Gwendeline Lucas (photo Leif Carlsson) |
Je viens d’un petit village du Chablisien
« Je suis passionnée par le vin depuis toujours. J’étais au collège à Chablis. On n’allait pas fumer des clopes en se cachant dans le gymnase, on allait plutôt boire du bourru pour rigoler. C’est du raisin qui pétille et qui commence à être un peu alcoolisé. Je suis passée par l’école de commerce de Dijon et j’ai fait le master commerce international des vins et spiritueux en 2008. J’ai 34 ans. J’ai fait un stage de fin d’études chez CVBG, au service export. Je voulais comprendre le fonctionnement du système bordelais avec son négoce, sa place, les courtiers, etc. Depuis la Bourgogne, je ne le comprenais pas. C’est un système unique et assez compliqué. Et puis Bordeaux m’attirait énormément. Il y a une magie ici. Je voulais m’en imprégner et y vivre une véritable expérience. J’ai rencontré Clément Fayat. Il a trouvé ma vision de la vie assez proche de la sienne. Il a apprécié mon parcours à l’étranger. Huit mois en Australie dans la région de McLaren, avant de partir en Nouvelle-Zélande à côté de Blenheim. J’ai aussi fait des vinifications de vins effervescents en Bourgogne. Je voulais mettre toutes les cartes de mon côté pour être crédible et avoir des connaissances techniques. J’ai travaillé avec Yannick Evenou pendant quatre ans. »
Au début, je m’occupais de développer les ventes
« Je m’occupais aussi de la relation sur le terrain avec les négociants. Je voyageais 120 jours par an et je faisais jusqu’à 15 pays par an. Aujourd’hui, deux personnes font ça à ma place. Le groupe place sa confiance dans les gens qu’il a envie de faire grandir et de garder. On est tous très proche. C’est une relation particulière. J’essaye aussi de favoriser ce mode de promotion avec mes équipes. L’implication, c’est croire à ce qu’on fait en ayant envie de le faire. Aujourd’hui, je suis très heureuse de dire que j’adore mon travail, que j’aime beaucoup les propriétés et la famille pour lesquelles je travaille. J’ai une équipe en or. C’est un bonheur de travailler avec elle. J’ai remis l’humain au cœur de cette entreprise. Depuis que j’ai pris les rênes, le groupe a fait l’acquisition de propriétés, dont le château Aney et ses quatorze hectares en Haut-Médoc qui entrent dans l’assemblage de clément-pichon. On a 44 hectares en Haut-Médoc. Le nouveau directeur technique, Yann Monties, vient de Château Haut-Bailly. Il est arrivé pour améliorer la qualité des vins. C’est un défi qui lui plaît. Je suis assez fière de l’avoir recruter. Les trois propriétés du groupe représentent 350 000 bouteilles à commercialiser. On travaille avec la place de Bordeaux. »
Le château La Dominique et son chai signé Jean Nouvel, à Saint-Émilion |
J’ai toujours eu la conviction qu’on pouvait aller plus loin
« Surtout avec les outils dont on dispose aujourd’hui à La Dominique et ses 29 hectares. Michel Rolland est le consultant des vignobles Fayat depuis 44 ans. Dans son équipe, il y a des gens formidables comme Julien Viaud. Ça fait deux ans et demi que je suis directrice. Maintenant, on a l’équipe qu’il faut pour amener La Dominique au plus haut. Je mettrais tout en œuvre pour y arriver. On veut aller vite et bien. Je ne le cache pas, le prochain classement est notre objectif, et on veut essayer de monter d’un cran, classé B, et continuer à faire briller La Dominique. 2017 est mon premier millésime en tant que directrice. Deux ans plus tard, 2019 est vraiment à la hauteur. C’est aussi le 50e millésime de la propriété. Il me tient vraiment à cœur. »
Le château Fayat, à Pomerol |
Château Fayat existe depuis dix ans
« Une force et une faiblesse. La propriété poursuit son ascension sur quatorze hectares à Pomerol. C’est la réunion de trois propriétés acquises par la famille dans les années 1990 - 2000. On a plus de 40 parcelles différentes qui entrent dans l’assemblage de château-fayat et de son second vin promesses-de-château-fayat. C’est un vin formidable qui manque de notoriété alors qu’il joue dans la cour des grands en dégustation. »
Le château Clément-Pichon, en haut-médoc |
J’ai la chance d’avoir une gamme qui correspond aux attentes des amateurs
« Clément-pichon pour son côté gourmand, facile à boire, accessible. Fayat pour son élégance et son raffinement. La-dominique pour sa complexité, sa précision, son style aérien. Un beau terrain de jeu, non ? Si je devais pousser la famille à faire l’acquisition d’une propriété, ça serait en Italie, dans le Piémont. C’est la Bourguignonne qui parle. Le nebbiolo se rapproche du pinot noir. »
Bonjour Nicolas,
RépondreSupprimerMerci pour cette belle présentation et pour le partage.
��
J’ai dégusté ce week-end un Bourgeuil que je détaille sur mon nouveau blog.
Tu es le bienvenue.
Cordialement
Rohnny – http://www.mesdegustations.be
Très beau parcours en effet ... c'est très mérité.
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