Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



mercredi 26 février 2014

L’affaire Giboulot, un marché de dupes

Il y a vraiment des sujets qui m’ennuient. L’affaire Giboulot en est un. Je vous invite donc à vous ennuyer avec moi. Bon, on va faire court.
Rappel des faits : un monsieur Giboulot, vigneron bio, refuse les traitements imposés par un arrêté préfectoral. Un contrôle et le voilà déféré en justice pour répondre de son inaction face à un péril réel, même si la réalité dudit péril n’est pas totalement avérée. Il s’en suit une levée de boucliers avec une pétition qui réunit 500 000 signatures. Où la dictature de l’émotion reprend ses droits, comme d’habitude, sans aucun raisonnement clair, sans argumentations à charge et à décharge qui tiennent la route. Tiens, voilà une photo du nuisible à traiter :



Cette histoire me rase parce qu’elle est symptomatique d’un mal français qui m’agace prodigieusement et qui touche les plus brillants comme les plus cons. Je ne sais pas si ce Giboulot que je ne connais pas est brillant, mais il n’est pas un con, pas que je sache. Le choix qu’il a fait est un classique du genre : « ça ne colle pas avec ce que je crois, alors je ne fais pas ». Tout le monde fait pareil. Le vélo qui ne s’arrête pas au feu rouge est un bon exemple. Chacun de ces refuzniks a mille bonnes raisons de ne pas se conformer à la règle commune. N’oublions pas que le Français est plus malin que les autres, ce qui ouvre des droits invasifs, mais très peu de devoirs. Il y a des jours où je me sens un peu plus légaliste que d'ordinaire.
J’ai lu attentivement les trois ou quatre interventions de qualité sur le sujet. L’intelligent Nicolas Lesaint, le pragmatique Olivier Leflaive, la représentative interprofession et la synthétique Miss Glou Glou. Les uns et les autres avancent des choses audibles, des argumentations construites. Je vous en recommande la lecture, vous pourrez vous faire un avis à peu près étayé.
Moi, de mes lectures, j’ai retenu ceci :
- L’argument de Giboulot « c’est comme si vous faisiez une chimiothérapie à quelqu’un en prévision d’un éventuel cancer » ne tient pas. Quand on s’aperçoit de la présence de la maladie, c’est trop tard, le traitement curatif n’existe pas. C’est donc le préventif qui s’impose. À tous.
- L’antienne des tenants du bio et bio-d qui consiste à dire qu’une vigne menée proprement est résistante est sans doute empreinte d'un fond de vérité, mais elle est chimérique. Si telle parcelle est une bombe à retardement au milieu de vignobles menés de façon conventionnelle, le vigneron bio est un irresponsable qui fait courir des risques insupportables à ses voisins.
- Que la responsabilité des pépiniéristes et négociants en matériel végétal soit engagée, c’est certain, mais que dire de celle des instances en charge de la viticulture ? Il est impossible de tout remettre à plat en imposant un moratoire dans la production d’une dizaine d’années, hein. Il fallait y penser avant et, une fois de plus, l’action des autorités prouve qu’elle a été depuis longtemps mal dirigée.

Les réseaux sociaux frissonnent d’indignation et montrent leur pouvoir. La tribunal de Dijon siégeait lundi dernier. Le vigneron risquait six mois de prison et 30 000 euros d’amende. Le procureur a requis le franc symbolique, à savoir 1 000 euros d’amende dont la moitié avec sursis. Ce côté chèvre & chou est étrange. Si le prévenu est considéré coupable, c’est grave et il fallait requérir une sanction exemplaire. Sinon, la relaxe pure et simple s’imposait. Une histoire où chacune des parties montre son inaptitude à s’exprimer avec clarté et légitimité dans le cadre défini par les lois en vigueur.
Je vous avais prévenu, c’est à bailler d’ennui.


À lire pour en savoir plus :
Miss Glou Glou, ici 
Nicolas Lesaint, ici 
Et Olivier Leflaive,
Les conférence de presse de l'interprofession de Bourgogne, nous l'avons traitée sur MyBettaneDesseauve.



44 commentaires:

  1. Pour information à l'encontre de ce que dit Olivier Leflaive les produits de synthèse ne sont pas sélectifs.... donc cela fait déjà un commentaire erroné à rayer de la liste
    Pierre Guigui

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    1. Beaucoup de gens sérieux disent juste le contraire de ce que tu affirmes ici, Pierre.

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    2. "beaucoup de gens sérieux" ....ça commence fort comme argument

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    3. Eh ! Oh ! Ya pas marqué AFP là. Faites les recherches nécessaires, informez-vous, au boulot.

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    4. Professeur Guigui, il faut apprendre à lire et retourner à l'université avant de dire des conneries

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  2. "N’oublions pas que le Français est plus malin que les autres"

    On peut vous retourner l'argument. Ca fait presque 50 ans que pour se débarrasser de la maladie de la Flavescence dorée, on utilise des produits de façon préventive, qui tuent - sans discrimination - tous les insectes, y compris la cicadelle.

    Au bout de toutes ces année la maladie a-t-elle disparue ? non, au contraire. Au bout de toutes ces années, ces produits ont-ils affaibli la biodiversité des sols, le système immunitaire de la vigne, etc ? oui

    Comment, devant ce constat, peut-on reprocher à Giboulot d'essayer quelque chose d'autre ? Le côté français têtu, qui ne veut rien changer et qui se contente de la médiocrité dans laquelle il baigne, au moins on ne peut pas lui reprocher cela.

    Bien à vous.
    Jean

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    1. Loin de moi de vouloir être un inconditionnel de l'action de Giboulot, mais dans le pays premier consommateur de pesticides en Europe, que quelqu'un se pose des questions avant d'envoyer des neurotoxiques tuer des insectes, c'a au moins le mérite d'ouvrir un débat.

      Maintenant, que Giboulot en fasse un peu trop pour se faire connaitre, c'est certain. Par exemple lorsqu'il répète qu'il n'y a pas de flavescence dorée dans son département, "techniquement" il n'a pas tort, mais lorsqu'on lit l'arrêté (http://www.bourgogne.gouv.fr/assets/files/environnement/consultations_diverses/20130610_arrete_flavescence_doree.pdf ) on constate que la maladie se trouve à Saint Denis de Vaux, qui doit être à 10km de la Côte d'Or...

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    2. Merci pour ce "complément d'enquête" qui précise bien les choses

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    3. Jean - Benoit Duquesne26 février 2014 à 21:49

      Savez-vous quelle est la taille moyenne du périmètre de lutte ?
      L'arrêté ministériel dit qu' "Il est constitué de toutes les communes contaminées auxquelles peuvent s'ajouter des communes proches considérées comme susceptibles d'être contaminées sur la base d'une évaluation du risque sanitaire."

      Dans le cas de Giboulot, ce périmètre était-il plus grand que d'habitude ?

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    4. Aucune idée. peut-être qu'un lecteur plus technicien a une idée…

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    5. Jean - Benoit Duquesne26 février 2014 à 22:23

      Dernière question : qui a décidé de ce périmètre de lutte ? Est-ce une personne seule ou un groupe de gens (des noms !) ?
      Il aurait été intéressant de voir cette (ces) personne(s) sur les plateaux TV pour porter la contradiction à Giboulot.

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    6. Je crois que le préfet décide après consultation des gens de l'INRA, mais je n'en suis pas sûr. La télé organise pas des plateaux de débat, mais elle surfe sur l'émotion.

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  3. Tout produit peut être sélectif dans son action, qu'il soit issu d'une synthèse ou non. Et on ne peut pas, non plus, nier la nocivité de bons nombre de produits "naturels", selon le dosage comme pour tout. L'aspect dogmatique des fervents du "bio" à cet égard m'étonne un peu. Ils semblent refuser la pensée et préférer la doctrine. Cela me rappelle des choses.....

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    1. Ben oui, c'est une constante, ça s'appelle l'idéologie.

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    2. (La doctrine, c'est vous, les mecs... les commentateurs avisés, les critiques, ceux qui prennent du recul, les interprètes - y compris face à un demi million de signatures de complaisance ; chapeau-bas)

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    3. Ah, ah, ah. Antonin, sort de ce corps.

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    4. (pas pressé d'en sortir en ce qui me concerne...)

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    5. (C'est gentil de laisser champ libre aux manoeuvres ; billet mi-figue, mi-raisin. Comment souvent - note qu'il n'est pas interdit de défendre ses intérêts. L'opportunisme est une qualité.)

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    6. Où sont mes (nos) intérêts dans cette affaire ?
      Je m'en fous complètement, à titre perso ou pro.
      Si je monte au créneau, c'est parce que le débat m'agace.
      Tu dis "mi-figue, mi-raisin", d'autres trouvent que je suis "mesuré"… Tu vois c'est chacun comme il veut

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    7. (On se rejoint donc un peu. Dans cette dernière livrée, tu es en quelque sorte la mesure de toute chose ; créneau en moins.)

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    8. voici le lien qui donne tous les produits autorisés contre la cicadelle. Cela permettra de constater que bcp de produits conventionnels sont fait avec du pyréthrinoïdes de synthèse (qui n'est pas plus sélectif que le "naturel". Il faudrait arrêter de faire croire que les conventionnels sont moins polluants ou moins dangereux que les bio. Il ne suffit pas d'affirmer il faut apporter des éléments de preuve. J'ai fait viti oeno et il me semble de façon quasi certaine que l'ensemble des produits sur le marché n'est pas sélectifs. Si David ou quiconque avance le contraire qu'il en apporte la preuve. Il ne suffit pas de répéter ce que les autres disent pour que cela devienne vrai. http://www.gironde.chambagri.fr/fileadmin/documents_CA33/Internet/Flavescence_doree/Produits-homologu%C3%A9s_FD-2013-2.pdf. De toute façon ce n'est pas le débat : Emmanuel (que j'ai été voir pour l'occasion et qui fut mon maitre de stage) dit 1) quel est le degrés de dangerosité ? 2) existe t il d'autres alternatives ? Il me semble que ses questions sont légitimes. Pierre Guigui

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    9. Donc, Maître Pierre a été voir son maître…
      C'est la famille Ripolin, cette histoire
      ;-)

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  4. Amis du #bouare bonsouare. Je n'ai toujours pas de laïus scientifique et objectif de la part de mes collègues spécialistes en viticulture sur le sujet mais vous en ferai part si quelque chose apparait. Je constate néanmoins que la flavescence dorée a sacrément mobilisé nos troupes ces dernières années et suscité plein d'emplois saisonniers estivaux et engendré la création de nombreuses associations pour en gérer la prospection. Parfois, rarement heureusement, nous constatons que les pieds atteints sont simplement arrachés pour faire disparaitre la preuve de la présence de la maladie. Attitude irresponsable puisque l'année suivante, cent fois plus de pieds portent les symptômes. Le problème est pris très au sérieux à Bordeaux. La cartographie des traitements obligatoires est revue tous les ans. La seule explication de cette recrudescence que j'ai entendue est la conséquence directe et malheureuse d'un raisonnement pourtant louable des traitements, avec l'abandon de l'usage systématique d'insecticides. Il aurait sans aucun doute été moins responsable de continuer à les banaliser. Mais nous apprenons après coup les effets des évolutions stratégiques. Bref, la question n'est pas simple. Suite au prochain épisode. Quant au soutien à Emmanuel, je le mets personnellement sur le compte de la disproportion de la menace dont il faisait l'objet. Si les petits anges qui ont fracturé par trois fois mes portes en cinq ans pour s'approprier mes biens n'ont jamais été inquiétés et ne sont pas près de l'être, l'ombre de la prison, ferme ou avec sursis, me paraissait absolument délirante dans "l'affaire" Giboulot. Il est plus facile d'emmerder les gens honnêtes, pour sûr.

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    1. Grand merci de votre avis eclaire' de technicien.

      Je partage aussi votre avis quant a` la disproportion des peines encourues initialement par Mr Giboulot.




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  5. Cette gestion de crise face a` la menace de la flavescence doree me rappelle l'episode de la grippe aviaire. L'e'tat avait surreagi, sans doute parce que les politiques avaient en memoire l'histoire du sang contamine'.
    Je me souviens comment cette campagne de vaccination avait tourne' a` la farce la plus totale. En particulier les medecins requisitionnes refusaient de vacciner collectivement pretextant vouloir vacciner uniquement lors de consultation -- pour toucher leurs honoraires bien sur. Tout le monde avait un avis bien tranche' sur la dangerosite' du virus.
    Au finish le virus n'etait pas dangereux, par contre s'il l'avait ete c'eut ete la catastrophe.

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    1. C'est ce que je dis dans le texte : les Français sont difficiles à "gérer"

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  6. Nicolas : même s'il y a beaucoup de scories en commentaires ici ou là, au moins un point positif : cette histoire nous permet, à partir de certains commentaires comme le DirPauillac, d'apprendre des choses.
    Des rebelles dans le monde du vin, style Deiss, il y en a toujours eu, et on ne peut pas vraiment reprocher à ce vigneron d'avoir exprimé un point de vue qui a eu le mérite, à tout le moins, de parler de ce sujet si sensible.
    Et, au jour d'aujourd'hui, il est difficile de le blâmer d'avoir utilisé les outils modernes de la communication.
    Avoir signé la pétition ne veut pas dire acceptation de son point de vue, mais veut dire : "oui, il a le droit de parler, d'agir en sachant parfaitement qu'il devra se plier à la décision de justice".
    La question annexe est autre : dans quelle mesure les juges ont été influencés par la propension prise par cette affaire ? Et là, oui il y a beaucoup à réfléchir sur les dérives des outils du WEB.

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    1. Tu as raison, François. On apprend beaucoup de choses et, d'une certaine manière, c'est assez passionnant.
      Cela dit, à la différence de Deiss, qui a fait avancer la cause des grands crus d'Alsace comme personne avant lui, Giboulot fait seulement courir des risques à ses voisins. Est-ce acceptable ?

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  7. Non, bien sûr il a été maladroit dans sa présentation des choses. Un bon communicant aurait trouvé un autre angle d'attaque… ce qui prouve par ailleurs qu'il n'a pas été instrumentalisé.
    Je reste convaincu que ce qui restera, sortira de cette histoire sera positif.

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    1. Je ne crois pas que l'intention de Giboulot ait été "communicante", mais c'est l'effet final

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    2. Vous avez raison, ce n'était sûrement pas son objectif. C'est d'ailleurs ce qui a effrayé ses amis, suite à la menace de prison. Ils trouvaient qu'il ne se défendait pas et que le soufflé serait retombé beaucoup plus vite s'il avait immédiatement médiatisé son affaire. L'ayant croisé une fois, je ne pense pas que ce soit dans sa nature. Je te rejoins, François. En fait, c'est peut-être cette passivité du début qui a motivé ses amis à communiquer pour lui. Avec l'effet boule de neige que nous connaissons aujourd'hui.

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  8. Nicolas,

    je te lis souvent avec intérêt, mais je pense que la période n'est pas propice, en ce qui te concerne. Tu parles d'un mal français qui t'agace : on sait que ce n'est pas bien, mais on le fait quand même. C'est comme pour l'intolérance.

    Bonne journée.

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  9. "Ce côté chèvre & chou est étrange" (le billet à propos de la réquisition du parquet) ... Cela s'appelle la gradation des peines ... Si l'on devait couper des têtes à la moindre infraction pour justifier la sanction ...

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  10. Un commentaire du 21 février pêché sur Les Médias vous mentent - qui mérite quelques vérifications...
    Denis Beauchamp ATTENTION !! La cause peut sembler juste, mais ce n’est pas si simple, loin de là. Le traitement qu’on impose au viticulteur bio est destiné à éliminer (limiter serait plus exact) un petit insecte(une cicadelle) inoffensif pour la vigne en temps normal, mais qui malheureusement peut transmettre par sa salive un phytoplasme (sorte de virus) responsable d’une maladie dégénérative de la vigne hautement contagieuse, la flavescence dorée. Cette maladie a causé dans les années 70 en Corse autant de dégâts que le phylloxera au 19ème siècle. Il suffit que cette bestiole pique une fois une vigne malade pour qu’elle devienne porteuse de la maladie.
    Par ses propres moyens l’insecte vecteur peut se déplacer sur une distance de 6 à 8 km. Avec l’aide du vent, des tracteurs et autres outils utilisés en végétation, les distances peuvent dépasser les 40 km ! C’est pourquoi il existe un arrêté ministériel de lutte collective obligatoire sur tout le territoire national.
    Or il se trouve qu’un foyer de flavescence a été découvert à environ 5 km du viticulteur poursuivi. Je comprends que le gars n’ai pas envie de chambouler 30 ans d’efforts pour amener sa vigne à un équilibre biologique satisfaisant. S’il ne prenait de risque que pour son vignoble, c’est son affaire. Malheureusement ses parcelles peuvent servir de foyer relais et être source de contamination de tous les vignes environnantes pas forcément en bio. D’autre part, son raisonnement est faux sur au moins 2 points :
    1. la cicadelle responsable de la dissémination est originaire de l’Amérique du Nord et il n’existe pas sur notre continent de prédateur capable de limiter significativement la population. Il y a eu dans les années 80 des missions de l’INRA, des universités et autres chercheurs d’instituts techniques qui sont partis dans la région d’origine de cette cicadelle pour tenter de trouver et d’acclimater des prédateurs naturels, ça a été un fiasco.
    2. Dire que le produit, agréé en lutte biologique, qu’on lui impose d’appliquer est inefficace, est également faux. Il y a des conditions d’application très strictes à respecter, mais si elles sont suivies, notamment de traiter le soir, on obtient des résultats équivalents à un produit de synthèse. Par contre il est vrai que les auxiliaires qui régulent d’autres ravageurs vont morfler aussi, mais pas totalement et la recolonisation est en général assez rapide car le produit n’est pas persistant.
    2013 a été une année de forte extension de la flavescence. Dans le secteur du Pic St loup, où les domaines sont majoritairement en bio ou tout au moins sans traitement insecticide, 9 parcelles contaminées ont été découvertes. Dans les Bouches du Rhône, jusqu’alors exempts de maladie, un énorme foyer dans les Alpilles sur 2 communes a entrainé l’arrachage de 16ha dans un domaine de 29ha conduit en bio depuis plus de 10 ans. C’est du jamais vu en France. Je te laisse imaginer les conséquences sociales et économiques . Tout cela pour dire qu’une conduite en bio de longue date n’est pas une protection sûre contre la flavescence, et que malheureusement on n’a pas d’autre moyen à ce jour que d’utiliser un insecticide. J’ai personnellement fait des tests avec de l’argile, de purins de fougère notamment sans obtenir de résultats satisfaisants, de l’ordre de 50% de réduction de la population. De plus, ce sont des produits répulsifs, c'est-à-dire qu’ils envoient les bestioles sur les vignes voisines non traitées, ce qui ne me semble pas très correct vis-à-vis des collègues !
    7 · 21 février, 02:31

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  11. Bravo enfin un commentaire sensé parfaitement argumenté et complet
    pour compléter le service de l'état responsable du suivi de la Flavescence est le SRAL assisté dans sa mission sur le terrain par les FREDON (les FREDON sont des associations issuent du monde agricole.

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  12. Enfin une position intelligente face à l'idéologie écolo ambiante : si quelqu'un contracte une maladie contagieuse dangereuse, a-t' il le droit de ne pas se soigner parce que cela est contraire à ses opinions, et de mettre ainsi en danger son entourage ?
    A méditer...

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  13. "un péril réel, même si la réalité dudit péril n’est pas totalement avérée"?

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    1. Oui, je voulais dire que la maladie n'était pas déclenchée dans les vignes de ce vigneron ou, au moins, que ces effets n'étaient pas visibles. Je me suis mal exprimé.

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  14. Voici un exemple concret, pour changer: j'avais une vigne à Banyuls. Menace de flavescence dorée, on a traité chimiquement: on a re-eu la flavescence l'année suivante. Alors, au lieu d'obéir, on a réfléchi. On n'a pas traité. On a frotté tous les pieds pour éliminer les doubles couches d'écorces qui sont de parfais "nichoirs" pour les pondeuses, on a placé des pièges à phéromones pour stopper le reproduction, des pondoirs factices où on allait récupérer les œufs. Là, ça a marché, sans le moindre produit. Mais les marchands de chimie n'ont pas fait d'affaires.

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    1. En effet, votre témoignage change pas mal ;-)
      Merci pour ce commentaire aussi simple que convaincant.
      Moi, c'est le genre de commentaire que je voudaris lire toujours sur mon blog.

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