Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



dimanche 9 juin 2013

Pendant que j’y pense #16



Comtes-de-champagne rosés et verres de Philippe Jamesse
1 J’adore aller passer une journée dans un pressoir de la maison Taittinger. Non seulement on y est plutôt bien pour goûter des bonnes choses, mais aussi on y découvre des choses inattendues, c’est l’un des sports préférés de Pierre-Emmanuel Taittinger. Cette fois, ce n’était pas un très vieux magnum de comtes-de-champagne dégorgé à la volée à fond de crayère. Non, nous avons goûté de futurs vins. Comme vous ne l’ignorez pas, instruits que vous êtes, les grands champagnes passent des années en cave, huit à dix et plus, avant d’être mis sur le marché à la disposition de consommateurs ébahis. Ce jour-là, nous avons goûté des rosés qui attendent leur heure. Les millésimes à venir de 2006 à maintenant, soit quatre vins puisque seules les très belles années sont millésimées. La première question qui vient à l’esprit consiste à se demander pourquoi on attend autant puisque c’est déjà très bon. La réponse en évidence : pour que ce soit encore meilleur, banane. Ah oui, bien sûr.



2 Un cher ami qui vit dans la campagne autour de Bergerac m’a apporté avec des mines de conspirateur six bouteilles du désormais célèbre "Va te faire boire", une production de Mathias Marquet au Château Lestignac. L’heure a donc sonné. Il est temps que j’aille me faire boire. Bien sûr, je connais ce vin depuis un moment, je l’ai goûté avec un certain plaisir une fois ou deux, pas plus, jamais bu à table, là où il faut boire le vin. Déjà, j’ai décidé d’en boire deux d'ici quelques semaines et de mettre le solde à fond de cave, prochain rendez-vous dans deux ans, puis quatre, etc. On verra comment ça évolue. Si c’est bon, on en reparle.



3 Une journée à Figeac, c’est différent d’une journée dans un autre grand château. Le temps s’est arrêté à Figeac depuis un moment et il se trouve que la nouvelle génération de la famille Manoncourt, les filles du célèbre Thierry, a décidé de remonter les pendules, de ré-enclencher une vitesse, de monter au créneau. Avec Frédéric Faye, directeur technique promu DG et Valmy Nicolas (co-gérant de La Conseillante à Pomerol) dans les habits du consultant chic pour les questions commerciales et d’image. Quand on voit ce qu’il a réussi chez lui, on n’a pas trop de souci pour Figeac. Premier geste, retour de Figeac dans la partie abordable de la gamme des prix. Ce saint-émilion, qui aurait du être classé A depuis longtemps, arrive sur le marché des primeurs à 55 euros HT, prix public, et c’est peu de dire qu’il serait bien de s’en coller une caisse, même de six. Pourquoi ? À table, nous avons sifflé des magnums de 99, 89 et 59. C’est tellement bon, tellement frais (même le 59), si élégant et si suave qu’on comprend immédiatement qu’un figeac de bonne naissance fait un très grand vin quelques années plus tard et pour longtemps. Voilà pourquoi.



4 Pour finir sur un petit ricanement délicieux, j’ai vu passer cette semaine sur les réseaux sociaux, blogs, etc. un appel au boycott des grands crus classés. L’auteur de cet appel manqué est interviewé sur le blog d’Antonin qui adore les boycotts, on s’en souvient. Première question d’Antonin : « Ben pourquoi cet appel au boycott, dis Michel ? » Réponse de l’intéressé (à défaut d’être intéressant) : « J’ai du goût pour la provocation. » S’en suit une logorrhée vaine et pauvrement tournée à l’endroit des châteaux bordelais, coupables de tous les maux, les tempêtes, les impôts, les socialistes, Pâques aux tisons, etc.
Donc, en fait, cet appel au boycott de ce monsieur est motivé par la seule envie de faire parler de lui. Bon, c’est une méthode assez répandue sur les réseaux sociaux. Sauf que c’est raté. Comme le note Antonin avec beaucoup d’ingénuité : « l'appel au boycott n'a pas reçu d'écho à ce jour. » C’est le moins qu’on puisse dire, en effet. C'est beau comme une chanson de Brel, celle où il est question d'un type qui voudrait avoir l'air et qui a pas l'air du tout.
Pour tendre la main à ces garçons, par charité chrétienne, je fais donc l'écho.

9 commentaires:

  1. Monseigneur Vingt-Trois, qui se faisait du souci pour toi (si, si), sera averti de cette subite orientation catholique dans ta vie de critique pourtant si peu redoutable humainement parlant !

    Non seulement on peut te garantir une bénédiction cardinalesque, mais également quelques indulgences dont tu te souviendras quand l'heure approchera ! Oui, oui, on a tout le temps :-)

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    1. C'est à cause de mon bon fond que j'ai. C'est pour ça.

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  2. une vie de plume9 juin 2013 à 21:27

    Piqûre de rappel bienvenue

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  3. Assourdissant paysage
    http://farm8.staticflickr.com/7196/6881394581_7719b147e1_o.jpg

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    1. C'est très sympa de nous envoyer une photo de votre maison de vacances, mais je ne vois pas le rapport avec la choucroute

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    2. Une demeurée qui tente d'avancer et se trompe de billet... En effet, aucun rapport avec la choucroute, sinon lointain.

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    3. Vous vouliez parler de la Co(o)rniche, peut-être ? Si vous vous trompez de billet, c'est que vous les lisez. Jamais de demeurée parmi les lectrices de ce blog. En revanche, parmi les lecteurs…

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