Le blog de Nicolas de Rouyn
Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées. Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui. (Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées. Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui. (Only dead fish swims in ze stream).
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Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn
mercredi 18 septembre 2013
Le rayas de Michel Tardieu
J’ai toujours eu un goût particulier pour les gens qui servent autre chose que leurs propres vins à table. Il y en a. Pas beaucoup, mais quand même.
Pierre-Emmanuel Taittinger qui place un lynch-bages d’un beau et ancien millésime au milieu des meilleurs de ses champagnes.
Stephen Carrier (Fieuzal) qui te régale volontiers d’un vega-sicilia.
Régis Franc (Chante-Cocotte) qui tire le bouchon d’un grange-des-pères blanc, parfaite expression du vin de luxe.
Silvio Denz (Faugères) qui fait de la pédagogie en ouvrant à l’aveugle trois 1995, pingus, cheval-blanc et harlan ou qui reçoit pour Lalique sans un seul de ses vins.
Que ceux que j’oublie ici (il y en a, je le sens, je le sais) me pardonnent.
Je trouve que ces gens ont beaucoup d’élégance. Ils démontrent aussi un goût prononcé pour les vins avec cette façon de sortir les grands machins au premier prétexte. Tout est donc en place pour qu’on s’aime beaucoup.
Chez Michel Tardieu, dans sa maison de Lourmarin (le jardin, ci-dessus) et après avoir visité ses installations et goûté ses prochains millésimes à la barrique, nous avons commencé par Bollinger La Grande année 02, un meursault les-clouzots 09 de Patrick Javillier, un vin du Priorat, cirerets 10, qu’il conseille et un grandiose rayas 95. À l’aveugle, ce qui a permis à l’inénarrable Pierre Guigui de faire son intéressant. Il ne s’y est pas trompé, le bougre, moi si. Ce qu’il peut être agaçant, parfois. Et nous avons fini en nous roulant dans les voluptés d’un pedro-ximenez d’un millésime récent qui nous a propulsé dans le suave avec infiniment de bonté.
Michel nous a expliqué les fondements de son métier, il est négociant, dans la vallée du Rhône. Sa méthode, sa quête des belles parcelles, ses vins à la fin qui sont enthousiasmants. J’ai d’autant plus regretté de ne pas boire à table une de ses belles étiquettes dans un millésime arrivé. Négociant est l’un des métier qui méritent une réhab.
(L’autre, c’est coopérateur, nous y reviendrons).
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Concernant cette élégance suprême (qui ne m'étonne pas de la part de Michel), j'en avais eu l'explication donnée il y a une vingtaine d'années par Jean-Michel Cazes lors d'un déjeuner en tête-à-tête (où nous parlâmes davantage de notre Ariège que de vin).
RépondreSupprimerPour accompagner le gigot d'agneau de Pauillac, il commanda un Pichon-Comtesse 82. Et comme je m'en étonnais (car il avait déjà pris les rênes de Pichon-Baron), il me répondit: "De deux choses l'une, si je commande un de mes vins, soit il est bon, mais si je le dis je serai inélégant, soit la bouteille n'est pas bonne et je passerai un mauvais repas."
Par parenthèse, le Pichon-Comtesse 82 était excellent, d'autant que vous parle d'un temps où le marxisme (époque heureusement révolue) ne régnait pas encore à Cordeillan-Bages.
Je regrette en revanche pour toi, Nicolas, et pour Pierre, que vous n'ayez pas bousculé une ou deux fillettes de son châteauneuf-du-pape Cuvée spéciale née sur terroir rayassien.
Je le regrette aussi, Vincent. Je n'ai que peu de goût pour les dégust à la pipette du vin nouveau-né.
SupprimerRayas 95 est grand mais pas encore prêt à boire.
RépondreSupprimerIl représente très bien la puissance du style de l'oncle, comme nous en parlions très récemment sur le blog de Vincent.
Sur 99 et 2000, j'ai eu du mal avec les châteauneuf de Tardieu marqué par l'élevage.
Pas goûté de millésimes récents.
Mon cher Laurent, j'ai beaucoup moins d'expérience des rayas que toi, c'est d'accord. Mais je n'ai pas perçu dans ce rayas 95 une espérance de vie à ce point plus longue. Il était dans sa perfection, ce jour-là, dans ces verres-là, etc.
SupprimerCher Laurent,
RépondreSupprimerFacile en fin de ligne de lancer une petite pique du genre "marqué par l'élevage"! Si un vin passé en barrique n'est pas marqué par l'élevage à quoi bon? Juger de l'équilibre ensuite c'est un peu comme regarder un tableau de Véronèse à la loupe et de se plaindre du grossissement du trait! Indiquez au moins l'âge qu'avaient les vins lors de cette dégustation, sachant qu'avant dix ans il est ridicule de juger d'équilibres construits justement pour la longue garde. Michel Bettane
Michel,
RépondreSupprimerOn revient sur notre récent débat sur les vins du château des Jacques ...
Je précise donc :
Pas aimé le Gigondas 2004 en mars 2008 (trop de bois, sec)
Peu aimé le châteauneuf 2000 en mars 2004 (horizontale CdP 2000 - le cr, qui vaut ce qu'il vaut, dit : torréfié et impersonnel)
Idem pour le 1999 dans une horizontale de Rhône Sud 1999 en février 2007.
En 2001, pas convaincu par les Châteauneufs 95, 96, 97, 98. Le 95 goûté à côté du 1995 du domaine des Cailloux paraissait bien terne (et vieux).
pas plus de recul et pas goûté des millésimes récents (j'en suis resté au fait que je préfèrais ses vins en Rhône Nord).
...
Sans m'étendre, j'ai trouvé un peu d'élevage dans les vins du DRC 2009, sur les premiers vins du moins, sur fût puis sur Duvault-Blochet en mai 2013.
Cela n'a pas gêné ma dégustation.
Et vous, Michel, qu'avez-vous bu récemment en Châteauneuf de Tardieu ?
RépondreSupprimerEt dans quel contexte plus précis ?
Je ne demande pas mieux que de goûter et de les trouver magnifiques (comparons par ex Tardieu-Laurent 99 et Rayas 99 aujourd'hui ou Tardieu-Laurent 2000 et Les Cailloux 2000 - on attendra encore un peu la cuvée Centenaire, concentrée mais juteuse et très fine)
Les vieux millésimes ont pu s'affiner, les millésimes plus jeunes ont pu être fait avec plus de délicatesse.
Mais dans ma petite expérience, mon goût s'accommode mal du grenache ayant subi un traitement de choc en termes d'extraction et d'élevage (je n'aime tjs pas les 2001 de Dugat-Py, au passage, alors que des amis de confiance me disent que les vins se sont affinés depuis qq années, tant mieux).
100 fois sur le métier remettre l'ouvrage ...
Voila, j'entendais Michel Serres rappeler espièglement récemment : "les gens qui ont toujours raison sont des imbéciles" !
:-)
La différence entre nous autres experts et les amateurs, c'est que très vite nous avons à porter un jugement lucide à défaut d'être juste sur un vin et donc nous cherchons à nous interdire la divine surprise qui fait que dix ans plus tard nous écrivons "le vin s'est étonnamment harmonisé"! On nous pardonne difficilement les erreurs de départ et nous en faisons tous. Donc porter un jugement du style "peu aimé, pas convaincu" sur des vins en cours d'évolution nous n'en avons pas le droit. C'est le nôtre en revanche de trouver léger que d'aussi grands produits que les chateauneufs de Tardieu soient mal compris de ceux qui par leur culture et leur sensibilité devraient être les premiers à les défendre s'ils n'étaient pas encore une fois aveuglés par l'idéologie : le grenache en fût pas pour moi! Et bien je vais vous le dire pour moi aussi le grenache en fût c'est pas pour moi ....sauf chez ceux qui savent me prouver le contraire et à qui mon devoir d'admiration (bien plus amusant que la tentation de la critique si bien manipulée par le Diable auprès des amateurs) se doit rendre la justice méritée.....MB.
RépondreSupprimerMerci pour la définition très juste entre experts et amateurs. Elle devrait faire de l'usage à certains…
SupprimerBonjour,
SupprimerEt pourquoi ne cherchez vous pas, cher Michel, à vous interdire la "divine surprise" de constater que dix ans après les boisés caricaturaux polluent toujours autant le goût du raisin.
Je lance une piste ...
Frank Sauvey
Merci pour votre réponse, cher Michel.
RépondreSupprimerMais vous n'avez pas répondu à ma question sur vos dernières expériences.
Je l'ai dit, je n'ai pas votre expérience (et je pense pas vous diaboliser) mais j'aime partager et je ne demande pas mieux que de faire le même constat que vous (on pourrait le faire sur le nebbiolo aussi), en contexte ... loin de toute idéologie.
Nicolas,
Lis et relis François Mauss sur cette frontière, rassurante mais bien précaire ...
:-)
A regoûter, donc, sur des millésimes récents ...
RépondreSupprimerIl ne te reste plus, Nicolas, qu'à aller boire un châteauneuf 1995 de Tardieu-Laurent chez Emmanuel Reynaud (pas certain qu'Emmanuel ait la même ouverture d'esprit).
:-)
En te souhaitant un joli vin (moi, je l'ai bu 2 ou 3 fois bancal/usé/sec, mais je me suis peut-être fourvoyé).
Rayas 1995 étant monumental avec un énorme potentiel de garde et ayant mis la barre assez haut.
D'accord aussi au sujet de la réhabilitation des coopérateurs... on en a un excellent exemple à Correns !
RépondreSupprimerLaurence Berlemont
Si je ne m'abuse Michel Tardieu n'utilise plus du bois neuf sur ces chateauneuf depuis 2008
RépondreSupprimerhttp://www.lepoint.fr/vin/chroniques/eleveurs-haute-couture-04-04-2013-1680570_582.php
RépondreSupprimerEleveurs haute couture :
...
C'est notamment le cas du châteauneuf Cuvée spéciale, remarquable de fraîcheur. Ce 100 % grenache issu de vieilles vignes -"ce ne sont pas des clones"- ne monte jamais en degré, il ne dépasse pas 14°, ce qui est très raisonnable pour un châteauneuf. Récolté en bas de La Crau, sur des sables, vinifié grappes entières, sans éraflage, pour avoir de la vivacité, il est élevé en foudres de 40 hectolitres, sans bois neuf ; c'est reposant !
Reposant pour le palais, intéressant pour l'esprit ...
J'ai tendance à en conclure que le domaine a mis la pédale douce sur l'élevage ...
Châteauneuf-du-Pape Tardieu-Laurent VV 1998
RépondreSupprimerGoûté hier soir, à l'aveugle (un ami du club qui avait lu ce débat)..
Belle évolution, matière corsée/figuée, fine et relativement fraîche. On retrouve ces notes d'agrumes. Elevage intégré pour l'ensemble des participants (l'élevage semblait poussé sur d'autres 1998 goûtés précédemment).
Bon vin, manquant un peu de caractère (celui de Rayas 98, par exemple, même si Rayas n'est pas forcément une réussite sur ce millésime) et de densité. Il semble déjà passablement fatigué. Beaucoup ont proposé Côtes-du-Rhône.
estimation : 15/20 (bon vin)
Série de vins de Châteauneuf 2000 vendredi soir.
RépondreSupprimerComme déjà constaté lors de la série de mai 2004, Tardieu-Laurent bien trop boisé, difficile à boire (lourd, asséchant les muqueuses), finira en fin de classement.
Le temps n'aura donc rien fait à l'affaire (pas plus pour Gourt de Mautens).