Le grand-père du petit garçon, en accord avec le juge de tutelle, a nommé il y
a quatre ans le jeune Alexandre Le Corguillé, œnologue passionné, pour diriger
cette propriété. Deux heures de conversation dans le confort parfait du Laurent nous ont montré à quel
point il est content. Non, pas de lui. Mais de tout ce qui a déjà été réalisé,
de ce qui vient maintenant aussi. Alexandre, avec un bon sens remarquable, a
expliqué au juge de tutelle qu’il serait bon d’investir dans ce domaine afin
que le petit garçon, quand il sera grand, dispose d’un bel outil en parfait état
de marche et mieux, même, si c’est possible, au lieu de garder l’argent dans un
compte en banque tristement rémunéré. Bien vu, le juge est d’accord et tout
commence, tout recommence.
Plantations, complantations, replantations, nouveau chai de
stockage, nouveau cuvier, Alexandre remet la propriété en ordre de marche et,
comme souvent, les vins suivent. Alors que Salettes vendait 2 % de sa
production à l’export, ce sont aujourd’hui 20 % qui partent à l’assaut du
monde. Salettes produisait exclusivement un rosé de plage sans grand intérêt.
Aujourd’hui, ce ne sont plus que 45 % de la production. Le reste en rouge et en blanc, de beaux
vins, en progrès constants. Ces restanques de cailloux et de calcaire sont
désormais traitées en biodynamie. Et si les volumes ont nettement baissé, la
qualité n’a plus de commune mesure avec ce qui se faisait avant.
La cuvée pointue de la propriété provient d’une parcelle
compliquée et, donc, baptisée « Cayenne » par ceux qui, à la pioche,
travaillaient là. C’est un beau mourvèdre complet et soyeux qui porte en lui de
belles promesses d’avenir. Une autre gamme, produite dans le bas de la
propriété, s’appelle Verdarail, « vert vallon », c’est un vin plus
simple d’approche, dans les trois couleurs, pas un bandol, mais un IGP
Mont-Caume.
Il ne reste plus maintenant qu’à ranger les grands rouges,
blancs et rosés du domaine à fond de cave et à attendre. Entre six et dix ans
pour les blancs et rosés, entre dix et quinze ans pour les rouges. À Bandol,
comme à Alba ou à Tain-L’Hermitage, à Saint-Rémy-de-Provence ou à Saint-Émilion,
c’est le tarif pour boire au mieux. Le petit garçon aura vingt ans. Parfait.
Merci de nous avoir conté cette belle aventure
RépondreSupprimerMerci de l'avoir lue, François
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