Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



lundi 20 juin 2011

Le bêtisier de Vinexpo


Vinexpo fournit toujours à un tas de malins l’occasion de dire des sottises. Dans la série « on n’est pas à une tartufferie près », voici l’heureux récipiendaire du jour, le ministre Le Maire, en charge de la viticulture et, donc, de l’agriculture. Le Maire, c’est celui qui sait pas combien de mètres carrés il y a dans un hectare, comme vu sur Canal+. Lui, il ne trouve pas que c’est un problème. Plein de gens, si. Il a rejoint Juppé pour l’inauguration de Vinexpo et, es-qualités, il s’est exprimé.
Parmi nombre de banalités, il a affirmé, je cite : « C’est hors de nos frontières que se trouvent les relais de croissance pour nos producteurs. » À quoi l’excellent César Compadre lui a répondu dans Sud-Ouest de ce lundi et avec son style enviable. César écrit ceci : « Il est plus commode de se focaliser sur l’export que de tenter de lever les verrous (loi Evin, diabolisation du vin,…) qui chloroforment le marché national. »
Moi, j’aurais bien dit la même chose que César, mais je n’étais pas à l’inauguration. J’étais au fond du Nord-Médoc, au château La Tour-de-By, et j’assistais à une réunion de l’Union des gens de métier, un truc formidable présidé par Éloi Dürrbach (Trévallon) et qui réunit une grosse vingtaine de vignerons de première qualité. Dagueneau, Chidaine, Roulot, Puffeney, les frères Foucault, Graillot, j’en passe, qu’ils me pardonnent, nous y reviendrons ici en détail. Pendant le déjeuner, chacun s’exprime et, sur un tour-de-by 82 en magnum, les langues se délient. « Moi, l’export, j’arrête», braille l’un, « t’as bien raison », confirme l’autre. Et pourquoi, s’il vous plaît ? S’en suit une longue diatribe d’où il apparaît qu’à cause du salmigondis administratif mis en place par ceux qui ont la charge de taper sur la tête de l’entrepreneuriat français, il est devenu trop compliqué de tenter d’exporter son vin. Parce que ces vignerons n’ont ni le temps, ni le matos informatique de pointe, ni la formation de tech requis pour remplir la somme de formulaires électroniques exigés pour sortir une quille de France. L’exercice diabolique est réservé aux grosses structures qui, précisément, se font tailler des croupières sur les marchés par les vins du Nouveau Monde. Mais ça ne fait rien, nos élites (peut-on encore les appeler comme ça ?) s’en moquent. Ils se servent des succès des uns pour enrichir de pauvres discours démagos. Ils n’ont aucune conscience de ce qu’il se passe pour de vrai. Tout ce décalage vous fait rire ? Pas moi. Qu’est-ce qu’on attend pour faciliter la vie de cette filière ? Le Maire rappelait que le monde du vin est le second exportateur français derrière Airbus et l’aéronautique. On se demande pourquoi il le dit puisqu’il n’accompagne rien, même pas le succès. Alors, Monsieur Le Maire (non, pas vous Alain, je parle à Bruno), la question est posée. Qu’allez-vous mettre en œuvre pour sortir les vignerons de France de leurs bureaux et les renvoyer à leur place, dans leurs vignes et leurs chais ? Il faut répondre, mon bonhomme. « Le pays compte sur sa viticulture », dis-tu. Vas-y, on te regarde.

La photo : dans Sud-Ouest de ce matin, l’article de César Compadre.

10 commentaires:

  1. Qu'est ce que tu es poli devant les immenses absurdités françaises en la matière !

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  2. Et je viens de recevoir un communiqué de presse des instances en charge à Vinexpo qui reprend cette antienne laborieuse sous le titre : "un credo, l'export". Ils rappellent aussi que Le Maire a parlé "d'efficacité commerciale sur les marchés extérieurs". Pfff, ils sont épuisants avec leurs yeux fermés et leur solutions à l'emporte-pièce.

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  3. Je suis poli, oui. Ou, en tous cas, lisible par ceux qui n'aiment pas les excès de langage. C'est mon côté con-sensuel.

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  4. dagueneau il pètait la forme je suis sûr, il était venu en ULM???

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  5. Plaisanterie nulle, Monsieur Anonyme. Louis-Benjamin était là, puisqu'il a mis avec talent ses pas dans les pas de son père.

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  6. Olivier:
    Parler des sujets de fond avec légèreté tout en faisant rire bravo :o) Merci!

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  7. Là chapeau Nicolas... il faut en avoir!
    Anonyme mérite un Audiard: "les cons çà ose tout c'est à çà qu'on les reconnait... "

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  8. Cher monsieur Anonyme, j'ai dit que votre blague était nulle. Pardonnez-moi, je voulais dire qu'elle est odieuse. Et vous demandez de changer de blog, d'exutoire.

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  9. Merci pour ce commentaire-tout y est!

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  10. C'est vrai que le système d'exportation français a besoin de simplification.
    Et je ne vous dis pas les complications pour emmener 6 échantillons sur un salon dans un pays frontalier !

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