Au-delà de la bonne idée, on peut penser à une sorte de double rituel. D’abord célébrer cette sorte de grand écart qui consiste à faire du vin dans le Médoc et sur la colline de l’Hermitage, une vie d’aller-retour. Ensuite, rappeler des usages disparus. En effet, Duo est un assemblage d’assemblages. De Tain, l’assemblage de parcelles de syrah – Méal et Bessards – qui entrent dans la composition de la cuvée icône de la maison Paul Jaboulet Aîné, l’hermitage la-chapelle. De Ludon, l’assemblage des cépages qui composent le vin du Château La Lagune, cru classé en 1855, c’est-à-dire cabernet-sauvignon, cabernet franc, merlot et petit-verdot. Bref, un bordeaux hermitagé, comme autrefois, avant l’apparition des appellations d’origine.
Ce vin qui existe depuis 2006, je l’ai goûté dans une verticale 06, 07, 10, 11 et 12. Pas de 2008, puisque Caroline n’a pas produit la-chapelle en 2008. Et pas de 2009, intégralement (et imprudemment) vendu à un grand collectionneur asiatique. Gros avantage, nous l’avons goûté à table au cours d’un dîner mémorable à L’Évasion, la bonne adresse de l’église Saint-Augustin. Une des très belles caves de Paris et une assiette franche, sincère, la gastronomie française de base, mais très bien faite. Le patron de l’endroit est membre de toutes sortes d’associations de gens qui aiment le bon goût des vraies tables, un bon vivant certifié.
Alors, ce Duo ? C’est une bouche admirable, une texture soyeuse sur une trame serrée, des saveurs encore jeunes, de la longueur, un très beau vin à la fin. Des cinq bouteilles goûtées, j’ai préféré de loin le 2007 et, pour l’expérience, j’ai emmené ce qu’il en restait pour le goûter le lendemain. 24 heures après, le vin avait pris de l’ampleur et l’oxydation ayant fait son office, il avait vieilli un peu, mais pas trop, j’étais ravi.
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