Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



samedi 1 juin 2013

Pendant que j’y pense #15



1 Moi, j’aime le sémillon. Dit comme ça, c’est un peu niais tant le cépage ne vaut que par la terre où il pousse et le bonhomme ou, dans ce cas, la fille qui en fait du vin. Quand même, le sauvignon et ses mauvais nez de pipi de chat ne vaudra jamais, à mes yeux, la ronde élégance du sémillon. Je sais des amis vignerons qui s’étouffent en lisant ça. Continuons courageusement. Le sémillon quand il est bien accordé à du sauvignon blanc et gris fait de grandes bouteilles. C’est le cas avec ce château-thieuley 2008, un bordeaux simplement générique, assemblage de sémillon et de sauvignons à parts égales. Il a fait merveille sur un poulet de la veille accommodé en « restes ». Les restes en bonne compagnie sont le secret du bonheur domestique.



2 Le blanc de blancs 2005 de Philipponnat est une altitude champenoise. Le savoir. S’en souvenir. Il a toutes les qualités aériennes du blanc de blancs, sans la légèreté éthérée, inconsistante qu’on rencontre souvent dans cette exécution typiquement Côtes des Blancs. C’est encore un vin, pas encore un nuage. C’est sympa, parfois, un nuage. Mais là, j’empoigne un verre de vin, c’est pas mal aussi. Il a accompagné le seul joli soir du printemps. Depuis, rien. La météo n’est pas un sujet de conversation, mais il y a des enchaînements qui exagèrent.



3 Passage au hasard chez l’excellent caviste Legrand, rue de la Banque à Paris. Là, Gérard Sibourd-Baudry, le patron de Legrand, a tiré un bouchon pour fêter son anniversaire avec l’équipe de ses collaborateurs-trices. « Tiens, Nicolas, goûte-moi ça et dis-nous ce que c’est. » Le vieux piège. L’effervescence est calmée en pétillance, il y a une matière incroyable et des arômes à moi inconnus. Je dis que c’est un vieux champagne à cause de la couleur, et voilà, je n’irai pas au-delà, je n’en sais pas plus. Erreur, c’est un très vieux champagne pol-roger 1949, en magnum. Mazette, ils sont bien traités les collaborateurs de Gérard.



4 Déjeuner au bord d’un joli jardin, au Relais du Parc, avenue Raymond-Poincaré. Je dis au bord, parce que la pluie en interdisait l’accès. Patron du restaurant sympathique et direct, il m’explique qu’il est copain avec un vigneron « génial », forcément. Donc, choisir le vin du copain génial. Un lussac-saint-émilion 2010 du Château Haut-Jamard. Furieusement trop jeune, il a bien accompagné un menu régressif, coquillettes-jambon blanc-truffe et trois petits burgers. C’est rigolo, sans autre. La jeune fille qui m’accompagnait était ravie, elle a 18 ans sûrement. Régressif, vous dis-je.



5 Grandiose déjeuner chez Ledoyen, six à table, petit salon à l’étage. Ledoyen, c’est le pavillon qui est le pendant de celui du Laurent, de l’autre côté de l’avenue des Champs-Élysées. En tous points semblables, ils se départagent avec un détail crucial, celui qui manque à Ledoyen, celui qui fait le succès du Laurent, l’ambiance. Nous étions réunis pour goûter les mises récentes de Méo-Camuzet, le grand faiseur de Vosne-Romanée qui en compte tant. Mais, à table, on goûte des choses qui ont un peu plus de bouteille, justement. Et, parmi celles-ci l’extraordinaire cros-parantoux 2002. La grande race, l’extrême complexité, la longueur. Il est sur le podium des très grands bourgognes et nous, silencieux, recueillis, nimbé d’un bonheur au fond très simple.



6 Ce qu’il y a de bien avec Basile Tesseron et sa femme, c’est qu’ils font très exactement ce qu’ils veulent avec beaucoup de candeur et une belle joie de vivre. Et comme ils sont drôles et sympathiques, ça marche à tous les coups. Là, la fine blague, c’est le restaurant Sergent recruteur, dans l’île Saint-Louis, un machin à la mode où j’allais pour la quatrième fois, dont trois en traînant les pieds. Oublions. Nous avons commencé avec un larrivaux 09, l’une des bonnes affaires du Médoc, à moins de dix euros. Puis, nous avons goûté des lafon-rochet en verticale de quelques millésimes, dont un 89 épatant que j’avoue avoir sifflé sans grande modération. Ces grands bordeaux de plus de vingt ans valent même de déjeuner n’importe où.



7 Verticale de dix millésimes des pessac-léognan du Château Pape-Clément. Bonne occasion de vérifier que les grands terroirs de mieux en mieux menés donnent des vins de plus en plus ébouriffants. Moi, mon best of, il est sur la photo. 90 et 95. On a fini les deux bouteilles à table (c'était ça ou l'évier) en se disant qu’on avait une chance folle. Vous découvrirez la vidéo de cette dégustation sur MyBettaneDesseauve.fr dans les plus brefs délais.

4 commentaires:

  1. Joli commentaire sur le blog 'du morgon dans les veines' a propos du supplément de l'Express sur le vin. Un commentaire ou qui ne dit mot consent?

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    1. Trois choses.
      1. Vous arrivez comme les carabiniers, après la bagarre. Des échanges musclés ont eu lieu sur Facebook, on n'y reviendra pas.
      2. Quiconque produit un travail qui requiert l'adhésion du public s'expose à des rejets. C'est le cas avec une toute petite bande de naturistes du vin. Vraiment pas nombreux, mais bruyants.
      3. Vous trouvez le commentaire de ce blog "joli". C'est votre droit. Mon droit à moi, c'est de trouver les propos tenus particulièrement pâteux. À force de haine, l'auteur se prend les pieds dans le tapis, comme souvent. Rien de grave, en même temps, c'est le jeu de la blogosphère.

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  2. C'est tellement rare de voir des initiés faire l'éloge du Sémillon que j'applaudis. Aussi, on peut noter que le Sémillon apporte complexité au vieillissement, surtout quand il vient en complément du Sauvignon qui lui joue plus dans le registre de l'intensité. Très complémentaires en fait ces deux cépages !

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  3. il y a bien des gens qui critiquent le Sauvignon gris...c'est comme tout, bien travaillé, un cépage est bon. Mais il est vrai aussi que certains marchés raffolent des Sauvignon buis et que des producteurs s'adaptent pour les alimenter. Tous les goûts sont dans la nature (comme dans le nature d'ailleurs).

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