1 Ce matin, petit déj avec Jancis Robinson, son mari Nicholas Lander, critique gastronomique du Financial Times et Michel Bettane. La raison, Wine Grapes, son gros bouquin sur tous les cépages du monde, une sorte de dictionnaire ampélographique très bien édité, vient de sortir, indispensable. Oui, 1 368 cépages passés en revue. Et oui, Moritz, le caberlot est mentionné, mais ne fait pas l’objet d’une notice complète. Ya toujours du boulot. Elle est drôle et sympathique à la fin, cette Jancis MW. On est voisins à Paris, en plus. D’ici qu’on se retrouve pour dîner à la Mascotte, ya pas loin.
2 Lu sur un blog cette phrase dont l’angélisme niais le dispute à la ringardise intense. Un samedi matin pour ricaner, c’est cadeau : " C’est ce qui me plaît chez eux c’est qu’ils dépouillent le vin de ses oripeaux de représentation, de son côté marqueur social : dis-moi ce que tu bois et je te dirai qui tu es, de tout le cinéma que l’on met autour. " Genre on l’a pas déjà lu cent fois il y a cent ans ? Le débat n’aurait pas avancé ? Si, bien sûr. Et ce n’est pas parce que l’époque pédale un peu dans la semoule qu’il faut y aller de son petit élan populiste maquillé en avancée libertaire, la grosse voix et l'indignation de façade.
3 Une belle journée chez Louis Latour à Beaune. Visite des caves du château de Grancey, ce champignon noir qui recouvre inexorablement des milliers de bouteilles de très à très, très anciennes. À table, un magnifique chevalier-montrachet 08, suivi d’un corton-grancey 02 et d’un romanée saint-vivant 90. Évidemment, le dernier a supplanté le deuxième et c’est grand dommage. Le sentiment que nous sommes tous passés à côté de cet admirable corton-grancey. Encore un millésime décrété petit et qui se révèle avec le temps. En revanche, bien sûr, personne n’a raté le romanée-saint-vivant. Mais alors, pas raté du tout. Merci, Louis-Fabrice.
Louis Latour |
4 Déjeuner cette semaine autour des châteauneuf-du-pape Clos de l’Oratoire des Papes de la maison Ogier. L’œnologue travaille bien et ses vins, en rouge comme en blanc, rejoignent peu à peu la tête de l’appellation. J’étais entouré d’acheteurs de grands établissements parisiens et j’ai pu mesurer le décalage entre la réalité des marchés et les débats sur les réseaux sociaux. Ces gens, qui sont tous des salariés de groupes hôteliers, ont une vision du vin d’un pragmatisme rafraîchissant. En même temps, ils adorent ça. Les voilà, comme souvent, tiraillés entre leurs goûts, leurs coups de cœur, les modes, leurs impératifs de gestion, les clients, le vin au verre, le coéfficient multiplicateur, la nécessaire diversité, etc. Ils ne font pas le plus simple des métiers. Respect.
5 Autre déjeuner au Laurent. Là, on a goûté le pessac-léognan du Château Carmes Haut-Brion. Cette maison qui vient d’être reprise affiche une ambition énorme, mais seulement un millésime signé par le nouveau patron, Guillaume Pouthier, ex-Chapoutier (non, ce n’est pas un jeu de mots, c’est comme ça). Du coup, histoire de nous montrer son univers de référence, il avait apporté une cuvée Silex de Dagueneau et un clos-de-tart 01. Mais pourquoi ce grand bourgogne ? "Pour son toucher de bouche". Le garçon a de l'ambition. Et, quand même, un carmes-haut-brion 86, un âge qui semble idéal, tant le vin est en place dans un équilibre qui laisse penser qu'il en a encore sous le pied. Un grand moment dans le confort parfait du Laurent et de sa sommellerie hors-pair.
6 Un soir de grand froid, nous nous sommes réchauffés l'âme et les pieds avec un côtes-du-lubéron 03 du château La Verrerie, retrouvé à fond de cave à la faveur d'un rangement. Un vin chaud dans un millésime bouillant, ça fait quelque chose d'assez brouillon, mais de belle matière et de grande longueur. Un vin viril, rustique, agricole, pour un peu on ferait appel au catalogue de mots des Tontons flingueurs. Il était là et bien là, en tous cas.
7 Et aujourd'hui, c'est Hollande qui va tenter de gratter des électeurs au Salon de l'agriculture. Une seule question : il y va ou il y va pas au Pavillon des vins ? Les paris sont ouverts. Résultats dans la soirée.
En savoir plus sur le cépage caberlot, ici et là
Il est venu, il a vu et il a bu...
RépondreSupprimerhttp://www.lavigne-mag.fr/actualites/francois-hollande-au-salon-de-l-agriculture-le-vin-ne-sera-pas-diabolise-68863.html
Va pour le symbole.
SupprimerAux actes maintenant, citoyen-président
2002 un millésime décrété petit en bourgogne rouge?
RépondreSupprimerNous n'avons pas les mêmes valeurs, Nicolas, moi ça me convient tout à fait...
:-)
François
Nicolas, 2002 un millésime décrété petit?
RépondreSupprimerNous n'avons pas les mêmes valeurs...
:-)
F
Bordeaux, Languedoc et Roussillon, Rhône… Il n'y a guère que la Champagne qui a sorti un grand millésime que je sache (mais je peux me tromper). Pour la Bourgogne, c'est ce qu'il est convenu d'appeler un millésime classique, mais pas un grand. Pas un petit, non plus, d'accord. Je retire.
SupprimerAh non, là, pas d'accord ! 2002, c'est le plus grand en Bourgogne entre '99 et '05, et plus particulièrement en blanc d'ailleurs. Je sors d'une horizontale : Musigny VV de Voguë exceptionnel, RSV DRC grand, de la Tour VV, Chapelle Rossignol-Trapet et Clos Saint-Jacques Esmonin vraiment excellents. 2002 est peut-être le millésime récent qui se boit le mieux aujourd'hui, et il a de la réserve !
SupprimerJancis, je ne sais pas, mais son co-auteur, le Dr. José Vouillamoz, émérite ADN-profiler des cépages, a bu Il Caberlot (2007, au RAW fair à London).. that seems to have done the trick!
RépondreSupprimerTu as raison, Jancis est la plus connue des trois, mais j'aurai du préciser que ce gros bouquin a été écrit par trois personnes. Vouillamoz que tu mentionnes et une autre MW, Julia Harding.
SupprimerYep et Vouillamoz sera un des conférenciers du prochain WWS. Disons là que le nom de Jancis est le "porteur" de l'ouvrage. C'est de bonne guerre dans l'édition.
RépondreSupprimerVous ne lui avez pas parlé de son article sur le Financial Times au sujet de Jaboulet ? Bizarre....
RépondreSupprimerNous étions là pour parler d'elle, pas pour parler de moi.
Supprimer;-)