Pourquoi lui
Hubert de Boüard, l’auteur de ce vin, a pris l’habitude de qualifier chaque millésime d’un mot. Pour 2014, c’est « L’Indien ». Ce n’est pas à cause de quelque arôme épicé, il s’agit de l’été, l’été indien qui s’est installé peu à peu pour donner, in fine, un octobre
« doré, chaud, magnifique. » Peaufinage des maturités, vendanges repoussées,
vin raffiné.
On l’aime parce que
Mille raisons. Par quoi commencer ? L’opiniâtreté d’Hubert de B. ? L’immense qualité d’Angélus sur une longue période, signe de talent et de terroir ? L’intelligence du processus de transmission à la génération montante ? La grande implication dans le développement de l'appellation ? Les sujets abondent qui, tous, disent la même chose. Reste le vin, épatant, comme toujours. Ici, dans un millésime peut-être un peu plus souple que 2015, le temps le dira.
Combien et combien
Quantité non communiquée,
720 euros le magnum.
Avec qui, avec quoi
Avec le meilleur monde, celui qui ne surfe pas sur les réseaux sociaux, celui qui pense qu’Hubert de Boüard est un grand vigneron (qu’il est assurément), celui qui ne s’intéresse pas ou peu à la vie locale de Saint-Émilion. À table, bien sûr, avec une gastronomie solide et savoureuse.
Il ressemble à quoi
À ces grands bordeaux de premier plan, moderne, épicé, sans lourdeur. Et aussi, un peu, à cette chance de boire, de loin en loin, des vins rares.
La bonne heure du bonheur
Comme tous les angélus, on l’attendra. Comme tous les angélus modernes, on l’attendra moins longtemps.
Le hashtag
#hubertprésident
Le bug
Depuis le classement A en 2012, les prix commencent à la jouer skyrocketing, comme disent nos amis américains, qui s’y connaissent en prix élevés (plus élevés que le prix d’un angélus, déjà).
Le statut
Vignoble en conversion bio depuis janvier 2018.
Onctueux et harmonieux, tannin ultra-fin, tendresse délicate, allonge subtile. 16,5/20
Cette chronique a été publiée dans EnMagnum #12 sous une forme différente.
Le numéro 13 est en vente chez votre marchand de journaux.
Voilà la couverture de ce fameux numéro. On y parle d'argent, pour une fois.
Il est évident que de telles bouteilles, dans cette gamme de prix, sont naturellement réservées à une clientèle étrangère, et relativement nouvelle en matière d'amour du Grand Vin.
RépondreSupprimerForcément, un européen arrivera souvent à se dire : pour cette somme, j'ai combien de "Première Vendange" de Marionnet ?
On a compris : plus on est neuf dans le monde du vin, plus on accepte ce genre de prix qui consacre le prestige d'une étiquette. Plus on est "vieux" dans ce monde du vin, plus on ira chercher, pour la même somme, des Angelus des années 60 ou 80 ou, petit bijou actuel, du Mouton-Rothschild 1970 à moins de € 300 !. Bref : on consacre moins de sous pour le simple prestige de l'étiquette quand on a un chouilla d'expérience.
Mais il est vrai que pour un journaliste, la prise en compte, dans un commentaire, du prix du vin, c'est polluer ce commentaire.
On doit alors se contenter d'une sobre formule : "c'est le marché qui fait le prix".
Va savoir, Charles ! …
J'entends vos arguments, mais il est important d'informer les lecteurs que nous sommes des prix de vente des produits que le journaliste présente. C'est ce que j'apprécie ici: on joue la transparence.
SupprimerIl est certain que le prix, quand tout est dit et goûté à l'aveugle, est une donnée majeure de la perception d'un vin et de sa place dans l'univers de concurrence
SupprimerHors sujet : commentaire BD sur le PC4 de Monsieur Bernard Magrez ? Voir mon blog…
RépondreSupprimerNon, pas encore. Pour l'instant, nous n'avons que l'étiquette, mais les choses sont prévues.
Supprimer"C'est ce que j'apprécie ici: on joue la transparence."
RépondreSupprimerSi effectivement il est bon de donner le prix du vin, l'amateur peut également savoir si, à ce prix, le vin le mérite qualitativement.
Certes, c'est un pur "pro-domo", mais cela appelle que le principe de dégustations comparatives à l'aveugle, comme nous l'avons fait au GJE pendant 20 ans, doit être repris. Ne serait-ce que pour offrir aux amateurs une opinion sur le jus sans donner de crédit ou de débit à l'étiquette.
A lui ensuite de décider de ce qu'il accepte de payer pour le prestige/marketing.
J'en profite pour dire, au sujet de ANGELUS, que lors de ces dégustations du GJE, il est arrivé bien souvent dans le top des résultats. Et cela, la famille de Bouard le siat parfaitement.
Mon François, comment veux-tu évaluer un goût par rapport à un prix, ça me semble impossible. On sait bien que le prix est complètement déconnecté. Regarde la vente aux enchères record d'un romanée-conti 1945 pour 558 000 dollars. T'en as pour tout ça avec ta quille de bourgogne ? Sûrement pas, ou peut-être que si, qui sait ?
SupprimerPan sur les doigts ! Manque cruel de relecture "siat" = "sait": mea culpa.
RépondreSupprimerEt mettre "implique" au lieu de "appelle". Vraiment du n'importe quoi et en sus, sur le blog d'un écrivain style pur XIXème ! Shame on me :-)