La lettre de Caroline Frey :
À l’attention de Mr le Président de la CNAOC
Copie à : Syndicat Viticole de Meursault
Syndicat Viticole des Côtes du Rhône
Syndicat Viticole de Bordeaux
OBJET : Nouvel arrêté phyto
Monsieur le Président,
Une consultation publique est en ce moment ouverte dans le cadre du nouvel arrêté phyto. Le texte en cours d’écriture par les ministères de la santé, de l’environnement et de l’agriculture, prévoit l’abandon des Zones Non Traitées le long des habitations et des jardins.
La CNAOC, par l’intermédiaire des Syndicats Viticoles de Côtes du Rhône, de Bordeaux et de Meursault, nous a recommandé d’envoyer une lettre type qui approuve le retrait de ces Zones Non Traitées.
En voici un extrait :
« J’exprime ma satisfaction d’avoir vu retirer le projet d’instauration d’une zone de non traitement à proximité des lieux d’habitation par voie réglementaire qui n’aurait fait qu’exacerber les relations de voisinage. Les autorisations de mise en marché prennent en compte le risque riverain. Je respecte les conditions d’application prévue dans ces autorisations et je mets en oeuvre des bonnes pratiques. Je tiens compte des contraintes de voisinage comme celles relatives à l’environnement »
À l’heure où la toxicité de nombreux produits phytosanitaires comme les CMR, ayant pourtant reçu une autorisation de mise en marché, est scientifiquement démontrée, comment la CNAOC peut-elle prendre une position si tranchée en faveur de l’utilisation de ces traitements aux abords des habitations et des jardins ? Comment la CNAOC peut-elle aujourd’hui affirmer qu’utiliser ces produits selon les notices d’application suffit à éviter l’exposition des riverains à des molécules dangereuses pour la santé ?
Et quand bien même la CNAOC aurait des arguments pour défendre cette position, il est très étonnant d’orienter ainsi le choix des viticulteurs en leur recommandant une réponse unique.
Cultivant des vignes à proximité d’habitations, nous avons engagé des démarches de protection à leurs égards depuis plusieurs années. Par exemple : la viticulture biologique sur nos 3 vignobles, soit presque 300 ha, la mise en place de haies naturelles, la protection de la biodiversité. Je vous assure que les relations de voisinage n’en sont que meilleures.
Monsieur le Président, la viticulture n’a d’avenir que si elle prend en compte les enjeux de santé et d’environnement. L’abandon de la mise en place des ZNT aux abords des jardins et des habitations ne peut raisonnablement pas être une solution dont on doit se satisfaire sous prétexte que les produits phytosanitaires sont homologués et accompagnés de notice d’utilisation.
Écarter ainsi cette disposition sans même proposer de solutions alternatives de protection des riverains ne me semble pas en phase avec les enjeux de la filière.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, mes salutations distinguées,
Caroline Frey
Ci-dessous un fac-similé du courrier de Caroline Frey
Bravo à Caroline Frey pour cette transparence !
RépondreSupprimerPersonnellement je trouve le terme Zone de Non Traitement tout à fait inadapté.
RépondreSupprimerNous n'avons pas besoin d'une alternative aussi binaire : oui ou non, mais d'une réglementation adaptée en fonction des circonstances locales et des types et modes de traitements.
Et arrêtons un peu de faire peur au consommateur, le vin même non bio reste un des produits alimentaires les plus naturels et les plus purs.
Voilà. Que du bon sens.
SupprimerManifestement un sujet actuel et qui dépasse la seule France.
RépondreSupprimerCe sera l'objet d'une table ronde au prochain VDEWS où les italiens, allemands et autrichiens prendront part et nous donneront l'état des lieux dans leurs pays respectifs.
Caroline Frey a le mérite de dire les choses ! c'est comme cela que les choses évolueront, même si la route est longue !
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