Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



lundi 7 octobre 2013

Des grands vins dans des verres sales



Les rosés de Vignelaure 2011 et 12


Personne ne connaît le château Vignelaure, fleuron de la viticulture provençale. Pas un caviste parisien n’en vend. Les cavistes, si prompts pourtant à revendiquer leur différence, mais là, non. Pourquoi ? Mystère. Un seul restaurant le présente à sa carte des vins, le Jules-Verne. Les USA, le Nord-Europe, l’Asie s’en régalent, deux départements de la PACA aussi, bonnes ventes à Bordeaux et basta. C’est pourtant l’un des plus beaux vins rouges de Provence, un assemblage très réussi de syrah et de cabernet-sauvignon, deux cépages qui vont si bien ensemble et qui distinguent quelques-uns des meilleurs provences. Trévallon est un bon exemple, oui.

Vignelaure a été créé de toutes pièces par Georges Brunet, un ami des arts et des artistes, qui venait du château La Lagune dans le sud du Médoc. Les premiers millésimes, on en boit toujours, ont démontré les qualités de ce terroir de demi-altitude. Après un court passage à vide, le domaine a été repris fin 2007 par Mette et Bengt Sundstrom, un couple de Scandinaves entreprenants et modestes dans leur approche, des gens de bonne humeur qui à force de travail et d’idées se sont fait une vie jolie. Ils ont nommé l’excellent Philippe Bru à la tête des opérations et 08, 09 et 10 sont trois millésimes très réussis. La moitié de la production du domaine est en rosé, histoire de faire tourner la maison, mais la grande affaire de Vignelaure, c’est le rouge, c’est pour ça qu’on l’aime, même si les rosés sont très bien. En attendant l’arrivée d’un blanc, mais Bru est exigeant.
Chaque fois qu’on se réunit, on goûte des vignelaures superbes. Ce jour-là, un somptueux 75 et un très jeune 99, un vin éclatant (et pas « explosif », l’idée d’un vin « explosif » m’ennuie profond). Qu’attendent les Legrand, Lavinia, Augé, Quenioux et tous les autres, ces cavistes sourcilleux tellement sûrs de la prééminence de leur rôle, pour proposer ça à leur clientèle ? Vignelaure, c’est même pas cher (23 euros TTC départ), en plus d’être un vin excellent.


Cette photo a été prise une autre fois, un autre déjeuner à Vignelaure


Cette fois, le déjeuner se tenait au Jules verne, le restaurant badgé Ducasse au deuxième étage de la Tour Eiffel, haut lieu s’il en est du tourisme parisien de luxe. L’assiette était bonne et, franchement, ce n’est pas si fréquent dans ce genre d’endroit carrément over-priced. Si la vue est époustouflante, il s’y cache un gros souci, insupportable à ce niveau d’ambition et de tarif. Ben oui, la sommellerie est le problème, comme souvent ailleurs et comme déjà ici.
Cette fois, ce n’était pas un serveur en charge de la sommellerie (on ne peut pas écrire sommelier, c’est un métier) qui voulait absolument servir un vin bouchonné, têtu et sûr de son bon droit. Non, c’était pire. Les verres étaient sales. Mal essuyés, le verre vide dégageait un nez de fraîchin désagréable. La paraison de tous les verres avait des traces blanchâtres par endroits, une sorte de voile, pas net, pas propre. Pourtant, les verres étaient parfaits dans leur belle taille et finesse, mais j’ai oublié la marque inconnue. Mes collègues et moi étions effarés et, curieusement, nous n’avons rien dit. La lassitude, sans doute.


16 commentaires:

  1. Ben, euh, et demander au serveur de ramener des verres propres, ce n'était pas plus simple que de se mettre la rate au court-bouillon jusqu'à ce long billet défouloir ?

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    1. Une grosse dizaine de lignes consacrées à l'incident ne composent pas un "long billet défouloir". Et non, nous ne sommes pas intervenus, bizarrement.

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  2. En passant : http://www.fr.vignelaure.com/distributors/france_region/%C3%8Ele-de-france
    Il y en a quand même un sur Paname :) Après, effectivement, Meudon, c'est loin !

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    1. Et non, Meudon, ce n'est pas Paris, pas du tout.

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    2. Oui, oui, houlà, j'avais mis un smiley (et je vis sur Paris, je sais que franchir le périph', c'est compliqué)

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    3. Personne ne fait un gros détour pour passer chez le caviste, c'est le principe du commerce de proximité

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  3. Un caviste plus proche que Meudon en vend : il s'agit d'Apogé, 21 Esplanade du Général de Gaule. Bon ce n'est toujours pas Paris, mais au moins on peut y être rapidement en métro !

    On y trouve le Château 2005 et le Page 2007, tous les deux très concentrés avec de belles années qui les attendent. Pour ma part, j'ai une préférence pour le Page, qui n'est pas passé en barrique.

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  4. Sois sympa : envoie copie de ce billet à Ducasse pour que de telles histoires ne se répètent plus.
    A ce niveau de maison, c'est simplement inadmissible que le Maître d'hôtel n'ait pas fait un tour des tables avant le service.

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  5. Lors de la verticale de Trévallon, nous avions interrogé Eloi Dürrbach :
    "« Mon père connaissant bien Georges Brunet, le propriétaire du Château Vignelaure, à côté d’Aix-en-Provence qui a été un pionnier du cabernet sauvignon en Provence. Il avait lu dans l’ « Etude des vignobles de France », écrit par le docteur Jules Guyot, un agronome de grande renommée de la seconde moitié du XIXe siècle, que le cabernet sauvignon existait en Provence avant la crise du phylloxera et qu’assemblé avec de la syrah, il pouvait donner d’excellents vins ».

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  6. Bonjour, sinon vous pouvez en acheter en direct depuis le domaine via http://www.mon-vigneron.com/chateau-vignelaure ;-)

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  7. Tu as raison Nico nous n'avons rien dit parce que nous étions nous sommes relativement polis. En plus j'ai trouvé les accords dissonants un rien de peu mais de trop . P Guigui

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  8. Bonjour Nicolas, Ravi de lire ce papier sur Vignelaure. En décembre 2005, j'habitais à Marseille, et je cherchais un vin pour mon mariage. Après avoir pas mal tourné dans les environs, je me suis décidé pour un Vignelaure 1995, il faut dire aussi que ce sont les rares à garder du vin au caveau. Des 50 bouteilles il ne reste malheureusement plus rien!!! Je garde aussi un souvenir ému du quasi 100% merlot 2001 : La Colline. Il n'y en pas eu depuis je crois, dommage. En revanche, je peux vous assurer qu'il y aura du Vignelaure à la cave que j'ouvre début novembre dans Paris (intra-muros si si!). Allez, pas d'autopublicité. Bien cordialement. Christian DOURNEL.

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  9. On en trouve chez Apogé l'esplanade de la défense. Il s'agit d'une très belle cave où tous les vins présents en boutique sont en dégustation permanente.

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  10. Je pense qu'il s'agissait des Riedel par reconnaissance de la forme. En effetn un verre sale estune grosse faute !

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