malo », viennent de chez Lanson.
Gérard Bertrand
D’habitude, il y a plein de filles pour regarder et écouter le beau Gégé et sa carrure d’athlète. Malgré une pointe de jalousie, j’irai parce que, il y a huit jours, j’ai bu une bouteille de son hospitalitas 2008 qui était magnifique et que je veux goûter ce qu’il a apporté.
Les vins chinois.
Ben oui, il en est question sérieusement. Ne pas attendre que celui de Moët-Hennessy, il s’appelle Shangri-la, arrive à Paris. Les vins chinois, c’est une grosse surprise, je pense. S’attendre au meilleur. Pour le pire, on a déjà donné et celui-là ne sort plus de Chine.
L’Église-Clinet
Je n’en reviens pas de ma chance. Ce pomerol de haut vol n’attire pas la foule des amateurs ? Mais tant mieux. En plus, ni Petrus ni les deux autres grandioses de l’appellation ne sont venus. L’Église-Clinet, c’est ce niveau. J’y serai.
Tout ça, c’est mon programme du vendredi. Pour le samedi, la barre n’est pas moins haute.
Drappier
Pour Michel Drappier, le très fin patron de la maison familiale qui parle de ses champagnes comme personne, c’est-à-dire qu’il est humble, factuel et, donc, passionnant. Et pour ses champagnes épatants.
Haut-Bailly
Là encore, je n’en reviens pas. Haut-Bailly est un membre éminent du « cinq majeur » de l’appellation pessac-léognan. Haut-Bailly est un très grand vin depuis que le monde est monde. J’ajoute qu’il est très bien mené depuis longtemps. Venez, on ne va pas perdre notre temps.
Haut-Carles
Chez Bettane+Desseauve, quand on a inventé l’idée des super-bordeaux, c’est pour Haut-Carles. Comme ça, c’est clair. Très grand vin à un prix accessible. Une obligation pour l’amateur. Haut-Carles, il est en catégorie Incontournable. Je n’en ferai pas l’économie.
Et puis, pour finir, j’irai à la Masterclass « Génie de l’Italie ». C'est archi-complet et même comble, il n’y a plus de place, mais je connais le mec à l’entrée.
Voilà les Masterclass où nous avons une chance de nous croiser, le plaisir d’enfin se rencontrer, on se chuchotera des drôleries pendant que Bettane parle, nan, j’déconne.
Piper-Heidsieck
Parce que Régis Camus, l’homme avec du talent dedans. Déjà, le plus capé des chefs de caves, mille fois Man of the Year de l’IWC, grand manitou de l’adorable Charles Heidsieck et talentueux redresseur des torts passés de Piper-Heidsieck. J’irai pour confirmer cette idée que Piper est revenu à lui, c’est-à-dire à nous.
Lanson
Cette fantastique maison a perdu une bataille il y a longtemps, mais pas la guerre. Reprise il y a déjà quelques années par l’exigeant Philippe Baijot, elle connaît un retour en grâce dopé aux nouveaux talents. Mais j’irai surtout me souvenir que bon nombre des très grands vieux champagnes, ceux qui n’ont pas « fait leur malo », viennent de chez Lanson.
Gérard Bertrand
D’habitude, il y a plein de filles pour regarder et écouter le beau Gégé et sa carrure d’athlète. Malgré une pointe de jalousie, j’irai parce que, il y a huit jours, j’ai bu une bouteille de son hospitalitas 2008 qui était magnifique et que je veux goûter ce qu’il a apporté.
Les vins chinois.
Ben oui, il en est question sérieusement. Ne pas attendre que celui de Moët-Hennessy, il s’appelle Shangri-la, arrive à Paris. Les vins chinois, c’est une grosse surprise, je pense. S’attendre au meilleur. Pour le pire, on a déjà donné et celui-là ne sort plus de Chine.
L’Église-Clinet
Je n’en reviens pas de ma chance. Ce pomerol de haut vol n’attire pas la foule des amateurs ? Mais tant mieux. En plus, ni Petrus ni les deux autres grandioses de l’appellation ne sont venus. L’Église-Clinet, c’est ce niveau. J’y serai.
Tout ça, c’est mon programme du vendredi. Pour le samedi, la barre n’est pas moins haute.
Drappier
Pour Michel Drappier, le très fin patron de la maison familiale qui parle de ses champagnes comme personne, c’est-à-dire qu’il est humble, factuel et, donc, passionnant. Et pour ses champagnes épatants.
Haut-Bailly
Là encore, je n’en reviens pas. Haut-Bailly est un membre éminent du « cinq majeur » de l’appellation pessac-léognan. Haut-Bailly est un très grand vin depuis que le monde est monde. J’ajoute qu’il est très bien mené depuis longtemps. Venez, on ne va pas perdre notre temps.
Haut-Carles
Chez Bettane+Desseauve, quand on a inventé l’idée des super-bordeaux, c’est pour Haut-Carles. Comme ça, c’est clair. Très grand vin à un prix accessible. Une obligation pour l’amateur. Haut-Carles, il est en catégorie Incontournable. Je n’en ferai pas l’économie.
Et puis, pour finir, j’irai à la Masterclass « Génie de l’Italie ». C'est archi-complet et même comble, il n’y a plus de place, mais je connais le mec à l’entrée.
vendredi 20 novembre 2015
Les postillons de Périco Légasse
Voilà que Légasse, armé de ces poncifs habituels et de ses jeux de mots éculés, s’attaque au Grand Tasting. On se demande ce qui lui prend, son quart d’heure warholien dure encore (merci, Natacha) et personne ne lui dispute son statut de donneur de leçons, mais bon, il est comme ça.
Voyons ce qu’il nous dit.
Il pense que des gens dégustent le vin autrement que, comme il dit, « boisson sensorielle et culturelle ». Il nous assure que des gens boivent du vin en tant que « facteur médiatique de profits financiers ». La formule fourre-tout est du pur Gribouille qui ne dit et n’apprend rien. Juste une petite vilenie bien démago qui ne me surprend pas, c’est son fonds de commerce.
Poursuivons.
« L’obsession du classement, etc. » Déjà, je ne vois pas le rapport avec le Grand Tasting, Périco, nous n'y classons personne, mais tu es un spécialiste du bonneteau sémantique qui, en perdant le lecteur, l’auditeur, te permet de distiller cette bile (on ne peut pas parler de venin) dont tu t’es fait une spécialité. Tu décrètes qu’il est sale de « transformer une bouteille de vin en valeur marchande » et que d’ailleurs « c’est totalement contraire aux valeurs de la viticulture à visage humain ». Eh ben, mon pépère, t’en connais des vignerons qui donnent leur vin, toi ? Pas moi. Et puis, je trouve cette ligne dégueulasse pour ces mêmes vignerons « à visage humain » qui se battent comme des lions sur tous les marchés pour écouler leur production au meilleur prix possible, ce que tu appelles, avec tout le mépris qui caractérise généralement tes interventions, le « grand marché bachique bon genre mondialisé ». Et moi, Légasse, je te dis que ces vignerons, s’ils peuvent obtenir un ou deux euros de plus par bouteille, ça change la gueule de leur compte d’exploitation et que c’est de ça qu’il est question. Tes errements psychotiques et tes blagues pourries sont une insulte à ce monde du travail qui t’est, à l’évidence, parfaitement étranger. Ne te mêle pas du fonctionnement d’entreprises auxquelles tu n’entends rien et, rassure-toi, personne ne songe à t’engager comme consultant.
Rappel.
J’ajoute que nous n’obligeons personne à venir au Grand Tasting.
Ci-dessous, le commentaire de Légasse sur Facebook qui m'a agacé.
mardi 17 novembre 2015
Le Grand Tasting aura lieu, pourquoi ?
Insupportables, ces gens qui annulent leurs événements, expositions, vernissages, etc. Une entreprise a un rôle social et, à ce titre, des devoirs. Parmi lesquels celui de résister à tout ce qui cherche à lui nuire, à déranger ses publics, à s’opposer à ses activités.
Alors, nous, chez Bettane+Desseauve, nous ne nous sommes pas posé la question plus de deux secondes de suite.
Le Grand Tasting aura lieu.
Bien sûr, il faudra sans doute se pourvoir en dispositifs de sécurité supplémentaires, nous le ferons, respectueux en cela de la réglementation en vigueur dont le but n’est sans doute pas de mettre la France en panne.
Voilà ce que Thierry Desseauve a communiqué à l’ensemble des exposants, vignerons, producteurs, domaines, châteaux, propriétés qui se retrouvent tous les ans au Grand T. et qui se font un plaisir d’être tous présents pour cette dixième édition. Je le reproduis ici in extenso :
« Cela a été dit par beaucoup et à de nombreuses reprises : nous sommes en guerre. Nous sommes en guerre contre un ennemi qui veut non seulement détruire notre pays, notre peuple dans toute sa diversité, mais aussi et surtout nos valeurs. Parmi elles, et certainement au cœur d’entre elles, il y a l’art de vivre, cet art si français et si multiple d’associer de manière instinctive une ribambelle de petits bonheurs – et même un chapelet de râleries, de jurons et de conversations enflammées qui font partie de ce jeu – pour en faire une façon de vivre. Dans cet art de vivre, le vin tient une place centrale, et pas seulement celle qu’il occupait sur les tables des bistrots qu’ont mitraillé ces lâches vendredi soir. Qu’il soit une passion, un symbole ou un simple plaisir de la vie, le vin fait si intimement partie de notre civilisation que nous ne saurions céder un pouce de terrain face aux forces de l’ignorance, du néant et de la barbarie. Beaucoup se sont émus de la tenue au Carrousel du Louvre, les 4 et 5 décembre prochains, de la dixième édition du Grand Tasting. Notre ferme volonté est non seulement d’en maintenir l’édition, mais aussi d’en affirmer avec l’ensemble des producteurs et des amoureux du vin présents les principes d’hédonisme, de fraternité et d’universalité. Sauf injonction spécifique des pouvoirs publics, mais en suivant à coup sûr des consignes de sécurité que nous vous communiquerons dans les prochains jours, Le Grand Tasting 2015 se déroulera et célèbrera cette idée si particulière et si essentielle qu’Hemingway avait résumé en une phrase : "Paris est une fête". »
Alors, nous, chez Bettane+Desseauve, nous ne nous sommes pas posé la question plus de deux secondes de suite.
Le Grand Tasting aura lieu.
Bien sûr, il faudra sans doute se pourvoir en dispositifs de sécurité supplémentaires, nous le ferons, respectueux en cela de la réglementation en vigueur dont le but n’est sans doute pas de mettre la France en panne.
Voilà ce que Thierry Desseauve a communiqué à l’ensemble des exposants, vignerons, producteurs, domaines, châteaux, propriétés qui se retrouvent tous les ans au Grand T. et qui se font un plaisir d’être tous présents pour cette dixième édition. Je le reproduis ici in extenso :
« Cela a été dit par beaucoup et à de nombreuses reprises : nous sommes en guerre. Nous sommes en guerre contre un ennemi qui veut non seulement détruire notre pays, notre peuple dans toute sa diversité, mais aussi et surtout nos valeurs. Parmi elles, et certainement au cœur d’entre elles, il y a l’art de vivre, cet art si français et si multiple d’associer de manière instinctive une ribambelle de petits bonheurs – et même un chapelet de râleries, de jurons et de conversations enflammées qui font partie de ce jeu – pour en faire une façon de vivre. Dans cet art de vivre, le vin tient une place centrale, et pas seulement celle qu’il occupait sur les tables des bistrots qu’ont mitraillé ces lâches vendredi soir. Qu’il soit une passion, un symbole ou un simple plaisir de la vie, le vin fait si intimement partie de notre civilisation que nous ne saurions céder un pouce de terrain face aux forces de l’ignorance, du néant et de la barbarie. Beaucoup se sont émus de la tenue au Carrousel du Louvre, les 4 et 5 décembre prochains, de la dixième édition du Grand Tasting. Notre ferme volonté est non seulement d’en maintenir l’édition, mais aussi d’en affirmer avec l’ensemble des producteurs et des amoureux du vin présents les principes d’hédonisme, de fraternité et d’universalité. Sauf injonction spécifique des pouvoirs publics, mais en suivant à coup sûr des consignes de sécurité que nous vous communiquerons dans les prochains jours, Le Grand Tasting 2015 se déroulera et célèbrera cette idée si particulière et si essentielle qu’Hemingway avait résumé en une phrase : "Paris est une fête". »
dimanche 15 novembre 2015
jeudi 12 novembre 2015
Rayne-Vigneau (à Sauternes) est vendu
On l’apprend à l’instant (non, on a le droit de vous le dire à l’instant, en fait), la société CA Grands crus, filiale du Crédit agricole, a cédé son château Rayne-Vigneau, premier cru classé de Sauternes. L’acquéreur s’appelle Derek Smith, aussi champion de la Vente par correspondance de vins et d’autres choses.
Je suis sûr que les comptes de CA Grands crus s’en trouveront mieux et j’espère que cet acquéreur sait ce qui l’attend.
Je pense qu’il faut se réjouir de voir de l’argent enthousiaste arriver à Sauternes.
Mise à jour
Il s'agit en fait d'une cession de la majorité des parts de Rayne-Vigneau au groupe Trésor du patrimoine, holding de Derek Smith. CA Grands crus reste actionnaire minoritaire du beau sauternes. D'autre part, CA Grands crus a acquis la totalité des parts du Château La Tour-de-Mons à Margaux, ce qui renforce sa position dans le Médoc.
Je suis sûr que les comptes de CA Grands crus s’en trouveront mieux et j’espère que cet acquéreur sait ce qui l’attend.
Je pense qu’il faut se réjouir de voir de l’argent enthousiaste arriver à Sauternes.
Il va falloir que le nouveau propriétaire s’occupe du collage des étiquettes. Mais c’était très bon, ce 2001. |
Il s'agit en fait d'une cession de la majorité des parts de Rayne-Vigneau au groupe Trésor du patrimoine, holding de Derek Smith. CA Grands crus reste actionnaire minoritaire du beau sauternes. D'autre part, CA Grands crus a acquis la totalité des parts du Château La Tour-de-Mons à Margaux, ce qui renforce sa position dans le Médoc.
mercredi 4 novembre 2015
Les grands bordeaux à prix d’ami au restaurant (c’est où, c’est quoi, c’est quand ?)
S’il y a bien une opération de promotion qui marche pour les vins de Bordeaux, c’est Carte sur Table. Depuis quelques années, le négociant bordelais Duclot propose aux amateurs des grands bordeaux à prix cassés dans des millésimes prêts à boire. Comme c’est un succès, de plus en plus de restaurants montent dans ce train, même en province.
Voici la liste des vins et celle des établissements qui jouent le jeu.
Les vins
Château Angélus 2006, 1er grand cru classé B de Saint-Émilion, 250 euros
Château Beychevelle 2009, 4e grand cru classé de Saint-Julien, 130 euros
Château Calon-Ségur 2008, 3e grand cru classé de Saint-Estèphe, 100 euros
Château Cantenac-Brown 2005, 3e grand cru classé de Margaux, 100 euros
Château Cheval Blanc 2003, 1er grand cru classé A de Saint-Émilion, 480 euros
Château du Tertre 2009, 5e grand cru classé de Margaux, 75 euros
Château Figeac 2008, 1er grand cru classé B de Saint-Émilion, 130 euros
Château Grand-Puy-Lacoste 1998, 5e grand cru classé de Pauillac, 110 euros
Château La Conseillante 2006, pomerol, 160 euros
Château Lafite-Rothschild 1998, 1er grand cru classé de Pauillac, 520 euros
Château Lynch-Bages 2005, 5e grand cru classé de Pauillac, 180 euros
Château Margaux 2004, 1er grand cru classé de Margaux, 480 euros
Château Talbot 2000, 4e grand cru classé de Saint-Julien, 125 euros
Domaine de Chevalier rouge 2000, grand cru classé de Graves, pessac-léognan, 125 euros
Château Smith-Haut-Lafitte blanc 2011, pessac-léognan, 100 euros
Château d’Yquem 1996, 1er cru supérieur de Sauternes, 220 euros, 35 euros au verre
Mes meilleurs choix ? Je penche fort pour chevalier 2000 et, surtout, la-conseillante 06 qui est sublime dans ces assemblages truffe noire- violette. Avec un verre ou deux (ou trois) d’yquem 96.
Les restaurants à Paris
L’Hexagone
Mathieu
Pacaud
85,
avenue Kléber
75016
Paris
01
42 25 98 85
Les
Etangs de Corot
Jérôme
et Alice Tourbier
55,
rue de Versailles
92410
Ville d’Avray
01
41 15 37 00
Le
Grandcoeur
Julien
Fouin et Ludovic Dardenay
Mauro
Colagreco
41,
rue du Temple
75004
Paris
01
58 28 18 90
Le
Drugstore Champs-Élysées
Marc
Fontaine
133,
avenue des Champs-Elysées
75008
Paris
01
44 43 77 64
Le
Flandrin
Gilles
Mallafosse
4,
place Tattegrain
75016
Paris
01
45 04 34 69
Le
Grand Restaurant
Jean-François
Piège
7,
rue d’Aguesseau
75008
Paris
01
53 05 00 00
Le
Bachaumont
Expérimental
Group
18,
rue Bachaumont
75002
Paris
01
81 66 47 50
Le
Quinzième
Cyril
Lignac
14,
rue Cauchy
75015
Paris
01
45 54 43 43
Le
Lili – Hôtel Péninsula
Sommelier :
Xavier Thuizat
19,
avenue Kléber
75116
Paris
01
58 12 67 50
Le
Chiberta
Jean-Paul
Montellier
Stéphane
Laruelle
3,
rue Arsène Houssaye
75008
Paris
01
53 53 42 00
Pierre
Gagnaire
Sommelier :
Patrick Borras
6,
rue Balzac
75008
Paris
01
58 36 12 50
Hôtel
Royal-Monceau
Sommelier :
Manuel Peyrondet
37,
avenue Hoche
75008
Paris
01
42 99 88 00
Le
Trianon Palace
Simone
Zanoni.
Sommelier :
Laurent Beaudoin
1,
boulevard de la Reine
78000
Versailles
01
30 84 50 00
Spring
Daniel
Rose
Sommelier :
Jonathan Bauer
6,
rue Bailleul
75001
Paris
01
45 96 05 72
Le
Marloe
Eric
Martins
Thomas
Boullault
12,
rue du Commandant Rivière
75008
Paris
01
53 76 44 44
Le
Mini-Palais
Olivier
Maurey
3,
avenue Winston Churchill
75008
Paris
01
42 56 42 42
Le
Relais Plaza
Alain
Ducasse
21,
avenue Montaigne
75008
Paris
01
53 67 64 00
Rech
Alain
Ducasse
62,
avenue des Ternes
75017
Paris
01
58 00 22 03
Aux
Lyonnais
Alain
Ducasse
32,
rue Saint-Marc
75002
Paris
01
58 00 22 06
Restaurant
Pierre-Sang
Pierre-Sang
Boyer
6,
rue Gambey
75011
Paris
09
67 31 96 80
Pavillon
Ledoyen
Yannick
Alléno
8,
avenue Dutuit
75008
Paris
01
53 05 10 01
Stay
by Yannick Alléno
Hôtel
Sofitel Le Faubourg
Yannick
Alléno
15,
rue Boissy D’Anglas
75008
Paris
01
44 94 14 24
Le Bistrot de Paris
Dominique
Paul et Jean-Gabriel Bueil
33,
rue de Lille
75007
Paris
01
42 61 16 83
Allard
Alain
Ducasse
41,
rue Saint-André des Arts
75006
Paris
01
58 00 23 46
Benoît
Alain
Ducasse
20,
rue Saint-Martin
75004
Paris
01
58 00 22 05
Les restaurants en province
L’Oustalet
Famille Perrin
Chef : Laurent Deconinck
Place du Village
84190 Gigondas
04 90 65 85 30
Le Prieuré
Ludovic Volant
1, place Berardier
29000 Quimper
02 98 75 05 55
Flocons de Sel
Emmanuel Renaut
1775, route du Leutaz
74120 Megève
04 50 21 49 99
Restaurant Gill
Gilles Tournadre
9, quai de la Bourse
76000 Rouen
02 35 71 16 14
Voilà deux belles listes. On rêve d’une opération élargie à d’autres vins, d’autres prix, des curiosités, des super-bordeaux, tout ça. Nous y arriverons, j’en suis sûr.
Dernier détail : cette cinquième édition de Carte sur table aura lieu du 1er au 31 janvier 2016. Il est prudent de réserver avec un peu d'avance.
dimanche 1 novembre 2015
Down by the Russian River
Pour découvrir les vignes du nord de la Californie, on laisse San Francisco dans le sillage. Mais les grands mythes fondateurs de l’Amérique nous rattrapent toujours. Du soleil le plus éclatant au brouillard le plus dense, bienvenue sur la Russian River.
S’envoyer promener en Californie au prétexte d’une découverte du vignoble, c’est la garantie d’être très tenté par les chemins creux, les vieilles manies très attirantes, les pas de côté. C’est ce que nous avons fait.
Il y a très longtemps, des Russes qui ne s’appelaient pas encore comme ça ont quitté leurs terres désolantes. En traversant le détroit de Béring, vite l’Alaska, droit au sud, le soleil dans l’œil, et hop, la Californie. Là, avisant un cours d’eau, ils l’ont descendu pour déboucher sur le Pacifique. Les Américains, jamais à court de simplicité, l’ont baptisé Russian River et les villages autour portent des noms dédiés, Moscow, Sebastopol. En route, vous faites halte dans quelques wineries, histoire de vous faire une culture. Surprise, très peu de producteurs, comme Hartford, valent le détour. Une exploitation gagnée sur les sequoïas. Chez les Hartford, on est fier de son vin. Une des étiquettes s’appelle Four Hearts, puisque c’est une famille de quatre personnes. Très américain. Aucune des autres wineries du coin n’approche la qualité de ce que nous avons dégusté en amont de la rivière.
Là, le vignoble s’appelle Vérité, en français dans le texte. C’est une belle histoire américaine, le travail, l’argent, le succès. Un vigneron français repéré par un milliardaire californien et engagé dans la Sonoma (la vallée traversée par la Russian River) pour faire un vin d’exception et, en dix ans, il a 100 points (sur 100) dans le guide de Robert Parker. Ce vin s’appelle La Joie. Ses deux autres vins (Le Désir et La Muse, si, si) ne sont pas à la traîne avec des notes exemplaires. La différence entre ces trois vins est le cépage dominant, le « 100 points » est un assemblage majoritaire en cabernet-sauvignon. Ce vigneron fulgurant s’appelle Pierre Seillan, physique, caractère et accent du Gers, un dur avec des convictions simples, « la parole est à la terre », « les droits du sol », qu’il assène à tout-va, les Américains adorent. Le milliardaire, Jess Jackson, est un ancien avocat aujourd'hui disparu, l’air de John Wayne, très impliqué dans la défense des doits civiques et le droit constitutionnel, fier des avancées qu’il avait provoqué. Et, comme tous ces grands entrepreneurs, dès qu’il s’est intéressé au vignoble, c’est devenu une énorme company, 1 200 employés, 5 000 hectares de vignes, des dizaines de vins différents dont Vérité n’est que le tout petit fer de lance très pointu, quelques dizaines de milliers de bouteilles chaque année, pas plus.
Tous ces chiffres ne doivent jamais nous faire oublier que, XXIe siècle ou pas, nous sommes toujours dans le Wild West, en ce qu’il a de plus anachronique. Quand un vigneron français doit se débrouiller de deux vipères et trois sangliers, des chevreuils, le Californien est aux prises avec un bestiaire démesuré. Sur les coteaux à flanc de montagne, rôde l’ours brun. Dans les airs, plane l’immense bald eagle, l’aigle à tête blanche, symbole de l’Amérique. Entre les rangs de vigne, courent les coyotes. Dans les palissages, s’enroule le serpent à sonnette, le rattlesnake, prêts à pécho l’oiseau qui s’y pose ou le clandestin qui y travaille. Et partout, les cougars qui auraient tué plusieurs joggers et cyclistes, ces années-ci. Quand Pierre Seillan descend de voiture, il fait attention où il met les pieds. Qu’il parle des vins de la Californie et il dit « ici, c’est nous qui écrivons l’Histoire ». Ce qui vaut aussi pour la sauvagerie de la nature. Suivre le cours paisible de la Russian River est une expérience. Non pas pour la qualité des souvenirs laissés par les peuplades sibériennes évoquées plus haut, il n’y a plus rien à voir. L’intérêt est plutôt cette sorte de memorial du passé proche, version flower power, Haight-Ashbury, tout ça. Ce passé-là, pas la Conquête de l’ouest.
En suivant les rives enchantées de la jolie rivière, dans les eaux de laquelle se mirent les demeures patriciennes des vignerons, on arrive vite vers l’aval, on approche du grand océan, le Pacifique, la température baisse d’un cran (de 30 à 20 °C), les choses changent, voici Guerneville, bourg englouti par une épaisse forêt de sequoïas géants (à cent mètres de haut, on peut dire géant). Au premier coup d’œil, c’est l’Amérique profonde. Mais non. Ce village a vu débarquer une population composée de gays, de hippies, de cultivateurs de marijuana, à l’époque où la baie de San Francisco se boboïsait à fond. Guerneville succédait à Sausalito. Les débuts furent difficiles entre la population de rednecks originelle et les nouveaux conquérants. Puis, tout ce monde s’enfonça dans un consensus mou favorisé par la torpeur locale. Guerneville, ce n’est déjà plus la Sonoma, ce n’est pas non plus la Silicon Valley et rien ne dérange l’assoupi dans cet ailleurs oublié du monde. Les nouveaux ont fait des maisons dans les arbres. Les sequoïas poussent en bouquets, formant une sorte de polygone assez grand pour y construire une petite maison. Ces maisons, très bien abritées du soleil sont, donc, très humides. Des familles vivent là, petite foule invisible, nous n’apercevrons que quelques spécimens de cette population prostrée sur ces souvenirs. Sous un abribus, un type assis depuis des siècles, le regard loin, s’est arrêté aux portes de la perception chères à Jim Morrison. Un autre passe sur une planche de skate traîné par un pitbull à l’œil vitreux, vêtu de mousselines arc-en-ciel, apparition qui ne surprend personne d’autre que nous. Nous traversons la forêt, la rivière s’élargit, la température baisse encore, la vue se brouille, remonte ta fenêtre, on gèle.
Le brouillard succède d’un coup à l’été de NoCal, nous arrivons à Jenner, embouchure de la Russian River, les colonies de gros phoques gris qui roupillent sur les bancs de sable. Le vent et le soleil auront raison des nuées, le temps d’un burger à peu près possible servi par une blonde ravissante dans un restaurant désert. Une Suédoise. Pour une histoire d’amour, voilà qu’elle tient un restaurant au bord du brouillard. Il y en a deux pour 79 habitants. Personne ne passerait ses vacances ici, quelle idée. La pression immobilière est très faible sur ce bord de Pacifique plus désolant encore que les plus sinistres de nos côtes bretonnes. Des roches noires, tourmentées par les grandes vagues. On dit que, à la saison, on voit passer les baleines. Ce n’était pas la saison. La mer est glacée, qui tempère les chaleurs des étés, qui fait les nuits froides, qui assure au raisin une maturation de très bonne qualité. Ceci expliquant cela.
Photos : Mathieu Garçon.
Carnet pratique
Y aller
Air France propose deux vols directs par jour de Paris. Vols A/R à partir de 862 euros. Depuis l’aéroport international de San Francisco, direction Redding par l’autoroute 101, via le Golden Gate Bridge, sortir à Santa Rosa ou Healdsburg. Environ une heure.
Dormir
Hotel Healdsburg, à Healdsburgh
C’est la belle adresse, la plus récente. L’hôtel est sur la place principale, entouré de nombreux restaurants. En plus, Healdsburg est au cœur de la Sonoma. Environ 200 US$ la nuit, selon les packages (Harvest, Gourmet, etc.). Le bug : une amende de 150 dollars si vous fumez dans votre chambre (c’est la femme de chambre qui vous dénoncera). Vous ne serez pas d’accord, on vous proposera d’appeler la police. Payez.
25, Matheson St, Healdsburg. Tél. : 800.889.7188 ou hotelhealdsburg.com
Hilton Sonoma Wine Country, à Santa Rosa
Sur les hauteurs de la ville. Confort international. De là, on rejoint rapidement la Napa Valley par une route de montagne où, tous les 300 mètres, un panneau prévient : « attention aux ours » et ce n’est pas pour rigoler. A partir de 229 US$ la nuit. 3555, Round Barn Bld, Santa Rosa. Tél. : 707 523 7555 ou hiltonsonomahotel.com
Sonoma Orchid Inn, à Guerneville
Au milieu des sequoïas, au bord de la rivière, le plus « clean » des hôtels de cet endroit étrange. Avec une attention particulière aux détails (le petit-déjeuner, par exemple). De 149 à 245 US$ la nuit. 12850, River Rd, Guerneville. Tél. : 707 869 4466 ou ridenhourinn.com
Un restaurant à Healdsburg
Le Barn Diva, un restaurant tenu par l’un des très rares Californiens qui parlent français couramment. Gastronomie moderne, légère, inventive et goûteuse. Le meilleur à la ronde, le seul où l’on ne singe pas les tables guindées de la vieille Europe. 231 Center St, Healdsburg. Tél. : 707 431 0100 ou barndiva.com
Déguster
Dans la Sonoma Valley
Domaine Vérité, 4611 Thomas Rd, Healdsburg. Tél. : (707) 431-3910 ou jacksonfamilywines.com
Domaine Hartford Family Winery, 8075 Martinelli Rd, Forestville. Tél. : (707) 887-8000 ou hartfordwines.com
Domaine Francis Ford Coppola, 300, Via Archimedes, Geyserville. Tél. : 707 857 1400 ou franciscoppolawinery.com
Dans la Napa Valley
Domaine Newton, 25555 Madrona Av, St. Helena. Tél. : (707) 963-9000 ou newtonvineyard.com Et surtout Harlan, Screaming Eagle, etc.
Un bout de Russian River, vers Guerneville |
Russian, quoi. |
Là, le vignoble s’appelle Vérité, en français dans le texte. C’est une belle histoire américaine, le travail, l’argent, le succès. Un vigneron français repéré par un milliardaire californien et engagé dans la Sonoma (la vallée traversée par la Russian River) pour faire un vin d’exception et, en dix ans, il a 100 points (sur 100) dans le guide de Robert Parker. Ce vin s’appelle La Joie. Ses deux autres vins (Le Désir et La Muse, si, si) ne sont pas à la traîne avec des notes exemplaires. La différence entre ces trois vins est le cépage dominant, le « 100 points » est un assemblage majoritaire en cabernet-sauvignon. Ce vigneron fulgurant s’appelle Pierre Seillan, physique, caractère et accent du Gers, un dur avec des convictions simples, « la parole est à la terre », « les droits du sol », qu’il assène à tout-va, les Américains adorent. Le milliardaire, Jess Jackson, est un ancien avocat aujourd'hui disparu, l’air de John Wayne, très impliqué dans la défense des doits civiques et le droit constitutionnel, fier des avancées qu’il avait provoqué. Et, comme tous ces grands entrepreneurs, dès qu’il s’est intéressé au vignoble, c’est devenu une énorme company, 1 200 employés, 5 000 hectares de vignes, des dizaines de vins différents dont Vérité n’est que le tout petit fer de lance très pointu, quelques dizaines de milliers de bouteilles chaque année, pas plus.
Tous ces chiffres ne doivent jamais nous faire oublier que, XXIe siècle ou pas, nous sommes toujours dans le Wild West, en ce qu’il a de plus anachronique. Quand un vigneron français doit se débrouiller de deux vipères et trois sangliers, des chevreuils, le Californien est aux prises avec un bestiaire démesuré. Sur les coteaux à flanc de montagne, rôde l’ours brun. Dans les airs, plane l’immense bald eagle, l’aigle à tête blanche, symbole de l’Amérique. Entre les rangs de vigne, courent les coyotes. Dans les palissages, s’enroule le serpent à sonnette, le rattlesnake, prêts à pécho l’oiseau qui s’y pose ou le clandestin qui y travaille. Et partout, les cougars qui auraient tué plusieurs joggers et cyclistes, ces années-ci. Quand Pierre Seillan descend de voiture, il fait attention où il met les pieds. Qu’il parle des vins de la Californie et il dit « ici, c’est nous qui écrivons l’Histoire ». Ce qui vaut aussi pour la sauvagerie de la nature. Suivre le cours paisible de la Russian River est une expérience. Non pas pour la qualité des souvenirs laissés par les peuplades sibériennes évoquées plus haut, il n’y a plus rien à voir. L’intérêt est plutôt cette sorte de memorial du passé proche, version flower power, Haight-Ashbury, tout ça. Ce passé-là, pas la Conquête de l’ouest.
En suivant les rives enchantées de la jolie rivière, dans les eaux de laquelle se mirent les demeures patriciennes des vignerons, on arrive vite vers l’aval, on approche du grand océan, le Pacifique, la température baisse d’un cran (de 30 à 20 °C), les choses changent, voici Guerneville, bourg englouti par une épaisse forêt de sequoïas géants (à cent mètres de haut, on peut dire géant). Au premier coup d’œil, c’est l’Amérique profonde. Mais non. Ce village a vu débarquer une population composée de gays, de hippies, de cultivateurs de marijuana, à l’époque où la baie de San Francisco se boboïsait à fond. Guerneville succédait à Sausalito. Les débuts furent difficiles entre la population de rednecks originelle et les nouveaux conquérants. Puis, tout ce monde s’enfonça dans un consensus mou favorisé par la torpeur locale. Guerneville, ce n’est déjà plus la Sonoma, ce n’est pas non plus la Silicon Valley et rien ne dérange l’assoupi dans cet ailleurs oublié du monde. Les nouveaux ont fait des maisons dans les arbres. Les sequoïas poussent en bouquets, formant une sorte de polygone assez grand pour y construire une petite maison. Ces maisons, très bien abritées du soleil sont, donc, très humides. Des familles vivent là, petite foule invisible, nous n’apercevrons que quelques spécimens de cette population prostrée sur ces souvenirs. Sous un abribus, un type assis depuis des siècles, le regard loin, s’est arrêté aux portes de la perception chères à Jim Morrison. Un autre passe sur une planche de skate traîné par un pitbull à l’œil vitreux, vêtu de mousselines arc-en-ciel, apparition qui ne surprend personne d’autre que nous. Nous traversons la forêt, la rivière s’élargit, la température baisse encore, la vue se brouille, remonte ta fenêtre, on gèle.
Le brouillard succède d’un coup à l’été de NoCal, nous arrivons à Jenner, embouchure de la Russian River, les colonies de gros phoques gris qui roupillent sur les bancs de sable. Le vent et le soleil auront raison des nuées, le temps d’un burger à peu près possible servi par une blonde ravissante dans un restaurant désert. Une Suédoise. Pour une histoire d’amour, voilà qu’elle tient un restaurant au bord du brouillard. Il y en a deux pour 79 habitants. Personne ne passerait ses vacances ici, quelle idée. La pression immobilière est très faible sur ce bord de Pacifique plus désolant encore que les plus sinistres de nos côtes bretonnes. Des roches noires, tourmentées par les grandes vagues. On dit que, à la saison, on voit passer les baleines. Ce n’était pas la saison. La mer est glacée, qui tempère les chaleurs des étés, qui fait les nuits froides, qui assure au raisin une maturation de très bonne qualité. Ceci expliquant cela.
La rivière approche de l'océan et le brouillard s'en mêle. |
Fin de la Russian River. Derrière les rochers, le Pacifique. |
Photos : Mathieu Garçon.
Carnet pratique
Y aller
Air France propose deux vols directs par jour de Paris. Vols A/R à partir de 862 euros. Depuis l’aéroport international de San Francisco, direction Redding par l’autoroute 101, via le Golden Gate Bridge, sortir à Santa Rosa ou Healdsburg. Environ une heure.
Dormir
Hotel Healdsburg, à Healdsburgh
C’est la belle adresse, la plus récente. L’hôtel est sur la place principale, entouré de nombreux restaurants. En plus, Healdsburg est au cœur de la Sonoma. Environ 200 US$ la nuit, selon les packages (Harvest, Gourmet, etc.). Le bug : une amende de 150 dollars si vous fumez dans votre chambre (c’est la femme de chambre qui vous dénoncera). Vous ne serez pas d’accord, on vous proposera d’appeler la police. Payez.
25, Matheson St, Healdsburg. Tél. : 800.889.7188 ou hotelhealdsburg.com
Hilton Sonoma Wine Country, à Santa Rosa
Sur les hauteurs de la ville. Confort international. De là, on rejoint rapidement la Napa Valley par une route de montagne où, tous les 300 mètres, un panneau prévient : « attention aux ours » et ce n’est pas pour rigoler. A partir de 229 US$ la nuit. 3555, Round Barn Bld, Santa Rosa. Tél. : 707 523 7555 ou hiltonsonomahotel.com
Sonoma Orchid Inn, à Guerneville
Au milieu des sequoïas, au bord de la rivière, le plus « clean » des hôtels de cet endroit étrange. Avec une attention particulière aux détails (le petit-déjeuner, par exemple). De 149 à 245 US$ la nuit. 12850, River Rd, Guerneville. Tél. : 707 869 4466 ou ridenhourinn.com
Un restaurant à Healdsburg
Le Barn Diva, un restaurant tenu par l’un des très rares Californiens qui parlent français couramment. Gastronomie moderne, légère, inventive et goûteuse. Le meilleur à la ronde, le seul où l’on ne singe pas les tables guindées de la vieille Europe. 231 Center St, Healdsburg. Tél. : 707 431 0100 ou barndiva.com
Déguster
Dans la Sonoma Valley
Domaine Vérité, 4611 Thomas Rd, Healdsburg. Tél. : (707) 431-3910 ou jacksonfamilywines.com
Domaine Hartford Family Winery, 8075 Martinelli Rd, Forestville. Tél. : (707) 887-8000 ou hartfordwines.com
Domaine Francis Ford Coppola, 300, Via Archimedes, Geyserville. Tél. : 707 857 1400 ou franciscoppolawinery.com
Dans la Napa Valley
Domaine Newton, 25555 Madrona Av, St. Helena. Tél. : (707) 963-9000 ou newtonvineyard.com Et surtout Harlan, Screaming Eagle, etc.
Inscription à :
Articles (Atom)