Ruinart 2000, EN MAGNUM
Il a quatorze ans, ce champagne. C’est assez peu au fond, le magnum lui a conservé toute la prestance de sa belle jeunesse. Il est fringant, d’une bonne finesse en même temps qu’il est accompli sans pousser dans le miel. Il aura fait un apéritif parfait. Il en aurait fallu deux magnums, comme toujours.
Bollinger, La grande Année, rosé 2004
Un très grand vin, suave, profond, épanoui. J’aime de plus en plus le champagne rosé. C’est un Bollinger, un vin de caractère, d’une vinosité marquée, mais sans exagération. Un grand moment, mais pour deux.
Clos des fées, côtes-du-roussillon 2013
C’est un blanc d’un soir normal pour s’éclaircir les cordes vocales et pour goûter ce vin arrivé quelques jours auparavant. À l’ouverture, il est ce qu’on en attend. On le trouve cabré, on le voit pas d’accord, j’ai du mal à lui trouver un sens. Un verre et il rejoint la porte du frigo. Le lendemain soir, je le ressors et là, surprise. C’est un autre vin d’une ampleur et d’une palette aromatique insoupçonnables la veille. La bouteille ne touche pas la table, elle est sifflée avec des oh et des ah par une petite assistance estomaquée. Le vin est un mystère.
Mas Janeil, côtes-du-roussillon 2014, François Lurton
Avant tout, François Lurton est un Lurton. Comprendre que c’est à ça qu’on le reconnaît et prendre ça pour un compliment, c’en est un. Ce Bordelais a fait souche ailleurs. On ne sait jamais très bien s’il est au Chili ou dans le Roussillon. Il est partout, prend tous les risques. Il fait du vin, quoi. Celui-là est un roussillon rouge sans soufre. C’est très bien fait, donc c’est très bon et très aromatique. On est loin de l’écurie qui caractérise d’ordinaire le genre. Bravo.
Château Carmes-Haut-Brion, pessac-léognan 1989, EN MAGNUM
Posé en finale d’un feu d’artifice de grands vins de toutes les régions et de tous millésimes, jeunes et moins, bus à l’aveugle. C’était de beaucoup le plus âgé. C’était de loin le plus jeune, celui dont la fraîcheur ne disait pas l’âge et c’était un grand bordeaux. Le vin est un mystère. Pourvu que ça dure.
Clos-de-la-roche, vieilles vignes 2000, Dominique Laurent
Un dîner avec deux vignerons du Sud. Le silence se fait soudain. Tu vois les regards qui s’absentent, les front qui se creusent, tu te dis quelle claque. C’en est une. Un vin impossible de finesse, un voyage en première classe vers un ailleurs qui te sourit, des dentelles d’arômes et de saveurs qui te semblent irréelles, la fin d’une quête, on est enfin arrivé quelque part. Un vin sublime. Ah, j’en ai d’autres.
Chambolle-musigny 2011, Charlopin
Serré jusqu’à l’étriqué, court, une bouche austère, une vinosité de bazar. C’est la bouteille ou c’est moi ? Nous n’étions pas contents du tout, c’est dommage.
Muscat, rivesaltes, maury
Le déjeuner d’Intersud dans le restaurant de Jean-Louis Nomicos à la fondation Louis-Vuitton. Le restaurant comme la fondation sont encore en phase de décollage, ça secoue un peu, ça s’arrangera. Les vins du Languedoc et du Roussillon occupent les cases dans lesquelles on les attendait, pas de surprise et un très joli clos-de-paulilles blanc, merci. Avant le café, un survol de douceurs naturelles, ces trois verres que tu n’oses pas finir, il reste un après-midi à pousser jusqu’au soir. Ce Sud est un grand producteur de douceurs, tout le monde l’a oublié, quelle pitié. Nous retournerons vers les rivesaltes et les maurys et les muscats. Le bonheur est là. Aux côtés des grands portos, des beaux finos, des liquoreux immenses. De Sauternes, les liquoreux ? Oui, aussi.
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