Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



mercredi 29 janvier 2020

L’inconnu au terroir magique

Robert Parker qualifiait ce genre de vin de Sleeper of the year. Nous dirons qu’il est l’étoile montante d’un ciel très chargé en étoiles. Quelques heures avec Justin Onclin, longtemps négociant et propriétaire depuis 2007, ont confirmé toutes nos impressions. Il est aussi le propriétaire, heureux semble-t-il, de Château Branas-Grand-Poujeaux à Moulis. Ici, il nous raconte le château Villemaurine à Saint-Émilion et Thierry Desseauve nous raconte le vin. 

Justin Onclin





Vu den dessous
« Historiquement, la propriété est très peu connue. Les locaux la connaissaient un peu pour les carrières souterraines qui sont superbes. À l’époque, il y avait de très grandes fêtes ici. Beaucoup de gens se souviennent de Villemaurine parce qu’ils ont assisté à des réceptions avec 1 000 ou 2 000 personnes. Aujourd’hui, la mairie n’autorise plus ça. »

Des caves légendaires et immenses


Le beau monde
« Nos voisins sont Trotte-Vieille, Troplong-Mondot, Le Prieuré et Pavie-Macquin. De l’autre côté du village, à l’ouest, il y a tous les grands. Les terroirs sont sensiblement les mêmes qu’ici. Le nôtre est d’ailleurs assez semblable à celui de Clos-Fourtet, nos vins se ressemblent un peu, c’est amusant. »

De la terrasse, les vignes et le village



Justin avec Hubert
« J'ai beaucoup investi dans l’outil de production. Avec un terroir superbe, il faut faire des vins à la hauteur. Il y avait du travail et nous allons dans le bon sens. La qualité est reconnue. On dispose de huit hectares en cru classé et de 3,5 hectares en saint-émilion grand cru, pour notre second vin. Avec six personnes, on fait 40 000 bouteilles par an. Il y a un beau potentiel de développement. Je sais faire du vin, je suis passionné, mais je ne suis ni technicien ni œnologue. Hubert de Boüard conseille la propriété. Il m’inspire et il m’aide et c’est moi qui prends les grandes décisions. Je définis le vin que je veux faire pour inscrire la propriété dans l’histoire de Saint-Émilion. »

Le portail d'entrée du domaine




Une place à prendre
« On vend notre vin entre 45 à 50 euros et je crois qu’on peut dire que c’est une affaire pour un vin qui fait partie du top des grands crus classés. D’après moi, on challenge les premiers. Pour ce niveau de qualité, ce n’est pas cher. Quand on sera plus connu, le prix augmentera. À Branas, dès la première année, je me suis aligné sur les prix de nos voisins au prix de Poujeaux et de Chasse-Spleen. C’est une stratégie gagnante. Aujourd’hui, personne ne se pose de question sur notre positionnement. »



Il suffisait doser
Lavis de Thierry Desseauve

« Villemaurine fut longtemps l’un de ces crus classés inconnus dont les dégustations avaient tôt fait de nous convaincre qu’il valait mieux le rester. En 2007, Justin Onclin achète la propriété. Flamand de Bordeaux, il y dirigea l’une des plus importantes maisons de négoce, Onclin n’est pas un vigneron, mais il connaît parfaitement le Bordelais viticole et le potentiel de ses crus. Rive gauche, il a d’abord acquis une pépite à Moulis, Branas Grand-Poujeaux. Villemaurine sera son coup de maître. Un terroir de douze hectares d’un seul tenant, situé sur le plateau calcaire magique qui enserre le nord du village du Saint-Émilion. Sur ce socle fondamental, une mince couche de terre (argilo-limoneuse pour une partie, plus caillouteuse pour l’autre) constitue un terroir privilégié pour les merlots et cabernet francs. Lorsque Villemaurine a été mis en vente, tous les spécialistes du secteur savaient qu’il s’agissait d’un joyau, mais nombre d’entre eux furent douchés par un évènement. Villemaurine, cru classé évident, ne l’était plus depuis 2006. Onclin relève le gant. Avec bonheur. Villemaurine retrouve son rang en 2012. Et maintenant ? Nous verrons. Son environnement immédiat regorge de premiers crus classés et ses performances impressionnent depuis 2015. »



Photos Leif Carlsson

Cette chronique a été publiée dans EnMagnum #18 sous une forme différente. Ce numéro est en vente chez votre marchand de journaux jusquen mars.
Voilà la couverture de ce numéro 18, une vision
inattendue de la saison.










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