Requiem in
pace, le bordeaux-bashing. Et bon vent. La dernière étude communiquée
par SOWINE/DYNATA 2023 nous apprend que la plupart des consommateurs français (jusqu’à 57 % des
connaisseurs) préfèrent le bordeaux. Après avoir passé des années à pousser le bordeaux-bashing
vers la sortie jusqu’à en faire une Une de EnMagnum, je dois bien avouer
que c’est très jouissif. Je me réjouis.
Le bordeaux-bashing,
c’est quoi ça ?
Mené par
une petite coterie de sommeliers et de journalistes toute empêtrée dans ses
idéologies et ses postures d’originalité, c’est un bel exemple de tyrannie d'une minorité. Là, c'est la mauvaise manière de dénigrer tout
ensemble Bordeaux, la région, les châteaux, les propriétaires, les cépages, les pratiques
culturales, les vins, le succès, les prix. Déjà, pour les prix, n’en parlons
plus, la Bourgogne est loin devant, comme les grands vins italiens. Ces rebelles en chewing-gum s’indignaient de
l’arrogance des propriétaires. Comprendre qu’un propriétaire de château bordelais,
jusqu’à un passé récent, confiait toute sa production aux négociants de la
Place de Bordeaux, n’avaient donc rien à vendre et ne se souciaient pas des
visiteurs de passage. Les châteaux étaient simplement fermés, on n’avait pas
encore inventé l’œno-tourisme et ses mérites.
Et
puis ?
Le bordeaux-bashing
était facile, un discours sans culture, sans l’Histoire, il s’est répandu comme
une mauvaise épidémie, l'ignorance toujours, dans les bars à vins (et à tatoués) du XIe
arrondissement avec leurs vins déviants (« c’est le goût du terroir »
disent-ils, ah, ah). Par capillarité, les branchés de province (même dans la
bistronomie bordelaise) ont suivi le mouvement idiot, puis ce fut New-York et
ses sommeliers-mmelières français. Point barre. Le reste du monde adore le
bordeaux, ce modèle pour le (Nouveau) monde. En plus, voilà que non, finalement,
les Français aussi préfèrent le bordeaux. C’est raté, les crétins. Ce nouveau
sondage va les mettre en PLS.
Et après ?
Encore un
sondage comme ça et, à bout d’arguments, on les retrouvera dans Pif-Gadget
et Playboy. On n’a pas fini de rire.