Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



mardi 31 octobre 2017

Il fabriquait des petrus avec du fombrauge

C’est Bernard Magrez qui, avec beaucoup d’humour, m’a fait parvenir cette coupure du quotidien Sud-Ouest. Il faut dire que l’affaire est énorme. Un margoulin de petit calibre au passé guère reluisant, s’est fait serrer par la police. Il vendait de faux petrus au prix des vrais. Pour sa défense, il a fait valoir qu’il emplissait les bouteilles avec du saint-émilion château-fombrauge et du saint-julien château-talbot. Ce qui fait beaucoup rire Bernard Magrez qui précise avec une certaine jubilation : « Je suis heureux que le Château Fombrauge ait donné, aux dires de Paul Oster, ce génial faussaire, de la bonne facture et une robe rassurante à la fabrication de ce nouveau petrus. » Nous aussi. Sauf pour l’assemblage fombrauge-talbot qui me paraît plutôt hasardeux. Mais je me trompe peut-être, je vais essayer.
Lisez l’article ci-dessous, c’est passionnant.
On ne lit pas assez Sud-Ouest.

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L’ancien braqueur fabriquait du faux petrus

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Un homme qui fabriquait de faux vins dans son appartement en Lorraine a été condamné jeudi à 18 mois de prison avec sursis par le tribunal de Bordeaux. Après des années passées derrière les barreaux, dix mentions sur son casier judiciaire, on pensait que l’ancien braqueur Paul Oster s’était mis un peu de plomb dans la cervelle. Au seuil de la soixantaine, il avait ouvert un bar à vins en Lorraine. In vino veritas ! La reconversion s’annonçait prometteuse. Elle a tourné court après le décès accidentel d’un proche. Devenu un fin connaisseur, il a alors songé à une martingale pour améliorer sa maigre retraite et des fins de mois qui sonnaient souvent creux.

Dans son appartement
« Petrus ça rapporte », lâche-t-il tout de go devant la présidente Caroline Baret. Depuis 18 mois au moins, il proposait à la vente des spécimens contrefaits du célèbre flacon de Pomerol en organisant des enchères sur eBay. Les gendarmes de la cellule vins du groupement de la Gironde qui l’ont interpellé en début de semaine à Montigny-lès-Metz, ont découvert dans son appartement un petit atelier de fabrication d’où sortaient des clones du fameux nectar. 400 bouchons, 2 000 capsules, une sertisseuse, une matrice pour dupliquer les étiquettes, de vraies bouteilles vides de petrus achetées sur Internet… Le matériel du parfait faussaire était réuni dans quelques m². « C’est un véritable amoureux du vin. Il n’a pas voulu nuire à l’image de petrus », assure son avocate Me Audrey Téani. Astucieux, Paul Oster glissait parfois un vrai petrus parmi les fausses bouteilles. Et il arrivait qu’il les remplisse avec des crus de bonne facture à la robe rassurante. « J’y ai mis du château fombrauge et du château talbot. » Des particuliers mais aussi des professionnels comme un négociant de Pomerol ont mordu à l’hameçon allant jusqu’à débourser plusieurs milliers d’euros pour avoir le bonheur de ranger une unique bouteille dans leur cave. Roué, Paul Oster remboursait rubis sur l’ongle ses clients mécontents.

"Protéger un terroir"
Quelques acheteurs suspicieux ont préféré alerter château petrus. Les flacons adressés pour expertise au mois de juin au service de restauration des vieux millésimes du domaine ont rapidement tombé le masque. Pose de l’étiquette, longueur du bouchon, signature de la propriété. Rien ne collait. L’analyse du vin menée quelques jours plus tard en laboratoire après la plainte de Petrus a confirmé la fraude. À partir de l’adresse IP du fraudeur, celle qu’il utilisait pour se connecter sur la Toile, les enquêteurs ont remonté sa piste, identifiant près de 150 transactions. 16 seulement dûment authentifiées ont été finalement retenues. 100 000 euros ayant transité sur ses comptes en 18 mois, sa petite entreprise prenait visiblement de l’ampleur. Le parquet économique et financier de Bordeaux a préféré le stopper sans délai plutôt que de lancer une enquête au long cours. « Il fallait protéger un terroir, une marque et un savoir-faire », souligne le vice-procureur Bertrand Rouède dont les réquisitions ont été en grande partie suivies. Paul Oster a été condamné à 18 mois de prison avec sursis assortis d’une mise à l’épreuve avec obligation de rembourser les parties civiles. Les 19 000 euros saisis sur son compte ont été confisqués. « Je ne pensais pas que cela irait si loin », a-t-il avoué en début d’audience. On ne touche pas impunément à Petrus.

Auteur : Dominique Richard








 

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