Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



vendredi 4 octobre 2013

Le love-hotel de Xiradakis

Dans le salon de la Maison Fredon


La Tupina est un restaurant que tout le monde connaît, fréquente, aime, déteste. Mais revient sans cesse. Jean-Pierre Xiradakis, maréchal-fondateur des lieux, n’y va pas de main morte dans le genre gros tempérament. Il est amical, chaleureux, agaçant, généreux, sensible, colérique, trop cher. Au fil du temps, j’y ai découvert nombre de bordeaux magnifiques et inconnus. En tous cas, le bonhomme est un gagnant qui, à partir d’une équation des plus basiques (entrecôte, frites, vin rouge, bonne humeur) a construit un tout petit empire dans une artère bordelaise au nom prédestiné, rue Porte de la Monnaie. En 1968, quand Paris vibrait et que la grève s’étendait partout, il créait son resto dans un quartier pourri des quais de Bordeaux, un vrai coupe-gorge qu’il a largement contribué à rénover, à tous égards et à une époque où la ville était, disons, en roue libre et le vignoble en déshérence. 


C'est ça, Manara. Vous connaissez.

À partir du navire-amiral La Tupina, il a développé une épicerie-table d’hôtes, un café ouvert sur le quai, un hôtel, une sorte de petite brasserie. L’hôtel est nouveau, juste en face de la Tupina, il s’appelle La Maison Fredon. Pour moi, c’était la première fois. Je le dis tout net, l’endroit est formidable. Et, contre toute attente, pas vraiment cher. Je n’ai visité qu’une seule chambre, la mienne et elle était épatante. Très beau volume XVIIIe, c’est-à-dire un rapport surface/hauteur sous plafond parfait (grande surface et grande hauteur, c’est mieux). Une chambre dédiée à Milo Manara, bédéiste italien surtout connu pour son célèbre « Déclic ». Il y a l’essentiel de ses albums dans la chambre, une table basse en forme de vitrine contenant des figurines de ses héroïnes, un immense miroir en bois doré le long du très grand lit, un éclairage finement conçu. Tout ceci fait une ambiance. Bizarrement, la salle de bains n’a pas l’indispensable baignoire double-dos, pourtant il y a toute la place requise, mais bon, Xiradakis expose dans tout l’hôtel, chambres et salon, une partie de sa collec’ d’art contemporain. Dommage qu’il ne collectionne pas les baignoires à pattes de lion. L’endroit est dédié, c’est clair. Venir seul comme je l’ai fait est une erreur, mais j’ai très bien dormi.



Deux détails de la table basse-vitrine aux figurines


Le soir, on a dîné avec un couple de jeunes gens talentueux, Anne Le Naour et Thierry Perdigon. Elle fait les vins du Crédit Agricole (Meyney, Grand-Puy-Ducasse, etc), lui fait l’admirable haut-carles qui rend zinzins tous les dégustateurs du monde. Et eux, ensemble, ils ont fait un fils. Bref, on a bu meyney 09 suivi de haut-carles 05 et nous avons été heureux. Bonheur complété par un Stephen Carrier qui s’est soudain matérialisé dans le décor. Lui, il fait les rouges et les blancs de Fieuzal. Encore un talent. Encore un beau soir.

Le lendemain, déjeuner discret avec Alain Juppé et Jean-Michel Cazes (Lynch-Bages, etc), toujours chez Xira. Je ne vous dirai pas ce qu’on s’est raconté, vous le lirez dans le supplément mensuel du JDD, Mes Dimanches, début décembre. Juste confesser que si j’aime beaucoup Cazes et qu’on se côtoie depuis un moment, ce n’était que ma deuxième rencontre avec Juppé à cinq ans d’intervalle. J’ai pu confirmer ma première impression, ce grand homme de la politique française est drôle, sympathique, détendu et bavard. Il est simple, attentif, humain et normal. Il aime le vin et ceux qui le font. Nous étions cinq à table et on s’en souviendra. Je pense.


Plus sur Anne Le Naour, ici
Plus sur Stephen Carrier, .

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