C’est un brut, un rosé, un « nature ». En Champagne, « nature » ne signifie pas sans sulfite ajouté, mais sans sucre ajouté au dégorgement. Pour une fois, le détournement sémantique n’a pas eu lieu puisque ne pas ajouter de sucre consacre la naturalité du vin, que tout repose sur la maturité du raisin et l’équilibre du jus. C’est un pinot noir 100 %, traité en rosé de saignée. Comprendre que ce n’est pas un assemblage de pinot noir vinifié en blanc et de pinot noir vinifié en rouge.
Cette merveille, c’en est une, nous vient des coteaux de l’Aube, de la maison Drappier, mille fois célébrée par tout un chacun et à juste titre. Et par le général de Gaulle qui en avait fait son champagne préféré. Les gens aiment Drappier pour toutes sortes de raisons. D’abord, bien sûr, parce que c’est toujours bon, de l’entrée de gamme à la cuvée ++, le célèbre Grande Sendrée. Ensuite, parce qu’il n’est pas nécessaire d’engager une armée de détectives pour en trouver, il y en a partout, les bons cavistes en ont. Enfin, parce que la famille Drappier, Michel, son père André, ses enfants, sont des gens adorables, faciles d’accès. Des gens qui parlent droit et ne vous débitent pas le catéchisme écolo d’un air de componction, même s’ils le pratiquent avec conviction. Ce qui est très reposant. La planète a aussi besoin de ça, cette retenue.
Bref, voilà une très belle bouteille. Une pointe d’amertume noble à l’attaque qui ouvre sur une jolie symphonie de fruits rouges, de pétales de rose et de mandarine et s’achève en une persistance bien tenue. Je n’ai pas trouvé de magnums et c’est bien dommage. En tous cas, c’est mon champagne de l’été. Faites pareil.
Une couleur soutenue qui signe les grands champagnes rosés
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire