Nous voilà en janvier, les prohibos bichent comme des vieux poux baveux. Cette engeance pré-woke a trouvé un nouvel argument, il y aurait de l’emprise patriarcale dans la conso régulière d’alcool, ce truc de vieux mâle blanc hétéro de plus de cinquante ans (les prohibos parlent de vin, bien sûr ; la presse aussi, toujours), un diktat social périmé. Voilà le mois sans alcool, Dry January, cette aubaine anglo-saxonne (encore) pour les redresseurs de torts en quête de l’Homme nouveau. Cette manière obscène de déclarer au monde : « Qu’est-ce qu’on s’est mis au réveillon, faut se calmer maintenant ». Instagram, Facebook, TikTok vont déborder de messages à la gloire de soi-même pour dire comme on est fort. On préférait les Alcooliques Anonymes, beaucoup moins bruyants. Et février reviendra pour replonger ces neuneus dans une consommation abusive à peu près au moment où les Chrétiens commenceront leur période de tempérance, aussi nommée Carême. En silence et sans emmerder la terre entière en se prenant pour l’élite de l’effort.
Dégoûtant
aussi, l’apparition opportune de vins sans alcool, ce détournement sémantique à
double effet menteur. Déjà, le vin sans alcool n’existe pas ; ensuite, le
vin n’est pas, n’est plus, responsable de l’alcoolisme des Français. Non,
monsieur, c’est la bière à haut degré d’alcool et tous les spiritueux épouvantables
et bon marché de la grande distribution qui s’en occupent. On ne se saoule pas
au vin, c’est trop lent et, partant, trop cher. Depuis plusieurs mois, ma boîte
à mails est encombrée de ces messages stupides et tous sur ce même modèle qui
dit à peu près : « Sans alcool, la fête est plus folle »,
ah, ah, ah, l’injonction festive, quelle horreur.
Alors, ce janvier sec qui voudrait nous imposer une ambiance de
mormons se passera sans moi, sans toi, ami lecteur et c’est bien comme ça.
Nous, on s’en moque et on demande simplement que les adeptes de cet Halloween du
binge-drinker nous foutent la paix.
Si vous voulez un "vrai" article bien documenté sur le sujet, je vous recommande la lecture de l’excellent Paul Sugy dans Le Figaro. Il est en accès libre (pas besoin d’être abonné) sur le site.
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