Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



mardi 24 avril 2012

Mon président, tu as dix jours pour me faire une promesse


Voilà, on sait.
C’est Sarkozy qui a gagné. Sous réserve, naturellement qu’il aille chercher l’électeur ailleurs que dans le porte-monnaie de la dame.
Moi, je connais 300 000 voix qui ne demandent qu’à pousser une clameur de ravissement. 300 000 électeurs, ça fait combien en % ?
Et attention, c’est de l’électeur premium, du travailleur, du créateur de richesse, de l’exportateur de première qualité, du civilisé, du beau gosse. Cette sorte de gens qui incarne plutôt bien le génie français, celui-là même que tout un tas de zozos croit disparu, les déclinistes, ça s’appelle. Des gars et des filles qui ont ce talent si particulier d’enfiler à la suite dix-huit casquettes différentes, ces bosseurs qui savent faire toutes sortes de métier sans faire la gueule, sans faire la grève. Sans se plaindre. Quoique. S’ils ne se plaignent pas, pas assez à mon goût, j’en connais qui commencent à trouver le temps long, qui ont un tout petit peu l’impression d’être mal traités, lors même qu’ils sont la gloire (et l’honneur) de la France.
Tu me vois venir, mon Nico ? (pardon pour ces tendresses de langage, mais c’est comme si je me parlais à moi-même).
Ces gens, ce sont les vignerons.
Tour à tour, et le même jour, agriculteur, technicien de surface, expert-comptable, informaticien, chauffeur-livreur, manutentionnaire, emballeur, marchand de parapluies, bonimenteur, j’en oublie. Certains sont même capables de remplir en moins d’une journée les épouvantables e-formulaires qu’une administration perverse leur impose pour exporter leurs vins vers les marchés qui n’attendent que ça. On en connaît même qui les accompagnent dans un tour du monde perpétuel en classe éco. Classe éco, les genoux dans le menton, tu te souviens tes vingt ans, Nico ?

Je ne vais pas revenir sur les chiffres magnifiques qu’alignent ces contributeurs d’exception à la balance des paiements de la France, ils sont connus. Plein d’Airbus et/ou de TGV.
Ce qu’il y a de bien, je dirais même : de naturel, c’est que ces gens correspondent en tous points à l’idéal du Français tel que tu le décris, loin des assistanats, des congés-maladie, ces gens travaillent plus, Nicolas. Pour gagner plus ? Parfois, pas toujours. Souvent, c’est juste pour maintenir leur exploitation à flot, pour garder leur liberté de paysan, pour vivre leur passion. Certains sont aussi des parents. À leurs enfants, ils tentent d’inculquer des valeurs dans lesquelles tu te reconnaîtrais, il y est question de culture, d'histoire et de géographie, de terre et de France, prends la peine de t’y pencher deux secondes.

Il y a, en France justement, une loi scélérate et une foule de réglementations ubuesques. Abroger l’une et simplifier à l’extrême les autres. Faire basculer les budgets considérables des associations prohibitionnistes qui ne servent à rien (qui n’ont aucun résultat en termes de santé publique) vers la promotion et le soutien à ce grand produit culturel qui nous est, à peu près, exclusif. S’occuper pour de vrai des politiques écologiques ayant trait à l’exploitation des sols. Rassembler cette population épatante autour d’un grand projet enthousiasmant. Faire un grand meeting sur la place des Quinconces, sur le parvis de la cathédrale, devant les Hospices, au pied de la colline.
Et, pour commencer, nous le dire, nous faire une promesse, s’engager sur des lendemains crédibles. L’autre ne pourra pas suivre, la loi Evin est une loi de gauche, il la trouve très bien, il ne fera rien, il l’a dit. Il te reste dix jours pour gagner l’élection présidentielle et nous faire vibrer un peu, croire que oui, la France, c’est mieux. Mieux que ce que disent les journaux étrangers quand ils parlent de ce secteur qui est notre grandeur depuis deux mille ans. Le vin.
Tu n’en bois pas ? Ce n’est pas grave, ça viendra ou pas, ce n’est pas le propos. Tu ne voyages pas en TGV non plus.
Mais tu veux être président ?
J’attends.

La photo : ces carafes contiennent l'excellent rosé de notre amie Aurélie Bertin au château Sainte-Roseline. Le rosé peut être une bonne idée pour apprendre le vin. JDCJDR.

34 commentaires:

  1. Croire aux promesses des hommes politiques, c'est un peu comme croire au père Noël...
    La viticulture et de façon générale l'agriculture ne représentent plus grand chose au niveau de la politique nationale.
    Un jour, peut être nos concitoyens se réveilleront-t-ils lorsque la nourriture ne sera plus quasi-gratuite et abondante dans les rayons de supermarchés, faute de paysans pour en produire...
    Paradoxalement, car nous vivons dans un pays de cocagne où terroirs, eau, sol, paysages, ressources, climat sont d'une diversité et d'une richesse inouïes que de nombreuses nations nous envient à juste titre.

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  2. 1er déplacement de Sarkozy après le 1er tour : le domaine Allias à Vouvray. On progresse un peu... Par contre pas de nouvelle annonce concernant la filière et une bonne méconnaissance de celle-ci... Edouard

    http://www.intothewine.fr/magazine/le-vin-des-presidents/fin-de-campagne-sarkozy-se-met-au-vin-et-boit-un-coup-de-vouvray

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  3. C’est Sarkozy qui a gagné, mon cul!

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  4. Mon bon Nicolas !
    J'écoute vos doléances mais malheureusement je ne ferai rien (ben oui mon con ,ça fait 10 ans que je suis au pouvoir donc si j'avais voulu....). Visiblement vous êtes fâché avec les chiffres donc je précise donc 300 000 ça représente à peine 0,6% de votants donc je ne vais pas me les casser pour une poignée de bouseux comme le dit si bien votre ami M.Rolland !
    Il est vrai que ces gens (comme vous dites) travaillent plus par rapport à toutes ces professions qui glandent rien en faisant du vent (comprendre les journaleux ....).
    Merci de bien vouloir continuez votre travail de sape en traitant toujours avec plus de mépris ces vins, qui "sentent l'écurie", fait par des anars de gauche !!!
    Sur ce je m'en vais rejoindre mon ami W. Fèvre et sa copine !
    On se revoit avec mes potes de la haute en Italie..
    Nicolas S.

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  5. Bonjour, en parfait "méconnaisseur" de la filière, j'avoue que je ne comprends pas ce thème récurrent développé à travers différents billets.
    L'idée serait que la loi Evin et autres règlements nuisent (économiquement parlant) au petit monde du vin ?
    J'ai du mal à en mesurer l'impact... le vin a t il vraiment besoin de se faire connaitre, ou nous rappeler son existence à coup de spots publicitaires ? Le produit ne se suffit-il pas à lui même ?
    J'ai l'impression que la grogne face à ces "règlements ubuesques" relève plutôt d'un sentiment d'absence de reconnaissance ?

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    1. À un moment, le vin est aussi un produit de consommation et, à ce titre, est en concurrence avec d'autres. La bière, par exemple.
      Et, oui, la loi Evin par ses amalgames et son imprécision empêchent la filière Vin de profiter pleinement de l'univers médiatique. Cette loi fait aussi le lit d'une bande de tyranneaux de village, ce que j'appelle les associations prohibitionnistes qui s'en donnent à cœur joie contre le vin, au bénéfice essentiel de l'industrie pharmaceutique.

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  6. Non Anonyme : il ne s'agit pas de cela. Il s'agit simplement de remettre à sa place le monde du vin qui, effectivement depuis des décennies, est plus montré sous ses aspects négatifs (la terrible réduction : vin = alcool = irresponsables impossibles à éduquer = répression = activation du principe de précaution)que sur ce qu'il a construit depuis deux millénaires. Il est bien dommage que je ne puisse mettre ici un superbe powerpoint que m'a envoyé Armand qui montre les points d'évolution depuis les années 50.
    Arrêtez d'être bêtement réducteur sur Nicolas : cela en devient navrant de médiocrité. Passez une seule soirée avec lui et vous verrez que lui écrire ainsi est simplement être complètement à côté de la plaque.
    Etonnant de voir à quel point certains lecteurs abusent de commentaires fondamentalement basés sur leurs propres vues des choses, n'acceptant guère les opinions d'autrui, au moins autant légitimes que les siennes propres.
    Il n'est pas question de dire "amen" à tout, mais quand même : un minimum d'honnêteté, svp !

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  7. Bon : on a compris que j'écrivais à l'anonyme de 4:32

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    1. j'arri-verai par l'a-nonyme de 4 heures 32 s'condes...en pro-venance de Baaaa-bylone (pardon François, tu m'as rappelé Hubert Félix Thiéfaine)

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  8. Si vous saviez à quel point Nicolas Sarkozy en a rien à faire des agriculteurs et ce qu'il en dit en privé... Notamment parce qu'ils adoraient Chirac. Sarkozy est le candidat du 16ème, de Neuilly, de Deauville. Encore une fois, si vous aviez lla moindre idée de ce qu'il dit des "bouseux" comme il les appelle.

    Dit cela, je continuerai à lire votre excellent blog, moi jeune citadin de gauche passionné par le vin.

    Bonne continuation

    Damien

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    1. Damien, soyons clairs, je me fous de ce que tel ou tel dit en "privé". Ce qui compte, c'est ce qu'il fait es-fonctions. Ou ne fait pas. C'est là-dessus qu'il faut embrayer, pas sur les racontars de journalistes qui se poussent du col pour laisser croire qu'ils sont admis dans le cercle "privé" du président.

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  9. Pour que ces 300 000 électeurs rapportent 300 000 à un candidat, il faudrait encore que cela ne lui en coûte pas davantage.
    Je ne pense pas forcément à la poignée de prohibitionnistes actifs, mais à la presse et la pub qui laissent les Français (plein de parents d'ados) confondre le vin et les alcools forts.
    Et se laissent aller, faute de culture, à l'amalgame entre la culture du vin et le speed drinking. Irresponsabilité sociale de ceux qui, les premiers, pleurent la crise... et y contribuent en taclant la 2e source de balance excédentaire de France (si j'ai bien lu ce blog), fruit d'un savoir-faire multicentenaire.
    Zu

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    1. Merci pour ce commentaire intelligent. Ce qui nous change des anonymes du 4:32, bien fatigants.

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    2. C'est assez drôle : les commentaires qui vont dans votre sens sont intelligents et ce qui mettent en valeur vos contradictions proviennent régulièrement de gens aigris, jaloux, fatigants et j'en passe. Donc je reprends (avec moins d'humour..). "Votre" président est depuis 10 ans au pouvoir, qu'a-t-il fait pour le monde viticole??? Et pensez-vous que la simple suppression de cette loi fasse basculer l'ensemble des vignerons à droite??? Cela prouve une méconnaissance de certains vignerons plus humaniste qu'économiste !
      Le faux Nicolas. S

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  10. Réponses
    1. Arrête Olif, on t'a reconnu

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    2. Bah non c'est pas lui, jcomprends pas j'avais mis mon compte google...
      Je signe donc : legui

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  11. Je n'avais pas aimé "ta gueule Robert Parker" et je n'aime pas "mon Président, tu as dix jours". C'est racoleur, ce dont Nicolas n'a pas besoin, mais surtout, ça accrédite le "casse-toi pov'con" qui a été le sommet de la désacralisation de la fonction présidentielle par l'autre Nicolas.

    En tout cas, au moment du bilan, je n'aimerais qu'on traite le quinquennat de Nicolas de ruine :)

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  12. Projet d'inscription sur la tombe (à venir le plus tard possible) de mon très cher François Audouze (oui, oui, on se fait la bise quand on se voit) :

    "Je fus un classique."

    C'est ça qui est bien avec toi : ce côté insubmersible dans des idées forgées par ta vie professionnelle, durant les 30 Glorieuses. Mais, que veux-tu : il y a là quelques nouvelles générations qui se moquent de nous comme de l'an quarante, car, bien évidemment, je suis dans le même sac lorrain que le tien !

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  13. J'ai posté un commentaire pour ce billet hier. je pensais vraiment qu'il était drôlissime ( le billet). je tenais à en faire partager le second voire le troisième degré...apparemment ce n'est pas arrivé jusqu'à vous ( le commentaire) ou bien c' était du sérieux, du plan plan (le billet)et il fut "squizzaté". si c'est le cas, c'est dommage, des fois l'humour est un bon cépage de garde.
    cordialement,

    Ludo

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    1. Retour de la censure???

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    2. "et un art difficile", ça ,vous êtes le seul à pouvoir en juger puisque vous n'avez pas publié mon commentaire. Mais c'est très bien comme cela, votre bafouille garde ainsi ce petit côté bourgeois gentilhomme qui vous va si bien (puisque je suppose que si n'avez pas publié c'est que finalement vous étiez vraiment sérieux ou persuadé de l'importance de vos propos).

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    3. Je ne publie plus les insultes, je ne publie que les commentaires qui apportent au débat (en tous cas, je devrais).

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  14. Isabelle Courbet26 avril 2012 à 02:26

    Cher Nicolas (de Rouyn, hein),

    Depuis cinq ans que mes clients, importateurs de vins, plutot de typologie masculine, 60 ans 2t plus, CSP ++, conservatrice bon teint, me demandent si ce monsieur ne va pas demissionner (veridique !), tant ils le trouvent ridicule,
    Depuis que nous avons a la presidence de mon pays un homme sans politesse, a la cupidite immediatement dominante, a l'agressivite pas toujours tres "polie",
    Depuis que le president de mon pays a dit dans les media, s'en glrifiant, qu'il ne "boit pas une goutte de vin"
    Bref, cela fait un moment que je sais ne surtout pas devoir ni pouvoir m adresser a ce monsieur pour lui demander de considerer ses ambassadeurs (il y aura fallu Alain Juppe pour qu'une forme de respect envers le travail a l'international atteigne les couches limbiques de l'encephale presidentiel), ni certainement ses travailleurs, ni l'aura de son pays dans le monde,
    Bref, cher Nicolas (de Rouyn), qui ecrivez si bien, qui semblez deguster comme un ange, qui decouvrez LA blogueuse dijonnaise au talent unique, je me demande si c'est bien a ce monsieur que vous avez reellement adresse tous ces gentils mots pleins d'intelligent questionnement, surtout concernant les heros de notre metier : les vignerons.
    Mais enfin, j'ai aussi une autre idee qui me vient soudain, eclairant tous mes etonnements, que dis-je ma stupeur a vous lire aujourd hui, d'une etincelle fecetieuse même si tardive (je rentre du Japon, heureuse et jetlaggee) : Nicolas, Nicolas de Rouyn le seul et le vrai, je crois bien que quelqu un a pirate votre blog !!!
    Bien fidelement a vous,
    Isabelle Courbet

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  15. Dans quoi avez vous noyé votre chagrin monsieur de Rouyn? Dans du pétrus, du cheval blanc ou dans un modeste yquem?

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    1. Un Pol Roger 2002 et un sociando-mallet 2002, comme un discret reminder de l'éclatante victoire de Chirac, et pour rire aussi. Pas du vin, non, ils étaient l'un et l'autre parfaits.
      Ne parlons pas de chagrin. C'est plus un souci qu'un chagrin, le programme du front des gauches est tellement délirant, tellement démago…

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