Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



jeudi 20 juillet 2017

Pendant que j’y pense #27

La mort de Domenico Clerico
Le grand producteur du Piémont vient de claquer la porte. Je ne le connaissais pas, j’avais juste bu quelques millésimes de son somptueux barolo à table, au Ciau del Tornavento à Treiso, village perché à peu près au-dessus d’Alba.
Alors, j’ai demandé à Michel Bettane : « Je ne sais pas de quoi il est mort. Il avait tragiquement perdu sa fille il y a quelques années et été bien malade, mais il s'était peu a peu remis. Je l'ai bien connu il y a 15 ans. Il était plein de fantaisie et de talent. Grand ami de Rivetti, noceur, gourmand, il incarnait avec sa tête à la Pasolini le modernisme piémontais. »
D’où mes regrets de ne l’avoir jamais croisé. Il est mort jeune, 67 ans, ça me dérange. Beaucoup de vieux jeunes du vignoble meurent trop tôt. Pourquoi ?

Domenico Clerico, une bonne nature


La pauvre affaire Sibard
Marc Sibard condamné pour harcèlement, ça dit seulement que la justice a décidé qu’il était coupable. Ce caviste étiqueté stupidement « beaux quartiers » quand il est le héraut du vin sans soufre ou naturel ou nature, on ne sait plus comment ça s’appelle à la fin. Il avait repris la cave Augé, boulevard Haussmann, plus tard acquise par Lavinia.
C’est une affaire de pauvre con, de sexisme et de misogynie, ces agressions comme il en existe trop, partout, dans quasi toutes les entreprises, tous les dîners, toutes les réunions de plus de une personne, en lourdingue ou en insidieux, grande gueule ou petit vicieux, c'est pareil, c’est toujours la même mauvaise mayonnaise. Ce qui n’excuse rien, mais voilà.
Un père-la-morale de réseau social, aussi outrancier qu’il est grossier et toujours prompt à pourfendre ceux qui ne s’intéressent pas à lui, c’est dire l’ampleur de son combat, voudrait nous faire croire que c’est bien la preuve des mauvaises manières du mondovino parisien et de ses journalistes affidés, comme si les choses étaient liées. Il explique clairement que la presse pourrie étouffe la sale affaire. Quelle déconne. Moi, je prétends que vin et mauvaises manières n’ont aucun lien et je peux le défendre longtemps. Il faut être bête comme un prohibitionniste pour tenter de nous faire avaler pareille couleuvre. Sibard n’a jamais été mon pote en aucune manière ou celui de mes amis, ses aventures ne me regardent en rien, ne regardent personne du monde du vin. Sauf, bien sûr, ses victimes dont je salue ici le courage. Et celui, déjà, d’avoir mené cinq années de procédure face à une justice bien molle, bien lente, inopérante au point que l’agresseur a été condamné à de la prison, mais avec sursis. Le communiqué de Lavinia est parfait qui nous explique dans un genre sobre que de tels agissements n’ont pas leur place chez eux. Et que fallait-il ajouter pour calmer le vulgus ?
Je trouve que ce bonhomme en forme de pétaudière et qui accuse tout le monde tout le temps de toutes les turpitudes serait bien avisé de cesser ses imprécations et ses injures et devrait méditer la théorie du boomerang. À un moment, Toto, il te revient toujours en pleine poire. Je me suis laissé dire deux, trois trucs te concernant. Ce qui expliquerait un tel déchaînement, bien sûr. Bon, on attend encore un peu ?
(J’ai pas voulu mettre une photo de Sibard. C’est carrément pas Alain Delon jeune, non plus)

La beauté des campagnes
J’ai passé de jolis moments à Mercurey, les yeux écarquillés chez nos amis du château de Chamirey et j’ai réalisé plusieurs choses. D’abord, c’est à quelques minutes d’auto de Puligny-Montrachet, c'est-à-dire de Beaune et ce très court trajet nous a fait changer de planète. Ensuite, si le Grand talus qui porte les beaux climats de Bourgogne, côtes de Beaune et de Nuits, a une portée symbolique qui nous projette dans l’Histoire avec force, il faut reconnaître qu’en termes de beauté des paysages, c’est un peu court. Regarder le Talus, d’accord. Regarder ce qu’il regarde, aucun intérêt. Alors que la côte chalonnaise, c’est sublime, on y voit le Mont-Blanc beaucoup mieux. Faites la toupie, où que le regard porte, l’enchaînement des collines, des combes et des valleuses couvertes de vignes, de bois, de forêts, de calvaires et de belles maisons est un enchantement. Allez-y, buvez-en.
Bientôt, les belles photos de Mathieu Garçon dans En Magnum.



La photo de Domenico Clerico : Clay McLachlan / Aurora Photos

1 commentaire:

  1. Clerico : un cancer répétitif où il avait gagné une belle bataille, mais pas la finale.
    Oui, lors de nos voyages fréquents en Piémont, Clerico avait toujours le temps de partager des moments où son sourire éclatait sans limite, où sa bonté voulait dire deux coeurs sur la main, où son sens des échanges entre vignerons, sous la tutelle à l'époque de Giorgio Rivetti, avec Fantino, Altare et d'autres, tout cela faisait de ce groupe de piémontais une flopée de gens immenses.
    A l'époque, les membres du GJE s'en souviennent très bien, Michel Bettane avait dit des vignerons "grands" du Piémont qu'ils étaient, toutes régions européennes confondues, la proportion la plus forte de "grands" par rapport au total de vignerons installés là, dans ce paradis culinaire et de si beaux terroirs.
    Bravo pour Mercurey découvert du temps de Monassier (tu n'as pas pu connaître : tu devais être encore en culottes courtes à l'époque). Va faire un tour à St Aubin et Gamay : des beaux noms aux prix tout sages !
    Quant aux haineux de service, une bonne baffe et on les oublie !

    RépondreSupprimer