Des brouillards d’élévation plombent un ciel qui, autrement, nous donnerait le Mont-Blanc en gardien d’un décor somptueux, celui des villages et des vignes qui produisent le moulin-à-vent et le fleurie. C’est bien dommage et le manque de vent n’arrangera pas la journée. Nous montons et descendons les pentes des parcelles. Sans être un fin géologue, on comprend bien ce qui fait le grand terroir, ces coteaux, ces plateaux portent à l’évidence la marque sacrée. Ici, tout est en place pour faire de beaux vins. Ce à quoi s’appliquent nos guides, les Parinet père et fils, présents à Moulin-à-Vent depuis le millésime 2009. Avec les conseils de l’excellent Bernard Hervet, Jean-Jacques Parinet a peu à peu constitué un beau domaine de 52 hectares. Il a deux étiquettes. La première, Château du Moulin-à-Vent, propose une cuvée château et trois cuvées parcellaires choisies pour le caractère inhabituel des vins. Elles s’appellent Champ-de-Cour, Croix-des-Vérillats et La-Rochelle. La seconde, Domaine de la Tour-du-Bief, est plus dirigée vers des volumes et des circuits de distribution différents. Pour autant, ce n’est pas une marque « moins », c’est simplement une expression différente des terroirs de la maison. À la différence de nombre de ses voisins, Jean-Jacques Parinet n’a pas (pas encore ?) mis le pied dans le négoce et il s’attache à promouvoir l’appellation dont sa propriété porte le nom, un ouvreur en quelque sorte. Il cherche aussi à produire le mieux possible des vins qui chantent la légende des terroirs d’exception de ces collines bénies de dieux. Pour ce faire, il a engagé Brice Laffond, jeune œnologue passionné, un enfant de la vigne dont les parents ont un domaine viticole dans le Sud. Lui, il a annexé un grand carré de vignes devant le château pour mener des expériences culturales. Il a des idées et l’ambition nécessaire à leur réalisation. Il a aussi, c’est plus pratique, toute la confiance des Parinet.
Nous avons goûté toutes sortes de choses. D’abord un comtes-de-champagne 1988, un grand blanc-de-blancs à son apogée, splendide dans sa complexité, son intensité. Puis un grandiose corton-charlemagne 2010 de chez Faiveley. Puis un château-du-moulin-à-vent 1979, étonnant de fraîcheur et, mieux, de santé. Le gamay, quand il est de noble origine, a toutes ses chances pour longtemps. Je me suis extasié sur une étiquette de 1937 très drôle, de ces étiquettes qui disent tout et le contraire de tout, mais qui nous a rappelé qu’il fût un temps où le Beaujolais faisait bien partie de la Grande Bourgogne. Avant que les tenants du Beaujolais décident qu’ils pouvaient se passer du mot « Bourgogne ». Visionnaires, les responsables. Et pour finir, nous avons plongé dans un gewurtztraminer 2007 vendange tardive, récolté en vin de glace par Seppi Landmann. Une belle chose à 11° d’alcool seulement, en magnum, qui nous a poussé avec infiniment de délicatesse jusqu’à une nuit parfaite.
Le lendemain, visite chez une nouvelle voisine des Parinet,
Alexandra de Vazeilles au château des Bachelards à Fleurie. J’avais visité cet
endroit dans une vie d’avant et en compagnie de mon cher ami Guy Jacquemont,
l’expert foncier agricole du Beaujolais, un érudit des terroirs. Ce petit
domaine de huit hectares (jusqu’ici) a connu des années compliquées, mais le
précédent propriétaire l’a quand même converti en bio. Alexandra de Vazeilles
pousse maintenant un peu plus loin, le domaine est désormais mené en
biodynamie. Premier millésime 2014, nous attendons la première dégustation avec
impatience. D’ici là, voici déjà la nouvelle étiquette du « Château des
Bachelards – Comtesse de Vazeilles, fleurie 2014 ». Histoire d’éviter toute
confusion.
Les crus du Beaujolais peuvent etre tres bons. Il y a quelques vignerons qui bossent bien dans le coin, commme d'autres qui font du mediocre. Il faut chercher. Mais le Gamay du Beaujolais c'est tellement moins cher et plus regulier que le pinot noir de Bourgogne... Ca peut etre tres elegant egalement, on peut approcher la finesse du Pinot.
RépondreSupprimer