Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



lundi 2 avril 2012

Jour de primeurs à Saint-Émilion


Tout a commencé par un détour dans le clocher futuriste du château Faugères, avec Silvio Denz et Steven Spurrier. Nous avons goûté les six étiquettes de la maison. Spurrier, qui a tout bu depuis longtemps, s’est enthousiasmé pour les qualités du péby-faugères et moi, j’étais mieux avec faugères, quand même plus abordable en primeurs (je parle de son toucher de bouche, comme dirait l'autre). Bon. De quoi entretenir quelques minutes de conversation. Il faut dire que les vins de Silvio sont de plus en plus intéressants, Denis Hervier les a très bien sortis ces jours derniers sur des millésimes précédents. Une petite info au passage, Denz lance une gamme de verres œnologiques mise au point avec James Suckling. Nous verrons, mais c’est une bonne chose. Une nouvelle gamme de beaux verres Lalique pour le vin, des siècles qu’on n’avait pas vu ça.
Suite chez mon cher ami Pierre Seillan, au château Lassègue. Dégustation des primeurs de la maison, trois étiquettes bien dans la philosophie de Pierre. Déjeuner en famille autour de deux vins californiens, la-joie 98 et le-désir 04 du domaine Vérité dans la Sonoma Valley, et d’un arcunum II de la Tenuta de Arceno, autre propriété de la Jackson Family en Toscane. Un grand moment, grande douceur, grands vins. La chartreuse de Lassègue a été agrandie d’un chai nouveau, on a l’impression qu’il a toujours été là, c’est du très beau travail, dans le droit fil de la mentalité de la maison.
Puis vint l’heure du dîner. La journée avait été somptueuse, Saint-Émilion est l’une des plus belles campagnes qui se puisse trouver. Il était temps de retrouver la somptueuse Hostellerie de Plaisance, Gérard et Chantal Perse, les propriétaires, leurs vins.
Le format
80 personnes en huit tables. J’étais à la table de Chantal Perse, à côté du grand dégustateur suisse Jacques Perrin et d’un journaliste chinois de Cru, magazine de Hong Kong avec lequel nous travaillons. Il y avait aussi Pierre Arditi, grand amateur qui ne rate jamais une belle occasion, deux autres Chinois, un Anglais, un Belge, un mondovino d’un soir très cosmopolite.
Le décor
La salle à manger de Plaisance, tout en haut de Saint-Émilion, un bel endroit, un Relais & Châteaux bien connu des amateurs.
On a bu
Les 98 de Gérard Perse, monbousquet, pavie-decesse et pavie. On a conclu avec bonheur au fond d’un verre d’yquem 49, une élégance de Gérard pour mettre la touche finale à un grand dîner de haut vol.


L’ambiance
De la bonne humeur, mais du bon ton. Arditi est drôle et sympa et light. Les Chinois ne tiennent pas très bien les excès inhérents à ce genre de situation (à l’inverse des Belges et des Anglais) (et de nous, les Français). Michel Rolland a fait un petit speech d’explication des vins en 98 et il m'a donné son bouquin, on en reparlera, j'ai lu le chapitre consacré à Nossiter, Légasse and Co, ça fume et c'est en librairie mercredi. Gérard Perse, toujours très hostile à la langue de bois, s’est lui aussi fendu d’un petit discours de bienvenue. Et on s’est retrouvé comme la veille à l’Envers du décor avec une quille de chez Selosse. Les bonnes habitudes se prennent très, très vite.
Le hic
Ces bouteilles de millésimes déjà anciens doivent être poreuses, ou les verres sont baveurs, ou on boit trop vite, je ne sais pas, mais des grands vins, il n’y en a jamais assez.
La cerise sur le gâteau
Pendant que nous ouvrions une énième bouteille de selosse, voilà qu’Anselme Selosse se matérialise soudain, surprise. Très gentil, cool et claques dans le dos.

Les photos : en haut, Saint-Émilion vu de mon iPhone. En bas, yquem 49 et sa couleur de dingue, de mon iPhone aussi.

10 commentaires:

  1. Précision : à Plaisance il y a un artiste qui s'appelle Philippe Etchebest qui ravit les palais avec son équipe. Avec la carure du maître d'hôtel, on voit que le ru'by n'est pas en reste dans cet établissement. On s'y sent bien, à l'aise et on s'y régale à tous les coups.
    Coucou à Pierre le Gersois au passage.
    Et à Anselme l'ex homme de Roussillon en Vaucluse.
    Merci Nicolas pour cette eau à la bouche.

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  2. Quasi gâté, toi !

    Tu nous dit si tu continues ici le blog ou si tu le continueras sur le nouveau BD ?

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    1. Toi, tu as l'art d'appuyer là où ça fait mal. Pour la suite de ce blog par rapport à My Bettane+Desseauve, le débat est intense entre moi et moi. Je n'ai pas envie d'arrêter ce blog, je ne suis pas sûr d'arriver à le continuer. Il y a une sorte de conflit de destination des textes… Qui vivra, verra.

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  3. "L'enfance est avant tout géographique"

    En une phrase aussi courte, Michel Rolland dit beaucoup !

    Tu vas te régaler avec le livre de Michel. Chiche que tu iras presque t'excuser douloureusement auprès du grand Bob :-)

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    1. Je n'ai pas à m'excuser auprès du grand Robert. Ce que j'ai dit ne change pas ce qu'il a été. Mon adresse à son encontre est purement factuelle, pas historique ou systématique. Tu sais bien que els grands hommes ont moins que d'autres le droit à l'erreur. Et je suis plutôt pro-Parker que anti.
      Cela posé, j'ai presque fini le bouquin de Rolland. Que j'adore. Surtout le passage sur Nossiter et ses compères Légasse and Co. Demain, sur mon blog ;-)

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    2. Concernant Uncle Bob, il me semble que ce qu'écrit Nicolas est effectivement factuel. Et circonstancié. Sa réaction semble même très pondérée, mesurée, à côté de celles de tous les vignerons, "grands" ou "petits", même totalement étrangers à Bordeaux, qui ont découvert le tweet méprisant de ce monsieur. Tous ceux que j'ai vus se sont sentis insultés personnellement par ces mots qui, par parenthèse, ne font guère cas non plus de la Nature…

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    3. Par ailleurs, on peut ne plus être et avoir été, cf. la phrase de Charles de Gaulle sur celui qui fut son maître: "Pétain est un grand homme qui est mort en 1925."

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    4. … "le malheur est qu'il ne l'ait pas su."

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  4. Les verres mis au point par Sucker, Nicolas, c'est pour donner un goût de Coca-Cola au vin? Ou peut-être un arôme de cuir italien? À moins que ce ne soit tout bêtement de l'esprit…

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    1. Non, j'ai bien peur que ce ne soit pas un trait d'esprit. Mais bon, il fait ce qu'il veut, Silvio, depuis longtemps et avec une belle application. Et puis, s'il se trompe, je sais qu'il recommencera avec un autre. Nouss verrons.

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