Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



mercredi 24 mars 2010

Et voici le Bruno Quenioux virtuel

Pour ceux qui sont toujours en retard d’un train, rappelons qui est Bruno Quenioux. C’est un fou dingue du vin, doux dingue aussi oui, mieux connu pour avoir tenu (et lancé) l'espace Vins du Lafayette Gourmet aux Galeries du même nom, à Paris. Quand il en était le patron, c’était ze place to be et nulle part ailleurs. Lassé, sans doute, des obligations liées au grand groupe propriétaire, il a tiré sa révérence, est devenu consultant et aussi conférencier à l’Ecole du vin et des terroirs créée par Anne-Claude Leflaive à Puligny-Montrachet. Sa conf, elle existe toujours, s’appelle « Désapprendre la dégustation ». Tout lui, ce genre de provoc. Bien sûr, il est un très ardent défenseur du bio en général et de la bio-dynamie en particulier. Bien sûr, c’est un vrai généreux, ultra-impliqué, ultra-agaçant, ultra-bavard et, comme tous les passionnés, un peu monomaniaque. Son site de vente lui ressemble. L’édito, la profession de foi, l’exposition de ses valeurs, tout le fatras pour dire qu’il est un vrai de vrai, tout ça est aussi risible qu’on peut l’être et, en même temps, désarmant de sincérité. En plus, le site a un nom en phase : Philo-Vino. T’as compris ? On n’est pas chez 1855. Et pour la liste des vins en vente, on a l’impression de déranger, tant ces vins sont définitivement les siens, ceux de ses potes en fait, c’est pareil. La sensation d’assister à un dîner entre des gens qui se connaissent tous et vous, vous ne connaissez personne. Mais le choix est bien, quelques trucs pas chers, quelques trucs très chers. Un site, quoi. On va tester ça avec un faux-nez et on vous raconte tout, les délais, la logistique et tout ce qui fait qu’un site de vente par internet est fiable ou non. Mais je ne vais pas commencer avec le carton de six chambertins. D'ici là, faites un tour sur philovino.com et voyez.

lundi 22 mars 2010

Enchanté, agacé


C’est comme ça, un effet de balance auquel je ne parviens pas à m'habituer. Je sors d’un déjeuner Brane-Cantenac, en état d’apesanteur, enchanté par l’ivresse fine, unique, que distillent les grands vins. 2003, 2000, 1986, 1928. Le 03, belle illustration du millésime chaud et sec, déjà bien évolué. Le 2000, dans l’exquise finesse des margaux quand ils sont beaux. Le 1986, splendide, encore jeune le bougre, de beaux arômes dans une palette de sous-bois au printemps, la fraîcheur inattendue, tout ce qu’on aime quand on aime le bordeaux. Et le 1928. Le plus vieux rouge que j’ai bu. Le plus vieux blanc était un somptueux champagne, un moët de 1921, d’une vivacité insoupçonnable. Mais ce rouge. 81 ans. On pourrait craindre de se retrouver avec une arête de poisson à sucer. Et pas du tout. Certes, dans ces cas-là, on ne parle plus d’opulence, mais le miracle opère. On a bel et bien un grand vin rouge, matière, structure et arômes, tout y est. Tout y est encore. Extraordinaire. Bon, j’ai tout bu, ce qui ne m’arrive quasiment jamais dans ces circonstances (déjeuner de presse) où le comble du chic est de laisser ses verres pleins. Là, non. Et avec le plus grand plaisir. Du coup, je m’emmène promener jusqu’à la terrasse la plus proche, un café au soleil, Le Figaro du jour, bonheur promis, le 28 en filtre des réalités. Et là, patatras, une pleine page sur l’un des sujets favoris de la presse quot, l’alcoolisme. « Si c’est pour casser des planètes, va jouer plus loin ». Pur effet de ma conscience professionnelle, je m’envoie le pensum jusqu’au bout. C’est consternant. On apprend que si on boit un coup avec ses potes chaque fois qu’on les voit, on est en état de dépendance même si on ne boit jamais autrement pendant des jours entiers. Ce genre de billevesées grotesques. Le pire, c’est de lire ça dans Le Figaro qui est le titre de presse qui se bloque la plus grosse part (et de loin) du gâteau publicitaire de la filière Vin et qui, pourtant, n’hésite pas à cracher dans la soupe. Je me demande ce qu’en pensent les journalistes en charge des pages Vins du Figaro, presque tous membres de l’Association de la presse du vin, très engagée contre les lobbies prohibitionnistes dont cette page est, à l’évidence, une production. Le genre d’agacement qui aurait pu gâcher le 1928, mais non. Trop fort, le 28.

vendredi 12 mars 2010

Un ou deux moments d'égarement

L’info du jour, c’est que Bruno Borie aurait laissé tomber son action vs. Lafon-Rochet (voir plus bas, Jaune devant…). Il aurait également renoncé à poursuivre Fonréaud, au même motif. Il faut savoir raison garder, non ? Ce n’était sans doute qu’un moment d’égarement.
Dans un registre nettement moins drôle, la démission de Stanislas Henriot, certainement las (à son âge et avec son niveau d'expérience) d’être tenu rênes courtes par Joseph, son père. Mon ami le corbeau, un informateur bien informé, annonce l’arrivée à sa place d’un ancien de Marie Brizard. Il dit aussi que des rumeurs de cession d’une partie des actifs du groupe serait d’actualité. Tout ceci est très au conditionnel, et à prendre avec les pincettes d’usage. Rappelons que le groupe Henriot, dirigé depuis longtemps par Joseph Henriot (qui avait demandé à son fils Stanislas de remettre d’aplomb la marque éponyme – ce qu’il a fait et très bien), comprend les marques suivantes : Bouchard Père & Fils, Champagnes Henriot et William Fèvre, les chablis. La question est : que va faire Stanislas Henriot ? Espérons seulement que ce garçon extrêmement sympathique va rester dans le métier.