Le blog de Nicolas de Rouyn
Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées. Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui. (Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées. Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui. (Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn
lundi 22 mars 2010
Enchanté, agacé
C’est comme ça, un effet de balance auquel je ne parviens pas à m'habituer. Je sors d’un déjeuner Brane-Cantenac, en état d’apesanteur, enchanté par l’ivresse fine, unique, que distillent les grands vins. 2003, 2000, 1986, 1928. Le 03, belle illustration du millésime chaud et sec, déjà bien évolué. Le 2000, dans l’exquise finesse des margaux quand ils sont beaux. Le 1986, splendide, encore jeune le bougre, de beaux arômes dans une palette de sous-bois au printemps, la fraîcheur inattendue, tout ce qu’on aime quand on aime le bordeaux. Et le 1928. Le plus vieux rouge que j’ai bu. Le plus vieux blanc était un somptueux champagne, un moët de 1921, d’une vivacité insoupçonnable. Mais ce rouge. 81 ans. On pourrait craindre de se retrouver avec une arête de poisson à sucer. Et pas du tout. Certes, dans ces cas-là, on ne parle plus d’opulence, mais le miracle opère. On a bel et bien un grand vin rouge, matière, structure et arômes, tout y est. Tout y est encore. Extraordinaire. Bon, j’ai tout bu, ce qui ne m’arrive quasiment jamais dans ces circonstances (déjeuner de presse) où le comble du chic est de laisser ses verres pleins. Là, non. Et avec le plus grand plaisir. Du coup, je m’emmène promener jusqu’à la terrasse la plus proche, un café au soleil, Le Figaro du jour, bonheur promis, le 28 en filtre des réalités. Et là, patatras, une pleine page sur l’un des sujets favoris de la presse quot, l’alcoolisme. « Si c’est pour casser des planètes, va jouer plus loin ». Pur effet de ma conscience professionnelle, je m’envoie le pensum jusqu’au bout. C’est consternant. On apprend que si on boit un coup avec ses potes chaque fois qu’on les voit, on est en état de dépendance même si on ne boit jamais autrement pendant des jours entiers. Ce genre de billevesées grotesques. Le pire, c’est de lire ça dans Le Figaro qui est le titre de presse qui se bloque la plus grosse part (et de loin) du gâteau publicitaire de la filière Vin et qui, pourtant, n’hésite pas à cracher dans la soupe. Je me demande ce qu’en pensent les journalistes en charge des pages Vins du Figaro, presque tous membres de l’Association de la presse du vin, très engagée contre les lobbies prohibitionnistes dont cette page est, à l’évidence, une production. Le genre d’agacement qui aurait pu gâcher le 1928, mais non. Trop fort, le 28.
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