Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



lundi 21 septembre 2015

Pendant que j’y pense #28

1 Les vins d’un producteur de pouilly-fumé ne sont pas agréés par son appellation. Air connu, typicité, le succès fait des jaloux, etc. Comme souvent (Richaud, Gourt de Mautens, Domaine de Souch, d’autres, La Bégude, Pontet-Canet, Trévallon il y a déjà longtemps, etc.), ce garçon fait partie des tout meilleurs de ladite appellation. Il s’appelle Alexandre Bain et toute la blogosphère a eu l’occasion de s’émouvoir, à raison. J’ai déjà publié ce que je pense des méthodes des gestionnaires des AOC, sous la forme d’un commentaire anonyme et magnifique (clic). Recommencer à s’énerver pour une énième vilenie, non merci.

2 Un millésime pourri, ce 2004. Sûrement, mais moi, je suis tombé sur deux ou trois très belles bouteilles qui, après onze années de maturation sont au top, comme dirait l’autre. Dont le château-la-lagune, que je n'attendais pas à pareille fête ou le château-fombrauge, deux merveilles. Ou encore le côtes-de-bourg de Roc de Cambes, autre splendeur en plein épanouissement. De la relativité des petits millésimes. Ah, les propos de certains commentateurs qui poussent des soupirs exaspérés à l’évocation de ce millésime pourri. J’ai bien fait d’en acheter, tiens. Bien sûr, le mieux c’est de boire un premier cru classé dans un très grand millésime à son apogée. Ok, ok…

Grand vin, petit millésime, l'équation se confirme


3 La Cité des civilisations du vin est en phase d’approche et nous nous réjouissons d’enfin visiter l’étonnant bâtiment. Mais elle perd le mot « civilisations » au passage au motif que c’est « passéiste » et que « Cité du vin, c’est plus accrocheur ». C’est un directeur local qui parle, pas moi.
Drôle d’idée.
Je me demande à quoi ça sert, cet abandon de souveraineté. Comme si le vin n’était pas une, deux, trois, dix civilisations. Cette décision manque singulièrement de culture, de passé justement. Le fond, cher monsieur-madame, c’est ce qui manque le plus à toutes ces entreprises de vulgarisation (expliquer des choses au public). « Civilisation » n’est pas un gros mot. Et le vin, son monde, ses cités, ses citadelles ne sont pas seulement des produits de consommation. En plus, ajouter ou enlever le mot « civilisations » ne changera rien au nombre de visiteurs, dites-lui.

4 Cet été pendant que, bien calé dans un repli du mois d’août, je regardais pousser le gazon, le monde s’est énervé à cause de la LGV destinée à transpercer le vignoble de Sauternes. Pourtant, les autorités en charge s’étaient prononcées sur l’abandon de cette idée grotesque. Ben non, l’activiste hystérique qui défend ce projet du fond de son poste de haut-fonctionnaire a remis le couvert. Il n’a pas gâché le soleil, rassurez-vous, mais la vigilance s’impose.

5 De la relativité de l’info. Un domaine inconnu exploite des vignes à Montagne, Lalande et Pomerol et déclare des trucs sans intérêt, « pas besoin de bois pour faire vieillir le vin », à DrinksBusiness, qui en fait un papier, qui tweete et voilà quelques braves gens qui se demandent si, etc. Pfff. Faut-il commenter un non-sujet ? Ben non.

13 commentaires:

  1. Bonsoir Nicolas, je me permets deux commentaires :
    2. Le 2004 est la preuve qu'on peut faire bon avec des volumes. En tous cas à Bordeaux.
    5. Le bois... Le pauvre, il est victime des excès de ceux qui l'utilisent, mais lui n'y est pour rien!

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    1. Pour les volumes, on le sait depuis des années, ces millésimes admirables trente ans plus tard et qui sortaient à 70-80 hl/ha.
      Pour le bois, tu as raison, évidemment.

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  2. Et tu verras Nicolas : tu auras les mêmes émerveillements sur le 2007. Dégusté ce dimanche chez Stéphane Derenoncourt son Domaine de l'A 2007 : celui qui trouve ce millésime n'est pas encore né ! Tout simplement un vin complet avec une réelle difficulté à lui trouver quelque chose de pas bien.

    Civilisations : on dit que c'est Juppé qui a voulu cela. On est bien parti, s'il passe en 2017, à du mou de mou sous prétexte de rester dans l'air du temps et des français frondeurs. Mais là, c'est un autre sujet.

    Drink machin chose : s'ils ne sont pas capables de rectifier cette ânerie, c'est que les voilà au rang de Closer du vin !

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    1. François, ce n'est pas "un autre sujet", c'est le même. Cette manière de flatter l'électeur dans ce qu'il a de plus con…

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    2. Et pour 2007, j'ai déjà vu poindre de grandes choses avec pape-clément 07.

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    3. Les garçons, vous parlez de 2004 et 2007 et j'attire votre attention sur le terme ambigu de "pourri" utilisé. Car justement, les deux années en question ne l'étaient pas. Elles étaient tardives, la première était généreuse en volume, mais elles ont fort bien résisté à Botrytis. Leur point commun : être prêtes à boire tôt afin de permettre d'attendre les autres années. Le monde est bien fait. Je me suis régalé ces dernières années avec ces deux millésimes. Je ne suis pas le seul, tout le monde le dit. A présent, j'ai pris le virage sur 2009, qui fait mouche à chaque fois. Buvez, bon Dieu, videz vos caves pour les remplir à nouveau. Il faut de la place pour les 2015.

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  3. Autre exemple. Bu à midi deux 2002 : en blanc et en rouge : Haut-Bergey.

    Mazette ! deux beautés. Là aussi un millésime pas "tendance" si je me souviens bien.

    Mine de rien, une belle adresse à Bègles : Café Comptoir de Bègles. Une découverte. Bon : vaut mieux préférer le rugby que l'OM :-)

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    1. Pas trop tendance, en effet. Mais à l'arrivée, de belles réussites pour qui a su attendre et maitriser son vignoble sans céder à la panique.

      Bègles et rugby : ça nous va bien. Très bien, même.

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  4. Le cas du producteur dont vous parlez: s'agit-il de problemes d'oxydation sur ses vins? Quel est le probleme avec l'agregation? Je pose la question naivement la question et je ne connais pas le vigneron. Mais je vois qu'il revendique la bio/biodynamie etc... Merci si vous pouvez nous eclairer.

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    1. J'ai décidé de ne pas suivre l'affaire parce que j'ai reçu un mail d'un dégustateur pour lequel j'ai le plus grand respect et qui, entre autres choses, me dit ceci :
      "Ses vins sentaient les pieds, j'ai ensuite redemandé des échantillons sur ces dernières années. Sans résultat."
      Du coup, je n'ai pas eu envie de monter au front. Il y a des jours comme ça où le tribunal populaire me les brise menu.
      En revanche, suivez le blog de Vincent Pousson et vous aurez des infos, il est sur le coup.

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  5. Je réagis juste au changement de nom de la Cité du Vin, en effet cela est préconisé depuis au moins 3 ans !
    Il faut tout de même réaliser que personne ne l'appelle "Cité des Civilisations du Vin" mais soit CCV soit la Cité... Le nom était beaucoup trop long et à rallonge (comme nous aimons le faire en France vous me direz).
    Surtout, allez le prononcer dans différentes langues ! Comme le but est tout de même de communiquer à tous et à toutes autour du vin il faut savoir simplifier les choses...
    Surtout qu'en matière de Civilisations, ce qui compte c'est ce qui sera présenté comme contenu, non ?

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    1. Une fois de plus, simplifier égale amoindrir.
      Était-ce bien nécessaire de baisser sa culotte au bénéfice du plus con ?

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