Les coteaux d'Aÿ vus du pied de la Côte aux Enfants |
Histoire de faire une suite équivalente à l’extraordinaire
dîner chez Veuve Clicquot la veille, j’ai rejoint Aÿ et Bollinger, au matin. Programme
classique, une belle dégustation suivie d’un déjeuner du même tonneau. Tout
commence par un parcours en 4x4 sur les chemins défoncés des coteaux. Où l’on
découvre des pentes insoupçonnées. Ce n’est pas Cornas, bien sûr, mais quand
même. Tout en haut de la côte, bien planquées dans les ronciers, des ruches
témoignent de la qualité de la viticulture menée depuis des années par Gilles
Descôtes quand il était patron de la viticulture de Bollinger avant de
remplacer Mathieu Kauffmann au poste de chef de caves. Dans l’air chaud d’un
orage qui monte, la vue porte très loin. Du haut de la Côte aux Enfants, c’est
impressionnant et très beau. On se dit soudain que cette histoire de classement
au Patrimoine mondial a du fond, même si ma photo (ci-dessus) manque un peu de
forme et ne rend pas tout l’hommage nécessaire à ce paysage étonnant.
Une bouteille rare |
On déjeunera dans la salle à manger de la légendaire Lily
Bollinger après avoir conclu la dégustation des vins du moment par un
spectaculaire vieilles-vignes-françaises 2005, le rarissime vin issu du clos
planté de vignes franches de pied. Un vin jeune, mais un miel liquide
complètement inhabituel. Le silence se fait. À table, Gilles Descôtes joue à
l’aveugle. Un RD 1988 en bouteille, vite identifié par l’un d’entre nous. Il
est suivi d’un magnum. Là, aveuglé sans doute, j’ai manqué de psychologie et je
n’ai pas perçu que le chef de caves est joueur et que le second vin à l’aveugle
était aussi un 88, fine blague souvent pratiquée par les professionnels. Bien
sûr, c’est une bonne façon de faire valoir en même temps que d’expliquer les
différences entre la bouteille et le magnum.
Le verre Descôtes pour Bollinger |
Autre découverte, le nouveau verre de la maison conçu par
Gilles Descôtes et développé par Lehmann Glass à Reims. Un verre classique, mais au millimètre
près. Chez Bollinger, il y a aussi et depuis longtemps un coteaux-champenois
épatant, le côte-aux-enfants, issu de la parcelle éponyme, une belle pente en
bio qui donne un vin vif et profond, même dans un millésime aussi jeune. Je crois que ce qui rend ces coteaux-champenois si agréables, c’est le faible degré d'alcool, ici 12°.
Les
autres vins de la maison, les rosés en particulier, sont de très belle facture, vineux, puissants, très peu dosés. On ne va pas
se tortiller des heures avant de confirmer que Bollinger, c’est tout en haut de
l’échelle, encore et toujours.
Ben oui.
Les photos : toutes prises avec mon iPhone magique. Qu’on ne se laisse pas abuser par les couleurs explosives, ce ne sont pas forcément les vraies couleurs de la vraie vie.
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