Yves Vatelot est arrivé à Reignac en 1990 et en hélicoptère. Comme il avait son brevet de pilote, il a embarqué son épouse et un notaire. Il cherchait un vignoble, il a trouvé Reignac et comme Michel Rolland disposait d’une étude complète des sols de la propriété, il savait à quoi s’en tenir. Peu à peu, il a porté le domaine à 135 hectares par adjonction de parcelles mitoyennes. Une moitié est plantée de vignes, l’autre en bois, prairies, bosquets, étangs et ronciers divers. Tout ce qu’il faut de biodiversité pour rendre un viticulteur heureux. C’est le cas de Nicolas Lesaint, le directeur du domaine, infiniment épanoui avec ses beaux vins, ses chevreuils, ses lapins et son blog, un sommet du genre (clic). C’est un garçon d’une grande sensibilité, glorifié par son patron, ce qui crée évidemment une ambiance de très grande qualité. Bravo, les gars.
La gamme de Reignac est constituée de trois vins. Le château-de-reignac, entrée de gamme. Le grand vin de Reignac, le plus célèbre, 200 000 bouteilles.
(Aparté : Quand j’étais petit et que je ne savais pas encore que c’est mal d’acheter du vin en GD, j’achetais du reignac à pas cher chez Leclerc-l’hyper et j’étais bien content. J’en ai encore de cette époque qui se goûtent admirablement.)
Et il y a Balthus, une création plus récente, une sélection parcellaire, de la haute couture. Et comme Vatelot fête cette année ses 25 ans à Reignac, il a convoqué quelques caractères à une verticale de Balthus, 2002 à 2012. Je faisais partie de la deuxième fournée avec Miss GlouGlou, fameuse blogueuse et journaliste de qualité, ma grande amie.
Nicolas Lesaint et Miss Glou Glou |
Une renaissance
Je ne vais pas me livrer ici à une exégèse des vices et des vertus de l’héritage. Trop facile. Je veux juste dire que Château Soutard sort d’un long tunnel très noir dans lequel il n’aurait jamais du entrer, que les vins reviennent sur le devant de la scène et que c’est une bonne nouvelle. Cela n’a pas été facile, tant ce vignoble et l’outil de vinification étaient en piteux état, à l'abandon. Il a fallu du temps et bien des tâtonnements, mais aujourd’hui et par la grâce d’une jeune équipe menée par Véronique Corporandy, maître de chai et Olivier Brunel, chef de culture, les plus récents millésimes sont à leur meilleur, le domaine est redressé, il a repris la route de l’excellence et c’est bien ainsi, c’est le sens de l’histoire. Il n’y a plus dans le vignoble français de place pour l’à peu près, surtout dans des appellations aussi pointues que Saint-Émilion. La compagnie d’assurances qui a acquis ce domaine, qui l’a sauvé, a acquis quelques propriétés mitoyennes. Dont le très fameux Château Cadet-Piola, la plus belle étiquette de Saint-Émilion du monde. J’ai d’ailleurs eu la chance hier soir de m’intéresser de près à un 1996 de cadet-piola. C’est un souvenir pour la vie. Il précédait un 1975 de château-larmande (même groupe, même gouvernance) et un 1964 de château-soutard, pour se rappeler qu’il y eut de grands soutards. Hélas, Cadet-Piola, la marque, a disparu. Le vignoble est intégré à Soutard, décisions de gestion, je suppose. C’est sûrement bien pour Soutard, c’est dommage pour les amateurs. Il ne nous reste plus que la nostalgie et les yeux qui brillent. Pourquoi avoir effacé Cadet-Piola et conservé Larmande ? Mystère. Puis, il y a le nouveau Soutard dont la renaissance aura tôt fait de remettre du baume au cœur des amateurs.
Cette étiquette a été interdite dans plusieurs états américains en raison du tout petit bout de sein apparent sur la gravure reproduite ici. |
La photo des capsules aplaties est signée Nicolas Lesaint qui ajoute la photo au catalogue de ses talents.
"Les primeurs en primeur, jour 1", c'est ici (clic)
Bien d'accord avec vous à propos de Soutard, que j'ai récemment redécouvert et qui m'a paru digne de son statut de classé, qu'il ne méritait selon moi depuis que le regretté Jacques des Ligneris en avait abandonné la direction à un rejeton aussi fort-en-gueule que peu compétent en matière de viticulture.
RépondreSupprimerLe bonhomme, qui n'est pas à un paradoxe près, aura d'ailleurs craché pendant 20 ans sur les "zinzins" (investisseurs institutionnels) avant de vendre le domaine familial qu'il avait mené au bord de la faillite à...un "zinzin". La maison a depuis été confiée aux bons soins de personnes compétentes et travailleuses (c'est peut-être la vraie nouveauté à Soutard d'ailleurs).
Bref, quoiqu'il en soit il convient de saluer le retour de Soutard sur le devant de la scène Saint-Emilionnaise, grâce aux investissements et aux recrutements avisés de son nouveau propriétaire, La Mondiale.
Ce que vous dites est très juste.
RépondreSupprimerMais on peut difficilement rouler en voiture de sport, être inscrit au PC, se faire donner du "Baron rouge", traiter tout le monde de con et faire du bon vin.
Pour avancer de tels commentaires sur quelqu'un, il faut une solide connaissance du sujet que vous visiblement vous n'avez ni l'un ni l'autre ... Et je ne saurais trop vous recommander le vieil adage : quand on ne sait pas, on se tait ! Plutôt que de répandre insultes et ragots.
RépondreSupprimerIl ne vous aura pas échappé, cher monsieur, que nous n'avons pas sorti l'artillerie lourde par pure charité, d'une part et par amitié pour certain blogueur qui compte le sujet au nombre de ses amis, d'autre part.
SupprimerMais la somme de ce que nous savons est bien supérieure aux quelques mots que nous avons laissé échapper.
Ragots, dites-vous ?
Rions.