Triennes, le rosé de Provence d’Aubert de Villaine |
Acheter du rosé aujourd’hui pour l’été prochain est un bon mouvement. Voire pour les étés d’après. Avec un peu d’exigence, on n’achète pas n’importe quoi. Un rosé de bonne venue mérite d’être attendu au moins un an ; ceux-là, au moins deux ou trois. Voici ce que je vais mettre en cave pour les étés qui viennent.
Des vins de grands vignerons, plus connus pour leurs rouges et/ou leurs blancs admirables, ne me paraît pas une idée sotte. J’en ai choisi cinq plus un, après avoir longuement goûté leurs productions les plus récentes et évalué leurs respectifs potentiels.
Le roi des chouchous de l’été 2022
C’est Marcel Richaud et son rosé en Vin de France. Une magnifique recommandation de mon caviste préféré (Les crus des vignerons à Auray) assorti d’un commentaire explicite : « Ambiance Tavel ». C’est pile l’idée, exactement ce que j’aime. La densité dans la couleur, de la matière, une aromatique complexe. Du vin, quoi. Pour mémoire, Marcel Richaud est le grand homme de l’appellation cairanne, qui lui doit à peu près tout.
Les autres
- Un superbe rosé de syrah de la maison Coursodon, plus connue pour ses saint-joseph. Pâle de couleur, mais pas trop. Fort en arômes, il s’appelle Rose et Mauve puisque les Coursodon sont installés à Mauves.
- Montfrin-La
Tour, le « petit » rosé du château de Montfrin, dans le Gard vers
Remoulins. Pour huit euros, un joli jus tenu en couleur, de la matière, une
rusticité élégante, un vin de campagne chaude. Il nous arrive d’un grand domaine de vignes et
d’oliviers. Tout ce qui en sort est d’une parfaite exécution et lisibilité. J'adore la finesse de ses rouges de grenache.
- Un beau rosé chez les Usseglio à Châteauneuf-du-Pape. Pas loin d’avoir tout bon, celui-là. La cuvée Les Amandiers, toute de subtilités.
- Le
fin, le joli rosé de Triennes, le vignoble provençal inventé par Aubert
de Villaine (domaine de la Romanée-Conti) et Jacques Seysses (domaine Dujac).
La simple lecture des noms de ces deux producteurs de vins d’exception donne
des frissons. On n’imagine pas que ces deux artistes se réunissent pour
faire des vins moyens. Le vin est là, très réussi, treize euros.
Le rosé de Jérôme Coursodon | |
Le rosé de Jean-René de Fleurieu
Le rosé de Stéphane Usseglio
Dans un registre différent, mais encore dans l’univers du rosé, un vin unique produit à cent bouteilles seulement, le claret de la Villa Cocotte, la gamme accessible de Chante Cocotte. Le vignoble de Régis Franc à Fontcouverte n’en produira plus, il doit bien en rester deux ou trois bouteilles sur la boutique du site. Douze euros, on se précipite. C’est une sorte de clairet à la bordelaise, très dense en couleur, un vin adorable dans un registre « grenadine pour les grands ». Il aurait fallu l’avoir en magnum, mille magnums. Hélas.
À mes yeux, ces six bouteilles sont armées pour un, deux ou trois ans de cave avant d’être à leur apogée.
Les photos sont extraites de mon compte Instagram
@nicolasderouyn
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