1 Déjeuner dans l’impeccable Laurent, le roi des restaurants parisiens, à l’invitation de Jean-Antoine Nony, patron du grand cru classé familial, Château Grand-Mayne à Saint-Émilion. Je n’avais jamais bu ce nectar spécialement réjouissant dans les millésimes 2001 et, surtout, 1998. L’immense millésime de la Rive droite. Les autres, 2008 et 2005, attendront leur tour. Nony est un grand garçon qui s’évertue à donner le change, à paraître le garçon sérieux qu’il croit que les journalistes attendent forcément. Et puis, quand le temps a passé, que mes confrères ont rejoint leurs rédactions, qu’il est temps de sortir les marlboros, tout s’arrange. Où l’on comprend que la survie d’un grand cru classé de Saint-Émilion n’est pas l’évidence dorée sur tranche sottement supposée ici ou là et que la poursuite de l’excellence est un labeur qui fait naître quelques rides au front des plus insouciants. Mais Jean-Antoine Nony semble être dans le bon wagon.
2 Retour au Balzar, rue des Écoles. Un plaisir nostalgique, les années en flash-back, c’était bien, de belles soirées de déconne intense dont on sortait ravi. Rien n’a bougé malgré l’intégration dans le groupe Flo. Une tentative idiote de carte de fidélité genre Flying Blue, chaque euro dépensé donne droit à des avantages, si ta carte est convenablement dotée, t’as droit à une coupe d’un champagne dont on ne sait rien, sinon, fume. Carte des vins à la Flo au milieu de laquelle se dissimule un mercurey du Domaine de la Framboisière à la maison Faiveley. On n’est jamais déçu avec les vins de la côte chalonnaise qui, peu à peu, réinventent les bourgognes dans la restauration parisienne. Moins chers à l’achat, ils arrivent sur la carte à des altitudes, certes, mais encore possibles.
La restauration, cet ennemi du vin et des amateurs de vin, à de très rares exceptions près.
3 Aimé Guibert, l’homme du Mas Daumas-Gassac, claironne que son vin doit être attendu vingt ans. Bon, celui-là affiche onze ans au compteur et c’est déjà pas mal. Ce 2001, je ne lui donne pas vingt ans d’espérance de vie. Déjà, il a une fin de bouche un peu poussiéreuse. Je me souviens, je l’avais acheté à Sète, dans la rue au-dessus du port vers 2003 ou 4. Une autre vie.
4 Un champagne. Un 98 en magnum. Un Piper-Heidsieck, cuvée Rare. Le grand vin qui a tout pour lui, dont le contenant. Malgré l’effarante étiquette en dentelle de tôle dorée. Un très beau moment d’effervescence avec trois vignerons-onnes venus se détendre à la maison après les fatigues, les énervements et les lassitudes d’un salon de vins mal foutu. Il a précédé quelques bouteilles de santenay des fils Muzard qui, eux-mêmes, tenaient la main à de beaux éclats de rire.
Le robuste grenache tient tête au mistral |
Nicolas,
RépondreSupprimerCroisé quelques références du Languedoc mercredi dernier :
Canet-Valette Maghani 2001 et Daumas-Gassac 1994 n'étaient pas mal du tout (tannins, dans les 2 cas, de mourvèdre ou de cabernet-sauvignon).
Tour de table moins probant pour :
Hortus Grande Cuvée 95
Prieuré de St-Jean de Bébian 95
Estanilles syrah 95
Jullien Despierre/Cailloutis 97
Esprit de Fontcaude 2001
merci de ces précisions, Laurent
SupprimerCelà fait plaisir d'entendre parler de l'Orca. Bu en 03,06,07,08,09,10! Un joli vin régulier! Bu le 2003 l'an dernier, il en avait encore sous la pédale et conservait pas mal de fraicheur dans ce millésime solaire.
RépondreSupprimerI like!
mauss.th
Comme quoi, la dynastie Mauss est curieuse de tout. Bravo
Supprimer;-)
Grand-Mayne 1998 ouvert hier soir ...
RépondreSupprimerFait avec application, pas mal mais pas inoubliable (je ne suis pas très Bordeaux, parfois).
On reverra cela dans quelques années (la race, la finesse) car le vin vieillit sans trop de heurts.