Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



mardi 19 juillet 2011

Un été rose et bleu


Pour le bleu, c’est facile, vous avez le ciel. Pas question, en effet, de déjeuner dans le gris, voire même dans le blanc. Rassembler ses amis, sa famille, ses amours sous un ciel menaçant, c’est le risque de la tension, des nerfs à fleur de peau, d’un gâchis, je te l’avais bien dit, tu ne m’écoutes jamais.
Pour le rose, c’est un peu plus compliqué, il faut du rosé, ce vin dédié à l’été et à ses chaleurs, les soirs moites, les vents légers, les peaux qui brillent, celles qui rougeoient. Pourquoi l’été ? Pour le plaisir de boire du vin frais. Il pourrait être rouge light ou carrément blanc, comme il le fût pendant des décennies, mais non. Ces années-ci, la mode est au rosé. Pas question de suivre autre chose que la tendance, vous auriez l’air de quoi ? Même en Inde, c’est fashion, le rosé. On ne peut pas faire moins que les Indiens, sous peine de passer pour un cow-boy.
L’été, donc, est rosé. Voici un premier point de ce qui a déjà été bu sur ma terrasse, au moment où il faisait beau. Pas d’inquiétude, les experts (en météo) sont formels, le beau temps revient le 24 juillet. Bien sûr, pour ceux dont les vacances s’achèvent ce 24 juillet, c’est ballot. Ceux qui partent le 25, en revanche… Mais, baste. Revenons à nos bouquets de roses. Cette année, doux mélange de 2009 et de 2010. D’ordinaire, je ne bois le rosé qu’après un an de bouteille. Les 2009 cet été, les 2010 l’été prochain. Mais là, devant la vague de rosés arrivée de Bordeaux, je ne peux pas attendre. Alors, tant pis pour les acidités et les tanins, j’ai goûté aussi des rosés de l’année. Le clarendelle du Prince du Luxembourg, par exemple. Le propriétaire de Haut-Brion sort un rosé. Après tout, pourquoi laisserait-il à d’autres le soin de faire de la trésorerie ? On a coutume d’entendre que le monde du vin est plutôt long à la détente, soumis qu’il est par la nature, le rythme paisible d’une récolte par an. Erreur. Certains ont vite fait de comprendre que le rosé représente pour tous une chance inespérée de vendre du vin à belle marge ajoutée. Quand on s’appelle Haut-Brion, pas de raison de se retenir, tout le monde est prêt à suivre. C’est un vin moderne, facile à apprécier, assez intense pour ne décevoir personne et d’un rose soutenu qui tranche avec les pétales de rose chers aux Provençaux. Pour être juste, je souligne le fait qu’il n’y a pas écrit Haut-Brion sur la bouteille, même en tout petit. C’est bien normal, ne pas s’attendre à boire un haut-brion rosé.
Ils sont nombreux à avoir mis du pink dans leur production. La Tour-de-By, Rollan-de-By, Lafon-Rochet (qui, en rose, s’appelle lafon-roset, très drôle), pour n’évoquer que le nord du Médoc, etc. Tout Bordeaux, presque, est sur le coup. La plupart d’entre eux en appellation bordeaux-rosé, quelques-uns en clairet. Dont Troplong-Mondot à Saint-Émilion et son parfait « clairet de Christine Valette » si bon après deux ans de cave et plus. Ailleurs, nous avons été très séduits par le formidable la-chapelle du Château Sainte-Roseline, dans le Var. Aussi l’excellent dalmeran de Saint-Rémy-de-Provence, le pibarnon de Bandol, une référence, le tavel de La Mordorée, le Mas de Lunès en coteaux-du-languedoc, un vin très équilibré entre acidité et alcool, très agréable à boire, digeste. Tous ces vins sont des 09 ou des 10, sauf le rosé de Pibarnon, un 07. Sachez attendre les bandols rosés, ça vaut la peine.
Voilà, il y en a eu d’autres, et d’autres vont venir. Pour le plaisir et la volupté, le petit coup dans les aigus, les fraises et les framboises, pour ne plus jamais entendre les suffisants t’expliquer que le rosé, c’est pas du vin, pour faire ce qu’on veut, comme on veut, quand on veut, puisque c’est la saison.

La photo : "La terrasse" photographiée par Amélie Couture

2 commentaires:

  1. Vous avez deguste les roses de Bourgueil? Nous avons 2009 et 2010 a Chateau de Miniere, 100% Cabernet Franc. Interesse?
    Kathleen

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  2. Je connais bien les vins de Minière, mais pas en rose. Intéressé ? Bien sûr, toujours.

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