Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



mardi 1 septembre 2015

« Tout est en place pour du très bon »

Les moiteurs de l’été n’ont pas empêché une rumeur persistante d’arriver jusqu’à chacun d’entre nous sur le thème « Tiens, un grand millésime ». C’est suffisamment habituel pour ne provoquer qu’un vague soulèvement de paupière, les mieux informés et les moins oublieux se souvenant qu’il y a quatre vendanges que Bordeaux n’a pas été à pareille fête.
Les communiqués de victoire en provenance des quatre coins du vignoble français ne disent pas autre chose, rédigés par les meilleurs communicants du métier. Moi, j’ai choisi d’en publier un, celui de Stephen Carrier au Château de Fieuzal (cru classé de Pessac-Léognan), parce que au bout de deux lignes tu comprends que c’est lui qui l’a écrit, avec ses convictions, sa science, son côté franc du collier.
Bref, tu y crois. Moi aussi. Le voilà :

« À Fieuzal, le cycle végétatif s’est déroulé pour le mieux avec une météo favorable qui n’a pas engendré de problème particulier à la vigne, limitant ainsi nos interventions. Du débourrement vers la mi-avril à la fleur fin mai pour les premiers merlots, les conditions ont été idéales, dans la mesure où les ceps ont pu évoluer sans contrainte avec des précipitations mesurées à 180 mm contre 300 de moyenne décennale sur notre finage. 
Pour rappel, sur cette même période, nous avions enregistré 214 mm en 2010 et 275 mm en 2009 contre 401 mm en 2013. 
S’en est suivi un mois de juillet que je qualifierai de sec (43 mm vs. 60 de moyenne décennale). 
J’ai lu et entendu parler de stress, de blocage et il a même été question d’irrigation fin juillet. En fait, rien d’alarmant nous concernant, quelques contraintes ici et là sur des vignes jeune, mais rien que l’on n’ait pas déjà observé sur le reste du vignoble les années précédentes. Sans doute les faibles précipitations au sortir de l’hiver et du printemps ont-elles amplifié cette perception d’arrêt de croissance comme je l’avais observé en 2003. Il se trouve que le travail du sol tel qu’il est fait à Fieuzal permet à nos ceps l’implantation du système racinaire en profondeur et ainsi de pouvoir supporter quelques épisodes caniculaires comme cela a été le cas en juillet. 
Et puis août a été humide, juste ce qu’il faut pour affiner la maturité avec une pluviométrie au delà de la moyenne décennale (90 vs. 57 mm). Des effeuillages sur la majorité du vignobles, quelques éclaircissage afin de décompacter quelques jeunes vignes. Cette dernière tâche a eu pour objectif principal l’aspect sanitaire plus que l’aspect quantitatif, car même si le nombre de grappes est conforme à nos attentes, le poids des baies est faible. Pour exemple, les valeurs obtenues lundi sur le poids de 100 baies de sauvignon blanc pesées à 120 g vs. 180 g de moyenne. A l’heure où je vous livre mes premières impressions sur ce millésime 2015, des épisodes caniculaires sont prévus pour les dix jours à venir avec des nuits fraîches. 
Tout est en place pour du très bon. Nous allons débuter la récolte de nos blancs la semaine prochaine en commençant comme chaque année par les sauvignons. » 

Qui mieux que lui ?


7 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  2. Chiche qu'on va vite évoquer la majestueuse série des "5" : 45 - 55 - 75 - 85 - 95 - 05.

    Ce sera probablement mérité et tant mieux pour Bordeaux qui doit continuer son travail de reconquête des marchés, sans oublier la France, en y montrant une empathie pour ses clients qui ont besoin qu'on les aime non seulement pour leur argent mais pour leur passion du vin.

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  3. Effectivement, il était tant pour la région bordelaise d'annoncer du bon.Je craint une forte communication spéculative concernant ce millésime pour préparer les primeurs bordelais. J'espère simplement qu'on ne sera pas déçu.A+

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  4. Tiens, je croyais que c'était le mauvais temps océanique qui faisait la grandeur de Bordeaux ? Voilà t'il pas que c'petit monde va vendange avant le Sud, se gargariser d'un climat méditerranéen et faire un millésime grandiose... Elle est pas belle la vie ? Bon, je plaisante, tant mieux pour eux, tant mieux pour nous aussi ou le climat froid et beau nous va très bien avec des degrés qui seront sans doute plus raisonnables et une année fraîche en Roussillon mais très qualitative aussi...

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