Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



dimanche 22 décembre 2013

Orgamic. Manque un « s », nan ?

Je n’ai pas un goût marqué pour les étiquettes rigolottes qui fleurissent dans les étagères des alter-cavistes et des marchands en ligne d’entrée de gamme. Ces étiquettes signalent neuf fois sur dix le vin approximatif , celui dont le blogueur béat vantera « le fruit explosif », cette petite horreur du goût dont l’excellent Jacques Lardière m’a dit un jour qu’il ne rendrait pas le monde plus intelligent. Ce « fruit explosif » sert surtout à masquer l’absence de profondeur de vins élaborés pour ne pas durer, une hérésie. C’est donc plutôt à reculons que je me décidai après des mois d’hésitation et d’embarras à attraper cette bouteille. Ça s’appelle Orgamic et déjà, je m’ennuie. Manque un « s » ? Nan, c’est pour la blague deux-en-un, orgasmique et organique, oh la la. Et puis, pendant que le vin s’aère dans un verre adapté (est-ce bien prudent ?), lire la contre-étiquette, en fait une side-étiquette. Où l’on apprend que ce micro-domaine rassemble cinquante copains. Aïe. Mais qu’il y a un vinificateur dans la bande. Ouf.



Le dessin de l’étiquette (deux filles assises, un mec debout, ils boivent un coup) dit clairement qu’avec ce vin tu seras beaucoup plus séduisant, deux fois plus, en fait.
- Arrête, pas du tout, c’est beaucoup plus cool que ça, c’est marrant.
- Sans doute, mais ça dit pareil qu’autrefois, vieux.
Avec un catogan et une paire de ray-ban en plus, mais aussi ringard. Il y a déjà longtemps que Cabu en a fait une bande dessinée. Les nouveaux beaufs. Passons.
Une belle étiquette est un métier difficile que peu sont capables de mener à bien. J’en connais très peu. Dont un qui a signé quelques belles réussites en empruntant un chemin différent (ça y est, il s’est reconnu).

C’est dans cet état d’esprit un rien contrarié et par un pauvre soir de décembre que je me décide à goûter l’improbable « Fruit défendu », c’est le nom de la cuvée, de la maison Orgamic. Courage. Et là, surprise de taille, c’est très bon et bien meilleur qu’affiché. Les efforts déployés par l’étiquette pour décourager l’amateur sont restés vains. Le jus est frais, propre, bien fait, goûteux, ensoleillé sans exagérer, structuré sans dureté, quasi enthousiasmant, c’est aussi plaisant qu’inattendu. Je ne vais pas en garnir tous les rayons de ma cave, mais bravo, vous m’en mettrez 24. J’ai tiré un deuxième bouchon et c’est pareil dans la bouteille d’à côté qui s’appelle « Délit d’initiés », une deuxième cuvée, sans doute. Allez, à cette deuxième cuvée, on va attribuer une pointe d’élégance en plus, une perspective peut-être un peu plus dégagée, une meilleure vue sur le massif du Grand Lubéron. C’est le premier millésime, il est écrit 2012 en tout petit sur le côté de la bouteille, pourquoi ? C’est important le millésime, les gars. Je goûterai les 2013 avec plaisir.

Ces néo-vignerons sont installés à Lumières, un hameau au pied de la colline de Goult dans le Lubéron, en retrait de la N 100, des lieux qui me parlent à voix haute, n’est-ce pas Sylvain ? Sylvain Lenoir est l’initiateur de cette histoire, un bon souvenir d’une vie d’avant.

3 commentaires:

  1. Ah ! Oui, Lumières, ça parle. La cave de Lumières, Robert, Gérald, le Domaine de la Verrière, Jacques Maubert, que de beaux souvenirs. Dingue de voir que la cave produit aujourd'hui autant de rosé que de rouge. Bref, tu m'as rendu nostalgique. Mais merci quand même.

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  2. Un vin fait pour le plaisir ? quoi de plus naurel en fait..? Une bande de copain qui se lance,sans complexe, dans cette aventure et qui, ma foi, s'en "sortent" pas mal du tout...la preuve: il n'y a presque plus rien à vendre de 2012..j'ai dit presque...Bravo !

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  3. Eh oui Nicolas, le cul fait vendre, c'est pas nouveau. Dans ce genre d'etiquettes on trouve bien plus vulgaire... Mais si le vin est bon, merci d'en parler.

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