Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



samedi 25 octobre 2025

Mes magnums (238) Vive la sociale

 



Mailly Grand Cru, champagne extra-brut 2018

 

[Pourquoi lui]

Les plus attentifs de nos lecteurs le savent, nous ne cultivons aucune distance avec les vins de coopératives. Nous savons les efforts entrepris à peu près partout et nous saluons régulièrement et de tous temps les nombreuses réussites que signe ce mouvement. Nous suivons cette petite coop champenoise depuis longtemps avec gourmandise. Voilà qu’elle sort un extra-brut millésimé. Belle ambition pour cet assemblage classique pinot noir (75 %) et chardonnay, uniquement des raisins du village de Mailly, c’est-à-dire grand cru. Buvez-en tous.

 

[Avec qui, avec quoi]

Des gens comme nous qui aiment et comprennent l’intérêt des coopératives. Qui aiment aussi cette belle idée de l’extra-brut, léger en dosage, issu de raisins bien mûrs (puisqu’on n’y ajoute pas de sucre), ces champagnes droits et flatteurs qui remettent les apéritifs à leur juste place.

 

[Combien et combien]

114 euros le magnum.
600 magnums.

 

[Ce qu’en dit le Nouveau B+D]
Très original par ses notes intenses de fruits noirs et ses arômes fumés, on sent une maturité juste du raisin qui donnent à ce vin de l’allonge et de l’envergure. Bulle fine et tonique qui équilibre l’ensemble.
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La photo est signée Charlotte Enfer.
Ce sujet a été publié sous une forme différente dans
EnMagnum40.

Le numéro 41 est en vente chez votre marchand de journaux. 
Voilà à quoi il ressemble, une image paisible de Vosne-Romanée, le village mythique bien vu par le photographe Leif Carlsson :

 


 

mercredi 15 octobre 2025

Mes magnums (237)
La Corse devant, comme souvent

 

 

 


 

 

Domaine Yves Leccia, E Croce, patrimonio 2021

 

[Pourquoi lui]

La Corse, île de vignes depuis des siècles, est un conte de fées. Après une très longue période de médiocrité, la viticulture insulaire a enfin trouvé ses maîtres. Ils s’appellent Seroin, Canarelli, Courrèges, Imbert, Arena. D’autres encore. Et Leccia, Yves Leccia. Cette cuvée E Croce, assemblage de nielluciu pour l’essentiel relevé d’une pointe de grenache, est un bon exemple de ce que font les meilleurs. Cépage identitaire (forcément, c’est la Corse), viticulture propre, goût unique, tout est en place pour appeler le deuxième verre.

 

[Avec qui, avec quoi]

C’est un vin sans faiblesse qui doit tenir la main à une assiette du même métal. Préférez des convives curieux, ceux qui admettent qu’il n’y a pas que le pinot noir dans la vie. Tout ceci réuni est le gage d’un beau dîner. Normalement, le magnum ne survivra pas. Vous, si.

 

[Combien et combien]

68 euros le magnum.

350 magnums.

 

[Ce qu’en dit le Nouveau B+D]

Bouquet pur et précis darômes de petits fruits rouges propres au cépage niellucciu, avec ce caractère herbacé (garrigues, menthe fraîche). Bouche souple, peu tannique, élégante et très digeste.
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La photo est signée Charlotte Enfer.
Ce sujet a été publié sous une forme différente dans
EnMagnum40.

Le numéro 41 est en vente chez votre marchand de journaux. 
Voilà à quoi il ressemble, une image paisible de Vosne-Romanée, le village mythique bien vu par le photographe Leif Carlsson :



jeudi 2 octobre 2025

Pendant que j’y pense (29)

 


              Tout petit tour de piste de l'actu du mondovino,
            entre énervement et ravissement





1. Sober October, c’est la nouvelle dinguerie organisée par les prohibitionnistes fous après le Dry January. Fallait pas boire d’alcool en janvier, faut pas non plus en octobre. Comme toujours, le vin est la première cible de ces imbécilités et pas les bières over-alcoolisées ou les spiritueux bas de gamme de la grande distrib’. Ces gens ont décidé de s’installer dans nos vies avec leurs fantasmes et leurs punitions. Même Le Figaro y va de son couplet prohibo. Étonnant quand on sait que ce quotidien et ses magazines se prennent la plus grosse part du marché publicitaire viticole. Foutez-nous la paix, bande d’emmerdeurs. Si vous voulez vous faire mal, ne nous demandez pas de monter dans votre bateau pourri. Évidemment, cette chose, ce Sober October est un mouvement qui nous vient du Royaume-Uni. Et ceci s’ajoute à la déferlante peu ragoûtante des « vins » sans alcool, cette petite horreur woke.

2. La grande maison Lanson, en pleine renaissance, et le groupe auquel elle appartient ont décidé d’acquérir des mains du groupe Vranken-Pommery l’historique maison Heidsieck-Monopole et de la loger sous l’enseigne, historique aussi, Maison Bertin. Très bien, mais. Il y a longtemps que cette marque est un caillou dans la chaussure de Charles Heidsieck et Piper-Heidsieck. Heidsieck-Monopole est une entrée de gamme réservée aux hypermarchés, un jus pas bien glorieux, rien de passionnant, voire de buvable. Je me demande vraiment pourquoi le groupe de Christopher Descours n’a pas acquis cette marque pour, au choix, s’en débarrasser ou en faire vraiment un troisième Heidsieck de haut niveau comme les siens ce qui pouvait avoir un peu d’allure.

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. Dans le même été, tomber à deux reprises sur des cuvées de Nicolas Mariotti-Bindi et en être plus qu’enchanté. Il se passe décidément des trucs bien en Corse et on en redemande. Me voilà donc embarqué dans une quête fébrile de toutes les cuvées de ce vigneron de Patrimonio. Il n’y a pas que le sciacarrellu dans la vie, il y a aussi le nielluciu. Voir la photo sur mon Instagram @nicolasderouyn2.
Plus d’info au fur et à mesure.

4. Les prix des vins et le marché mondial qui se contracte. Visiblement, les vignerons tiennent bon et tant mieux. On a vu les chiffres des expéditions en Champagne, rien de dramatique. Nulle part en France, on ne voit de remises époustouflantes, les prix ne bougent à peu près pas. Sauf dans la campagne Primeurs de Bordeaux. Là, on a vu des baisses sévères. Sinon, business as usual ou presque.
Les Douanes françaises confirment que tout ne va pas si mal.

5. Et il y a cette démarche stupide du gouvernement français : attribuer des millions d’euros à la viticulture sud-africaine pour favoriser "l’inclusivité". Comprendre l’inclusivité des Noirs dans le vignoble local. Comme si ce n’était pas déjà le cas. Et dans les grands largeurs encore. J'ai fait un long séjour dans le vignoble de Stellenbosch et de Franshoek il y a quelques années. Les Noirs y étaient largement représentés et pas seulement dans les tâches subalternes, mais aussi winemakers, maîtres de chai, etc. Il y a même des vignobles qui consacrent de l’argent pour créer des écoles afin de subvenir aux besoins en instruction des enfants locaux. Et, jamais en retard d’une énorme maladresse, notre "gouvernement" lance ce programme au moment où on arrache des vignes partout en France. Ah, les imbéciles.