Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



samedi 19 février 2011

Le bio (non, ne partez pas)

Bio. Les trois lettres les plus fatigantes de l’histoire du petit commerce. Le mot, une incantation, une litanie, une déviance. À laquelle le mondovino participe, bien obligé. D’abord, le vin bio, ça n’existe pas. À Bruxelles, ils n’arrivent pas à se mettre d’accord, on comprend. Seule la viticulture, le travail à la vigne, peut être bio. On le sait déjà, mais qu’est-ce que ça signifie ? Simplement que le gars peut faire très bien dans son champ et torchonner grave son pinard au chai, ça fait rien, il a le label, la certif, et le patron du resto vous apporte le flacon, le menton en avant, l’arrogance de celui qui sait mieux, l’œil qui intime le silence. Ne dites pas non, ça vous est arrivé aussi, ils sont tous comme ça les ayatollahs du nature, du bio, on ne sait plus. Le mot bio n’est pas une garantie de qualité. Bio, ça ne veut pas dire bon. Un vin non bio peut être sans soufre – ou nature – et imbuvable et un bio tellement sulfité qu’il vous colle la migraine du siècle, le poil électrique, les yeux vitreux. Le contraire existe, heureusement.
Moi, depuis que je parcours les caves et les vignes, je ne rencontre quasiment que des gens qui font bien et bio, peu ou prou. La liste est longue, voyez les archives de ce blog, Trevallon, Huet, Chidaine, Climens, Pontet-Canet, Drouhin, Guiraud, Deiss, Anne-Claude Leflaive, Leroy, Bursin, Sipp, Richaud, plein d’autres, plein. Voyez aussi les autres leaders dans chaque appellation, Chapoutier, la Romanée-Conti, Selosse, Zind-Humbrecht, Beaucastel, d’autres, ils font tous bio. Certains depuis trente ou quarante ans. La plupart ne s’en vantent pas. Normal. Il y a une telle confusion sémantique entre bio, bio-dynamie, nature, ce côté militant, la prise de tête. Ce n’est pas très valorisant. Ceux-là, il faut aller les chercher. Louis-Michel Liger-Belair, à Vosne-Romanée : « C’est comme si j’écrivais “vieilli en fût de chêne” sur l’étiquette. » Ils savent bien que ces trois petites lettres sont un fourre-tout dans lequel se côtoient le meilleur et le pire, que le mot et ses principes ont été détournés pour se résumer à une formidable opération de marketing au bénéfice des plus mauvais, qu’une fois de plus le vignoble français est l’otage du consommateur américain et de ses relais. On a réussi à peu près à se débarrasser de Parker, c’est le bio, ses trompettes, qui prend le relais, help. Nos grands producteurs font très bien, les plus beaux vins du monde, si, si, il n’y a pas écrit bio sur l’étiquette et personne ne le leur demande, personne n’ose, et voilà tout. Tu vises un pontet-canet marqué bio, tout le monde rigolerait. Les autres réfléchissent à toute allure, ont déjà commencé les tests sur des parcelles, savent bien que c’est le sens de l’histoire, qu’il n’y a pas à barguigner, ils s’y collent de toute urgence. Tout le Bordelais est dans ce cas, la vallée du Rhône, la Bourgogne, la Champagne. Alors, oui, tous ne suivent pas à la lettre les rigueurs de la bio-dynamie selon Saint-Rudolph. S’il faut donner un coup de sécateur et que la lune n’est pas dans le bon quartier, tant pis, ils taillent. Comme Agathe Bursin, par exemple, la star montante de l’Alsace qui nous enchante avec ses jolis vins d’une grande pureté.
Mais tous, ils font propre. Voyez comme sont tenus les vignobles de Taittinger, un modèle en Champagne avec près de 300 hectares, on n’est pas dans le lopin, ou ceux de Cazes en Languedoc, un domaine appartenant au grand groupe Advini qui, visiblement, n’a pas choisi la seule rentabilité à court terme. Il n’y a pas d’autre bon choix, en fait. L’époque des intrants chimiques est révolue et ceux qui pensent que j’exagère – j’en connais – feraient bien de se gratter un peu plus la tête. Aujourd’hui, le consommateur pose la question au caviste qui la pose au distributeur qui la pose à l’importateur qui la pose au vigneron qui doit répondre maintenant.
Après, c’est chacun avec son terroir, son climat, son soleil, sa pluie, son vent, ses moyens, mais aussi avec les sangliers, le réchauffement climatique, l’administration locale, nationale, européenne, leurs formulaires, ces crocs-en-jambe (pour les détails, voir le blog d’Hervé Bizeul).
Saluons cette formidable envie de faire mieux, au chai comme à la vigne, qui se perçoit très bien, ce n’est pas une frime, le vigneron n’est pas un comédien, à part Jean-Marc Roulot, mais c’est une autre histoire. En attendant, la viticulture propre est une grosse évidence, elle a gagné définitivement sur les terroirs qui nous intéressent et c’est tant mieux, mais le bio en tant qu’idéologie contestataire recyclée en concept marchand est passé derrière nous, épuisé-épuisant. Déjà, plus personne n’en parle. On est presque au bout, courage.

30 commentaires:

  1. ‎"D’abord, le vin bio, ça n’existe pas.."
    Ça existe tout autant que tous les produits transformés en Bio qui peuvent tous contenir jusqu’à 5 % de non Bio (du sel dans le camembert par ex) sans que personne n’y trouve rien à redire. Mais pou...r le vin Bio, même s’il est fait avec pour seul intrant moins de 100 mg de SO2 total par litre (moins de 0,1 pour mille), cette dénomination n’est pas légalement acceptée du fait qu’il n’existe, pour l’instant, pas de cahier des charges de droit public régissant la vinification. S’il n’y a pas pour l’instant de vin Bio c’est donc pour une raison strictement administrative, rien qui soit intrinsèquement lié au vin lui-même.

    "torchonner grave son pinard"
    A ma connaissance (et je prétends quand même connaître beaucoup de producteurs de vin Bio- beaucoup plus que la plupart des journalistes) les producteurs Bio ne« torchonnent » pas leurs vins. En général ils son...t beaucoup plus attentifs que les autres à utiliser le moins d’intrants possible . Une vraie enquête journalistique pourrait facilement leur rendre cette justice.

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  2. ‎"La liste est longue, voyez les archives de ce blog"
    La liste est encore plus longue des petits producteurs Bio complètement ignorés des médias et qui font Bio et Bon depuis longtemps et qui se prennent constamment dans la figure ce mépris ...toujours exprimés de la même façon, tous ces lieux communs
    «le vin bio, ça n’existe pas... ayatollahs du nature, du bio... bio n’est pas une garantie de qualité.... Bio, ça ne veut pas dire bon... »
    A Bordeaux vous citez Pontet Canet : il a fallu attendre qu’un grand cru classé du Médoc saute le pas (et encore deux pas en avant , un pas en arrière en 2007...) pour qu’on s’extasie devant le courage , la clairvoyance et la hauteur de vue de ceux qui enfin , à Bordeaux passait à la Bio. Pontet Canet, éclairant le monde du vin Bordelais. Bravo à Pontet Canet !
    Mais j’en ai quinze qui me viennent à l’esprit et qui bien avant Pontet Canet ont fait du beau vin Bio à Bordeaux , du vin propre, naturel, présentant cette belle pureté du fruit, cet éclat qui caractérise les beaux vins Bio, comment pouvez-vous les ignorer ?

    « ils font propre. »
    Ah ça, c’est du concept !

    "Le bio en tant qu’idéologie contestataire recyclée en concept marchand est passé derrière nous, épuisé-épuisant."

    A Gombaude-Guillot , en plein coeur du plateau de Pomerol (très grand terroir viticole ), nous avons décidé de le respecter, ...ce terroir. Nous avons banni peu à peu toutes les interventions qui nous semblaient faire obstacle à l’expression de ce terroir, nous l’avons travaillé plus légèrement, avons laissé pousserla flore spontanée, banni les traitements chimiques, les engrais minéraux, tout désherbant, planté des haies.... Et nous nous sommes aperçus en 1992, que nous étions dans le cahier des charges de la Bio. Cahier des charges, aussi imparfait soit-il, validé , donc, par la pratique ... en 1992. Et si nous avons décidé de passer le cap de la certification ( seuls à l’époque à Pomerol, sur 150 producteurs)c’est pour pouvoir dire , face à tous les détracteurs de cette façon propre de produire : oui c’est possible., ça marche (et en plus c’est meilleur, mais là vous n’êtes pas obligé de me croire).
    Alors contestataire ? Oui puisqu’être en Bio et le revendiquer dérange encore. Sinon pourquoi un tel billet d’idéologie anti –Bio ?
    Oui l’air de toutes les communes viticoles contient d’avril à octobre tout un cocktail de mollécules (désherbant, anti-cryptogamique, insecticides), que tous les habitants respirent (nouveaux-nés , femmes enceintes...)
    Oui les terroirs sont massacrés par les méthodes de la viticulture conventionnelle, qui n’a renoncé ni aux désinfections de sol , ni aux herbicides, ni aux engrais minéraux, ni aux traitements pénétrants véhiculés par la sève, ni à l’épamprage chimique, ni aux hormones de mûrissement.
    Alors recyclé ou non en concept marchand, moi je m’en fiche, vive le Bio ! Et tant mieux s’ils gagnent les marchés que les idéologues anti Bio leur ont laissé , bêtement, prendre parcequ’ils ont pris 20 ans de retard sur ce qui leur apparaissait comme une idéologie contestataire et qui n’était qu’un peu de clairvoyance sur les vrais enjeux de l’avenir.

    Claire Laval, à Pomerol

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  3. On peut aussi parler du compost urbain en Champagne ? C'est ni bio ni bien ...
    Et puis, le bio, une déviance, déviant de quoi ? de ce que l'on fait depuis 3000 ans ou de ce que l'on fait depuis 50 ans ?
    "les plus beaux vins du monde", y'a plus que les français bornés et avec oeillères pour penser ça.
    Désolé ...

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  4. Chère Madame Laval, je suis parfaitement d'accord avec presque tout ce que vous dites. "l’air de toutes les communes viticoles contient d’avril à octobre tout un cocktail de mollécules que tous les habitants respirent" ou "ils ont pris 20 ans de retard sur ce qui leur apparaissait comme une idéologie contestataire et qui n’était qu’un peu de clairvoyance sur les vrais enjeux de l’avenir". Pas de problème là-dessus. En revanche, il est clair que cette overdose de marketing bio est en train de travailler à l'envers des intentions. Et c'est bien ça que je dénonce. Moi, le politiquement correct m'épuise et me dégoûte pour toute l'imbécilité idéologique qu'il véhicule en oubliant l'importance des enjeux. Les commentaires sur Facebook sont affligeants et les indignations, ridicules. Mais oui, je viendrai à Gombaude-guillot avec grand plaisir et je me mets en quête dès lundi d'une bouteille de votre pomerol. Là, je suis à Beaune, j'ai passé quarante-huit heures avec des producteurs en bio ou en bio-dynamie. Les discours sont infiniment plus tenus, plus mesurés.

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  5. je n'en rajouterai pas puisque Claire Laval a tout dit...
    cependant il faut quand même qu'on arrête de nous dire que tous ces grands domaines ne communiquent pas sur le bio...
    excusez moi de rire doucement...
    Comment savez vous qu'ils sont en bio alors?
    à chaque fois que l'on parle de domaine bio qui ne communiquent pas sur le bio, on cite ces domaines là.
    peut être est-ce alors leur façon de communiquer sur le bio sans avoir mine de le faire. Très malin!

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  6. Cher bon vivant...

    Selon moi la mention bio est très importante en effet sans ce label n'importe qu'elle chimiste en botte peut ce prétendre naturel... C'est comme les vins natures... Je suis jeune vigneron dans le beaujolais et mes collègue pur chimiste ce revendique vin nature parce qu'il ne mette pas de levure mais par contre "le souffre ya pas de problème". Pour information le souffre uttiliser en viticulture provient des résidu de la pétrochimie... Autre exemples <Certain vignerons qui viennent juste de passé en bio disent qu'ils n'ont jamais mis de désherbant depuis vingt ans ... Foutaise. En résumé ce label est incontournable selon moi pour la sauve garde de notre environnement et de notre santé. Néanmoins en bio comme en conventionnel il y a des mauvais vignerons....


    Quentin H
    quentin.harel.beaujolais@gmail.com

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  7. Bon, je viens de taper une diatribe de 15000 lignes et puis hop, tout est parti, tant pis, je vais la faire courte, esprit de synthese, viens à moi!
    Cher bon vivant,
    Je comprends bien que tu en ai raz la casquette du marketing bio à toutes les sauces, et que les bourguignons, eux, ils sont plus mesurés, plus "tenus" mais moi je vais me montrer un poil plus "teigneux".
    En fait il faut bien comprendre qu'il y a des lieux, des terroirs et des marchés pour lesquels le bio n'a aucun "avantage" sinon celui de faire bon, en accord avec sa philosophie de vie, son idée du respect du terroir, et surtout, l'envie de faire mieux.
    Ensuite, il ya tous les autres. les autres? tous ces terroirs, on le prix de vente a vraiment du mal a décoller, ou les vins se ressemblent trop, ou le négoce fait son beurre a coup de volumes dans la GD. je pense à chez moi par exemple, à Bergerac. Donc je ne le nie pas, c'est un moyen pour moi de vendre sinon plus cher (faut pas réver) au moins plus vite (l'acte d'achat, sur un salon, est plus facile, c'est un "message" qui va au moins amener le client à gouter)Parce qu'une fois qu'il goute, c'est gagné, la bouteille est vendue, parce que, chanceux qu'on est, on a de magnifiques terroirs. Bon voila, ça c'est le premier aspect, juste pour dire que lorsque l'appelation parle moins, le AB permet d'amener les gens vers un coin ou ils ne seraient pas allés.Et puis un argument mesquin, mais vous me faites marrer avec Taitinger, mais si eux, en récoltant 85hl/ha avec des bouteilles vendues au minimum 15€ la quille, ils font pas propre, c'est là ou serait le scandale! Ces gens là ont tous les outils en main pour produire propre!

    Mais aussi!
    Mais aussi les heures passés dans les vignes, mais aussi le travail du sol, mais aussi les traitements le dimanche, mais aussi un dévouement complet et total à la culture de cette satanée liane, qui ne connait ni week end ni vacances lorsqu'on cultive le raisin en bio, du moins entre Mars et Aout.parce qu'on le dit pas assez, mais produire bio voire biodynamie, ça implique un engagement bien plus prononcé du vigneron...Sisi je vous jure. Alors quand vous vous appelez Chapoutier (qui n'a que quelques ha en biodynamie, tout le reste en conventionnel, c'est ça le plus drôle, vous êtes vous même une victime d'un marketing que vous déplorez;), ce n'est que de la gestion de planning, et des billes a mettre sur la table pour payer les gars le dimanche s'il faut traiter le dimanche. Nous autres vignerons, c'est le dimanche en famille que l'on sacrifie, c'est la soirée entre copains d'enfance a laquelle on ne va pas parce qu'à 4h, on est sur le tracteur.
    Mais aussi les heures passées dans le chai, la boule au ventre à se demander quand et comment cette satanée cuve va partir, a surveiller les volatiles, sans cesse, a maintenir la température pour ne pas que celà s'arrete, pendant de longs mois, sur des fermentations qui durent parfois jusqu'à 6 mois, a se prendre la tête pour mettre un minimum de soufre, bien conserver le vin, tout ça entre...;Septembre et ...Septembre...
    Voilà, tout ça pour dire ö combien pour un petit vigneron, sur une petite appellation, il est dur non seulement de faire des raisins bio, mais de vinifier au naturel.Ainsi, lorsque le vin est bon, qu'il est stable, et que la bouteille est sur la table, la joie est là, et nous ne tarissons pas d'arguments "marketings" peut être un peu "redondants" et "overdosés".Les sacrifices que celà nous imposent valent bien quelques messages parfois un peu répétitifs...
    Quant aux industriels qui font du bio, c'est un autre problème!
    Mais pour conclure, je reprendrais a mon compte une phrase de Bizeul: Vous connaissez un métier ou le mec fabrique sa matière première, la travaille, fabrique un produit, emballe le prduit et le vend par ses propres moyens?
    On peut pas être parfait partout...

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  8. Bah, si les producteurs qui utilisent le plus de pesticides divisaient tous les ans leurs utilisations par deux oui notre planète se porterait mieux!
    Je ne pense pas qu'elle se soucie de savoir si les producteurs en utilisent plus du tout seulement un peu ou quelque fois certaine année...
    Et à Paris, chez certains cavistes ou restaurants oui les ayatollahs du nature c'est une réalité!!!!
    D'un point de vue scientifique, je ne sais pas comme par exemple pour les céréales comme le blé s'il n'est pas nécessaire de traiter avec de très faibles doses pour pouvoir ce prémunir contre certaines maladies de la céréale lors la conservation.
    Et je préfère infiniment la simplicité et la lucidité d'une discussion il y a deux ou trois ans avec Béatrice Lurton de Climens m'expliquant les difficultés de cultures sans pesticides quand le domaine est proche d'un fleuve que l'arrogance d'un 100% bio vous disant qu'il a trouvé la voie et que les autres sont des c....

    Olivier

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  9. Merci de ces commentaires. Ils montrent bien que nous sommes tous d'accord sur le caractère irréversible de la démarche "vivante". Pour avoir parcouru certaine vigne en Champagne où les sols sont durs comme des trottoirs (mais où on n'épande plus de boues urbaines depuis des années) et d'autres, en Bourgogne ou en Bordelais, ou le pied s'enfonce dans la terre meuble, je sais l'importance de la viticulture propre (les autres billets de ce blog le démontrent à longueur de pages). Tous les passionnés du vin le savent. Il faudrait être d'un cynisme fou pour prétendre le contraire. Je tacle simplement le marketing étouffant du commerce bio en disant qu'il est contre-productif. Ce que je crois profondément.

    Je n'ai publié que les commentaires qui ne comportent pas d'injures. C'est la règle désormais sur ce blog. Comme le dit Christophe sur Facebook :"on n'est pas là pour se faire engueuler".

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  10. @Olivier: Mais c'est très bien ce que Madame Lurton fait à Climens, pas de soucis là dessus.
    Et bien entendu, suivant le lieu géographique, il est plus ou moins facile de faire "bio".
    A Bordeaux, on a entendu pendant des années "c'est impossible de faire bio ici, avec le climat, tout ça etc..."
    Hors, c'est tout à fait possible. Il faut juste s'en donner les moyens et se remettre en question.
    Choses que peu de propriétaires font...
    Il est nullement question d'arrogance, dans le message de ma mère( si c'est de Claire Laval dont vous parlez ), tout au plus, elle peut avoir la fierté d'avoir eu raison, seule contre tous, à une époque où lorsque l'on cultivait bio, on passait pour un fou, un rigolo, ou un con, histoire de parler typique.
    Quand je lis qu'aujourd'hui "tout est propre", ça me fait drôle, parce que tout au long de l'année, je vois les tracteurs passer dans les vignes après la moindre goutte de pluie, alors qu'il n'y a aucun risque de mildiou ( comme en 2010 par ex).
    Le bio, ce devrait être la base de l'agriculture, dans une société responsable.
    J'espere qu'on y viendra.
    Ainsi, on n'en parlera plus du tout, et le marketing étouffant du commerce bio n'aura plus lieu d'être :)

    Cordialement,

    Olivier Techer

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  11. @Olivier Techer : je n'ai pas dit que "tout" est propre, mais que c'est un mouvement en marche. Et même en marche accélérée. Tout le monde n'est pas dessus (7% des terres cultivables en France, mais un gros 20% de progression en 2009 ou 10), mais tout le monde sait qu'il n'y aura pas moyen de faire autrement. Après, chacun fait comme il peut ou veut. Certains passeront le bâton à la génération suivante, d'autres attendent encore, ont peur de perdre des volumes, tout ça. Des êtres humains, quoi.
    Pour Bordeaux, vous avez absolument raison. Presque tous les ténors de la Bourgogne sont en bio, mais presqu'aucun des ténors de Bordeaux.

    @ Mathias : pour Chapoutier, je vais vérifier. Il est très possible que je me sois fait enfumer sur ce sujet. Ou pas, nous verrons.

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  12. @Olivier Techer: non non je ne pensais pas du tout à Madame Laval avec qui j'ai déjà discuté et dont j'ai des bouteilles en cave mais à d'autres vignerons ayant des propos bien plus tranchés limite provoc je dirais!
    Pourquoi pas une taxe pesticides?

    Olivier

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  13. Surtout pas la possibilité d'acheter le droit de polluer. C'est un système très vicieux. Et pourquoi pas des produits non polluants ? Pourquoi les grands labos ne travaillent pas sur ce sujet ? Il faut virer les patrons de ces labos qui n'assurent pas la pérennité de leurs entreprises parce qu'ils ne cherchent pas des solutions en phase avec la sensibilité montante de leurs clients

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  14. Je me demande si vos commentateurs n'ont pas pris votre papier au premier degré, Nicolas, ce qui est bien dommage. Pour eux comme pour vous. Je connais.

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  15. A quand une contre étiquette détaillant tous les produits ajoutés à la vinification et leurs quantités?

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  16. @Julien : ça, on y va tout droit !
    @Hervé : vous avez raison, bien sûr. Je crois surtout que tout le ramdam sur Facebook est surtout lié au fait que la plupart des énervés n'ont pas vraiment lu ce billet, ou alors dans une diagonale vraiment simplificatrice. Je pense me fendre d'une mise au point en forme d'explication de texte…

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  17. Peut-être que ce billet n'a pas grand chose à raconter, tout simplement.
    Peut-être que nous en sommes à un point de consensus, que désormais nous partageons le même "bon sens".
    Il n'empêche, je ne peux me retenir de penser que ces vérités évidentes d'aujourd'hui étaient encore hier largement raillées.
    Concernant les ayatollahs du bio (dont on peut déduire dans le contexte de cet article qu'il s'agit de leurs représentants les plus imbéciles), je pense que nous arriverons à un autre point d'équilibre souverain lorsque leur nombre égalera celui des anti-bios primaires.
    Mais ce qui me gêne le plus, ce sont ces nombreuses vestes qui comme par magie, se sont subitement retournées...
    Voyez comme le vent lorsqu'il tourne emporte tout, les feuilles mortes comme les opinions superficielles.

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  18. Le discours de la "lutte raisonnée" n'est-il pas plus fatigant et éculé car de fait beaucoup plus répandu? Peut-être aurait-il mieux valu commencer par dénoncer cette arnaque bien plus pernicieuse (au sens premier du mot).

    Merci pour votre blog,
    Jean-Charles

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  19. @Jean-Charles : sur la lutte raisonnée, j'aime bien les propos de Marcel Richaud, voir "Chez Marcel (Richaud) sur ce blog
    @Le feu à la cave : y a-t-il encore des "anti-bio primaires" ? Pas sûr qu'il en reste beaucoup, mais des talibans du politiquement correct qui ne supporte pas qu'on disserte sur leur fromage préféré, oui, il y en a plein !

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  20. ...et pour quand le bilan carbone sur les étiquettes comme argument de vente ?

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  21. Est-ce que le bio est vraiment si propre que ça? Est- ce que faire 15 traitements à base de sulfate de cuivre et d'hydroxyde de cuivre est si bon pour la nature? Est-ce que faire des poudrages de soufre à 20 kg par ha est bon pour la faune auxiliaire? Est-ce que faire un success4 produit par Dowagrosciences protège les abeilles? Est-ce que la roténone "naturelle" est sans danger pour l'utilisateur? Est-ce que les labours sont bons pour les microorganismes du sol?
    L'agriculture "bio" n'a aucune leçon à donner à l'agriculture raisonnée. Bien au contraire.

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  22. Comme quoi… Il n'y a pas que le politiquement correct qui s'exprime. Qu'ils aient tort ou raison, peu importe. Leurs témoignages est une bonne nouvelle.

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  23. Euh, 100 mg de SO2 total, ça fait quand même un sacré paquet !

    Là, la pureté du fruit, elle est quand même assez loin...

    Le mieux serait déjà d'interdire les anty-botrytis, tout simplement. On avancerait déjà d'un cran, ce sont ceux qui laissent le plus de résidus...

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  24. J'aime beaucoup les commentaires des anonymes...c'est vrai que quelquefois, mieux vaut le rester..."anonymes"!!!
    Isabelle Perraud, Côtes de la Molière, en bio, pas raisonné(e)

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  25. Oui, ça s'appelle aussi le vote à bulletins secrets…

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  26. "Mieux vaut avoir tort avec Sartre que raison avec Aron."
    J'ai un voisin maraicher qui le dit autrement:
    après guerre, il y a eu une période d'au moins 15 ans où il était difficile pour un intellectuel de ne pas être compagnon de route du parti communiste.
    Donc vers 2025, les anonymes qui vous disent que l'agriculture biologique pollue et n'offre aucunes solutions vers une agriculture plus respectueuse de l'environnement pourront enfin signer leurs idées. En attendant, excusez-nous de cultiver raisonnablement et en secret notre jardin.
    Un autre anonyme.

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  27. Le niveau vient de monter d'un cran, bravo.

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  28. Moi aussi je trouve que 100 mg de SO2 total, c'est quand même fort de café, bio ou pas bio. Et je signe.

    Et qu'une bio défende ça, je trouve ça franchement étonnant !

    Mais bon, les "sans soufre" qui ne mettent "que" 15 ou 30 mg à la mise abondent, alors, c'est vrai qu'il n'y a plus de limite à la mauvaise fois...

    L'exemple du "communisme obligatoire" me semble bien trouvé. Disons qu'entre l'ultra libéralisme financier et le goulag, il y a bien des positions possibles...

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  29. laurence La Vigneronne a dit ...
    tiens, tiens, je croyais, peut être à tort que l'on pouvait aller jusqu'à 10gr/hl de soufre en Bio, même si y a pas de règles en vinif pour le moment...par contre les "nature" me font beaucoup rire : "nature" ne veut pas dire "branlouille" ! je connais un "nature" non revendiqué, en vin du Thouarsais, qui inerte ses vins avec le CO2 récupéré pendant les fermentations dans des sorte de ballons, un boulot de titan ... donc je me marre quand j'en voit dans notre belle région du Roussillon qui se disent "nature" et qui sous ce prétexte ne font rien ! à trop vouloir se démarquer, ne risque t-on pas la parodie ? la non -crédibilité ? je ne me risquerai pas, moi, à balancer des vinaigres sur le marché...préfère m'en tenir à mes 3gr/hl à la mise et n'avoir que cet intrant là faute de mieux pour le moment...

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  30. @Hervé Bizeul:

    "Moi aussi je trouve que 100 mg de SO2 total, c'est quand même fort de café, bio ou pas bio. Et je signe."

    Quand Mme Laval parle de 100mg, c'est pour parler de la dose maximale autorisée par la charte FNIVAB, pas de la dose contenue dans ses vins, vous l'aurez compris, à moins d'être vraiment de mauvaise foi.
    Elle se réfère juste à une norme existante et pas à de l'approximatif.
    Maintenant, si vous tenez vraiment à vous faire une idée, vous pouvez venir visiter, goûter, faire analyser etc, nous n'avons rien à cacher.

    @(courageux) Anonyme:

    Même réponse qu'à M. Bizeul. Merci toutefois de préciser votre identité avant de nous rendre visite.
    Quant à la pureté du fruit, nous vous laisserons seul juge!

    Olivier TECHER

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