Les Grains blancs de mon jardin secret 2016, c’est la
volonté de Caroline Frey de s’extraire deux minutes de ses responsabilités dans
l’entreprise familiale au Château La Lagune, haut-médoc, au Domaine Paul
Jaboulet Aîné à Tain-L’Hermitage et Corton C. en Bourgogne. Elle a acquis 1 200 m2
au creux des Alpes du Valais en
Suisse, loin de tout, difficile d’accès, le coteau est raide, en terrasses, non
mécanisable. Elle a choisi de tout faire seule, des premiers coups de sécateur
ou de pioche jusqu’à la mise en bouteilles. Un splendide isolement, une quête
peut-être, le goût de l’effort et celui de l’aboutissement, le désir de
signature. Ce qui est cohérent avec l’idée d’un vin d’auteur. J’ai acheté
quatre bouteilles. Une pour tout de suite, une pour garder, une au cas où et
une pour être sûr. J’ai trouvé ça via le site Chais d’œuvre dont les sélections
affolent toujours plus d’amateurs passionnés, ce qui exige d’être assez vif
quand les ventes apparaissent sur le site. Là, Chais d’œuvre dispose d’une
allocation de cent bouteilles.
Le vin
C’est un vin blanc sec, mais pas à ce point. Il s’agit d’un
assemblage de petite arvine, de chasselas et de sylvaner. J’ignore dans quelles
proportions, mais comme dirait Jean-Michel Deiss : « On s’en fout. L’important, c’est qu’ils soient ensemble. » J’adore.
Seulement 500 bouteilles ont été produites.
Le verre
D’abord, le bouchon. Du haut de gamme, du beau bouchon bien
long qui me rassure sur l’avenir de mes trois autres bouteilles. Du bout du
nez, on plonge dans un bouquet de fleurs complexe et flatteur, d’une fraîcheur
qui donne soif, qui change dans le verre à toute allure, c’est la marque des
vins d’auteur quand ils sont réussis. Et l’originalité de cette cuvée n’est pas
la moindre de ses qualités. En bouche, c’est un assemblage très fin de
citations multiples. Promenons-nous dans les goûts. On voyage beaucoup dans le
suave des chardonnays bourguignons, la tendresse de la clairette du Rhône (chez
Colombo, par exemple), le rolle qui roule sous la langue et d’autres encore,
plus mystérieuses.
(Je n’en suis qu’à la page 1 du livre des cépages suisses.
J’ai goûté des chasselas épatants sur le coteau de Lavaux, à côté de Lausanne
et, une fois avec Catherine Le Conte des Floris, un blanc sec signé par la
célèbre Marie-Thérèse Chappaz. Bref, je n’ai à peu près jamais bu de vins suisses.)
Moins
le vin est froid et plus la bouche bourguignonne s’affirme. D’une certaine
manière, la bouche confirme le nez et tout ça est très plaisant, sans tension
excessive et avec une pureté réjouissante qui met en valeur la fine sucrosité
issue, j’imagine, de la petite arvine. Est-ce alpin ? En fait, ça ne
ressemble à rien de connu (de moi) et j’attends avec impatience les
commentaires des grands sachems du métier. Histoire de valider ou de confronter
des sensations. Et j’attends aussi de goûter l’évolution sur une période significative.
La parcelle de Caroline Frey |
Rappelons que si tous les vignobles Frey dont elle a la
charge sont menés en bio, son jardin suisse est en bio-dynamie.
L’interview de Caroline Frey en 2016 quand elle a acheté la
parcelle (clic).
Nicolas, je suis arrivé trop tard sur la vente de manuel, tu m'invites quand à la gouter ?
RépondreSupprimerAntoine, c'est d'accord. J'en ai encore trois.
RépondreSupprimerA nos agendas !
SupprimerPour info moi je les ai bien à la vente, je viens d'en acheter deux ! :)
RépondreSupprimerEn effet, je viens d'en acheter du coup ! Merci de l'info.
SupprimerNicolas, on boira autre chose :)
Tant pis…
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