Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



lundi 28 février 2022

Désaccord sur les accords

 

Cette histoire d’accords mets-vins est à prendre avec des pincettes. Bien sûr, pas question ici de remettre en cause le bien-fondé de l’intention. Oui, il y a des vins qui s’accordent mieux à tel plat et d’autres, moins ou pas du tout. Cela posé, il convient de se calmer un peu sur le sujet. Pendant des lustres, tout un chacun y allait de son coup de rouge avec le camembert sans que l’ordre du monde en soit dépeigné. Ces gens-là, dont j’ai été avec gourmandise, n’ont jamais été des iconoclastes et pas plus des ploucs sans goût, de cette engeance vilipendée qui « fume des clopes et qui roule au diesel ». Simplement des gens pas encore touchés par la grâce de la connaissance en marche, par ce raffinement nouveau dont, d’ailleurs, ils se foutent avec beaucoup de bonne humeur sans enfiler un gilet jaune pour autant.

La même comédie se répète dans les grands établissements où, souvent, des sommeliers impérieux vous intiment de boire tel vin avec ce plat et tel autre avec le suivant. Et ainsi de suite comme disent les Québécois. Un maelstrom à vous faire perdre le nord et le goût de la fête. Et s’il me plaît à moi de boire du rouge avec mon poisson et du blanc avec ma viande ou si mon état général m’impose de ne pas trop mélanger les vins, quel sera mon châtiment ? Le plus grand péché étant, c’est désormais public, de boire du sauternes avec le foie gras. Là, c’est le bonnet de super-beauf qui vous guette. Pourtant, c’est un ravissement. Surtout avec des millésimes récents dont la sucrosité est moins patente et l’acidité plus présente. Si, comme moi, vous cuisez votre foie gras dans du vin de Sauternes, n’hésitez pas à finir la bouteille, ouvrez une seconde, voilà l’accord divin.

Vous qui lisez la presse, avez-vous jamais vu un critique gastronomique aborder le sujet des accords mets-vins ? Jamais. Déjà, ils mentionnent à peine l’existence d’une carte des vins et de la manière la plus floue.

C’est bien la preuve.

 


 

vendredi 25 février 2022

Sincère, authentique, les mots qui fatiguent

 

Chaque jour que Dieu fait voit ma boîte mail envahie par des messages, ce qu’on appelle des communiqués de presse, qui vantent tous avec un bel œcuménisme des vignerons « sincères » qui élaborent des vins « authentiques ». Cette banalité conceptuelle mijotée dans une bassine de superlatifs me rend ces messages illisibles. Qu’est-ce que c’est qu’un vigneron « sincère » ? Ce mot, nous apprend le Larousse, signifie : « Qui exprime, sans les déguiser, ses pensées et ses sentiments. » Bon, très bien.

Au fond, je me moque des pensées de tel ou tel vigneron, de ses sentiments tant que son vin est bon ou, mieux, très bon. Il peut bien être le plus méchant homme qui se puisse trouver, ça m’est égal. Je connais des gars merveilleux qui font des vins moyens et des types épouvantables qui font des vins épatants. Et le contraire, bien sûr. Le plus comique, c’est cette idée de vin « authentique ». Retour au Larousse. Qui dit : « Dont l’origine est indubitable ». Il y a belle lurette que les cuves à roulettes se sont absentées du paysage. On a même inventé l’appellation d’origine contrôlée pour ça. Oh, je vois bien ce que veut dire l’attaché de presse ou, plus sûrement, le journaliste masqué qui a rédigé le communiqué. Et comment il prend un mot pour un autre. Et ce quil met de romantisme dans son propos. Qu’au fond, il y a redondance entre sincère et authentique et que, en toutes circonstances, il nous ennuie avec ses extases de commande. Ce n’est pas ça que nous avons besoin de savoir, d’apprendre.

Nous voulons des précisions sur les pratiques culturales, sans nous parler du sauvetage de la planète. Il nous importe de comprendre les méthodes de vinification, pas les méandres de l’âme. Nous voulons un renouvellement des discours. Au passage, mettez les prix, trop souvent oubliés. C’est vulgaire ? Oui mais ça compte pour nos lecteurs.

Bref, quand il s’agit de s’occuper de la communication des vignerons, certains ont des idées. Laissons-les faire, s’ils veulent bien se montrer. Oui, les vidéos de petits formats réalisées par Thierry Desseauve sont autant de bons exemples.

 


 

mardi 22 février 2022

Mes magnums (162)
Abelé, le retour d'une belle maison

 

Abelé 1757, champagne blanc de blancs

 


 

 

Pourquoi lui

Cette maison historique vient d’être acquise des mains du groupe espagnol Freixenet par la grande coopérative Nicolas Feuillatte, intelligemment menée par Christophe Juarez qui lui assure un développement choisi. Si la maison perd son prénom, elle gagne deux pointures aussi jeunes que compétentes qui se voient dotées dune complète indépendance. Il s’agit de Marie Gicquel à la direction générale et Étienne Éteneau, chef de caves. Promesse tenue, les premiers tirages confirment la qualité retrouvée.

 

Avec qui, avec quoi

Aussi vaillant à l’apéritif que sur des entrées iodées, c’est un champagne qui mérite qu’on s’y penche avec attention. On le fait, d’ailleurs, et on le refait.

 

Combien et combien

Nombre de magnums non communiqué.

108 euros.

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve

Le nez est harmonieux, il dissimule de fines touches fumées, citronnées, d’acacia et de beurre frais. La bouche est onctueuse et dotée d’une densité crémeuse, le fruité blanc à pépin est mûr et la finale portée sur les amers de peau. 89

 

 

 

 

mardi 15 février 2022

Mes magnums ( 161) Un magnum de vin corse
et comment faire autrement ?

 

Clos Alivu, patrimonio rouge 2018

 


Pourquoi lui
Puisque la Corse connaît un renouveau de sa production sans précédent, quittons les chemins balisés et allons voir un peu chez les moins connus. Ce clos-alivu est une propriété d’une quinzaine d’hectares qui fait partie du domaine Poli, en appellation patrimonio. Entre Saint-Florent et Bastia. Ce vin rouge est issu à 100 % du cépage nielluciu, des vignes d’une cinquantaine d’années au rendement limité. Eric Poli en a fait un joli modèle de la netteté du fruit.

 

Avec qui, avec quoi
Partagez ce magnum hors saison, avec des amis de Corse ou des gens qui ne savent pas encore les progrès réalisés par la viticulture insulaire. Vous devriez remporter un bon succès. D’estime, au moins.

 

Combien et combien
1 000 magnums.

30 euros (prix métropole).

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve
Le Nouveau Bettane+Desseauve n’en dit rien encore. Évaluation en cours.

 

 

mercredi 9 février 2022

Mes magnums (160) Un cru du Beaujolais en forme de leçon de vin

 

Château du Moulin-à-Vent, moulin-à-vent 2015

 

 



 

Pourquoi lui

Nous connaissons les gens, les lieux et les vins depuis longtemps et nous avons toujours eu beaucoup d’affection pour les uns et les autres. Depuis que Jean-Jacques Parinet a acquis le domaine, qu’il a installé son fils et une jeune et fine équipe, chaque millésime fait mieux que le précédent. Ce vin est un assemblage de ses terroirs. Il embouteille aussi de très belles sélections parcellaires. Jai un goût marqué pour leur La Rochelle et, parfois, pour leur Champ de Cour.

 

 

Avec qui, avec quoi

Un moulin-à-vent, un bon, est un vin de garde qu’on traitera comme tel. Comme partout, les millésimes plus récents se révèlent plus vite. Ce n’est pas une assez bonne raison pour tirer le bouchon trop tôt. Prenez votre temps puisque vous l’avez. Ou achetez plusieurs magnums.

 

 

Combien et combien

1 500 magnums.

50 euros.

 

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve

Bouquet concentré, pur, myrtille, poivre. Bouche harmonieuse et pulpeuse. Tannins encore fermes, qui prolongent la finale. Le moulin-à-vent comme on l’aime.