Allons bon, encore une crise. Le mondovino bruisse des rumeurs les plus alarmantes sur l’état du marché mondial du vin. Baisse des expéditions en Champagne ; tassement des enchères à la vente des Hospices de Beaune, bon indicateur et aussi, semble-t-il, chez les maisons de vente habituelles ; primeurs à Bordeaux « catastrophiques » selon quelques acteurs informés ; petites appellations en grand trouble ; baisse générale de la consommation. On me murmure dans l’oreillette qu’il n’y a plus de clients pour les grands vins à gros prix. Le repli serait général. Ce que ne confirment pas quelques vignerons de ma connaissance. Disons qu’ils ont plus de chance, de meilleurs produits, des prix en phase avec les marchés, la Loire est un bon exemple. Disons aussi qu’ils sont, sans doute, peu nombreux dans ce cas et qu’ils ne font pas les gros volumes.
Un esprit un peu tordu aurait vite fait de conclure que c’est une bonne nouvelle. On entend déjà les mauvais coucheurs rappeler qu’ils l’avaient bien dit, que cette mentalité de lucre qui envahit le vignoble avec ses prix toujours plus élevés allait lui revenir en pleine poire, les mêmes fatigants que les salaires des footballeurs ne dérangent pas du tout. Et que, maintenant, il va falloir revoir les tarifs à la baisse. Je n’en crois rien. Certains le feront pourtant, quelques temps, histoire de vider les chais en prévision de la prochaine récolte. Mais, comme les poissons volants, ce ne sera pas la majorité du genre.
Un esprit mieux construit expliquera que l’important, c’est le réseau de distribution. S’en remettre à des négociants et des courtiers coupe les propriétés de leur public, des prix pratiqués, des points de vente et c’est une erreur.
Il m’apparaît que cette crisette de circonstance est plus liée à l’atmosphère générale, à ce bordel XXL qui règne en France, assemblage réussi d’arrogance et d’incompétence. L’actualité d’où qu’elle vienne nous empêche de « déjeuner en paix ». La perspective que ces folies passent sous une douche froide rapido (« pour Noël », donc) étant plus que douteuse, il se peut bien que nos amateurs français, prudents et frileux, se mettent pour un long moment à la bière, puisque c’est moins cher. Surtout au restaurant. Sans moi.
Mais qu’un rayon de soleil se pose sur les JT et le business reprendra as usual.
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